Crique mortel

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J’aime me faire bronzer recto verso au soleil rieur hors des couettes nuageuses et parfois orageuses, entre dix heures et midi, seule et nue de préférence sur le sable d’une crique… privée et proprios absents.

Il est onze vingt et… le nombril me chatouille… en creux. Je surface ma main à son endroit et dévisse un doigt onglé à l’intérieur… je vrille de gauche à droite.

Est-ce un signe ? Quant à ma totale surprise une eau spacieuse s’étale à la verticale de mon allongement. Je me redresse à quarante-cinq degrés, chapeau de paille sautillant sur le sable et lunettes de soleil qui se gardent bien de se déstabiliser en un pareil moment…

Je regarde de droite, de gauche… rien qui m’alerte sur un coquin farceur, un obsédé de l’eau, un nuage pisseux par inadvertance… rien, si ce n’est comme une ombre sur la tranche avec une forme qui n’est pas sans me rappeler… quoi donc ?… euh… un arrosoir géant…

— Alors, ma belle on prend l’aise sur mon sable ?

Et il parle. Je vis un instant … instantané sans filtre… Je tranche avec moi-même qu’il y a une inversion de temps, une erreur des choses entre l’inerte et le vivant. Bien qu’auparavant j’étais sur le dos… inerte et bien vivante.

Je suis abasourdie par ce phénomène et il est vain de contrarier ce moment de… délire… c’est ça, je délire.

Je me lève, cherche une pierre pour chasser cet intrus. Je trouve un… gros squelette coquillage et jette ma colère, ma frousse, mon ignorance… sur un arrosoir, là, à six bras de moi, à ma gauche… et je l’atteins de plein fouet, au flanc et il s’écroule sur le sable chaud comme un duvet qui vient de sortir du lit.

De suite, je cherche un élastique pour le ligoter… pour qu’il ne s’envole pas. Son restant d’eau se répand de plus en plus vite à mes pieds. Par chance, j’aperçois une bêche mis au coin pour avoir fait sa tête de… bêcheuse. Et là, je creuse, creuse, creuse, creuse, creuse…

— Creuse plus profond ! Cette gueuse n’est pas prête de revenir sur mes terres…

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Trampoline dead

Pierre-Joseph Redouté (1759-1840). "Papaver Somniferum". Aquarelle et crayon noir sur vélin (et non papier vélin), 1839. Paris, musée de la Vie romantique.

Pierre-Joseph Redouté (1759-1840). « Papaver Somniferum ». Aquarelle et crayon noir sur vélin.

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J’actionne mon clignotant. Rien ne se passe. Je descends de mon avion de tourisme. Rien ne se passe. Je suis sur la plage du néant qui me dit bonjour entre mes orteils en éventail. Rien ne se passe.

Et… tout se passe quand le trampoline à subitement cessé d’être ce qu’il est… j’ai le goût en trois dimensions d’un kiviak et là… je vomis.

J’entrevois entre brancard, perfusion, blouse blanche, ciel bleu vert… des carmélites en voix dans le pavillon bord de plage de la Baule les premières infidélités de l’été à jouer à l’automne au violon d’un vent fragile comme une bougie au courant d’air d’une prière vide de sens et de mots pleins de vénalité…

Je pleure aux marécages de mon impuissance et cette sonde dans le nez intromission de l’inconvenance à la survie d’un rien de moi et l’immobilité de corps et j’entends « Dura lex, sed lex » mais qu’est-ce qui ose ainsi imposer ces mots dans le creux de mon oreille de… sang…

— Je suis la cucurbitacée de service, mon cher et j’ose…
— La certitude que je vais crier…
— Tu es seul… je te prends la main pauvre créature au concept adipeux
— STOP ! Assez !
— Tu hurles ? J’entends le lointain d’un mot, un murmure de mort… mais qu’importe…
— Où est la douleur, le pincement d’artère… ma vie ?
— Ta blessure n’a pas plus importance qu’une épisiotomie
— Je m’en fous… je veux de cette blessure entière et complète…
— Qu’importe la blessure qu’elle soit de ninja ou d’un requin blanc… tu es au bord d’un tout…
— Je m’en fous… je veux vivre … alors je ne sais pas qui tu es… mais je veux cette douleur de vie… tout de suite avant que je ne te crache au visage … ordure…
— Cool man… tu vas retrouver ta douleur… d’ici peu…

Je respire mieux. J’ouvre les yeux. Je suis… je suis… Je ne reconnais pas… et pas d’indice… et puis une voix…

— Je suis le médecin légiste de service… alors, on nous fait une crise de vie ? Pas bien, pas bien… On va ouvrir… pour voir de plus près…

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Quel cirque !

Oeuvre de Chagall - Le Cirque Bleu

Oeuvre de Chagall – Le Cirque Bleu

Agenda Ironique d’Avril 2018 lateliersouslesfeuilles


Tête de poisson et tête de cheval, la constellation se déploie au-dessus d’un océan livide de décomposition possédé à la couleur humaine comme une mauvaise soupe à la grimace à vomir sur la plage des écumes bleues douleurs et griffures de Lune en crise à sa grise évolution de soutirer les démons de nuits bleues noires…

Et la sirène écorchée s’écaille et s’éventre en cette nuit comme une offrande à offrir à l’œil Lune possédé de sa mort comme une révélation de vie torturée et cendrées aux sangs des innocents rêveurs dépecés sur les montagnes terrestres des prières…

Et tout ce monde attend le premier chant du coq comme un premier tour de chant d’un trompettiste sourd et aveugle de connaître l’amour des notes à la caresse de l’onde d’une contre-basse de cordes en larme et pose toute timide dans le coin d’un feu bleu froid…

Et puis un trait de lumière diaphane, une voie lactée enfante enfin le tableau qui se joue du peintre et se rit des dimensions de son imaginaire à la prière retroussée d’un rêve grognant dans son jus jusqu’à l’abîme menottée et pourtant libéré dans une toile prison pour les regards carnassiers… humains…

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Zone grise de l’idée en devenir…

Dessin de André Franquin - Idées Noires

Dessin de André Franquin – Idées Noires

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Tout est là, devant moi. Des mots en vrac, des mots qui demandent la transhumance : direction l’alpage. La marge fossé n’est pas d’humeur du genre : « lâche-moi la basque ». Le stylo s’impatiente, son océan d’encre houle sa vague, son agacement, du genre : « je vais en faire une montagne ».

Et pourtant rien ne sort. C’est le vide plein de tout au désordre d’attendre un ordre qui hésite à s’exprimer à se décider d’obéir à sa substance d’être.

Je me souligne au fluo et me plonge la tête dans la salle d’attente du four à mots où mijote un filet de merlan en papillote. Je suis immobile devant la ligne directrice au fouet de m’indiquer la marche à suivre au pas de la cadence folle, folle…

Je refuse de m’embarquer même au mot eau (faux jumeau de moto) sans âme qui ira baver sur les lignes marie chastes aux mouchoirs flottants de la larme facile et dont les enfants auraient aussi l’indélicatesse de dessiner avec leurs doigts peintures, affront de l’alpage qui n’est pas Canson.

Je tourne en rond du rond de rond gribouillage de bienveillance, je commence à entrapercevoir le ciboulot qui se creuse à la création car l’idée ne fait pas dans l’altruisme.

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Vous avez dit épi …

Défi de Lili littérartiste Poésie de l’aléatoire N°1 (projet d’une lycéenne, à encourager, participer)


L’épi s’entête s’affole d’avoir perdu pied au moment où l’épicentre de l’épineuse épaisseur du trouble s’évapora en un souffle de fouet aux regards multiple de la galaxie des curieux avides de croiser la peur de cet épi sans tête qui divague sur la chaussée épilée de vie morale.

Épinard de Fer, son ami, n’avait pas l’oraison facile et soulevant son épigastre d’une inquiétude légitime devant l’épicurien … épi … épingla la suceuse variation du trouble au vent dormeur qui n’avait pas le tourbillon, non plus facile et dont l’épine dorsale souvent douloureuse le laissait dans le plat pays des vents ouest sans.

Il n’était pas à prendre avec des épincettes dans ses épisodes transitoires … l’épi … mais il fallait mettre les pieds dans le plat pour le faire réagir avant que l’épi phénomène ne se prenne pour un effet papillon … et l’épiner en toute connaissance de cause pour son bien.

Bref, en toute vérité l’épi avait perdu son K dans l’Épire des cas et il fallait qu’il remonte la pente. Mais le soutenir était épidermique à l’épice bien senti. De fait, l’Épinard de Fer se saoula et perdit lui aussi sa tête avec un mauvais pinard au retour bien arrosé de pluie alla s’encastrer dans un épicéa et expira …

A cet épilogue tragique sans corps ni tête, l’épi se donna le dernier coup d’épi d’épée fort peu …épique.

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Droit devant

Photographie : inconnu a la cigarette

Photographie : inconnu a la cigarette

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Je suis toxique comme un mollusque, c’est ce que m’a dit, très franchement, ma dernière copine (conquête, gueuse…) en date. De toute façon elle a une addiction à la connerie. Comment ai-je eu plaisir à la draguer, l’emballer, la coucher et puis la jeter…

C’est vrai, l’adrénaline je la bois à flacon quand une femme à ce don de vie, de liberté dans son comportement, ses attitudes, et… une garde-robe de galante et tout la fois de… pirate.

C’est vrai, grandir ne m’intéresse pas. Devenir un homme, quelle importance, je suis un humain cela me suffit.

D’un shoot à un autre je passe d’une femme à une autre et y a rien à comprendre et commencer à comprendre c’est déjà mourir… trop tôt…

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Possédé…

Oeuvre de Arnold Böcklin -autoportrait - 1872

Oeuvre de Arnold Böcklin -autoportrait – 1872

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Je vais ce soir chez un pote qui se nomme Patrick, de souche irlandaise il parait. Mais moi, je m’en tape le coquillard… la provenance de un tel ou un tel… qu’importe, ça fait six mois qu’on se connaît et ça roule. C’est un pote et dans les potes il n’y a pas d’OGM. Non, non. C’est sincère dans les moments de beuveries et ça… ça n’a pas de prix.

Bref, il m’accueille, non pas à bras à ouverts, mais, avec une Guinness Bitter que j’appelle personnellement « La Gothique ». Son épouse vient du comté du Mayo (à ne pas confondre avec une origine de la Mayonnaise) j’ai retenu facilement avec se raccourcit de la ville de Newport… je crois.

Bref, avant de passer à table, elle nous sert un truc à la crème du Baileys qui est fabriquée, tenez-vous bien, avec du whisky, mais surtout avec des choses incroyables : du cacao et de la vanille. Sa femme, à Patrick est… intelligente. Elle sait plein de choses… et puis elle est… comment dire… bien mise, bien faite…

Il faut vous dire que je suis célibataire depuis un temps certain et pour moi, rien n’a été rose jusqu’à maintenant, c’est même une tendance à l’abonnement de l’expression : recevoir une volée de bois vert… c’est dire que ce n’est pas facile. Et quand je viens voir mon pote Patrick et bien Win (son épouse) est toujours accueillante avec moi. J’en suis ému avec prudence. Patrick est un jaloux (je le suis de lui… mais cela reste entre-nous). Un jour il m’a même avoué que pour garder sa femme, il porte un objet autour de son cou : un trèfle à quatre feuilles en or. Si, si. J’ai cru en rire, je me suis retenu.

Bref, je suis amoureux de sa femme qui n’est pas indifférente à mon ressenti de mâle… et ce soir je suis dans un état d’excitation proche du pri… euh… pria… pisme. En un mot, je bande comme un âne et fais tout mon possible pour éviter une inconfortable vue à Win, irlandaise aussi. Je joue double jeu, je sais, c’est dangereux.

La table nous attend déjà prête, accompagnée d’un Irish stew (ragoût irlandais) au fumet aussi insupportable que “les chiffres et les lettres”. Mais je souris… faussement, genre commercial.

L’ambiance est tournée sur le foot et pourtant, je gribouille dans ma tête des positions à retrousser Win… J’ai comme un vertige. Une sueur froide. Une seconde de panique. Le cœur me manque comme un arrêt brusque d’une rame dans un tunnel en grève de lumière. Nous sommes comme trois passagers à bord d’une aventure et pas de siège éjectable, non, non… Je suis en train de divaguer… je me reprends…

J’évite de vomir le ragoût et accueille le nouveau plat, le Boxty avec une certaine joie et… une sensation de lourdeur inhabituelle abdominale. Win me fait du pied, c’est certain. J’entends tout juste Patrick commenter les derniers scores des équipes… et puis, tout mon corps me lâche. J’ai la joue gauche dans mon assiette. Je ressens deux doigts sur ma carotide… le sourire sardonique de Win et ses quelques mots, avant de sombrer…

— Et bien il y en a mis du temps ce crevard, j’ai bien cru qu’il n’allait pas calancher. On va pouvoir le découper. Tu as préparé le bac de chaux vive…

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Écho de Nous

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Pour la première fois je pénètre un lieu sacré avec légèreté : une chapelle. Et quelle chapelle ! Entourée d’un bois bien boisé comme un vêtement de belle lady il ne manque que le cierge de bonnes mœurs pour raviver ce lieu dont le pèlerin a oublié jusqu’à l’Ondine de l’eau bénite.

Tu es là Mon A assise sur ce banc, robe fourreau à l’encolure triangle, coutures à la viennoise, manches courtes et bottines demi-haute noires à lacets, le tout en bas résilles genre impulsions.

Notre énième rencontre (rendez-vous fait dentiste ou coiffeur), nos sens à l’unisson, nos échanges entre tes lèvres horizontales et verticales je bande mes mots dans ta bouche et te phallus en tes profondeurs, et l’émotion déborde comme le lait sur le feu, nous sommes braises acteurs et spectateurs de notre devenir.

Je m’assoie prêt de toi. La vierge à ma gauche, saint maxime à ma droite, en face un vitrail, le christ en tenu de travail (sur la croix) et sainte marie-madeleine au parloir.

Main dans la main, nos iris entremêlés, nos souffles soumis, notre envie commune en litanie enchaînée, notre parfum d’amour allégorie de nos ébats improvisés… au possible. Pas de messe basse entre Nous. Nous sommes l’unité, la parfaite symbiose, le triangle équilatéral de l’Amour, je suis la racine qui brasse sa terre et tu es cette terre qui mouille toute la passion en ma racine de sève tu t’abreuves…

L’autel n’est pas loin. J’entends un clapotis. Nous nous retournons d’un seul… mouvement. Est-ce un voyeur ? Un oiseau indiscret ? Une eau qui suinte de l’au-delà entre les clés et le gothique de la structure ? Le tuffeau flétri de mauvais temps, de langueur hivernale, d’attentes moisissures… ?

Qu’importe, nous prenons acte et portons nos corps vers l’autel. J’enlève ma veste “solide à l’usage, le tissu composé de pure laine vierge de polyester et d’élasthanne”, et pose ce vêtement confort sur le marbre. Tu hésites. Tu préfères que je te retrousse sur le banc et me voilà à te lustrer

Le membre en attente de toi, il prie le bougre, il est turgescent à souhait, il se crampe et se campe et attend la trempe entrecuisse fiévreuse au bout de ma langue câline et besogneuse…

Nous sommes ce seul regard de Nous en ce moment allumé, synchrone aux remous, rythmes, aux manœuvres en tes reliefs tu me guides, je suis ton matelot tu es ma capitaine, tu fais l’arabesque et nous somme l’entrée de la jouissance que nous refoulons… flux et reflux, tu es belle Mon A…

Et nous entendons, un frémissement en écho en deux directions possible : la Vierge Marie et Saint Maxime…

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Je Pâques mes souvenirs

Oeuvre de Charles Geilfus

Oeuvre de Charles Geilfus

Blog de girlkissedbyfire Défi 52 semaines N°14 le mot : Pâques


Je Pâques mes souvenirs de foin
Enfant de campagne loin en loin
Tu étais si près de tout à moi
Le partir a déchiré mes joies

Je Pâques toutes mes années
De toi pensées défenestrées
Je retiens mon souffle damné
Ta dernière lettre ma fenestrée

Je Pâques les jours sur mon seuil
J’invente une vie chocolat doux
Et l’amère surgit en un deuil
A jamais crucifié à ce double Nous !

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Victor Noir… en bleu

Dita Von Teese kisses Victor Noir - Père Lachaise

Dita Von Teese kisses Victor Noir – Père Lachaise

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Wesh, je me réveille entre sous oreiller et étouffement au cauchemar de l’étranglement genre problème cardiaque à la grosse sueur qui se marre, je me suis entortillonné dans les draps.

J’ai aujourd’hui le réveil possédé. Je m’assois sur le rebord du lit, les mains sur mon visage buriné des mauvaises images de ce mauvais rêve dans cette chambre accueillante qui me révèle dans mon esprit embrumé qu’il s’est passé des choses interdites aux profanes.

Hier au soir, je suis arrivé à Azy au collet d’une fatigue imposante et tenace. Je devais absolument m’arrêter (je n’aime pas le mot : halte) et me suis installé au seul hostel à trente kilomètres à la ronde. J’ai eu un moment où l’hésitation fleurie comme un printemps en équateur. On a humide, on a chaud, on a le malaise qui nous tient la main et pourtant on franchit le seuil… et quel seuil. La poignée de la porte a fait un couinement saisissant, improbable : brrra. J’ai eu un effet peur avec un relâchement intempestif de l’intestin en un prout de bienvenue. Je fus irradié de gêne au même moment qu’une sirène (pas le signal fort bruyant) fort blonde et sympathique m’accueillit.

— Bonjouir… pardon… bonjour, dit-elle d’un sourire paradis.
— Bon jour, dis-je tout autant dans le trouble de mon eau d’esprit à la vue féerique présentée et l’inconvenance de mon abandon imprévu d’un pet.

Aux formalités d’usage d’un hôtel, je quittais mon adorable hôtesse pour la table déjà servie à mon égard, m’avait-on dit avec le sourire enchanteur d’une serveuse aussi improbablement belle qu’intelligente, dans la salle à manger aux décors d’animaux… empaillés.

Je crois bien que c’est au repas que les choses sont devenues pour moi incontrôlables et que ce mal réveil me fait penser à la fée Tsé (inconnue dans nos régions pourtant) qui impose son dévolu lors d’un dîner et je soupçonne mon envoûtement par la patronne de l’hôtel mais pas que…

Je vais prendre un bain à me décrasser le cauchemar toujours collé entre ma gorge et mon poumon gauche. La salle de bains est à quelques pas. C’est un calvaire. J’ai vraiment des douleurs qui s’imposent, m’arrachent des grimaces dans tout le corps. De pas en pas incertains, ma ligne d’horizon se défile et pourtant, je franchis un autre seuil.

Le bac à bain est là et je vois un flash « EASY« , qui se répète jusqu’à extinction dans ma tête écrasée comme dans un étau… avant une dernière vision :

— Quel boloss ! dit la sirène à la serveuse 95C, s’il n’avait pas été si beau… n’empêche que cette nouvelle formule, le bleu de peau tient bien… et le plus, c’est ce phallus… je vais pouvoir m’amuser… un beau macchabée… style Victor Noir…

© Max-Louis MARCETTEAU 2018