Qui est muet en juin…

Oeuvre de Albert Henry Collings

Oeuvre de Albert Henry Collings

Défi de lateliersouslesfeuilles : A vos claviers #8 :


« Le temps qu’il fait en juin le trois, sera le temps de tout le mois. » Un dicton à la noix, je vous jure, que j’ai entendu y a peu à la radio de mon quartier.

Je suis à mon balcon, et il fait un temps normal de mois de… mai. Les nuages sont ceux habituels avec leurs « accents » du lieu. C’est dire qu’il y a fidélité de clonage dans cette petite partie du ciel dont j’ai accès de visu.

Juin ou pas juin, les dictons sont aussi malicieux que la voûte céleste dans un épais nuage qui se croit être en hiver alors qu’elle n’a pas bougé d’un iota comme soudée par un étain de bonne tenue. En fait, les dictons sont un peu comme l’astrologie. On y croit ou pas et Saint Thomas peut faire une croix sur son autobiographie, en tout cas cela ne vaut pas un clou de jésus (entreprise de métallurgie à une certaine époque aussi reculée que les traces d’un écrit laissé sur la morsure d’un bois dit « bon sang de bois » gravé par un scribe nommé parait-il Sinsuère).

Quoi qu’il en bois… qu’il en soit, il y a dans les dictons de l’intox. De fait, le temps d’hier au temps d’aujourd’hui on a tous pris pour argent comptant ce genre de propos. Il faut aujourd’hui s’insurger et porter l’affaire en haut lieu. Mais, je sais pertinemment que la cause est déjà entendue par des… sourds et le muet de l’histoire n’en dira pas plus car comme le fameux dicton qui le prouve :« Qui est muet en juin, ne peut rien dire le mois suivant ».

En fait, le dicton d’un lieu n’est pas généralité. C’est une grande leçon d’humilité. Et si parfois le dicton est une vérité déguisée en mensonge, il se plaît à rester de génération en génération comme le baobab de service. Et je ne veux pas finir ce modeste « pamphlet » sans citer ce fameux dicton qui ne veut rien dire dans nos contrés mais qui existe comme le bois à la cendre, le nuage à la goutte : « Lorsqu’en juin on voit sa fin, Saint-Martial souvent lave le chemin. »

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

12 réflexions sur “Qui est muet en juin…

  1. Pingback: A vos claviers #8 – Les textes | L'atelier sous les feuilles

    • Bon jour,
      Il est vrai que la moissonneuse a son mot à dire sans faire de foin, elle embat à foison sans tract à l’heure de messe … 🙂
      Merci à vous de vos mots et vos défis dont je prends goût au fur et mesure du temps même si parfois le temps se rétrécit au lavage des … heures 🙂
      Max-Louis

      Aimé par 1 personne

  2. La Terre tourne-t-elle autour des dictons ou bien est-ce le contraire ?
    Parce-que la précession des équinoxes de la formulation risque fort de venir décaler tout ça…
    Il parait que l’axe de la discussion change en fonction des modes.
    Merci pour ce chouette pèlerinage à travers la lecture de votre participation Max-Louis.
    La subtilité y dessine une dentelle d’intelligence qui fait du bien.

    Aimé par 1 personne

    • Bon jour,
      Rien n’est moins sûr … c’est une certitude … et la Terre de Dictons ne peut vous dire le contraire … bien au contraire car le Tout du Rien au Rien du Tout apporte une réponse toute faite … c’est dire toute l’acuité de la réponse qui est géolocalisée c’est à dire personnalisée.
      Bref, entre dictons dictés par le temps terrestre par tous les Temps calendaires, il y en a pour tous sans perdre la tête ni la boussole entre Nadir et Zénith …
      Merci de votre compliment spontané qui propage en moi une croissance de sourires et de contentements (et je peux vous dire la rareté de cet état).
      Max-Louis

      Aimé par 1 personne

    • Bon jour,
      Remarque pertinente. En effet sachant que le calendrier Julien n’était pas le calendrier Grégorien et que le 4 octobre 1582, 10 jours ont été « grillés » et que le premier janvier était en mars ou à Pâques, voire à noël … le jour ainsi défini me parait tout aussi aléatoire que de trouver le nombre de zébrure sur un zèbre sans devenir … chèvre 🙂
      Merci à vous 🙂
      Max-Louis

      Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire