Les jours s’aquarellent

Oeuvre de Herbert Behrens-Hangeler

Oeuvre de Herbert Behrens-Hangeler

Blog de girlkissedbyfire : défi 52 Semaines 2018 (2eme semaine : détail)


Les jours s'aquarellent,
 Le vent délave l'horizon,
 Le soleil brosse ses rayons
 Et je porte le deuil d'Elle.

Je suis et je ne suis pas,
 Effondré, assis de pleurs,
 Je rage, vomis ce trépas,
 Dépose ma vie bonheur.

On ne survit pas, non,
 On végète tel un Pluton
 Entailles sur des tailles,
 Ma vie devenue faille.

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Encourir et risque

L_Abeille aux Ailes Argent - Limited edition Guerlain

L_Abeille aux Ailes Argent – Limited edition Guerlain

Blog popinsetcris contrainte écriture.


Au cœur de la forêt les semences des étamines laissent de marbre l’abeille solitaire E-polaine. Depuis qu’elle boude dans son coin de ruche, et déclaré par l’avette psy de service, dixième étage, à droite après l’hexagonal, sans préambule déformé par un complexe Œdipe, la Reine lui fit savoir que le temps des biz-biz-biz était à son terme.
E-polaine avait le cœur gros d’une belle abeille. Elle rêvait de partir avec le premier cavalier bourdon venu. Mais elle avait toute conscience qu’il était atteint de cafard redondant, de spleen à chaque tour de Lune, et de vague à l’âme au premier cumulus qui broie du noir.

Elle ne pourrait rester, ici, calfeutrée entre cire et gelée royale. Non, non. Autant partir en formation pour jouer du saxophone, ce qui était un peu hors propos et elle se demandait si ce n’était pas la moiteur de l’endroit qui lui tournait un tantinet la tête en délire.

Il était temps de passer à autre chose. Elle commençait à avoir les abeilles (facile) et si elle ne voulait pas se prendre un pain (d’abeille), elle devait se bouger la propolis. E-polaine se savait condamnée en restant à butiner des mauvaises pensées.

Elle s’envola au premier matin qui baillait entre brouillard et fumet de compost, et se dirigea vers l’Abeille Érudit, hermaphrodite, suite à une intoxication à la fleur nommée Tcher’nobyle. Elle/Il était de bons conseils comme à l’exemple de l’éclairage de la Reine sur l’architecture de la Ruche actuelle avec une nouvelle ventilation révolutionnaire à hélices diphatiques.

Ce jour-là, pas de bol de miel, il était absent. Une absence étrange, tout de même. Elle/il était dans son alcôve bibliothèque aux heures du matin jusqu’à miel-midi. Il n’était pas né dans un monde-abeilles stéréotypé et il avait des habitudes ancrées comme le couvain.

E-polaine, inquiète, se posa sur le rebord de l’alcôve. Effectivement, pas un brin de frôlement d’ailes. Quand, elle ressentit sur une forte brûlure sur son thorax. Hélas, trop tard pour réagir, un citron mal luné ce matin présentement, de colère juteusement acide, pressa à tout-va ses envies de meurtres.

E-polaine mortellement blessée agonisa quelques instants en ailes décroisées sur le feuillage linceul, parmi ses milliers de congénères, dont l’érudit.

Morale : “Évitez de croiser un citron trop pressé le matin”. Maman abeille après ce cours du matin, envoya ses élèves dans le pré bellement fleuri.

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Une histoire de dessous ? Chapitre 3/3

Bugs Bunny

Bugs Bunny

Je suis prêt à prendre l’anse de la tasse de mon café bien chaud que je viens de passer aux µ ondes, quand une nouvelle fois la sonnerie de la porte d’entrée retentit. Il était moins une que je renversais mon arabica en le déposant prestement sur ma table basse du salon. Et je cours, pensant naturellement que je vais trouver mon adonis de livreur me faire ses excuses et reprendre sa marchandise. J’ouvre, et là, que vois-je : Sasha ! C’est vraiment pas de bol. Elle est adorable, mais elle a le don de s’incruster. Une plaie, un fléau sur deux pieds, un cactus en robe…

— Ah ! Tu te réveilles enfin !
— Comment ça, je me réveille ? Je suis debout depuis au moins une heure !
— Je te signale que tu es couché, là, présentement.
— Couché ?
— Oui, mon Amour. Tu es à l’hôpital, suite à une palette tombée sur ta voiture quand tu as doublé un camion… il y a une semaine.

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Une histoire de dessous ? Chapitre 2/3

Bon_dimanche

Bon_dimanche

Bon, je vais ausculter cette maudite palette. Un indice, un signe, une preuve de l’expéditeur. Rien. C’est plastifié dessus et cartonné à l’intérieur. Je vais me procurer un cutter prestement et éventrer la chose en un rien de temps. Enfin, le premier carton se justifie à mes yeux d’aucune marque… même de draps. Inquiétude et écume viennent à moi. Mon humble cutter en arme de poing à ma poigne, découpe par ligne longitudinale, le premier carton venu. Une autre main écarte. Que vois-je ? Diantre, est-ce possible ? J’ai l’étonnement attesté mais la surprise moins tendre. J’ai la révulsion de l’œil gauche. La palpitation délestée. Je suis la douleur d’un instant improbable.

— Des carnets, un carton de carnets… vierges…

Je reste à demi-voix à grogner. J’ouvre un autre, puis un autre, et, etc. La moitié de la palette y passe.

Pendant quelques secondes je suis sur le cul… littérairement. C’est quoi cette histoire de dingue ? Des carnets vides au lieu de draps. Alors, le livreur… s’est trompé d’adresse ? Une farce de celui-ci ? Je vais peut-être le revoir, là, dans un instant ?

Une caméra cachée ? C’est ça ! Une caméra cachée ! Je me mets à rire comme un damné. Mais elle où ? Je scrute les alentours et prends conscience que je suis toujours à moitié nu. Je me défigure. Et hop, comme par réflexe de pudeur, je sers les fesses et tout le reste, et d’une démarche presque burlesque, franchis le seuil de ma maison et claque la porte.

Est-ce que tout cela est bien raisonnable ? Je vais de ce pas me doucher, et m’imposer ainsi un moment de répit et aussi de repli. Le café est froid, qu’importe. La douceur de cette eau me fait état tout de même d’un bleu, là, à cet endroit précis qui part d’ici et va là. Ah, diable. Il y a comme une douleur au toucher. Je vais devoir me soigner. Quelle plaie ! Ce n’est qu’un bleu, restons pragmatique.

Une fois soigné, habillé, pomponné, je vais appeler Marie. Hier au soir, j’étais absent. Et il faut dire aussi, que parfois je “prête” pour quelques heures mes soixante mètres carrés, tout douillet à quelques amis(es) proches. Je ne pose pas de question, mais j’exige de la discrétion. En d’autres termes “pas d’embrouilles, pas d’emmerdes”. C’est clair et cela ne discute pas. Et tout un chacun le sait.

— Marie, c’est Pilou, Pilou…
— Comment vas-tu, mon Lou ?
— Moyen, moyen…
— Raconte-moi…
— Dis-moi, es-tu venu hier au soir à la maison ?
— Non, pas du tout. Pourquoi ?
— Non, comme ça. Simple question d’usage.
— “Question d’usage” ? Tu es bien mon Lou ?
— Je… je… enfin j’ai trouvé sur une chaise, ici, à la maison…
— Quoi donc ?
— Un soutif !
— Non ?
— Si !
— En effet. En tout cas je peux t’assurer que ce n’est pas de moi.
— Bien.
— Tu devrais contacter Emmanuel.
— Et puis pendant que j’y suis, comme ça, à tout hasard, tu n’aurais pas commandé des draps pour moi ?
— Des draps ?… Non, et il y a un rapport avec le soutif ?
— Je ne sais pas. Je suis en plein brouillard depuis ce matin. J’ai l’impression d’être dans un cauchemar.
— Allons, allons, mon Lou. Tu veux que je vienne ?
— Non, non. Je vais appeler Manu. Merci à toi ma tante… Marie. Pourquoi ma tante. Excuse-moi.
— Ce n’est rien mon chou. Tu devrais te reposer.

Elle raccroche tout de go. Marie est trans. Et oui ! Mais bon. Quelle gaffe. Mais quelle idée de l’avoir nommé ma tante. Je vais prendre mon café avant d’appeler Manu. Quelle histoire. Quelle histoire, mon Dieu. Et la journée qui ne fait que commencer. Je crois que je vais faire un tour sur VDM.

(À suivre …)

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Histoire de dessous ? Chapitre 1/3

Blog lateliersouslesfeuilles : défi à vos claviers #3


Il y a un dessous posé sur la chaise, ce matin. Et je reste devant, de toute ma hauteur, je l’observe l’air interrogateur. Il en manque un, de dessous : la culotte. Ça fonctionne par paire les dessous féminins, comme les chaussettes. Non ? Étrange. Je refais un tour de mon appartement de vingt-huit mètres carrés moins les poussières. Rien. Ce qui est mystérieux c’est que je ne porte pas de… soutien-gorge et je ne me rappelle pas avoir eu une compagnie féminine depuis un certain temps. A moins que la personne en question ne portait pas de culotte. Cependant, je reste perplexe pour le soutif.

En attendant, tranquillement, je vais me faire un café. J’ai pris ma journée. J’ai tout mon temps. Le soleil ce matin s’est réveillé de bonne humeur et je le vois vivifiant au travers de ma porte-fenêtre qui donne sur mon balconnet… Enfin bref, je suis d’une humeur certifiée agréable avec cependant ce titillement vestimentaire que je n’ose toucher, d’ailleurs.

Quand, l’on sonne à la porte : drinnnggggg… plinggg… sinnnggg…clinngggg. A demi-nu mais avec décence en cette heure et interrogatif sur cette sonnerie indécente qui m’a fait sursauté, je vais ouvrir.

Je suis un tantinet étonné de voir une beauté masculine sur mon seuil qui aux pieds a pour dessin des Mignons. J’en suis soufflé.
— Euh… vous désirez ? dis-je un peu enroué par l’émotion encore non assagie.
— Je viens livrer une palette de draps à cette adresse. Vous êtes M. SACTIF Pilou ?
— Oui, oui, mais je n’ai pas commandé une palette de draps !
— N’empêche que vous êtes bien M. SACTIF et le bon de livraison se glorifie d’être juste.
— Mais enfin je ne suis qu’un particulier que pourrais-je faire d’une palette de draps ?
— Les revendre.
— Je crois que vous allez rapporter cette palette d’où elle vient et illico. (je m’aperçois que je perds patience)
— Impossible. Veuillez signer là, S.V.P. (le garnement bellâtre me présente une tablette tactile avec une seringue)
— Je ne signe pas une chose que je n’ai pas commandée !
— C’est votre dernier mot ?
— Comment : mon dernier mot ? Qu’est-ce que cette histoire ?
— Qu’importe ! Je vais signer pour vous.
— Mais que non, donnez-moi votre tablette…

Un moment de prises de mains et de corps qui fait gagnant l’avantageux hâbleur en un tour de passe-passe et me voilà sur le cul. Oui, oui, sur mon seuil, là, comme un égaré.

— Je tiens à vous remercier M. SACTIF et bonne journée.

Je n’ai pas le temps de répliquer, de me relever, d’apporter une moindre protestation que me voilà crucifié sur pied, le fanfaron est déjà monté dans son camion, démarre en trombe.

Voilà, je chois dans tous les sens du terme et la palette est dans l’allée de mon jardin. Incroyable. Je me relève et je vais appeler de suite la société qui m’a livrée ce colis encombrant. Et de plus je m’aperçois qu’il m’est impossible de sortir ma voiture. Je rage.

En fait, je constate amèrement que je n’ai aucune adresse à qui… m’adresser. Société fantôme ?

(à suivre …)

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Si j’étais toi …

Blog de victorhugotte – Agenda Ironique 2018 – Janvier.


Si j’étais toi,
Gare à la soie,
A la gare de Foix,
Garde ta joie.

Si j’étais toi,
Gare à une loi,
Pose des jours,
Pour le retour.

Si j’étais toi,
Gare au froid,
D’un été gai,
Pour souhait.

Si j’étais toi,
Le satin rose,
Sera ta pause,
Beau minois.

Si j’étais toi,
Prends la vie,
Tout à toi,
Rouge tapis.

Si j’étais toi,
La clé d’hier,
Pose un choix,
Ainsi te libère.

Si j’étais toi,
Imposes toi,
Roule les R,
Pas en l’air.

Si j’étais toi,
Éclaires toi,
Maintenant,
Il est temps.

Si j’étais toi,
Bois la lie,
Ainsi guérit,
Sage profit.

Si j’étais toi,
Ouvres toi,
Mon chéri,
A mon envie.

[Si j’étais toi,
Fermes toi,
Monde gît,
Et toi suis.]

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Le conte authentique de la Galette des Rois. Chapitre 3/3

Galette - oeuvre inconnue - Si une personne à le nom de l'auteur(e) de cette peinture, ...

Galette – oeuvre inconnue – Si une personne à le nom de l’auteur(e) de cette peinture, …

— Alors ?
— Et bien mon ami, je crois que j’ai développé une pâtisserie toute particulière et qui va rapporter gros.
— Non ?
— Si !
— Non ?
— Si, si je te dis.
— Incroyable ! Et comment s’appelle cette nouvelle pâtisserie ?
— La Galette !
— La Galette ? Mais c’est nul comme nom, ça… enfin… c’est pas vendeur.
— Aucune importance et puis je ne peux pas changer de nom. C’est magiquement possible mais les effets sont imprévisibles. Et je ne peux me permettre de perdre ma renommée. Pas question. C’est ça ou rien. Alors ?
— Alors, alors… j’hésite…
— Tu hésites ?
— Et oui, j’hésite et si ça fonctionne pas ? Et si mon Roi y perd la vie ? Je lui ai donné tellement d’espoir…
— C’est beau de promettre…
— Tu es sûr que cela va fonctionner ta… galette ?
— Absolument. Il y a une nuance de magie qui portera ses fruits…
— Ses fruits ?…
— De l’argent à ton roi.
— C’est bien le but. Et, où est la… chose

Flibo, le magicien, sortit d’un meuble, un objet circulaire, d’une surface égale à la paume du… Roi.

— Donc c’est feuilleté avec de la pomme. Je vais te donner la recette et…
— C’est pas bien grand…
— Portion d’une personne de votre nature…
— Et sa singularité ?
— Après l’avoir goûté, on ne peut plus sans passer !
— Je ne vois pas l’intérêt de faire mourir nos gens par indigestion…
— C’est pour cela que la vente se fera exclusivement aux marchés extérieurs.
— C’est pas un tantinet… abuser ?
— Il n’y a pas de commerce équitable dans la nature actuelle de votre royaume. C’est ça ou disparaître définitivement.
— Effectivement, il y va de notre survie.
— En effet. Alors tu es preneur ?
— Je prends.

Ainsi se passa, on le supposa, la conversation.

Au retour des marécages du Sud, l’éminence grise dévoilait la fameuse galette à son Roi.
— C’est ainsi que se présente notre salut ? Une pâtisserie ? C’est un canular ?
— Non votre majesté !
— Alors, nous devons y croire ?
— Oui votre Majesté.
— C’est assez modeste.
— C’est aussi efficace.
— C’est à voir.
— C’est tout vue… mille excuses votre Majesté. Désolé.
— Qu’importe. Allons, faites vos explications aux plus claires.

FilBo raconta comment il fallait procéder

— Et comment s’appelle cette… chose ?
— La Galette.
— C’est amusant
— Ah ?
— Vous ne trouvez pas ?
— Euh… si, si votre Majesté.
— Cependant, j’aimerais l’appeler La Galette des Rois en hommage, aussi, à mes aïeux.
— Comme il vous plaira, Votre Majesté.

Ainsi se passa, on le supposa, la conversation et l’histoire de la naissance de la Galette des Rois. On ne dit pas, si ce royaume a retrouvé sa prospérité, mais il est certain que la Galette est toujours dans nos assiettes avec un même rendement de profit.

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Le conte authentique de la Galette des Rois. Chapitre 2/3

Oeuvre de Vincent Van Gogh - Moulin De La Galette -1886

Oeuvre de Vincent Van Gogh – Moulin De La Galette -1886

Un petit être des bois, nommé FliBo, qui vivait dans un végétal millénaire, un genre de magicien.

— Je ne sais si je peux aider ta Royale autorité.
— Tu as des pouvoirs… et tu es ma seule adresse… la possible bouée de sauvetage du Royaume.
— Je suis un indépendant…
—… avec beaucoup de pouvoirs…
— Pouvoirs, oui, mais ils ne font pas offices de sauvetage financier d’un royaume. Je fais avant tout dans la pâtisserie magique, et non de l’industrie monétaire.
— Enfin, quoi… tu peux… inventer une pâtisserie monnayable ?
— Sottise
— As-tu au moins essayé ?
— En vérité… non.
— Alors qu’attends-tu ? Je serais ton obligé !
— Et tu crois que j’invente comme ça ? D’un coup de baguette magique ! Je ne suis pas comme se nommer Potter. Non, monsieur !
— Enfin, ne fait pas ta tête des mauvais jours et fait œuvre d’humanité.
— Humanité, humanité… enfin… reviens dans trois jours.
— Comment te remercier ?
— Je ne promets rien. Je vais essayer.
— Je reviens dans trois jours, à la première lueur de l’aube.
— C’est ça… et ne t’égares pas comme la dernière fois.
— Sois rassuré.

Ainsi se passa, on le supposa, la conversation.

L’éminence grise fit son rapport avec une bonne mesure d’optimisme en évaporant le soupçon d’un échec. Le Roi était tout sourire et prenait cette première intervention de son éminence comme un succès évident, une chose acquise et qu’il devait être célébré sans attendre. Car pour une bonne nouvelle, c’était même une excellente nouvelle. Cependant, il se ravisa. Comment célébrer avec la gibecière vide ? Il prit la décision de faire un discours à l’ensemble de ses sujets, marquant par des mots choisis qu’une nouvelle ère était à naître et que les survivants de ce beau royaume profiteraient du confort matériel à…

Son discours l’essouffla et il dut se mettre au lit, la fièvre comme compagne. Quelle émotion, se disait-il dans ses draps d’un feuillage orangé. Et il y resta trois jours pleins, bien entouré et nourrit à la paille de lait de chèvre et de poule. IL fit quelque délire sans grande conséquence.

Quant à son éminence, elle était dans l’inquiétude et avait peut-être donnée un trop d’espoir avec insouciance. Il s’en voulait et prenait le fouet de lianes pour se châtier de bonne manière. Il se traitait de coquin, de vaurien, de fripouille, de gueux… jusqu’à ce qu’il s’écroula, inanimé. Heureusement, la grise éminence était elle-même bien entourée et les spectateurs à ce genre de flagellation avaient pu le réanimer de belle façon en le frottant avec de la glace pilée à la vanille. Remède ancestral et efficace.

A l’aube du quatrième jour, LiDou reprit le chemin vers FliBo, avec quelque angoisse légitime.

(à suivre …)

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Le conte authentique de la Galette des Rois. Chapitre 1/3

Oeuvre de Claude Monet - Les galettes -1882

Oeuvre de Claude Monet – Les galettes -1882

Blog de girlkissedbyfire : défi 52 Semaines 2018 (1ʳᵉ semaine : Galette des Rois)


Il était une fois un Roi pauvre. Pauvre de monnaies trébuchantes. Très pauvre. Tellement pauvre qu’il était habillé de feuillage, sa couronne était de gui et de lierre et que son aimable demeure était fabriquée de branchages et de lianes.

Sa Royale Majesté s’imposait a elle-même ce que ses sujets subissaient : une restriction alimentaire dont l’inanition faisait des ravages et un dénuement style saint François à en perdre l’assise tout en restant digne.

Le royaume de ce Roi, était aussi vaste que les proportions n’étaient pas mesurables, avec un taux de dépeuplement à faire pâlir les fortes concentrations de populations de mégapoles connues et à venir sur des territoires voisins.

Il faut ajouter à cela un désintérêt des touristes.

Sa Majesté était dépossédée de l’âme mercantile. Il était avant tout hédoniste voire épicurien. La décence lui interdisait d’explorer ses terres à des fins de contre faims à soutirer les biens de la chair de ses sous-sols. Le marché intérieur était très modeste et les marchés extérieurs peu rentables.

Mais on ne gère pas une royauté avec le porte-monnaie du premier mendiant venu. Il faut du coffre, de l’audace, et il ne suffit pas d’une autorité bienveillante mais d’une autorité d’économie efficace et d’investissements performants.

Le Roi s’y refusait ! Ici, le bât blessait. Et pourtant, il se sentait en péril éminent, en chute libre, emportant le peu de vivants encore autour de lui.

Ce jour-là, il pensait fortement sur son royal trône (une chaise brute de paille), qu’il devait à la question de son état, évaluée très justement, la déposer ouvertement et sauver le peu de son peuple et de ses serviteurs, entraînés dans sa chute inexorable.

En effet, pour ceux-ci, fallait-il beaucoup de courage, de santé pour quitter un maître bon et se voir peut-être refuser la première obole d’un esclavagiste en dehors de ce royaume.

Sa Majesté fit venir à sa chaise brute de paille, son éminence grise, un homme de corpulence chétive mais qui était né sous le signe du roseau. Il avait ainsi quelque accointance dans le milieu fermé de mages Roseaux-Réseaux dont il était une branche active en sous bassement.

— Mon cher ami, dit le Roi d’un ton frêle mais clair, IL nous faut sortir de l’ornière de cette misère. IL le demande. IL porte en vous espoir et guérison de ce mal. Ce monde-ci que nous vivons est trop insupportable par son errance. IL vous prie de faire le nécessaire pour le Royaume, pour le bien de tous. Que proposez-vous, avant que le drame ne soit irréversible ?
— Sa Majesté a été aiguillée à propos à mon égard. Je vais consulter. Et apporte réponse dans un délai bref.
— Allez, allez, faites au mieux si ce n’est de l’extraordinaire.

Ainsi l’éminence grise nommé LiDou, s’enhardit de cette décision de raison, à en manquer de s’écrouler tout raide sur le champ. Il reprit cependant ses esprits et partit d’un pas certain vers les marécages du Sud pour s’entretenir avec un personnage d’une envergure toute particulière.
(à suivre …)

© Max-Louis MARCETTEAU 2018