Pas un joint, pas un mollusque, mais un cône …

Oeuvre de Rob Scotton

Oeuvre de Rob Scotton

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Ce matin, je me réveille avec la seule image restante de ma nuit : un cône. Pas un joint, pas un mollusque, mais un cône de chantier dit aussi un plot. Je me demande si ce rêve n’est pas fallacieux. En effet, quelle idée a celui-ci d’exposer, d’imprimer et faire retenir ce genre de signe.

De signe ? Pourquoi ce mot me vient à l’esprit ? Un bouche-trou qui m’évite d’atteindre une profondeur neuronale inattendue ? Une absence comme un vide … abyssal ?

Bref, comme chaque jour, je me seringue du positif pour commencer au moins ma matinée, voire terminer ma journée … avec le sourire ou carrément m’enfoncer dans le mutisme sans connaître le langage des signes …

Je vais sortir du lit au sombre de la pièce. Ma chandelle en attente de faire office de lumière du pauvre n’a plus le souffle de me tenir compagnie et j’ouvre les volets trop souvent Cassandre quand mes yeux fatigués se figent sur un ciel de fin du monde …

J’enfile mes chaussons et la terminaison de chacun de mes orteils détecte une chaleur chaleureuse qui se faufile dans mes fibres jusqu’à la moelle …

Et puis, je me dis qu’en toute sobriété, je me dois de revenir à mon état initial … de dormeur, et élucider le pourquoi, du comment de ce cône …

— Alors, voisine ?
— Alors, il vient de passer par la fenêtre de sa chambre de rez-de-chaussée …
— Et ?
— Son somnambulisme m’inquiète. Il s’en prend aux plots de la rue en travaux … et il les emporte … une vraie rapine à ciel ouvert …
— Mauvais temps pour lui …

© Max-Louis MARCETTEAU 2018/2019

Tout infini est immature comme l’humain

Journal_Donald_Duck_Fevrier_1990

Journal_Donald_Duck_Fevrier_1990


… à l’infini comme un échange perpétuel et modifié à tout instant qui semble stable comme une oscillation qui varie insensiblement et pourtant qui s’oppose à elle-même par effet de franchir sa propre survit pour exister …à l’infini …

En fait, l’infini est porté exclusivement par le seul fait de le prononcer. Cette « force de gravité » s’immortalise par son propre nom et porte ainsi une définition, des légendes et surtout les mystères de sa propre consistance … car la spéculation est dans son domaine. En effet, n’ayant aucune conscience matérielle, cet infini reste à se décrire et par voie de conséquence par la simple idée de son existence probable par les mathématiques, la philosophie et par autres sciences … alors que le commun des mortels, sait, lui, que l’infini est une parabole et son infini, à lui, n’est qu’une portion visible de son existence comme un horizon qui n’a pas de fin… devant ses yeux émerveillés … comme un champ perdu dans le cosmos …

Et de fait, nul besoin de poser l’infini comme élément du vivant. Aussi est-il souhaitable de définir l’infini comme élément mesurable qui est pourtant par définition … immensurable ? Car ce qui est mesurable permet une « vision », une conceptualisation, une représentation et même si les mathématiques apportent des réponses, par voie de conséquence, elles sont subjectives.

Tout infini est immature comme l’humain, c’est la force de l’infini « d’être » conçu ainsi. Il est né par le façonnage d’esprits, qui après avoir résolus le segment de droite, se posèrent cette question : qu’en est-il de cette droite infinie quand le cercle est ouvert ? En effet, un cercle, par exemple, est une succession de points, qui a un moment ou un autres, se rejoignent. Le fait, qu’un esprit, dirons-nous curieux a « ouvert » le cercle (comme d’autres « ouvrent la cage aux oiseaux »), celui-ci a pris, non pas « la tangente » mais la première sortie en ligne droite, la plus courte (sic). Alors, certains diront, oui mais … une droite ça n’existe pas car dans ce monde d’invention créative et récréative tout est courbe. Ainsi les plus malins ont de suite formulé avec audace et de fait, l’espace étant courbe, l’infini devait avoir … une fin … quelque part …

De fait, la boucle étant bouclée, l’infini, est, en conclusion une entité finie … ceci tranché, je vais m’en couper une tranche … de temps.

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

Luit à l’ombre le clair obscur ce fard

Oeuvre de Tsukioka Yoshitoshi

Oeuvre de Tsukioka Yoshitoshi

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Luit à l’ombre le clair obscur ce fard
Du visage ovale déterminé aux dards
Tes yeux me transpercent au poison
Silencieux la nuit s’offre à l’autel désir
Tu me quittes dépossédée de mon ire
Je reste seul dans la voiture en oraison …

Le madrigal dicté, mon Léonard, de service, le calligraphie, et va le remettre demain à ma tendre so fuckinspecial. On peut être amoureux d’une putain et l’aimer par les mots aussi bien que tout autre femme de Grasse … par exemple …

Au parfum de ton absence, j’interroge le miroir de la salle de bains et je te dis :

Regarde-moi d’un tout et d’un rien
Dis-moi que je suis un bon à rien
Tes chaînes je n’y peux rien
Je suis un sot rien

Et tu me regardes quand même .. tes mots d’amour sont un cadeau, chaque jour j’en paye la chance et la joie de t’aimer de corps et de sentiments vrais.

Dans J-11, j’aurai la somme totale, ton “rachat” auprès du taulier qui t’embauche. Tu n’as pas de prix et pourtant on me somme que tu es une marchandise, et ce transfert n’est pas humain … foi de souteneur …

© Max-Louis MARCETTEAU 2018/2019

L’empreinte d’Anna

Oeuvre de 1913 de Philip Alexius de László - Anna de Noailles

Oeuvre de 1913 de Philip Alexius de László – Anna de Noailles

Une fois n’est pas coutume, je me suis exercé à un « exercice de style » avec les derniers vers du fameux poème « L’EMPREINTE » de Anna de Noailles (1876 – 1933) sur l’avis d’Ibonoco  🙂


«

 la vie,
tel serrement
ravie
mon enlacement.

le monde étalé,
de son eau
âcre et salée
roule comme un bateau.

le pli des collines
ont vu fleurir
aux branches de l’épine
mon désir.

la verdure nouvelle
des fossés
comme des ailes
tant pressés.

mon domaine
ma persistante odeur
de la tristesse humaine
de mon cœur…

»

Nul besoin de tenir une promesse pour trahir.

Oeuvre de Timothy M. Parker

Oeuvre de Timothy M. Parker

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Nul besoin de tenir une promesse pour trahir.

Je t’ai regardé, tu m’as souri, j’étais mal à l’aise, tu m’as pris la main, tu l’as embrasée et tu es partie.

Tu m’as pardonnée et je suis resté assis sur ma chaise de cuisine comme un idiot; j’étais saisi comme à l’intérieure d’une pomme au four qui ne sait à quel réchauffement climatique elle va être cuite, à point ou grillée dans son jus …

J’étais lié à mon environnement et à ma bêtise et mes doutes chimériques prenaient tout mon temps de raison pour ce temps de déraison, je devenais mon ensorceleur et mes victimes étaient des moi-mêmes qui se prenaient pour des autres …

J’ai le ruissellement de ma solitude qui s’infiltre dans les interstices de mon anxiété et le nocturne fait sa place, son nid, son lit, sa construction dans le plein jour de la vie, et les harpies des cauchemars me dévisagent comme une nouvelle offrande sur l’autel de mes frustrations …

Nul besoin de tenir une promesse pour se trahir.

© Max-Louis MARCETTEAU 2018/2019

Il est là, dans sa beauté faussement éphémère

Oeuvre de Artemii Myasnikov - relooke - Blanche Neige et les sept nains

Oeuvre de Artemii Myasnikov – relooke – Blanche Neige et les sept nains

Agenda Ironique février 2019


Il est là, à portée de main, il respire fort comme un moulin à eau dans ses grandes heures. Il est là, dans sa beauté faussement éphémère comme un Luna Moth. Il est là, et je ne vois que lui, tel un phare posé comme un hercule, je l’admire. Il est là, et je suis comme une toile d’araignée solide pour le piège de petits gibiers mais fragile quand il s’agit de lui, le piégeur, je suis… non, j’ai perdu mon être, de ce moi, qui s’est égaré dans la fournaise de l’inconnu par effet d’un algorithme chimique…

Il est là, et je sable ma conquête qui s’enfuit de-ci de-là comme un feu follet de marais. Il s’évapore, revient en morceaux, puis complètement… Il est là, et… il m’invite à le suivre. Il est là et j’ai le cœur qui dépasse les quatre-vingts kilomètres heures sur sa route joliment décorée. Il est là, et j’entends sa voix… une voix qui s’allonge sur les lignes du non désir mais de l’envie de me tisser un chemin vers lui… enfin, pour nous retenir l’un l’autre…

Et, il est là, il me défie… ce rêve absolu, clairement identifié, et dont je suis prêt à franchir le seuil de sa réalité… quand… je ris de ce rire d’aliéné d’un siècle incertain entre barreaux et lit de paillasse, de ce rire qui vous désosse la mâchoire et vous dilapide votre restant de vie ; je ris comme un perdu pendu de rue de nuit ; je ris de ma décomposition fulgurante ; je ris à m’en tordre les derniers boyaux qu’ils me restent ; je ris à la flamme de cette souffrance de tous les possibles de le perdre ; je ris à me réveiller brusquement, je ris… moi qu’on surnomme : « Boule de billard ».

Car il est inscrit sur le fronton de son antre : « Le meilleur moyen d’éviter la chute des cheveux, c’est de faire un pas de côté. »

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

Tout naufrage n’est pas radeau de la Méduse …

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J’ai ma mustang qui m’attend devant la porte et je crois que je vais partir … à pieds… nus… ainsi le contact de la nature me sera salutaire, car aujourd’hui j’ai perdu trente-quatre millions … Je sais, c’est peu, pour certains, mais depuis le début de l’année je ne fais pas des merveilles dans mes investissements et mon capital s’émiette dangereusement à nourrir des autres moi-mêmes rapaces de la finance …

Il fait un temps comme je les aime : entre les Bermudes et les Canaries. Je vais de ce pas rejoindre mon moulin posté en une hauteur qui domine les nuages … non, moins que ça, beaucoup moins …

Il est beau en cette construction d’une stature presque militaire en ce garde-à-vous impeccable, il défie les tempêtes qui hurlent sur ses ailes qui pourraient tracer la mappemonde tant ces vents peuvent en raconter les reliefs… il est imperméable, et résistant à tout … un exemple, pour moi

Je prends mon sac à dos et me voilà sur le chemin. Tout est beau … étrangement beau … avec ce ciel qui commence à criser avec des nuages gris… il ne va pas tarder à mouiller … il n’est pas temps de musarder … je cours en petites foulées… c’est raide et les cailloux ne font pas de ce trajet un moment de sinécure …

Et me voilà devant la porte de mon moulin … il fait parti de mon domaine immobilier multilatéral … enfin, il faisait parti … je viens de le perdre ce matin … c’est un signe …

En contre-bas de la falaise, un autre sol ….avec une barque et l’océan comme un appel … vers une nouvelle aventure … peut-être … tout naufrage n’est pas radeau de la Méduse …

© Max-Louis MARCETTEAU 2018/2019

Un espace-temps qui ne se dit pas

Photographie Nat Farbman - couple_bord_de_Seine - 1949

Photographie Nat Farbman – couple_bord_de_Seine – 1949

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Il y a des aller et pas de retour. Le drame. Enfin, pas toujours, hein ? Non, c’est des aller simples mais il n’y a pas de retour simple … quoi que, si … un retour, c’est parfois compliqué au contraire d’un aller sur l’allée du changement par exemple et pas d’un aller d’exode autre exemple, c’est l’aller non-voulu, c’est la déperdition de l’aller et peut-être la mésaventure au bout de la route … une rature sur l’onde et pour soi une tombe dans un fossé … sans allant aller mourir dans l’indifférence à l’intérieur d’un chiffre édité dans un livre d’histoire ou un journal de région voire la disparition … l’aller calvaire que personne n’entend … c’est l’indifférence qui claironne …

Un aller-retour, Mon Amour ? J’attends ton retour. Il n’est pas tard. Non. Il est trop tard ? Même pas. Il est un espace-temps qui ne se dit pas, qui ne s’énonce pas, c’est néant de retour … et moi l’amant, je reste plié de la douleur de ton manque de retour … toujours, toujours, toujours …

© Max-Louis MARCETTEAU 2018/2019

Au coup du sort ou au coup de rien

Donald_MP_Numero_238_1999

Donald_MP_Numero_238_1999

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Je voulais crier : place, place, place …

Et me suis accroupi sous ce réverbère … isolé … comme lui, mais lui est lumineux… il paraît presque intelligent, anime une ambiance… et, lui, au moins, il sert à quelque chose, même que les chiens pissettent sur son pied…

Mon exposé sur ce lampadaire est une diversion … un leurre … une échappatoire à m’éclairer par d’autres pensées …

J’ai le sang tout glacé tout d’un coup et la peau sûrement d’un violet pas catholique … j’ai faim, j’ai grand faim d’un repas de vie de vivre. Le fatal engouement à mourir est bien trop ancré dans mon esprit pour que je puisse m’en sortir … vivant.

Je ris de mon auto-dérision et puis j’essaye de pleurer de toutes les larmes de mon corps … qui n’a plus rien donner … c’est pathétique …

Je me relève. Je marche droit devant au coup de pot ou au coup du sort ou au coup de rien, je fais du pas à pas à défaut du porte-à-porte le trottoir d’ici est le même que celui de là-bas et mes joues se creusent avec les dents de la nuit et ce lampadaire qui me suit comme un fantôme éclairé de bonnes intentions … je rage de toutes mes dents et mes pieds qui se tordent sur les nids-de-poule des regards décroisés des passants et puis l’un a dégusté de mon poing dans le ventre comme mon ventre me fait mal à se faire la malle mais reste accroché à la texture de son moi, c’est-à-dire moi et je m’écroule sur le matelas de chair qui s’abat sur ce trottoir défiguré et le doute de ma mort me traverse comme un éclair …

© Max-Louis MARCETTEAU 2018