Cigarette

Uma Thurman- Pulp Fiction- 1994

Uma Thurman- Pulp Fiction- 1994

Coupe le souffle, rétrécie les artères, le tabac

Impose sa présence à l’humain défaillant au cri

Glauque s’écroule tel un pantin devant un gag,

Aspire son dernier bol d’air vicié, meurt en paria.

Rien ne sert de fumer sa vie, faut-il savoir griller

Entre deux taffes la vraie tige de son existence,

Tenir ses désirs, ses réalités sans aucun regret,

Tailler en marbrier ses heures bonheur à son profit,

Et terminer le parcours le cœur fatigué mais brave !

 

©Max-Louis MARCETTEAU

Un couple lumineux

Oeuvre de Lorène Barioz

Oeuvre de Lorène Barioz

Le hibou de service, pris en flagrant délit

De fermer l’œil en ce jour de pleine Lune,

Fut condamné à ululer du lundi au samedi,

Au pied du nid de sa maîtresse d’infortune,

Son effraie, une berceuse d’antan, sur le dos !

Sa mélodie imposée fit dormir les mulots,

Souris et autres campagnols et ainsi l’éleva

Au rang de grand échassier devant la risée

D’une chouette compagnie et bien au-delà

De la campagne environnante, qu’il fut blasé !

Devenu vagabond, il rencontra un lampadaire,

Déclassé d’une zone urbaine, dans une cave,

Une nuit de grand froid, sous un ciel d’épaves,

Qui l’éclaira sur les affres de la vie routière !

Morale :

Les contraires s’attirent, c’est bien connu !

©Max-Louis MARCETTEAU

Ton corps dépressurisé

Oeuvre de Klaudiusz Abramski

Oeuvre de Klaudiusz Abramski

Ton corps dépressurisé par mon indifférence, éclate sur les parois de mon miroir. Ses bris me percent, pourtant, les racines du coeur. J’ouvre la boîte crânienne de mes cauchemars. Je cherche la clé de mon retour vers le seuil. Le seuil de la raison. Raison dépassée, comme une mort. Celle-ci relève ses manches. Je suis trop lourd de mes encrassements successifs. Les artères de mes fosses déglutissent un répugnant magma de folie.  Une écume nauséabonde dessine de son pinceau dégoulinant, les visages de morceaux de chairs fardées. Chairs clouées en toile de fond, grossissent à vue d’oeil et explosent sur le drap moribond, ancien jouisseur, délavé et tachés de nuits cyprinales et spermatique aux voyelles rebondissantes et gémissantes sous une lumière éjaculatrice et stérile, nous étions dans les bras d’un devenir sulfureux, qui tenait l’hameçon de la séparation, évidente et insupportable. Le jeu n’avait pas de chandelle ni de pioche, la porte a claqué, la rue a crié et le quai de gare multivisages était devenu trou noir … et, la Lune crise et l’océan me noie soulagé de ne plus subir mes hurlements de naufragé. Je suis mort, avant ton retour.

© Max-Louis MARCETTEAU

En terre

Oeuvre de Franz von Stuck

Oeuvre de Franz von Stuck

Coeur de vague, essuie le sang de mes racines.

Mes neurones sablent mes inscriptions blessées.

Tout est blanc, battu en neige d’un froid écrasé.

La boîte se ferme, les roses pleurent en sourdine.

La bruine se raidit en aiguilles de glace à la voix

D’angine d’un curé plié comme un saule pleureur.

La trompette biblique plante ses notes à la croix,

Signe de soumission, de rédemption, d’entremetteur.

Du monticule noir, la pelle fait une tête de spleen.

Le ciel accompagne chaque mouvement, affectif.

Un voilier des airs égaré apporte sa note en abyme,

A la scène imposée, à dessein, au monde convulsif.

Le silence n’a pas de montre, l’éternité s’installe.

Un battement de cil, l’oeil se noircit, la peur dîne.

Fracas de la vie prise au piège, la pierre est tombale.

Les parois azurés étouffent des semblants de râles.

Taillader le bois tendre, parmi les asticots forçats.

La terre ronge mes ongles jusqu’aux métacarpes.

Moignons, je découvre l’air libre vicié de nuit, béa.

Ma peau se hérisse en lambeaux, je file tel l’escarpe.

Laver mon reste de corps, la pluie vierge m’encrasse.

Je cherche une rivière et je m’empale jusqu’à la garde,

Au premier poteau sentinelle d’un champ de carcasses,

Je meurs parmi les miens. Soldats, à moi la cocarde !

© Max-Louis MARCETTEAU

A ceux …

Oeuvre de Giacomo Pacchiarotto

Oeuvre de Giacomo Pacchiarotto

A ceux qui aiment

A ceux qui détestent,

La terre est la même,

Les coeurs empestent !

A ceux qui aiment,

Le chemin est carême,

A ceux qui détestent,

Les croix sont indigestes !

A ceux qui détestent,

Les démons en harem,

A ceux qui aiment,

Toute vie est funeste !

A ceux qui détestent,

Années de Maremme,

Il suffirait d’un geste !

A ceux qui aiment,

La finitude peste,

Détruit son diadème !

A ceux qui aiment,

A ceux qui détestent,

La bougie est idem,

La chorale requiem !

© Max-Louis MARCETTEAU

Tu sèches en ombre

Oeuvre de Steve Hanks

Oeuvre de Steve Hanks

Tu es là
Prostrée
Et fuyante
Impalpable
Possédée
De Toi en Moi
Dérive,

Tu tires les ficelles de ton âme
Amour
En ombres chinoises

Le vent s’ébroue
Il rit de pas d’ombre
Dévoile ton visage de tes long cheveux blond,
Et le sable de mes mots tourbillonnent
A te crever les yeux

Tu hurles dans ta jungle
Fil d’Ariane rompu
Le creux de ta main appelle la soif
De Moi en Toi
Le Temps ronge les draps de nos ébats et débats

© Max-Louis MARCETTEAU 2016