La duperie, la vertu, il faut parfois s’asseoir dessus.

Les inconnus

Les inconnus

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La duperie, la vertu, il faut parfois s’asseoir dessus. Ainsi disait un vieil homme qui avait fait don de son mensonge comme d’une donation d’utilité publique, au village. Il avait par ailleurs pignon sur rue des Faux-Semblants, escroquerie qui est de rapport à toutes les époques.

Ce vieil homme était mort dans un lit, fait du bois de la trahison. Normal. “On récolte ce que l’on sème”. Rien de neuf sous le soleil.

Et pourtant, j’ai chaud en ce mois de juillet qui fait l’orgueil bien trop haut du village, seul lieu, au moins, à cent lieues à la ronde où le soleil fait son office. Une domination sans partage qui commençait à effrayer les ouailles des autres contrés. Le diable avait-il élu domicile ?

Le vieil homme mort, chacun pensait que le beau temps allait devoir plier bagage, lâcher-prise, porter ses fruits rayonnants dans d’autres territoires. J’avais entendu de drôles de choses. Comme le vigneron qui du fouet se frottait le dos, comme le charpentier qui d’épingles à linge se pinçait, comme de la blanchisseuse qui d’une tête dans un seau se forçait à la noyade, comme du vacher qui se frottait les parties intimes avec de la vanille … et d’autres choses encore plus étranges …

Notre village devenait fou …foi de fossoyeur …

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

L’arnaque est peut-être au bout de la route ?

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Je tourne à gauche puis à droite, le rond point, ligne droite vers ma destination … l’arnaque est peut-être au bout de la route ? J’écoute une symphonie du Modeste Moussorgsky d’une nuit sur le mont chauve. Quel souffle ! Quelle envergure ! Cœur d’un déluge d’émotions, je suis emporté, dévalisé, déraciné …

Je transporte dans ma remorque un canapé rouge installé et fixé par des lanières … une part de ma vie est aux regards de l’indécence, des curieux potentiels montés sur les ressorts de la singularité, des fétichistes des canapés rouges, des rigoristes de la coupe, des puritains déviants, des vertueux globuleux d’envies …

Je suis sans fard, je fonce, droit devant, la ligne droite ne viendra pas se courber de honte devant mon audace de la chevaucher au volant d’une automobile, moteur ronflant de cette belle fatigue d’obligations dépouillées de récompense si ce n’est de la castrer définitivement par ce mépris inconscient et par un jour d’une morale économique de l’envoyer sans un mot, même de remerciement, à la casse, cette fidèle

Et la route s’allonge, s’allonge … elle se bande, se bande … que j’en ai le ventre qui se tord comme une serpillière au rejet de bile absent … je suis de cette sueur qui se prend à dévaler les cicatrices de mon angoisse et je roule, roule …

— Tu vas continuer longtemps ce délire dans cette grange … dans cette voiture qui n’a que le nom…?

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Il est minuit et une minute

Dessin animé - Betty Boop s Life Guard - 1934

Dessin animé – Betty Boop s Life Guard – 1934

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Amour, amour … le cri du cœur s’essouffle comme un cyclone qui rencontre une terre trop vaste pour être dominée. L’amour est une terre de vie. Île ou continent, qu’importe. Le temps ne compte pas. Il n’existe pas ou est neutralisé.

Celle ou celui qui gagne la coupe de l’amour est souvent naïf. Il se croit éternel. Il est feu follet, intense certes, mais il brûle la chair de l’âme. Il reste rarement des braises, souvent des cendres … Cet amour montre sa nature quand le couple formé se déforme sur la réalité de la vraie vie. L’amour n’est pas dans la vraie vie. C’est une évidence. C’est aussi une découverte pour les novices. Et rien ne sert de le prier, il nous mène en bateau, tout en étant notre nourricière

L’amour a plusieurs visages et est bien malin qui sait reconnaître le vrai. Ses blessures ne laissent jamais dormir et l’âge les défigure dans les profondeurs.

Je regarde l’heure. Il est minuit et une minute. Je suis seul. Mon Amour est partie depuis bien trop longtemps et pourtant j’attends chaque soir qu’elle se décide à m’enlacer … en vain… amour, amour …

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

L’automne sonne ses premières heures fermentées

Photographie de Julien Delaval - Cevennes

Photographie de Julien Delaval – Cevennes

Blog de girlkissedbyfire Défi 52 semaines N°39 le mot : automne


L’automne sonne ses premières heures fermentées
Le feuillage commence à pleurer ses couleurs vives
Le jour dépose ses heures de congés toujours goûtés
Et acceptés par la nature des choses ce tout leitmotiv

Enlacé par les cycles identiques et différents par effet
De vie s’impose et s’oppose à la gestion des mondes
Qui s’adoptent d’une écriture à une autre ainsi greffée
Le complexe s’inscrit aux beautés naissent de ses ondes

D’interactions possédées les nuages du temps pleuvent
Par assemblés l’empalement d’une saison pliée dévorée
Au diktat de sa forme et à nos yeux elle est belle veuve
Joyeuse dans ses difformités excessives et transfigurées !

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

La Raymonde restera à la maison du maître

Photographie - Manoir de Gibson - Sarlat la Caneda - Dordogne

Photographie – Manoir de Gibson – Sarlat la Caneda – Dordogne

 

Blog Jobougon : Exercice (si vous avez un peu de temps, je vous invite à effectuer cet exercice pour le plaisir …). Voici ci-dessous ma modeste participation.


La Raymonde restera à la maison du maître pour son plaisir. C’est risqué, il faut le reconnaître, seuls les rois rêveurs n’osent y croire. Riez ! J’entends mon mur mitoyen vibrer comme un appel intérieur de la brique, il me mutile méticuleusement mon marteau de chaque ouïe. C’est au plus haut point stressant. Et puis cette similitude entre séismes solitaires (masturbation pour les puristes) et vibration des soliloques du matériau adossé à mon lit, me dérange les neurones et certains diront : “soyons sauvages selon les styles stéréotypés”. Je dis : non ! Si je prends l’exemple d’hier, le vertige du vigile devant la vérité de sa propre identité d’enfant abandonné n’avait rien à voir avec le verdoyant vestige de Virgile. Et pourtant, il dit : “Ne rougis pas de ton troupeau” comme ne rugit pas à ton vrai nom, vigile, tu es des nôtres quoi qu’il advienne. Je l’aime bien ce vigile du super marché. Oui, c’est vrai. D’ailleurs, il m’a dit, un jour de pluie : “Regardez la rivière ruisselante se recouvrir d’une ravissante robe de rosée.” J’ai trouvé ça beau, très beau. Je n’ai rien dit, parce que je ne suis pas poète. J’ai souri. Il m’a souri. Je suis parti. J’ai retenu la phrase. Voici que reviennent mes visions de nuit. Ça clapote dans mon cerveau, très certainement car contre celui-ci, ceux-ci comprennent comment il réagit au manque de sommeil, au manque tout court de la vie normal, moi qui suis le gardien du manoir de monsieur et qui sait charmer ce cruel crotale quand il lui prend des crises de paranoïa contre tout le monde que même le chapelier cinglé crayonne ce charmant chat chanteur dans son vestibule à chaque visite, il lui prend de l’étrangler sur le champ et que moi je le retiens de toutes mes forces et le jette à terre comme un vulgaire sac à patates. Je me retourne une énième fois dans mon lit. J’attends l’aube et ma merveilleuse maman me mitonne méthodiquement mon moelleux muesli au petit déjeuner du matin. Vieille mère, toujours aimante et attentive, ce mot ne va pas sans l’autre. Et puis, d’un demi sommeil à un autre, le réservoir de mes pensées fuit au goutte à goutte, je pleure un peu, je me détourne de mes cauchemars. Raymonde est partie après son office de chair. Il va faire jour, heureusement, je suis encore vie, une journée de plus, je me lève, j’entrouvre mes persiennes, et lentement libérées, les lourdes libellules lévitent légèrement, limitant là les libations libertaires licites. Je souris. J’entends maman. Je t’aime.

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Une chienne qui hurle sa nature

Oeuvre de Benjamin West

Oeuvre de Benjamin West

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Je rêve, une fois n’est pas coutume, de ma femme. C’est dire que je n’avais rien d’autre en stock. Mais entre-temps, j’avais rêvé de ma première maîtresse sur une route goudronnée de couleur orange. .. ce qui est assez surprenant car sa couleur préférée est … le bleu … et aujourd’hui, on doit … copuler … si mon agenda le permet…

Une maîtresse, c’est bien mais cela ne sert pas à grand chose. Alors, pourquoi ? Et ce n’est pas demain que le questionnement se pose, c’est aujourd’hui. En effet, elle est … enceinte. La garce! Je ne vais pas divorcer … ma femme à l’argent … En fait, je me retrouve coincé par le collet que j’ai posé moi-même et je paye maintenant le passé pour un avenir incertain.

Elle a bien du charme, cette femme de mes loisirs, mais elle n’a pas payé ma nouvelle voiture … neuve. Elle a le corps que ma femme n’a plus … c’est une évidence purement … sexuelle. C’est bête, c’est même idiot … pourtant qu’en est-il de la tendresse, du respect, de la dignité, de l’attachement … de l’amour, même ? L’amour est une vaste blague pour tenir en respect des liens moraux … la morale se moque de son premier village qui a élu Miss Vertu pour étendard, pour défier un diable, pour édifier une soumission … pourtant le Christ est à terre allongé trois quarts nu comme un sacrifie bien inutile car la chair humaine est reproduction et jouissance, cette souffrance qui jaillit comme une chienne qui hurle sa nature … c’est beau et redoutable et aucune loi pour l’asservir, l’annihiler, l’inhiber …

Mon propos manque de fonds comme une ligne à la pêche : faut savoir jusqu’où je peux m’enfoncer sans couler fatalement. Qu’importe, j’aime une femme d’argent et j’aime une femme pour son cul ! Alors dois-je m’inspirer des mots de Jarry : “L’homme et la femme croient se choisir … comme si la terre avait la prétention de faire exprès de tourner” et j’y pense, d’une envolée de pensée à une autre que la vidange de ma voiture en rodage est pour bientôt.

Il est temps que je sorte du lit conjugal. Il est six/trente. Et ma journée va être bien rempli et pourtant je commence cette journée dans la ouate. Aux deux pieds sur le sol de la chambre toute chaude de la chaleur du chauffage électrique, je regarde ma femme. C’est décidé, c’est entendu, je romps avec … les deux …

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

L’aube au creux de mon ventre

Photographie de Jordan Matter

Photographie de Jordan Matter

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Je suis dans une montgolfière à quelques centaines de mètres de haut, le vertige dans mon sac à dos, je respire cet air comme le lama sur son territoire des Andes.

Impossible de s’évader de cette nacelle et pas de parachute. Rien. Oui, j’ai peur. Cette peur qui s’est calée depuis l’aube au creux de mon ventre. Ce ventre en tablette de chocolat, ne me sert, ici, à rien. Et je voudrais être, ce rien en ce moment. Je crois que je vais virer au jaune dans pas longtemps.

J’essaye pourtant de me concentrer. Le jour se lève en de bouillantes couleurs de jaune et d’orange sur des nuages laiteux aux dessins improbables. Je capte un silence sur cette Terre des airs en vadrouille, une toupie qui s’oppose à l’univers et épouse toutes ces forces. A ce moment-là, je suis humble devant Sa Grandeur, cette Terre, qui m’a donné naissance, qui nous a fait Homme. J’ai en moi une embellie à cette pensée qui ne frôle pas le conducteur de l’engin atmosphérique, technicien qui vapote dans un nuage de locomotive à pleine … vapeur.

Et au frôlement de la seconde suivante où jouir du spectacle de cet environnement d’exception l’était à la seconde d’avant, un déchirement qui me semble de toile me claque dans les tympans. Nous sommes de la surprise, et d’une peur qui n’a pas de nom, si ce n’est le terrifiant de notre situation, tous avec ce désir irrépréhensible de sauver sa peau et de sauter dans un vide qui n’a de distance qui se rapproche à une allure dont la formule ne m’est pas venue de suite en tête que nous percutons le sol dans un fracas d’osier, de flamme, de ferraille, de terre … les cris se sont envolés en fumée …

Et puis, maintenant je danse avec les morts, histoire de m’intégrer dans ma nouvelle communauté… l’air de rien.

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

La tartine de margarine se moque

Oeuvre de David Schnell

Oeuvre de David Schnell

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Ma vie se passe dans un continuel échouage pour survivre, ce qui est un tantinet idiot, surtout que je n’ai pas de bateau. Pensée en vol plané du matin dont la tartine de margarine se moque ; elle connaîtra d’ici quelques instants la dure réalité de son état dans le café au goût de banni et même le sucre ne fait rien pour l’attendrir…

Et puis je passe à l’orgeat (qui n’a rien à voir avec le jus d’orange pour les ignares) avant de « prendre mes cliques et mes claques » de ce lieu insupportable : mon appartement que je hais comme le nougat d’ailleurs. Aucun rapport, quoi que … cet appartement me fait vomir depuis que mon amie est partie avec … un routier à l’international …

Elle était en stage en Belgique, dans un temple … et elle est revenue avec un camionneur qui lui aussi participait à ce stage de quinze jours. Mes larmes dépassaient ma colère qui me prenait à la gorge quand elle me l’a présenté. On a pratiqué une oraison à trois au lieu d’une soirée bien sympathique avec bières …

Je sors de cet appartement maudit, démarre ma voiture, quitte la ville et la campagne m’ouvre sa nébuleuse de verdure automnale, sa frondaison pour un repos éternel. Je respire la haine, ma haine, mon manque de réaction face à l’adversité, mon égoïsme …

Le Lac de la Faucille n’est pas très loin à présent. Je vais me noyer dans l’ombre de l’injustice. La Lune ne viendra pas m’accompagner, ce n’est pas son jour, comme ce n’est pas le mien. La vie ne tient qu’au fil que l’on tisse, le mien va bientôt se rompre et je ne vais pas jouer « le chêne » dans le « le chêne et le roseau » de la Fontaine.

Je coupe le contact du moteur sur le terre-plein qui mène directement sur la berge. J’ouvre ma portière. A ce moment, dont l’imprévu à la recette, un chien qui frétille de la queue, jappe une bienvenue dont je repousse les effets. Que fait-il à cet endroit du soir, à ce croisement de ma vie qui n’est qu’une ombre qui ne demande maintenant qu’à disparaître … totalement, complètement … Ce chien est indécent à vouloir me tenir en vie encore quelques instants …

Le furtif d’une étoile filante qui me fait un clin d’œil et pas de vœu à proposer ou une nouvelle carte de destin qui va boire la tasse définitivement avec moi, quand j’entends le son d’un luth au moment où mes jambes prennent l’eau et mon corps change de température avec un genre hypo (et pas hippopotame) … et ce chien qui recommencer à aboyer …

— Je veux mourir en paix !

Et mon cri donne naissance à un écho monstrueux, une onde qui me revient comme un boomerang dans les oreilles … et de l’eau, brusquement me réveille …

Info BFM : on apprend qu’un avion de ligne s’est écrasé en mer. Pour l’instant un seul survivant a été récupéré …

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Le poisson dans mon désert qui me donnait soif

Oeuvre de Maciel Cantelmo

Oeuvre de Maciel Cantelmo

Agenda Ironique Septembre 2018 – Double thème


Une connaissance, aujourd’hui, a fait référence à un mot que je ne connaissais pas : métropolitain. Tout le long de la conversation, je suis resté bloqué sur ce mot. Debout, je fixais l’interlocuteur avec cette fausse attention de l’intention d’écoute de tentation de l’interrompre pour une intervention avec cette prétention de poser ma question sur ce mot.

J’étais fixé comme ces pingouins en muraille sur la banquise par grand froid à se protéger les uns les autres jusqu’à l’abnégation. En fait, je me trouvais dans cette position étrange et tout à la fois inconfortable d’être à l’intérieur d’un milieu humain et à la fois à l’extérieur comme si j’étais à siroter une boisson de monteuse en bouche dans une brasserie “La Rotonde” que ne je connais pas, d’ailleurs et même d’ici, c’est dire toute la fausseté et l’incarcération de ma posture…

J’avais tenté une sortie et demie vers l’extérieur du bord gauche, sans succès comme pris au piège par une autre connaissance sensible à ma présence silencieuse et intéressé comme pour légitimer sa présence par ma présence. J’en étais presque confus dans un deuxième intérieur de moi-même et j’ai cru même m’entendre dire avec moquerie : “salsifis, mon gaillard, tiens-toi tranquille, fait semblant …”.

Et les minutes se multipliaient comme le pain et le poisson dans mon désert qui me donnait soif dans la nuitée de ce qui était devenu un monologue et je n’avais pas le projet d’entendre les mots : “ici l’Aube !” car je commençais à bouillonner au crépuscule de mon impatience. Je faisais un mini pas vers la droite, puis un autre vers l’avant, mine de rien, l’air de boire les paroles avec cet égard hypocrite, l’infinitésimal habituel de ma personne prenait une dimension monstrueuse. Je le ressentais comme le lait qui passe par-dessus la lèvre de la casserole dont le tatouage d’un lait brûlé défiait la nature même l’élément métal dans sa noble structure par l’élément alimentaire débordant de sa propre nature, rivalisant ainsi avec le génie de l’art culinaire en prenant l’avantage d’une improvisation artistique …

Une invasion d’adrénaline me porta directement à la surface consécutivement à une perte de contrôle de mon métabolisme outragé par l’inaction et les deux événements se percutant, je repris contact avec une réalité qu’un nommé Jacques Lacan n’aurait pas rejeté sur le ballast de l’incompréhension tandis qu’il impose que “Le réel n’est pas de ce monde”, mon infarctus n’aurait eu aucun impact sur ma personne et mon entourage proche …

Bref, le mot métropolitain m’avait porté dans une dimension comme une promenade sous terre, la mienne finirait sans doute sous perfusion …

Tandis, que je reprenais une nouvelle vie dans une autre ville qui ressemblait à celle de … Barbie … je posais un nouveau regard sur ma personne qui avait été modifié par des éléments incorrects qui me définissait en tant que … femme. Je devais me rendre à cette évidence, Jacques n’était pas l’homme qui me redonnerait confiance en moi dans cette forme toute particulière et inconfortable …

Je me cherchais un abri, un logement pour me cloîtrer peut-être dans un meuble, une armoire mais pas un lit, je ne devais pas de l’horizontal perdre pied et en prendre un sans avertissement préalable même si l’on m’offrait le meilleur pinot gris de Bourgogne …

Je ressentais en moi des interrogations de formes imprévues et je sortais pour me dégourdir les neurones intoxiqués par des angoisses existentielles. A la sortie de mon immeuble, je croise sur le parking extérieur, une brebis qui a l’air aussi égaré que moi. Je m’approche. Je mets un genou à terre. Je lui caresse le pelage. Elle se pétrifie aussitôt. Et, c’est à ce moment précis, que ma joue gauche ressenti le salto d’une larme se marquer durablement et puis une autre larme et encore une autre, de centaine et aussi étrange que cela puisse paraître que d’un œil comme si une poussière indésirable s’était incrustée …

Je m’écris avec cette voix indéfinissable à la luette minette avec une octave de mâle : “Bernique ! » Il est des situations entre le comique et le tragique. Une valeur au-dessus de la moyenne qui semble en dehors du temps comme une parallèle entre deux dates dans une année qui n’est pas inscrite sur le calendrier inflammatoire d’une année civile.

Je dois ouvrir les yeux. La ville rose est vide. Elle est ce cauchemar qui m’ouvre les veines comme un pipeline explosé au bord d’un océan de vie qui hurle sous les cendres d’une fin du monde qui se marre sous cape des têtes de morts aux sourires pleines dents irradiés et puis j’entends au loin la cloche du Jacquemart de Dijon. Je prends dans mes bras la brebis et je cours les poumons plein air vers la plage de sable rose, je cours vers la vie, je cours vers l’improbable retour à la normale et devant moi sur cette plage enfin décidée à se laisser voir un ballet de dauphins bleus … et ciel pavé de lumière …

— Alors ? Pas de secours ? Le monsieur va mourir de son malaise ?
— Je crois bien qu’il est trop tard. Calancher sur le quai Bonne Nouvelle … c’est presque de l’humour noir … quelle ironie …

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Elle est partie un soir sa valise son manteau

Oeuvre de Malcolm Liepke

Oeuvre de Malcolm Liepke

Blog de girlkissedbyfire Défi 52 semaines N°38 le mot : métal


Elle est partie un soir sa valise son manteau
A nue sur la peau de chagrin feutré de vide
De l’amour dynamité à trahison de l’hidalgo
La rue comme un appel de liberté sordide

Elle s’évapore telle une pluie d’été la main
Dans le sac des pleurs la nudité du temps
Entre les cuisses son indécence en oursin
La rue comme un appel de liberté de tyrans

Elle s’écroule sur le trottoir de l’indifférence
L’œil métal de l’autre grain de sable raturé
Le souffle travesti en SOS sourd à l’alliance
La rue comme un appel de liberté saturée !

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Dans son sommeil comateux

Image_bugs_bunny_car

Image_bugs_bunny_car

Blog popinsetcris contrainte écriture (mots définitions)


— Alors ?
— Il parle à haute voix dans son sommeil comateux … écoute …

… nous sommes tous algériens, marocains, dominicains, portoricains … souverains, humains mais pas lapins … humain parmi ce monde de galériens. Bravo, diront les puristes. Honte, diront les autres. Halte, me dis-je, là, à cœur de la ligne, la pensée en alerte et le culbuteur de la question tout en haut du prochain passage de la réponse. Je grenelais le cuir de mon esprit dont la fusion était proche de l’effusion de neurones en manque d’oxygène, à la hauteur de la jouissance qui s’agite pour l’envol prochain … goutte-à-goutte …

Qu’importe les différentes lanigères (à ne pas confondre avec lingère) nous sommes au chaud pour les décennies à venir. Cela « tombe » bien, changement climatique « oblige », les tendances ne réalignes pas les humains entre eux, bien au contraire … et ne parlons pas des droits régaliens

Qu’importe l’impotent … l’important veux-je dire … il faut à chaque jour défendre l’humain et son principal handicap : son manque d’union. Car « l’union fait la force », et la désunion provoque la soumission. Ainsi, en connaissance de cause, je glénerais encore un peu, avant de me provoquer à rassembler mes semblables autant de fois que nécessaire pour que les lignes ralignées fassent un seul bloc pour percuter le pouvoir en place …

Et c’est moi qui a été percuté, un peu trop vite… au moment où J’engrelais mon ouvrage, assis sur le banc du village, parmi les boulistes, par un bus de touristes … je me souviens, seulement, que le conducteur était un … lapin…

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

La roue de mon destin m’a tourné le dos

Oeuvre de Albert Marquet

Oeuvre de Albert Marquet

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Féerie. J’entends ce mot dans ma tête. Je le lis sur le bord de mes lèvres. Mais ce mot comme le mot liberté m’est inconnu. Je n’ai que la lumière de mon bouge et entre deux clients, je lis un livre offert par un jeune homme qui se nomme Alfred. Il a vingt-deux ans. J’en ai vingt-trois et demi.

La roue de mon destin m’a tourné le dos et ma direction est celle qui m’est imposée après que j’eus été vendue par mes parents …

Je souris. Dimanche, je vais faire une balade en bateau avec Alfred. Il me l’a promis. Je l’aime bien Alfred. Il a ce sérieux par endroit du visage et tout à la fois des yeux rieurs voire malicieux. Il est intelligent et naïf. Et, à ma grande surprise, depuis quelque temps, j’ose à peine me croire moi-même … l’amour c’est inscrit dans mon cœur. Si ce mot est sincère, il est beau. Ce mot est tabou … je ne dois jamais le prononcer … pourtant, j’ose dans mon lit au matin, mon oreiller sur la tête, je crie ce mot amour qui s’étouffe dans ma gorge, j’ai mal, je pleure, il faut qu’il vive ce mot dans mon cœur avant que je ne meure …

Ce soir, Alfred ne viendra pas. Il passera cependant en face de ma fenêtre exposée sur une rue courante de vies égarées d’avance. Pour l’instant, j’ai un client sur moi, je gémis par effet d’une prestation comprise dans le …prix. J’imagine Alfred me faire un signe de la main, de l’autre côté de la rue, de l’autre côté d’un monde …

Autre client, autre mœurs. Je suis pour l’un une habitude de lundi, pour l’autre une polisseuse de gland … tout n’est pas noir dans ma vie en rose bonbon pour hommes de bonnes familles aux perversions à faire rougir le Christ suspendu au-dessus de mon lit comme ce moment inoubliable qui me fit … non, non, je ne vais pas raconter …

Bientôt dimanche et j’attends cette plénitude qui me manque tant …

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Ma partenaire du moment porte bien les bikinis

Photogrgaphie de Jamie Eason

Photogrgaphie de Jamie Eason

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Ma partenaire du moment, porte bien les bikinis … son bikini. Cette nudité me fait bander. Elle le sait, et elle va seule, à la plage. Je suis ainsi puni. Qu’importe, la voisine de l’appartement (nous avons loué pour les vacances) a des atouts en deux pièces qu’elle présente à son haut prix de charme sans ristourne aux lignes gonflées d’une fièvre de tentations, et elle, miroitant à son balcon en ligne directe au nôtre, je l’observe en érection du regard et du membre éminent …

Nos yeux se croisent. Nous nous enlaçons d’aussi près que le lointain nous capte par effet de nous rapprocher … Et puis, je l’invite à me rejoindre par un geste de la main. Elle passe la petite barrière du balcon. Nous sommes en tête à tête, debout, nos prunelles se caressent, on ose se frôler, premiers frissons de l’intense désir qui se construit depuis trop longtemps … nous sommes dans ce réel dont les réminiscences n’ont pas encore leurs places …

Et puis, comme un réveil brusque une débroussailleuse à forte tonalité indécente nous déséquilibre du haut de notre addiction à l’un l’autre. La belle, s’en retourne sur son territoire comme déçue de cet outrage. Machine de malheur. Si j’étais calamar, je lui aurais balancé du sépia en pleine figure … à l’utilisateur.

Nous en étions à la simple estocade, elle et moi … et j’imagine maintenant, installé dans mon hamac, une suite comme si j’étais une coquecigrue par un effet magique, je prendrais possession des lignes de son corps, je l’entendrais souffler des billevesées les yeux révulsés et possédée comme une épileptique jusqu’à la moelle et deviendrait à mon obédience

— Alors, tu te finis ou je fais intervenir notre voisine …dit en riant ma partenaire qui vient de rentrer à l’improviste.

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

J’ai le bio dans la peau

Oeuvre de Hans Baluschek - City of Workers - 1920

Oeuvre de Hans Baluschek – City of Workers – 1920

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J’ai le bio dans la peau et je hais toute industrie hypocrite. Pourtant je vis dans un appartement HPE (Haute performance énergétique). J’ai honte. Moi qui rêvais de vivre dans une maison en torchis plaqué dans le Lot avec une femme rustique et des enfants de campagne. Je me sens laid, difforme, hideux, monstrueux … non, pas monstrueux … enfin, bon, je ne vais pas non plus me flageller sur la place publique de mon quartier et attendre que le peuple m’injurie et me condamne à mort.

Cela me fait penser à ce fameux film « Fahrenheit 451 » de Truffaut. Rien à voir. Et pourtant il faudrait des pompiers pour éteindre cet emballement du progrès .. mais l’emballement n’est pas maîtrisable. C’est un constat. Il s’arrêta par un manque. Lequel ? Je ne sais pas.

L’obsolescence n’est pas programmée pour la planète terre. Elle se régénère et pendant ce temps, je vais prendre un ticket de métro et goûter l’humains en fond de terre. C’est répugnant et j’aime. C’est ma vie, je chante et fais manche ou chapeau selon. C’est mon second habitat. Je reconnais des visages, des silhouettes, d’un sexe à un autre, ces humains sont si différents et tout à la fois insupportablement indifférents envers les autres. Tous des inconnus aux hormones identiques et réactions parfois inattendues mandatés à survivre en milieu hostile qu’ils ont eux-mêmes fabriqués de toutes pièces …

Je vais rentrer ce soir vers vingt-trois heures, me prendre un café, des grillés, du beurre salé … un peu de Netflix et me replonger dans mes cours en e-learning de cosmétique. Peut-être que ce monde est trop cosmétisé … je suis aussi de ce monde … customisé …

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Elle devait piper tous les mâles

Photographie - Audrey Hepburn

Photographie – Audrey Hepburn

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Elle devait piper tous les mâles du café comme tous les soirs. Et comme tous les soirs elle se déculotte, le désir entre lèvres, l’indécence intérieure à composer les ultimes outrages. A quand un cunnilingus ? Question s’existentielle qui l’amène « au bout de la nuit …Chaud Que c’est chaud ! Ta bouche Soufflant sur mes mots  » dit Mylène tout en nylon sur sa scène entre la douche saphique et la descente de lit possédée des atouts de soie veloutée comme une plage de soir au sable chaud dévergondé de l’écume à venir …

Avenir tel est le mot que Bégonia (pseudo) avait au plafond de sa pensée à cet instant précis au regard de sa nudité d’une troisième fraîcheur (elle a trente-trois ans). Elle soupesait sein droit de la main gauche et sein gauche de la main droite et puis des deux mains en disant d’un ton de violoncelle enrouée :

— Mes Beaux, vous êtes encore toujours à l’affiche et votre tenue est irréprochable et pourtant, il faut vous affranchir. Mon ami clito a cette mesure qui le fait frétiller du capuchon. Il va falloir que j’avise, car de queue c’est bien beau mais faut-il que je s’assume une fougue dont le frein risque de lâcher à tout moment et de goût d’une langue nous attendons : « Comment pourrais-je dormir ? Comment pourrais-je me coucher ? Ce soir ma main, dans tout mon lit, n’a pas trouvé sa main chaude. » comme le dit si bien ce Pierre Louÿs dans les Elégies de Mytilène et solitude je suis en vous et d’aimer à tout corps de forme et de douceur, j’en pince… Allons, reprenons, mes Beaux à vous aimer de caresses j’en oublie qu’il faudrait que femme satisfasse aussi toutes les autres femmes …

Elle s’engage ainsi à quelques mois de là à ouvrir le premier Café Cunni à … Sainte Verge.

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Tu vas sortir nue en plein jour

Oeuvre de Jean-Léon Gérôme - la vérité nue sortant du puits

Oeuvre de Jean-Léon Gérôme – la vérité nue sortant du puits

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— Tu vas sortir nue en plein jour, avec un … un martinet ?
— Oui !
— Tu es bien ?
— Oui !
— Et que recherches-tu … à prouver… ou pas ?
— La Vérité !
— La Vérité ?
— La Vérité avec ce grand V comme la Vie qui ne fait pas dans le mensonge.
— Ah ? Et ces animaux qui se « déguisent » pour échapper aux prédateurs ou au contraire pour tromper les potentiels proies … ?
— La Vérité est humaine.
— La Vérité est toujours déguisée. Nous portons aux actes, à la parole, au visage multiples facettes selon notre bon vouloir ou pas.
— C’est pour cela que je sors nue …
— Étrange. Je ne vois pas le rapport entre ta nudité et la Vérité.
— La Vérité doit être dépouillée de toutes scories, de tous déguisements comme tu dis ; elle doit être de tous ses traits des plus fins aux plus grossiers. La Vérité c’est la possibilité d’une honnêteté morale, intellectuelle, philosophique, sociale … Il faut réprimander, réformer, rectifier, fesser … aussi …
— En un mot : le martinet pour corriger ?
— Oui, une bonne correction pour faire dégorger la Vérité enchaînée par le mensonge et mieux « … car il ne faut pas craindre de publier la vérité, surtout quand on parle sur la vérité … ».
— Mais n’est-il pas dit : « … car celle qui n’aurait jamais contemplé la vérité, ne pourrait en aucun temps revêtir la forme humaine.  »
— Ne suis-je pas humaine ?
— Qu’est-ce t’en penses ?
— Le doute m’envahit avec ta question possédée peut-être d’une certaine vérité …
— La seule vérité est dans la jouissance.
— Eh oui, il est écrit :  » quel peut être le but de la vie sinon ces jouissances ?  »
— Cette unique vérité devrait te faire raisonner et revenir à moi.
— Tu as raison. Et puis la Vérité Nue est indécente.
— Surtout que la Vérité est une imposture.
— C’est vrai qu’a-t-on à connaître une vérité qui sera à un moment ou un autre éliminée outrageusement par une autre vérité aussi séduisante qu’un mensonge.
— Faudrait-il ainsi considérer que la Vérité et Mensonge sont … amants ?
— Ainsi je comprends mieux ton discours mon Amour …

Et elle le tue …

(Phèdre par Platon : phrases en italique )

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Mon repas est le tien et je vomis ton sourire

Statue d'une fille au cimetière de Staglieno à Gênes

Statue d’une fille au cimetière de Staglieno à Gênes

Blog de girlkissedbyfire Défi 52 semaines N°37 le mot : repas


Mon repas est le tien et je vomis ton sourire
Ta condescendance ta maison ta vie au pire
Ton désir cette avalanche qui attend de faillir
A la voix du mâle à la courbe je suis au nadir

Et ton regard qui se m’éprend à me séduire
Encore et encore je suis ton infirmité à jouir
Tu le sais et mes refus est le nœud à souffrir
Qui t’étouffe jusqu’à l’orgasme et là à cuire

Devant moi comme anéanti tu devrais t’enfuir
Loin au-delà de ce territoire de toi du mentir
Qui t’habilles maintenant en fantôme tu mires
Tes défaillances jusqu’aux craquement à vieillir !

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Je dresse la table

Jim Parsons interprète de Sheldon Cooper

Jim Parsons interprète de Sheldon Cooper

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Je dresse la table … une corvée de couverts, rouleau de serviette nominatif encore trop bourgeois, salière robe blanche aérienne, poivrier d’humeur salé … table assise à la surface du paraître belle … à quatre pieds, à quatre pattes … prête à se donner …

Je veux me faire pirate pour dévaliser ces convives trop prétentieux de vivre sous les brillants silencieux et ouvrir le volet clos de la pauvreté jaunie de l’économie poisseuse de pouvoir se fabriquer un peu de bonheur … devenir le Robin des Bois …

Travail, travail, travail … les panneaux de ma chambre sont ainsi incrustés et mon maître me tanne la peau … parfois … son orgasme n’est pas le mien … ma fatigue me fait suivre le chemin du renoncement … je ne pleure que le soir de Lune qui fait briller mes larmes de mon destin écrit par hasard sur la route de l’exode, sur la route déviante comme l’homme …

J’écris ces quelques mots sur un morceau de papier égaré comme moi. Il est comme un gâteau de récompense … comme le fait que je gratte avec un petit couteau maison, le dessous de mon lit en baldaquin en bois. C’est mon secret, c’est aussi mon histoire que je grave dans ce bois toujours vivant même mort … comme moi.

Je sais que jamais je ne pourrais m’échapper de cet enfer bourgeois, indécent, trop catho avec le crucifix comme étendard. Pour eux, je fais partie des meubles, des possibles archives familiales dans le pire des cas … mon cercueil est déjà là ; la porte de mon paradis s’ouvrira après ce purgatoire sur … terre. J’y crois.

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Vous avez dit mutation ?

Oeuvre Jules Blin

Oeuvre Jules Blin

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Je ne vais pas prendre des barbituriques pour faire plaisir aux gens de l’immeuble. Non. D’ailleurs, tout le monde sans fou. Je vais jouer avec mon martinet nu sous la douche à l’italienne et me prendre une bonne raclée pour petit déjeuner. Cela va me remettre en place les idées positives qui avaient tendances ces derniers temps à se faufiler dans les filets du hamac du laxisme. C’est bien péremptoire. C’est vrai. Je me connais, là est mon plus beau défaut. Car se connaître c’est quand même se chercher les noises et se faufiler dans les spirales des connexions des questions solubles dans un parallélépipède d’eau saline des non-réponses en perspectives …

Vaut mieux bouquiner une bande dessinée aux traits parlants, aux reliefs païens, sur le plancher des vaches dans un hamac que ruminer l’inflation de sa propre humeur sur la fertile position de la dépression au bout d’une corde qui se demande comment elle s’est retrouvée, accrochée, au plafond d’un sous-sol sordide d’un immeuble en voie d’humidité à la signature de l’insalubrité qui ne demandait qu’un peu d’attention au genre humain pour l’entretenir… mais le mot d’ordre est : attiger pour déposséder ce qui est érigé en vivant …

Je vois bien que ce matin … suis en train de me noyer dans un verre de vinaigre. Assis devant ma tasse, trop grande, trop vide, j’ai cette envie de me recroqueviller comme un gastéropode laminé par le cauchemar à la cuisson du beurre maître d’hôtel…

Non, je ne veux pas être dévoré par des inconnus sur le palier de l’indifférence, sur le trottoir sans nom à la lumière d’un lampadaire qui clignote de la lampe comme un défaut de fin de vie. Je vais me battre et gagner cette escarmouche du délire de la solitude, de mon alcool, de ma vie comme une maladie …

— Alors ?
— Alors, des infirmiers sont venus le chercher pour le transporter à l’asile le plus proche …

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Au signe fumiste

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Par erreur j’ai provoqué une étincelle. Elle était là. J’étais là, à un bras d’elle. Je n’avais pas reconnu son parfum. J’étais ailleurs et pourtant bien présent comme une mélancolie qui s’ouvre les veines en dehors des heures ouvrables de l’hôpital …

Elle s’appelle Rose, elle a trente-deux ans… Qu’importe en fait. J’ai la vague impression qu’elle était là exprès pour me lancer un défi, un défi de l’aimer encore par le silence bannissant une prolixe déviance du verbe en virus foudroyant qui absorbe toute vie, toute conséquence, toute cohérence et dépasse la raison comme une ligne blanche découpée en pointillé pour faire semblant de traverser des vraies limites …

Elle avait ce goût de champagne et de vrai luxe qui ose se lever devant la grandeur de la pauvreté qui hurle sa faim et dont l’espoir, cheval de bataille, crève de soif, de cette soif de gagner un peu d’argent pour un peu de vacances, un peu de tout et de rien qui donnerait un peu de vie, de souvenirs comme un peu d’argent de côté pour ne pas se sentir seul et délaver …

J’ai voulu ouvrir la bouche, mais cette étincelle était un feu follet et mes mots pour le faire revenir à ma portée, le voilà disparu … tu étais là … mon Amour … je ne t’ai pas reconnu, tu avais changé de peau … je n’avais pas reconnu ton parfum de Paris

© Max-Louis MARCETTEAU 2018