Blog popinsetcris contrainte écriture (mots définitions)
Ce matin, je me réveille avec la seule image restante de ma nuit : un cône. Pas un joint, pas un mollusque, mais un cône de chantier dit aussi un plot. Je me demande si ce rêve n’est pas fallacieux. En effet, quelle idée a celui-ci d’exposer, d’imprimer et faire retenir ce genre de signe.
De signe ? Pourquoi ce mot me vient à l’esprit ? Un bouche-trou qui m’évite d’atteindre une profondeur neuronale inattendue ? Une absence comme un vide … abyssal ?
Bref, comme chaque jour, je me seringue du positif pour commencer au moins ma matinée, voire terminer ma journée … avec le sourire ou carrément m’enfoncer dans le mutisme sans connaître le langage des signes …
Je vais sortir du lit au sombre de la pièce. Ma chandelle en attente de faire office de lumière du pauvre n’a plus le souffle de me tenir compagnie et j’ouvre les volets trop souvent Cassandre quand mes yeux fatigués se figent sur un ciel de fin du monde …
J’enfile mes chaussons et la terminaison de chacun de mes orteils détecte une chaleur chaleureuse qui se faufile dans mes fibres jusqu’à la moelle …
Et puis, je me dis qu’en toute sobriété, je me dois de revenir à mon état initial … de dormeur, et élucider le pourquoi, du comment de ce cône …
— Alors, voisine ?
— Alors, il vient de passer par la fenêtre de sa chambre de rez-de-chaussée …
— Et ?
— Son somnambulisme m’inquiète. Il s’en prend aux plots de la rue en travaux … et il les emporte … une vraie rapine à ciel ouvert …
— Mauvais temps pour lui …
© Max-Louis MARCETTEAU 2018/2019