Un jour, un cœur s’épris d’une rose bleue sans épine.
Ils étaient heureux. La vie était une douce musique,
Au chant mélodieux qui s’étalait au-delà des mines
De la misère ambiante, des sourires sardoniques !
Hélas le cœur avait une raison que la raison ignorait !
Il était amoureux des pétales galbes, fins, magiques,
De la rose qui commençait à vieillir et elle, se battait,
Pour garder son velours, sa tendre peau, féerique !
Le Temps filait sa toile, imperturbable ! Regardait,
Furtivement, tel un concierge, ce couple incertain :
La rose amoureuse s’essoufflait à garder le succès,
De son cœur, charmant coureur qui jouait les opportuns !
Celui-ci frétillait pour une autre rose, un jeune bouton !
La rose bleu se fana en quelques nuits, abandonnée,
Usée, salie, perdue dans l’infini d’un champ d’émotion !
Elle pleura. C’était la première fois : des larmes flambées !
Son dernier vœu, se jeter dans un océan de détresse !
Mais avant elle fit promettre aux autres roses de se couvrir
D’épines au nombre des coups, de griffures traîtresses,
Que lui avait fait subir son impudent cavalier, son saphir !
Aujourd’hui, quand un cœur saigne par Amour, une rose n’est pas loin !
©Max-Louis MARCETTEAU