Un piège a une seule entrée

Photographie - Sépulture Fernand Arbelot - cimetière Père La Chaise

Photographie – Sépulture Fernand Arbelot – cimetière Père La Chaise

Les petits cahiers d’Émilie – Les plumes d’Asphodele – du 11 au 15 mars 2019


N’est-il pas merveilleux de prendre la main de son aimée et consommer la vie par petites tranches comme un doux fromage qui fond sous langue, la bouche demi-ouverte comme un hublot dont l’air mariné d’une onctueuse ondée océaniale vient frissonner les narines ? Ô Ce (et pas os) fameux mariage de la consommation qui semble éternel et dont le mot souci est banni dans le cul-de-basse-fosse du géant nommé Problème qui pleure sur lui-même si sa Solution le laisse dans sa propre fiente (et l’oxymore se marre). Ô Fleur d’âge qui s’époumone dans le fané d’un lit de mégère qui fait semblant de prendre son pied à se perdre elle-même dans les onomatopées de voyelles, cette fratrie qui semble s’entrecroiser en des consonnes qui seraient que des échelles sans barreaux. Ô Utopie tu enfantes des rêves de bonheur et tu fais créations de désillusions si ce n’est à regarder l’œil harassé d’être provoqué par la voisine d’en face qui a un beau profil et un fessier et une poitrine et tout le reste n’est pas options, tu te dévergondes toi-même et tu ris de ta situation pour une histoire nommée Amour qui n’était qu’un mot, un filet pour mieux te retenir, un piège a une seule entrée. Ô Fertile vie qui est faite d’herbicides sélectionnés (à défaut de glyphosate) pour nuire jusqu’à l’échéance ultime (voire plus, le cercueil n’est pas à la bonne dimension), l’illusion première de ta beauté est devenue la richesse d’un désenchantement qui nous a pris au fil des années et cousu l’un à l’autre comme deux tissus de belles factures mais à la longue se sont dépréciés aux fils usés par les lavages de nos tourments, colères, turpitudes … Aujourd’hui, à célébrer ton enterrement, je conte par ce discours devant cette assemblée de nos nombreux enfants et petits enfants la vérité dépouillée de la censure, cette sangsue comme tu le fus … repose ainsi dans ce bon bois de chêne et moi suis toujours … à ta chaîne … amen.

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

27 réflexions sur “Un piège a une seule entrée

    • Bon jour,
      Oui, c’est vrai. Cependant, cette image c’est aussi la représentation de l’enchaînement de par delà les corps … l’âme …
      Merci de vos mots, compliment et passage 🙂
      Max-Louis

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    • Bon jour,
      Effectivement, je m’incline devant les Shadock. Y a bien longtemps que je n’avais eu de nouvelles 🙂 Merci, car je les adore, même de loin et cela me rappelle une voix toute singulière : Claude Piéplu. (et l’acteur dans des situations de comiques, de vaudeville …)
      Merci de vos mots et passage.
      Max-Louis

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  1. Pingback: LES TEXTES DES PLUMES D’ASPHODELE 5-2019 | LES PETITS CAHIERS D'EMILIE

    • Bon jour,
      Très juste. Je n’avais pas fait le rapprochement 🙂 mais le registre de style d’écriture est bien différent (lol).
      Merci à vous de vos mots et passage 🙂
      Max-Louis

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    • Bon jour,
      Diantre, implacable ? Wouahhhh … 🙂 En fait, les mots se tissent les uns aux autres sous l’oeil attentif de l’imaginaire … 🙂
      Merci du compliment et de votre passage.
      Max-Louis

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