Trans …

Oeuvre de Tamara de Lempicka

Oeuvre de Tamara de Lempicka

Je suis la conséquence d’une erreur,

Faite homme par défaut et par dessein,

Fille manquée, aux lèvres d’ailleurs,

Suceuses de monts dévergondés carmin,

En attente d’être piochée par l’arrière,

Plaisirs intenses frustrés, décalottage

Par obligation, surgit mon mercenaire,

Mon démon, je subis d’être à l’ouvrage,

Phallus défiant les vulves fontaines,

Je souque dans les canaux insatiables,

D’écumes rageuses, je ne serais jamais reine,

Que d’un rêve au corps transmuté, insaisissable !

© Max-Louis MARCETTEAU

 

Vous avez dit Noël ?

Dessinateur Mark Lynch

Dessinateur Mark Lynch

Il ingurgite le froid par sa bouche édentée. Son nez atrophié par une récente bagarre est un morceau de rocher gris, strié de noir, prêt à tomber comme un fruit, sur le tard !

Il erre comme un fantôme sur un trottoir. Renverse une poubelle, éventre le contenu d’un sac, fouille, mange un restant de poire au chocolat, crache une odeur tenue !

Il s’assoit sur l’un de ses bancs habituels. Puis s’allonge. Tousse. Ferme ses yeux brûlants. Il dort comme un gisant. Il rêve d’un hôtel. Tombe du troisième étage. Se réveille tremblant !

Il marche, il marche. S’écroule devant une porte. Un père noël passe. Lui offre une bouteille de vin. Ils parlent de ce jour de fête. Des mots, le réconforte.

Le clochard boit. S’endort. Et meurt, sans lien !

©Max-Louis MARCETTEAU

 

©Max-Louis MARCETTEAU

Ah ! Plume

 

Oeuvre de Rafal Olbinski

Oeuvre de Rafal Olbinski

Quand il ne reste que la plume,

D’une vie égarée et son écume,

Les mots consolent du fruit acide

De l’angoisse et des terres arides !

© Max-Louis MARCETTEAU

La Vie n’a pas de desseins

Dessin de Peter Arno

Dessin de Peter Arno

Toute vie est intéressante à qui sait s’en servir.

Hélas l’usure fait son office sur les limes traversières des obstacles du destin. Encore faut-il y croire à celui-là. Mais pour celles et ceux qui s’y accrochent comme une trame, il y a toujours la poule d’eau qui vient chahuter la route, avec son nid. Et s’il n’y avait qu’elle !

Non, il y a l’ectoplasme de service, un vieux souvenir douloureux qui traîne et que l’on bouscule par hasard entre deux pensées de déprime passagère. De plus, certaines vies ont un goût de potiron mal cuit dans la marmite d’hiver.

Pourtant, ces vies n’ont-elles pas, chacune, une pépite qui vient briller comme soleil un jour d’automne qui ne sait plus s’il n’est pas entrain de virer sa cuti, entre été pluvieux et hiver monotone, au tintement d’un tambour de tempêtes ?

Quoi qu’il en soit personne n’aura l’outrecuidance de dire qu’il est nyctalope dans les desseins du destin, même si, le médium à tête de roseau, d’un ton grave nous plante son avis aigu entre les oreilles pour nous avouer qu’il y voit des bons ou mauvais augures.

Pour ceux qui sont fatalistes, leurs ailes de vie sont identiques aux autres bipèdes pensants et l’écume des embrouilles et difficultés de tous genres ne sont pas plus gargantuesques que la moyenne des existences. On peut supputer que les monothéistes n’ont rien à craindre de la castagne des aléas qu’ils subiront le moment venu, l’os orbital mieux placé à la droite ou la gauche (selon l’angle de vue) d’un divin personnage de forme fractale.

Et pour tous les autres, le désœuvrement est possible. Ils n’auront que l’alène pour recoudre leurs blessures avec le linceul de bure de service. Tout cela est bien présomptueux. La Vie, elle, n’a rien à voir avec la vie. Elle vaque à ses occupations, tel le triton, à chercher sa nourriture pour vivre.

Amen.

© Max-Louis MARCETTEAU

 

Est-ce un signe ?

Oeuvre de Philippe GIACOBINO

Oeuvre de Philippe GIACOBINO

Suite à un défi d’écriture, placer quatre expressions … dix minutes chrono.

Est-ce un signe ?

Brusquement la tempête releva ses manches et les baraquements s’envolèrent dans les airs, au chant d’une peur biseautée à l’éclair de foudre. Rien ne résista. D’ailleurs, toute résistance était inutile. De la volige à la taule, du clou au mortier de chaux grasse, tout ce beau monde traversa les ondes aériennes bien au-delà de la stratosphère.

Entre temps, j’avais eu le temps de m’enchaîner à un arbre robuste aux racines profondes et tenaces dans une terre possessive comme de la glu. J’épousai ainsi un temps certain l’arbre mon sauveteur, ma bouée de sauvetage, qui rugissait de toute sa hauteur, qui brandissait toutes ses branches comme un futur noyé dans un défoulement océanique dont la tourmente était du même tempérament que le père Éole dans un mauvais jour.

Voilà pourquoi, je suis encore vivant et que je puis vous raconter en quelques lignes me souvenirs, des brides comme des habits déchirés. Car il est vrai, je l’avoue humblement, j’ai perdu à plusieurs reprises connaissance et entre l’angoisse d’être vrillé à corps au tronc de mon arbre comme une serpillière, et empalé par un débris, mon esprit n’avait plus toute sa tête.

Et ensuite, par miracle, seul survivant, je n’avais plus qu’une seule envie celle de me saouler à la liqueur de noix de coco. Mais, il fallait me rendre à l’évidence, j’étais encore dans mon lit, emmailloté dans mes draps.

© Max-Louis MARCETTEAU

Trop tard

Terre dans son berceau de nuage -Namaste - du télescope Hubble

Terre dans son berceau de nuage -Namaste – du télescope Hubble

Hier

L’humain et ses grands projets suintèrent la Mort

Aux bouts de leurs doigts comme des baguettes

Maléfiques et fabriquèrent le progrès, jusqu’alors

Compatible à son épanouissement sur la planète !

Aujourd’hui

Ses Vérités sont légendaires. Seul maître à bord

Sur la Terre, il conçoit sa Vie et se fait référence

Jusqu’aux moindres atomes. Le sot ! Il déflore

En bulldozers, en expériences, sa Providence !

Demain

Le soleil écartera les draps blancs des nuages,

Un matin de cendre sur la Terre apocalypse !

Le silence épongera les derniers cris de rage

De la Vie touchée au cœur de son intime gypse !

©Max-Louis MARCETTEAU

A coeur

Femme au balcon ( je n'ai pas trouvé l'auteur de cette oeuvre)

Femme au balcon ( je n’ai pas trouvé l’auteur de cette oeuvre)

Exister en silence, aux barreaux du quotidien,

Enchaînée aux brisures des souvenirs en flots,

Griffures gravées aux parois de tristes liens,

Le cristal du cœur survit, sa braise en écho,

Attend le magicien pour l’enflammer à nouveau !

© Max-Louis MARCETTEAU

 

A l’écriture tissée

Livre d'heures de Catherine de Cleves

Livre d’heures de Catherine de Cleves

Sentir la vierge page ; aux lignes , la traire entre pouce et index,

Tonnerre d’encre spirale les lettres aux chants des mots à naître,

Yeux de tendresse, la feuille se berce à l’écriture tissée à l’apex,

Laitance extrême au goût chaloupé de la cadence qui la pénètre,

Ondes soyeuses qui se livrent aux chapitres, l’avide, vide son sexe !

© Max-Louis MARCETTEAU

L’huile au corps

Oeuvre de Max Gasparini

Oeuvre de Max Gasparini

 

L’huile au corps t’habilles, feu de massage entre cuisses,

Au raffinement de l’assaisonnement des caresses légères,

Tu te cabres à la chaleur humectée de gracieuses épices,

Les gémissements se délient à la milice des doigts solaires,

Tu es embrochée, au plus profond de ton puits martyre,

L’extase en appétit, ta chair saisie à point, tu mordilles,

Le cuir de ton bâillon, en monture au galop à t’évanouir,

Ta croupe est cravachée au délire, au brûlant de ta cédille !

Glorifiée, tu es domptée au butoir de ton amant, à subir,

Tu bleuis ta jouissance en ondes atomiques, tu es anoblie,

Aux firmaments des orgasmes, la petite mort vient t’élire,

Aux sommets roses épines, tu te vides à l’intensité infinie !

© Max-Louis MARCETTEAU

Route en roue libre

Oeuvre de Nady Gepp

Oeuvre de Nady Gepp

Route en roue libre, goudronnée à l’envie,

Le paysage verdoyant s’impose au regard,

Des images de Vous défilent au rétro délit,

Pensées de vos courbes, mes mots s’égarent,

En Vous, déshabillent vos dentelles de nuit,

Posent les premiers frôlements à vos remparts !

© Max-Louis MARCETTEAU

Je viens te dire adieu …

Œuvre de Barry Smith du personnage Red Sonja

Œuvre de Barry Smith du personnage Red Sonja

La trahison main dans la main de l’autre, le supplice du pal.

La route se déchausse, les fossés béants ne contiennent plus,

Les larmes du cœur qui souffle ses dernières illusions opales,

Les vitraux de l’aimée se brisent un par un, sur le sol bossu !

© Max-Louis MARCETTEAU

Sur des terres fragiles

Oeuvre de Ron Ulicny

Oeuvre de Ron Ulicny

Une encre au goutte-à-goutte, pose le premier mot,

Une première larme d’amertume les yeux troublent,

Une ligne sans marge apparaît sur l’horizon fuseau,

Une forteresse se dévoile au premier cri de son double,

Intérieur feutré de rouge sang, de ce trop plein de soi,

Blessé, cassé, lambeaux et parcelle de vie se défait,

De ses images, se décharge au cœur, odeur de désarroi,

Cette main radeau redouble sa pression sur ses abcès,

Signe sa première signature douleur sur cette page,

Et les mots suivants, donnent cet engrais qui de rage,

Fait pousser les portes de la souffrance plus loin,

Sur des terres fragiles à labourer jusqu’en ses confins !

© Max-Louis MARCETTEAU

A Vous

Oeuvre de Steve Hanks

Oeuvre de Steve Hanks

 

Qu’il est doux de vous voir ainsi.

Les mots ne sont plus et les yeux,

Vous caressent d’une courbe à demie

Découverte à l’autre dessinée en creux.

Et je vous vois émoustillée, mouillée,

De ce désir qui flambe tout en vous,

Dessous, dessus votre peau frissonne,

Étoilée de mille baisers gondoliers,

Par cet inconnu, ce humble parolier,

Et ce pouls qui s’accélère, secoue

Vos fibres à ces mots qui papillonnent,

En farandole autour de votre corolle

Qui s’ouvre au matin câlin, se donne,

Vagues crescendo puis qui s’envolent,

Là où les orgasmes vous font lionne !

© Max-Louis MARCETTEAU

T’épauler

Oeuvre de Witali Zuik alias Vitus

Oeuvre de Witali Zuik alias Vitus

T’épauler, sans t’alourdir,

Te conseiller, sans te fanatiser

T’imprégner, sans te contraindre

Te caresser, sans te glacer

Te courtiser, sans t’exaspérer

Te ressentir, sans t’effrayer

Te pardonner, sans questionner

Et te conjuguer toujours au présent !

© Max-Louis MARCETTEAU

L’utopie

Photographie Max-Louis Marcetteau - 2016

Photographie Max-Louis Marcetteau – 2016

Il faudrait une mort sans souffrance,

Une survivance sans décadence,

Une blessure sans plaie,

Une vie en craie !

© Max-Louis MARCETTEAU