Le possédé

Oeuvre de Salvador Dali - three graces - 1977

Oeuvre de Salvador Dali – three graces – 1977

À la cervelle posée sur le plat d’argent,

Les neurones synapsent le conquérant,

Le fameux scalpel assoiffé d’agonisants

Tenu en main par un maître tout de blanc,

Cuit au four de la folie cet édenté médecin

Dégoulinant de veines pendues à sa blouse de saint

Découvreur de l’anatomie tel l’archéologue clandestin

Pille les secrets pour enrichir sa démence à desseins

D’empaler l’âme qui le tourmente sur la croix de l’agonie

D’un voleur de bonheur qui se devait de gagner son paradis !

© Max-Louis MARCETTEAU

Dessous

Oeuvre de Irene Sheri

Oeuvre de Irene Sheri

Dentelle, satin, soie, à ces tissus le pouvoir,

Entier des premières caresses de choix,

Sous couvert d’autres textures accessoires !

Shorty, string, tanga, balconnet, bustier,

Ouvrent ces clairs de lunes au regard loi

Unique de l’aimé qui de nuisette tamisée,

Soumet sa guêpière à son body, à ses mains !

© Max-Louis MARCETTEAU

 

 

L’œil du cœur

Dessin de Pochiyo

Dessin de Pochiyo

Toute sensation est une épée qui traverse de part en part l’aulne du corps,

L’onde choque la parcelle des larmes qui se vibrent à la Beauté déployée,

Et trempe le buvard des yeux qui impriment l’émotion du Bel accord,

Au cœur de la rétine qui teinte crescendo les fibres vocables émerveillées !

©Max-Louis MARCETTEAU

Notre littérature ?

Image Biblioteca Angelica - Roma - Italia

Image Biblioteca Angelica – Roma – Italia

Notre littérature d’aujourd’hui ne sert à rien.

Tout a été écrit.

Nous sommes la quantité négligeable qui ose poser des mots pour se donner l’impression d’exister parmi d’autres nombrils trop vastes et qui coagulent les liens de la communication de ce présent.

Écrire, maintenant, n’a aucune valeur. Nous ne sommes que la partie caudale qui n’a pas lieu de se targuer d’être littéraire, ou pseudo-littéraire, ou tout autre synonyme, voire néologisme de ce genre, mais simplement de naviguer dans les eaux au-dessous de l’iceberg d’une littérature de géants. Tels les grands noms du passé comme Socrate – analphabète, heureusement que Platon était là, sans la ponctuation – à Camus qui a dit : « Créer ou ne pas créer, cela ne change rien. Le créateur absurde ne tient pas à son œuvre. »

Et nous tenons à nos vies d’individus à briller comme si l’éternité n’avait que nous à s’occuper et de nos écrits qui sont des marques débiles de notre soi. Rien ne sert de décrire, notre petite vie à son simple périmètre marécageux qui nous plombe.

Prenons le temps de lire, de comprendre, d’étudier les écrits de nos pairs. Tenons notre esprit à la hauteur de leurs univers. Composons l’avenir sur le passé qui avait eu l’audace de nous faire naître, mais qui hélas nous avons ignoré pour défier d’autres horizons comme pour nous démarquer, nous rebeller.

Nous sommes une portée dont le titre de notre Livre se nomme : TARE. Pourquoi tenir le crayon par nos doigts si ce n’est courir vers la fabrication du néant ? Pourquoi inventer l’ordinateur si ce n’est pour créer des vies artificielles ?

Je tente de partir de ce champ d’actions de pensée pour ne plus écrire et vivre dans la lecture de ma nouvelle bibliothèque offerte par une fan inconditionnelle de ma personne. Je vais, enfin, pouvoir, dévorer des vies d’écrivains et digérer une part de l’humanité.

Je ressens en moi une excitation exceptionnelle.

Je crois, qu’un de mes composants est en train de griller.

 

© Max-Louis MARCETTEAU

 

Au futur parfait

Oeuvre intitulée Over The Edge de mrssEclipse

Oeuvre intitulée Over The Edge de mrssEclipse

Mon visage sera ton drapeau à la peine

De me conquérir sur ma terre, tu seras

Mon glaive à mon excitation, tu avoueras

Ta passion pour moi, soldat de Camerone !

Ton corps entier tracera sur ma peau blanche

Les frissons d’une fièvre jusqu’en mes tréfonds !

Tes mains en étau bloqueront mes hanches !

Ton sexe pourfendra mon sillon, mon dragon !

Tes jambes piliers de mon corps empalé

Trembleront sans plier à mon excitation !

Tes mains menotteront mes bras cristallisés

Par ta puissance à tenir mon rythme d’Alcyon !

Ton torse écrasera mes seins aux tétons saillants !

A deux doigts de m’évanouir, tu tenteras ceux-ci

A pénétrer un orifice impatient de s’ouvrir à l’interdit,

Je résisterai par envie et te l’offrirai à toi, mon amant !

A ma croupe tu donneras les derniers assauts !

Mon corps tout entier vibrera, mon ventre édredon

Enfantera un volcan au magma qui inondera le long

De mes colonnes abattues, je me viderai mon héros !

Ton corps m’appartiendra et à ma demande

Le garde à vous de ton sexe pliera à l’amende

De ma bouche, au profond de ma gorge tu sèmeras

En cascade ton abandon, en moi tu abdiqueras !

© Max-Louis MARCETTEAU

 

A la vôtre …

Photographie de Patrizia Burra

Photographie de Patrizia Burra

Ce soir, je me sens triste comme une patate ébouillantée. Je tourne en rond entre deux neurones qui jouent au badminton. Les feux sont éteints en moi.

Les feux de quoi, d’ailleurs ? Les feux de l’amour ? Non. Les feux de vie. Ils sont éparpillés sur des plages. Les vagues n’ont rien effacé et le sable en à garder les empreintes. Étrange de vivre comme un marbre qui se désagrège.

Écriture de l’ennui. Écriture de nuit. Écriture polie. Écriture qui ne sait pas quoi faire de son encre et au lieu de sécher, elle teint des lignes qui ne demandent rien. Ou, si, de naître. Une ligne vierge est une ligne en devenir. Un embryon en gestation, congelé.

Étrange comme le sens de ses phrases n’avouent pas le sens de ma pensée. Ma pensée n’a pas de sens. Ma vie est une savonnette, elle me glisse entre les doigts, fait des bulles et qu’est-ce qui reste ? Un homme propre ? Non. Quelques ramettes de papier. Des bulles d’encre, séchées.

On n’est jamais au fond du trou tant que la dernière pelletée n’a pas recouvert la dernière rainure de bois.

©Max-Louis MARCETTEAU

 

Sommeil

Actrice Robin Virginia

Actrice Robin Virginia

S’ouvrir au seuil d’un vide, aux rêveS

Omniprésents, à la seule vie d’une O

Mutine, androgyne, une voix slaM

Mille mots en vous le quidaM

Emprisonné dans son îlE

Irréelle et crie un jolI

Lève-toi MarceL

Sentir les doigtS

Ostentatoires de cet O

Masculine bande le taM

Majestueux du membre neM

Endurcit au va-et-vient et postE

Illuminé des jets saccadés au crI

L’autre main, vite, vite, vite, MarceL !

©Max-Louis MARCETTEAU

Écriture imbuvable

Image du film Orgueil et Préjugés - 2005

Image du film Orgueil et Préjugés – 2005

 

A l’écriture imbuvable, l’encre pleure son sang sur les lignes déformées de l’absurde. La chair putride des mots se répand sur la route hérissée des ratures. Les mots sont des sexes par lesquelles naissent des définitions qui se proclament prince de sang noir, la magie ouvre les portes des alchimistes en herbe, à la tisane assassine, à longuet urticant, la voix s’égorge dans un râle que ne saurait recoudre un légiste après une autopsie. Aux traits de lumière, frise les mots. Les yeux se pendant aux lampadaires de l’angoisse. La première page prend la peur comme compagne, se froisse devant la rebelle impudeur, se couvre de honte aux fautes, frappe la fin du début, au point maton, les virgules accrochent les iris, transpercent le blanc et coule l’humeur de la mort en linceul, le lecteur vient de perdre la vue.

© Max-Louis MARCETTEAU

L’Amour félin

Oeuvre de Vladimir Volegov

Oeuvre de Vladimir Volegov

Tenir par les mots la respiration de l’âme aimée,

Au fil des jours tisser sa mémoire et se nourrir

De son énergie pour avancer côte à côte, soudés,

L’Amour pour alliance, l’au-delà est ici, à unir !

 

L’Amour en bouquet et les mots pour avouer

Sa tendre et néanmoins passion pour l’être aimé

Comme une part de soi entière et indissociable,

Au cœur, celui-ci parle d’une voix inestimable !

 

© Max-Louis MARCETTEAU

Question

Seki Kowa du Katsuyo Sampo -1712

Seki Kowa du Katsuyo Sampo -1712

Sachant que la moyenne harmonique de vos sentiments est un multiple de trois, et que la liberté individuelle est égale au coefficient de décision personnel, soustraite au carré des dépendances aux lois, divisée par le poids moral-social, multipliée par le pouvoir en place, le tout additionnée par la masse des imbéciles, calculez le bonheur que vous avez à vivre dans cette société ?

© Max-Louis MARCETTEAU

Azenor et Servan

Oeuvre de George Lundeen

Oeuvre de George Lundeen

Azenor et Servan s’aiment, de loin en tout point.

De champs en vignes, les regards se croisent,

S’accrochent, l’amour est colombe dans le foin,

Feux de paille aux ébats, le ciel est turquoise !

La rumeur s’impose, le commérage à pignon sur rue,

Les amants isolés, larme en larme, au coin du coin,

Les chambres se ressemblent, cœurs en crus, retenus

Aux barrages des interdits, des différences, ses requins !

La famille de l’une : terrienne, aisée, respectée,

La famille de l’autre : paysanne, dure, domestique,

Tout les oppose, de la dot à l’éducation, excepté

Le prie-Dieu comme référence, le cierge en boutique !

Le curé d’embonpoint, réunit les familles à la table

De ses prières, un soir, après les vêpres, sous-pesants

Les graines de discordes, les lierres des a priori, affable

Et ferme il déferre préjugés des uns, des unes, les clans

Se retirent à la décision de l’homme d’Église, à l’honorable

Condition que les tourtereaux passent les braises de la Saint-Jean.

 

© Max-Louis MARCETTEAU

Route tracée

 Photographie de Frédéric Dubois - http://dfred-photographie.fr/

Photographie de Frédéric Dubois – http://dfred-photographie.fr/

 

 

En ce magnifique matin, j’ose un bisou.

Là, sur ton ventre rond de beaucoup,

Un petit galopin naîtra à la mi-août,

Prévu, attendu, ce soleil parmi nous !

 

Une nouvelle vie : comédien, magicien,

Il sera le firmament de notre jardin,

Ce coeur d’amour se nourrira aux mets,

De nos attentions, ce soleil blondinet !

 

Adolescent de ses actions à la Merlin,

De son esprit facétieux à l’Arlequin,

Il sera radieux à mille lieux à la ronde,

Considéré, ce soleil notre mappemonde !

 

Adulte, les clefs de la capitale théâtrale

Lui seront offertes pour son rôle principal,

«La divine comédie», il en sera le Dédale,

Notre fierté, ce soleil au joyau impérial !

 

Aujourd’hui trace le chemin de demain,

Nous croyons à son futur, rien n’est anodin,

A notre chérubin, nous t’attendons avec faim,

De ton sang, tu es des nôtres, soleil divin !

 

© Max-Louis MARCETTEAU

 

Mistress

Photographie de Strauss Peyton - modèle Anastasia Reilly - 1920

Photographie de Strauss Peyton – modèle Anastasia Reilly – 1920

Mise en tresses, mine de déesse, mise en révolver,

Indomptable, elle se dédouble, femme fatale éprise,

Soumise au corps à corps, contraires, sanguinaires,

Tentaculaires, sa fortune ensorceleuse paillardise,

Réinvente les effets, excise les cœurs du bonheur,

Empale les faims du plaisir sur le bûcher des chairs,

Soustrait les envies d’aimer aux mots de la frayeur,

Sustente le poison d’amour sur les bonnes terres !

©Max-Louis MARCETTEAU

 

Dessous de …

Oeuvre de Felix Revello de Toro

Oeuvre de Felix Revello de Toro

Position de lire, jambe à jambe reliées,

Chevillée à la lecture en laisse retenue,

A l’interdit conscient de la lectrice défoliée,

Le livre dévoile ses dessous corrompus !

Dénudées à mi-cuisses, un élan de phrasé

Pour écarter, dévoiler, dévoyer, émoustiller,

Puis enquiller l’âtre secrète au doigt mouillé,

La page suivante, d’autres dessous embrasés !

Les épines du plaisir entaillent la fébrile chair,

Qui d’un soupir à un autre plus fort des lèvres,

Semi ouvertes, un chapitre pénètre cette jachère,

Offerte, à l’ultime petite mort, se réveille en fièvre !

© Max-Louis MARCETTEAU

 

Qu’il est long de mourir

 

Oeuvre de Marius Markowski

Oeuvre de Marius Markowski

« Qu’il est long de mourir ». Il n’y a pas de chaîne plus lourde qu’une malédiction qui hante les années sur une plage de sable cendré de celle qui aimée n’est qu’un fantôme que l’on habille de mots vides de peur de voir sa nudité comme une prière salée de désirs épinglés sur les pourtours d’un corps défait, corrompu qui n’attend que la défenestration.

© Max-Louis MARCETTEAU

Rouge et noir

Anna de Rijk - Tar Magazine 2012

Anna de Rijk – Tar Magazine 2012

Rythme ta lucide

Overdose de moi

Unique amant livide

Générateur de lois

Endiablées par mon choix.

 

Enlace ma cuirasse,

Taillée dans la masse.

 

Nage en moi, dans ma soie.

Ouvre tes mains, à ma croix.

Irrespectueux, viens, ma proie,

Régale-toi de mon corps en émoi !

 

©Max-Louis MARCETTEAU

 

Et pour le plaisir en code Morse.

Et suite à une demande (voir commentaire ci-dessous) pour une version sonore, hélas pour intégrer du MP3 ou autres, c’est payant. Donc, voici un lien pour traduire du texte en Morse : http://laura.proftnj.com/morse.htm

Dernière information, grâce au conseil et méthode de Francis, voilà en sonore la chose sur une strophe :


 

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A l’ombre

Photographie Peter James

Photographie Peter James

Arbres enfouis jusqu’à bonne taille,

Hautes herbes pour sous-vêtements,

Branchés de vertes bleues médailles,

Vous ne cachez pas vos torses géants !

Aux flèches rayonnantes d’un soleil

Vous acceptez quelques indécences,

Offrez des ombres sous le sommeil

D’une végétation humide et dense !

Arbres enfouis jusqu’à bonne taille,

Se propagent de vos corps robustes

Une puissance sage aux entrailles

De votre terre, cette noble vénuste !

Aux flèches rayonnantes d’un soleil,

Se libèrent des fragrances d’humus

Rares que le promeneur en éveille,

Garde cette richesse, tel un crésus !

©Max-Louis MARCETTEAU

 

Instant surréaliste

Oeuvre de Merwizaur  - https://merwizaur.com/

Oeuvre de Merwizaur – https://merwizaur.com/

Deux dés en quatre deux fois se regardent en miroir, chaudement pipés, en compagnie de deux tasses bien chaudes au Central Perk.
L’une des tasses dit à l’autre :
– You’re my lobster !
La tasse ne répond pas, sucrée jusqu’au rebord de ce compliment.
Un poulet à lunettes de service assiste à la scène, nu comme un ver, fait le piquet devant le stand de tir du Homard Enchanteur et broie du paper snow.
A gost passe entres-elles, l’air de rien, navigateur de l’au-delà ici bas. Profession dinosaure au temps déraciné d’une improbable évolution à fièvre tellurique, souffle le frais sur les fumerolles des tasses.
Apparaît, alors, Regina Phalange, en combinaison noire et blanche, damier, hallucinante et pose sa personne sur un fauteuil de noble naissance. Et en deux traits, s’abreuve du contenu encore vivant des deux tasses, à jamais réfrigérées de cette rencontre inattendue.

© Max-Louis MARCETTEAU

S’enflamme

Photographie : Javier Leon – Modele : Ana Garcia

Photographie : Javier Leon – Modele : Ana Garcia

 

Gardien de ma douleur, transfigure mon bas-ventre.

Lumière brûlante, indécente, pénètre mon antre

Aux tatouages poétiques, à l’outil de ton tison blanc,

Ouvre mon écluse, épuise-moi pour mille ans !

 

©Max-Louis MARCETTEAU

FEStives

Oeuvre de Gian Lorenzo Bernini surnommé le second Michel-Ange

Oeuvre de Gian Lorenzo Bernini surnommé le second Michel-Ange

Figures indémodables, elles embarquent plus d’un regard.

Émulsionnées d’une main, voire deux, sur son paysage lisse
Séducteur par ses formes rebondies, fermes, parfois s’égare
S’attarde sur leur sillon qui descend à la source du délice,
Entrecuisses qui s’écartent aux caresses soyeuses, un phare,
Se tend à l’accueil, pénétrant un doux orifice pour prémices !

©Max-Louis MARCETTEAU