Deux amies, passagères en transit, égarées dans l’aéroport
De l’amour fané, croisent, un bel aérostier aux bagages
Affamés de trophées inédits, émoustillent leur corridor,
Effeuillent impudiques leurs fantasmes jusqu’à l’outrage !
Elles l’abordent. Il se laisse prendre aux filets des sourires,
Des cambrures, des nuages bleus d’un futur septième ciel.
L’attelage se forme. Les mots sont absents, seul le plaisir
Du silence complice cimente le trio, aux pensées charnelles !
Une chambre d’hôtel, parloir de l’indécence, les accueille,
Somptueuse, prête et soumise à ses nouveaux arrivants !
Comme un rituel, les premiers gestes d’amants se cueillent
A la lumière voluptueuse et déshabillent, l’encombrant !
Les corps bouillonnent, les esprits frissonnent de désir,
A l’approche du premier amarrage dans la baie Eros !
L’une tigresse, l’autre biche, l’homme se sent fléchir
Par la première, dominé comme le mouton mérinos !
Sourire de vainqueur de la tigresse sur ces deux proies.
L’homme est pris en main. La biche recule, déplaisir
De l’instant, elle est dépassée, submergée. Ses doigts
Sur ses lèvres, assèche sa jouissance, sa seule lyre !
©Max-Louis MARCETTEAU