
Oeuvre de Franz von Stuck
Coeur de vague, essuie le sang de mes racines.
Mes neurones sablent mes inscriptions blessées.
Tout est blanc, battu en neige d’un froid écrasé.
La boîte se ferme, les roses pleurent en sourdine.
La bruine se raidit en aiguilles de glace à la voix
D’angine d’un curé plié comme un saule pleureur.
La trompette biblique plante ses notes à la croix,
Signe de soumission, de rédemption, d’entremetteur.
Du monticule noir, la pelle fait une tête de spleen.
Le ciel accompagne chaque mouvement, affectif.
Un voilier des airs égaré apporte sa note en abyme,
A la scène imposée, à dessein, au monde convulsif.
Le silence n’a pas de montre, l’éternité s’installe.
Un battement de cil, l’oeil se noircit, la peur dîne.
Fracas de la vie prise au piège, la pierre est tombale.
Les parois azurés étouffent des semblants de râles.
Taillader le bois tendre, parmi les asticots forçats.
La terre ronge mes ongles jusqu’aux métacarpes.
Moignons, je découvre l’air libre vicié de nuit, béa.
Ma peau se hérisse en lambeaux, je file tel l’escarpe.
Laver mon reste de corps, la pluie vierge m’encrasse.
Je cherche une rivière et je m’empale jusqu’à la garde,
Au premier poteau sentinelle d’un champ de carcasses,
Je meurs parmi les miens. Soldats, à moi la cocarde !
© Max-Louis MARCETTEAU