Ce doigt se pose, là ! Endroit stratégique. Il appuie. Il pénètre.
Immobile, il reçoit une chaleur exquise. Il s’introduit, jusque là.
Applique une légère vibration, verticale. Il constate à ce traître
Emplacement qu’il est prisonnier de ces lèvres avides, oméga !
Elles serrent, lentement, à l’application d’entendre le cri panique
Du profiteur de l’aubaine de son ouverture tardive par ce manque
D’attention, qui résiste comme un poisson pris à l’hameçon chique
D’apparat et s’enivre à déguster une chair nouvelle dans sa calanque !
Cependant, une humidité inconnue s’étend sur sa paroi extensible.
Elle s’inonde malgré elle. Rien n’arrête l’exponentielle douceur violente
Qui grimpe sur toutes ses fibres agitées par un tourbillon irrésistible
Qu’elle ne sait pas nommer, qui chavire l’apparence de sa vie mourante !
Elle va sustenter ce membre jusqu’à plus soif, jusqu’au délire uvulaire !
Hélas ce doigt, par des tractions, des acrobaties, se retire soulagé !
Il est indemne ! Il n’avait pas supposé un seul instant qu’avec son air
De rien, son doigté pâmait une superbe et affolante ophiure, en vérité !
©Max-Louis MARCETTEAU