Un arbre rencontra par un jour de grand froid un autre arbre !
Seuls dans la steppe, il n’y avait qu’une brassée de racines
Pour s’allier dans ce moment difficile, ne pas mourir au marbre
Hivernal, ce pourvoyeur de sommeil tombal comme la morphine.
Le premier contact était doux ! Curieux. Insaisissable par émotion.
Chacun, rhizome à rhizome tricota un solide lien. Nourriture à deux,
Ils étaient uniques dans le mot unique. Ils dominaient la sensation
D’être seuls pour être singulier, indéracinable, en un mot : heureux !
Branches en branches, feuilles en feuilles, les éléments se soudent !
Le Temps apparaît différent. Le Temps n’a plus les mêmes secondes !
A deux le Temps se présente éternel ! Une sève nourricière coule
Dans les membres qui résisteront aux rudes semaines du monde !
Et puis un jour de tempête, l’un d’eux se déracina comme une dent.
Laissa une terre retournée. Son agonie dura un printemps. Lentement,
L’autre se détourna, pris un chemin de traverse, s’écroula très loin ;
Ses branches s’enroulèrent et son tronc s’enterra dans un bain de. . . chagrin !
©Max-Louis MARCETTEAU