Ta figure n’est pas rhétorique

Photographie de Steve McCurry

Photographie de Steve McCurry

Du blog : Mil et une => écriture conviviale : sujet 21 et origine


Extrait d’une conversation familiale dominicale au hasard d’un survol enregistré par un bourdon de printemps …  genre I.A. espionne … égarée …

bzzzzzzzz …..

— … et tu reprendras bien un peu de piquette ? mon gendre.
— Volontiers mais j’ai le verre à quart plein …
— Un quart vide, mon canari … impose de ses mots sa tendre épouse sourire bicarbonate.
— Tu as l’humour au quart de tour, ma poulette … chante son mari un tantinet naïf.
— Ma fille à raison, le gendre, je vais te rallonger le contenu …
— Je cède au plus grand nombre …
— Et vous la belle-mère vous ne picolez pas dit en riant la mère de la femme du mari naïf.
— Je bois … normalement … mais cela me défigure les rides.
— On peut défigurer les rides ? dit son fils susnommé canari.
— Fils d’ignare, c’est une métaphore … une figure de rhétorique.
— Mais maman, ta figure n’est pas rhétorique.
— Si tu pouvais n’être qu’une chimère mon fils, il suffirait de peu pour t’effacer.
— …

bzzzzzzzzz …

 

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

Arrime ton pylône et souque-moi

Batman et Catwoman - In the Mouth of Madness - 2003 - Jim Lee

Batman et Catwoman – In the Mouth of Madness – 2003 – Jim Lee

Suite à une demande soutenue de lectrices et lecteurs aux premières scènes  🙂 voici ce qui se passe derrière le rideau de ce couple inattendu …


Voix off : le rideau se lève impudiquement à la lumière tamisée d’une vertu déshabillée pour la circonstance d’un moment rare d’intimité comme un voyeurisme d’effet dans le nid d’amour… d’un talon aiguille et d’une basket…

Scène 10 : 20h10

— Alors, grand fou, tu me fais voir du pays ?
— Attend coquine… veux-tu de mon gouvernail ?
— Je suis ta carène !
— On s’enclenche ?
— A l’embarquement, mon Basketou !

Scène 11 : 20h11

— T’as les yeux d’une ballerine et le corps d’une cuissarde.
— Cuissarde pour toi renverse-moi mon brodequin mon galérien.
— Galérien de tes envies je vais brasser ton océan.
— Océan de rouleaux de cyprine attend le tsunami.
— Tsunami s’enroule en lacets de caresses à la charentaise.
— Charentaise à toi mon richelieu séduit tous mes caprices.
— Caprices naviguent sous ta peau de soie baby à tous les endroits.
— Endroits des à l’envers douleurs soyeuses pliées à la prise de mes hanches.
— Hanches de bord à bord tes courbes en plages de sable d’olonne.
— Olonne-moi les flancs et remonte aux phares sensibles de mes pointes.
— Pointes érectiles à la rosée de tes dunes voluptueuses je m’arrime.
— Arrime ton pylône et souque-moi à revers à débord de mon yoni ô oui.
— Ô oui tu es mon île de possession et pirate tes trésors avec zèle.
— Zèle encore plus profond en mon ventre mon volcan s’embrase à ta messe noire.
— Noire est mon dessin à te rendre gorge à la fresque de ta jouissance.
— Jouissance palpable, déborde-toi de ta semence en vague écumeuse.
— Écumeuse en ton corps vibre à l’unisson du mien ma tendre révolution.
— Révolution qui se joue au corps à corps de nos bouches s’entrelacent nos langues.
— Langues d’aimer à jouer à empaler les orifices d’ici et de là les mots se goûtent susurrés.
— Susurrés les frôlements de nos chairs aux vifs d’être imprimés pour l’éternité.
— Éternité, Nous a Aimé.
— Aimé, oui quel Bonheur…

Scène 12 : 02h22

— Aurons-nous des petits chaussons ?
— Qui sait de la nature des choses et des mystères ?
— Alors à cette union romanesque jouons la pièce à venir.
— Ta différence me va si bien Mon Amour.
— Idem.

Scène 13 : 02h33

Voix off : l’amour est comme une bougie, il est toujours allumé quand il reste à consommer.

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

A déneiger ma langue

Les petits cahiers d’Émilie – Les plumes d’Asphodele – du 20 au 24 mai 2019


J’ai le coffret dans la bagnole, la bagnole dans le parking, le parking dans le souterrain, le souterrain dans mon immeuble et l’immeuble est ici … et moi aussi.

Ce n’est pas la meilleure cachette pour un … coffret, c’est vrai, mais la conspiration est dans les interstices des regards, des non-dits en nœuds boutonneux , des mots en soubassements haineux, des silences douteux et fielleux, des attitudes polaires, des gestes inattendus et épineux, des haussements imperceptibles de sourcils sinueux … et ne rien dévoiler de mon … est une corvée …

Par principe de base on devrait refuser ce poids de conscience. « Chut ! » me murmure celle-ci possédée de crier sur les toits par le clin d’œil entendu du genre : « elle sait, elle ».

Je grille de vous l’avouer tout de go à déneiger ma langue et d’ouvrir l’écluse de votre étonnement si ce n’est de votre surprise goutteuse. J’initie un semblant d’effet à la confession de mon esprit qui surchauffe sans ventilateur intégré.

Je suis prostré telle la statue de Bacchus à Versailles … quand, un vent inédit dans ma contrée s’enregistre au niveau du cuir chevelu de ma calvitie absente … une idée qui ne devrait pas trahir mon … surgit tel un pschitt de décompression d’un ballon dirigeable même que le verbe taire s’irrite de ne pas avoir eu l’occasion d’annoncer la chose par l’entremise de la parole qui se bronze sur le devant d’un livre dépoussiéré de lettres …

« Mais, oui, c’est bien sûr » me dis-je sans Raymond, il y a un truc … un truc à la polichinelle que j’avais ouïe entre deux portes de commères ou mégères qui entre un panier de légumes et un panier de ragots dévastaient la rue principale du village du Haut …

J’allais percer l’abcès de mon tourment et provoquer une fausse rumeur, genre de rumeur malfaisante pour protéger … mon … secret…

 

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

Impression d’une scène de Pulp Fiction.

Photographie de Quentin Bertoux

Photographie de Quentin Bertoux

Du blog : Mil et une => écriture conviviale : sujet 20 et origine


Scène 1 : 10h21

— Quel fêlé a eu cette idée tordue ?
— Et pourquoi pas : une fêlée ?
— Parce que j’ai le gros orteil qui me démange…
— Vous plaisantez ?
— Non, c’est parce que j’ai le pied au plancher.
— Il faudrait lever le pied, là.

Scène 2 : 11h22

— Pourquoi nous ligoter dans cette position … ?
— … à contre-pied de toute normalité ?
— Ça promet pour la suite.
— Y aura pas de suite.
— Vous êtes extra-lucide ou ultra-lucide ?

Scène 3 : 12h23

— Nous sommes sur un piédestal, vous savez ?
— Je sais, bonjour la vue !
— Nous sommes sur le même pied d’égalité.
— Ficelés comme des saucissons … super.
— Vous pensez à un enlèvement ?

Scène 4 : 13h04

— Et, à part ça ?
— Impression d’une scène de Pulp Fiction.
— Attendons-nous au pire.
— Quel pied !
— Vous n’êtes pas un peu maso sur les bords ?

Scène 5 : 15h35

— … talon aiguille … ça pique …
— Ah ?
— Pas qu’un peu.
— Vous manquez de semelle ?
— Marrez-vous.

Scène 6 : 16h46

— Sommes-nous exposés dans un musée ?
— Un musée ! Mais je ne suis pas un objet !
— Un peu, quand même.
— Phallocrate !
— Cool, la bourgeoise.

Scène 7 : 17h17

— Donc, nous voilà dans de beaux draps.
— Vous êtes un comique, vous.
— Vous m’invitez à votre pied-à-terre ?
— Je ne vois pas le rapport.
— Je meuble, l’attente.

Scène 8 : 19h08

— On pourrait peut-être déchausser l’ambiance, hein ?
— Pourquoi pas …
— Si près … et si loin …
— Nous sommes comme sur une île perdue …
— Nos vies sont peut-être sur la balance du mauvais sort ?
— Qui sait ?
— Soyons fous ?
— Soyons fous …

Scène 9 : 19h18

Voix off : ainsi les deux font la paix … la paire … et s’aiment … voilà comment en trois temps cinq mouvements l’expression : avoir un fil à la patte, commence à s’enrouler pour le pire et/ou les meilleurs moments. (Ici nous fermons le rideau par pudeur, merci).

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

Il est cette marionnette de son temps

Blog popinsetcris contrainte écriture (mots définitions)


… dans le temps fort de sa pièce qu’il joue, un verre d’eau est le bienvenu. Il est viscéralement dans le rôle de son personnage et comme tous les soirs il s’abreuve et se dessèche comme une terre à qui le bon terreau naturel est absorbé pour de belles plantes.

Ce soir-là, à la sortie des artistes le ciel pose son œil superbement lunatique d’un orangé comme né d’un sortilège …

Il s’allume une cigarette. La ruelle est vide. Le boulevard n’est pas loin. Il s’enferme dans son trois-quart. Il est l’heure de rentrer. Il marche lentement. Il refuse comme tous les soirs ce repas avec les autres comédiens.

Il va rejoindre son bar habituel sur l’un des quais de Nantes.

Chaque soir, la Loire, massive, déliée, indomptable, l’appelle pour un bain de minuit sans retour … il suffirait d’un pas … d’une idée malencontreuse à ce moment-là …

Et puis, il va boire … une bière … et puis une autre … les jours de l’hier, de l’aujourdh’ui, du demain, identiques comme une page d’un livre récitée tous les jours, il est cette marionnette de son temps écrit pour lui et par lui, un demi-homme pour un demi-naufrage…toujours à la limite de la noyade et bon à tenir par défaut au manque de courage d’aller voir plus loin dans un ailleurs peut-être avec une autre voix d’appel que celle de la Loire …

Il est deux heures du matin. La Lune est absente ou cachée par de forts épais rideaux de nuages. Il fait frais comme un frisson après une douche trop chaude dans une salle de bains réfrigérée …

Les rues sont des parcs à voitures où l’éclairage souffreteux dépose des reflets inquiétants … et pour lui pas d’éclaircie non plus … il fait parti de ses ombres que personne ne remarque … même sur la scène de la vie …

© Max-Louis MARCETTEAU 2018/2019

Bling, blang, blung, blim, plouffff

Oeuvre de Beryl Cook

Oeuvre de Beryl Cook

Du blog : Mil et une => écriture conviviale : sujet 19 et origine


Détendues … dévalisées, dépliées, démesurées, débouteillées, dérangées, dégrattées, dépatouillées, dépossédées, dénouillées, déversées, désirées, dévolcanisées, débateaulées, dépailliées, dépoilées, dépelées, déposées, dérapées, déboirées, détroussées, dégringolées, dévalées, détrouillées, dégratouillées, dépassées, détournées, dépouillées, déboulonnées, dépaillassées, détrônées, démoliées, démurées et enfin… désenchantées … bling, blang, blung, blim, plouffff.

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

En direction de la direction du hasard

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Chaussée_beaulieu_Iotop_2019_01

Participation à l’Agenda Ironique de Mai 2019


 

Nuage de mots -site wordart- texte max-louis marcetteau 2019

Nuage de mots –site wordart– texte max-louis marcetteau 2019

 

A la configuration d’un Temps qui mesure la hauteur de son pouvoir, j’ausculte le bitume de mon avenir au regard cyclope d’un coquelicot rescapé au contre-fort d’une civilisation chaussée de l’intention du progrès qui s’ouvre lentement … les veines.

J’étais l’énergumène de service à servir de distraction comme le clown mais mon cirque à moi c’était le monde. Et puis, un jour, On m’a enfermé et On m’a renommé, d’un mot étrange : schizophrène.

J’ai voulu m’évader et me déguiser en maringouin pour contenir les voix qui m’interpellaient comme des sirènes pour aspirer quelques phrases à me saouler accroché au bar de la délivrance à l’alcool-test de la résignation j’ai percuté La volonté des Ont qui voulaient définir un processus de guérison car prisonnier de mes entités supérieures.

Mes quatre murs s’entendent telle une lambrusque à m’essorer les neurones et je crie à l’invasion au démantèlement de mon territoire que l’un d’eux m’annonce l’air hautain et docte qu’une comète à la Olbers en juillet 2024 s’interposera en sa haute magnitude et de sa cour de météores gagneront la partie.

D’un effet tilte, je m’évade par la sortie de secours comme un appel à l’aide vers un extérieur plein de trop plein d’un tout qui ne ressemble à rien de cohérent et je cours cours cours en direction de la direction du hasard qui m’interpelle à l’aide d’un sifflet et d’un képi qui s’impose en tête de liste de ma répulsion telle la blouse blanche aux discours d’un obtus qui n’ose franchir ma frontière de peur d’être happé par le trop de vide qui se peint à l’intérieur d’un moi qui s’essouffle après une course poursuite sur cette immense rue vide … je m’écroule.

Et ce coquelicot de bitume m’hèle dans sa beauté éphémère de parfum en coup de vent dépoussiéré, je ressens la pointe de son appel comme une occurrence cosmologique et respire ce signe…

— Alors ? dit l’ambulancier
— Je ne comprends pas, dit le médecin urgentiste.
— Et moi donc, rajoute le pompier

Tous trois penchés dans le cercle du questionnement devant une dépouille de vêtements … sans corps.

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

Le froid pince comme un crabe

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Porte_beaune_Iotop_2018_01

Les petits cahiers d’Émilie – Les plumes d’Asphodele – du 08 au 12 mai 2019


Il est minuit. Je suis sorti de mon duvet. Le froid pince comme un crabe. Je ressens l’horreur de ma situation pour la première fois. Une envie de vomir tous mes joyeux souvenirs d’aimer sur la plage du bonheur qui n’avaient rien d’autres à faire qu’à me procurer une vie aux pages savoureuses…

Et puis, il a suffi d’une fraction de temps qui a buté sur la partition de ma destinée et me voilà culbuté dans le dehors, le feu de la peur et le miaulement d’un chat égaré qui se frotte à mes bottes de cuir griffées de trop de chaussées délavées, de lits de fortune, de cartons déformés et crasseux …

Je suis pris de ce vertige qui semble venir du fond de mes entrailles qui se révulsent comme un volcan trop longtemps contenu de sa lave de rage et de tourments, j’avale quand même un sirop d’air étouffé de ville qui vient de se réveiller sur les parvis de la misère, au froid des peaux qui recherchent le réconfort, un peu d’attention pour continuer à frôler un semblant de vraie vie …

Et puis, je commence à me faire un film d’espoir, je me souris à moi-même, je respire ma nouvelle condition de quelques semaines et vais rejoindre la rue de l’espérance. Ce soir, je ne vais pas jouer à la roulette russe. Non, non. Je ne vais pas prendre ce risque pour gagner un semblant d’argent, un semblant de survie, un semblant de rien. Je veux avoir ce réflexe de celui qui se noie. Ce soir, je vais me prostituer…

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

Deux messieurs à marmonner

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Œuvre de Pierre Auguste Renoir-Christine Lerolle-1895.

Du blog : Mil et une => écriture conviviale : sujet 18 et origine

Scène représentée au regard du tableau de  Pierre Auguste Renoir : Christine Lerolle -1895


Eux :
— Qu’est-ce t’en penses de la Lerolle, ici présente ?
— Une bûcheuse.
— Beau parti.
— Mauvais caractère.
— Dressage et asservissement en perspective.
— Audacieux.
— Lucide.
— Femme du pointillisme.
— Femme du divisionnisme.
— Nous voilà mal embarqué mon frère.

Elle :
— Qu’est-ce qu’ils fabriquent les deux messieurs à marmonner devant les portraits de Manet ?

Eux :
— N’a-t-elle pas une sœur ?
— Une toupie !
— Une toupie ?
— Qu’est-ce ?
— Une maîtresse femme.
— Nous sommes faits .
— Non point. Il faut de la fermeté, mon frère.
— Fermeté, fermeté … je ne veux pas un combat de boxe tous les soirs.
— Femmelette.
— Tu es piquant.
— Je prends la sœur et tu prends celle-ci, présentement.
— Une fraction de seconde de vie pour une éternité de ténèbres.
— Qu’importe …

Elle :
— Ils en prennent du temps ces messieurs. Voudraient-ils faire achat ? Père, refusera. D’ailleurs, sont-ils là pour quelle affaire ?

Eux :
— Quel intérêt ?
— N’est-elle pas envoûtante ? Vois-tu pas une Aphrodite ?
— Tu pousses le bouchon un peu loin, mon cadet.
— C’est mon genre, mon aînesse.
— Attendons son père à ce rendez-vous, ce bon bourgeois et mécène, voir si la dot vaut le détour.
— Nous ferons un bon marché de ses filles.
— Possiblement.
— Sûrement.

Elle :
— Qu’ils sont impolis de ne point me saluer. Des goujats sans doute. Des malandrins tout à fait. Je plains leur épouse.

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

La peinture d’une angoisse d’airain qui m’assomme

Blog popinsetcris contrainte écriture (mots définitions)


Disparaître, il n’est que temps. J’entrevois le scintillement de la fin comme une aubaine à ne plus souffrir à ne plus aimer à ne plus me demander si demain viendra m’ouvrir ses bras ou les veines.

Ou alors, j’ai besoin de vacances comme un trait d’union entre ce présent insupportable et un présent décidé à ne rien faire comme une balançoire qui ne veut plus supporter ses poids d’un ennui de métronome qui oscille tout en ce riant de la gravité de l’instant et pas z’un … pour s’envoler …

Mais j’ai l’abandon en moi, gravé à la chaude insulte d’être un bâtard comme on disait et puis je ne pleure plus sur mon sort qui est hameçonné à vivre par défaut d’une pâle envie de me foutre en l’air sur la peinture d’une angoisse d’airain qui m’assomme de moitié comme pour me dire : je suis ta haine ….

Et pourtant j’ai l’altruisme comme compagnon de route, le bagage bonnes actions et d’intentions comme humain je suis je reste pour les autres une aide …

Alors, j’écarte Dieu de mon enfer, j’isole le Diable … (étrangement le bien et le mal commencent par les deux premières lettres) et je me remets à jouer de la musique … du trombone…

J’ai encore des frissons. Suis-je encore vivant ?

 

© Max-Louis MARCETTEAU 2018/2019

Cela peut coûter … un bras

Blog popinsetcris contrainte écriture (mots définitions)


J’ai une cabane en bois installée dans un grand arbre planté à l’intérieur profond d’un parc public.

A chaque visite, nocturne, le feuillage chuchote des mots qui s’étiolent dans la nuit et dont je ne retiens que les fragments si ce n’est l’écorce toute chaude qui s’évapore en peu de temps …

Hier … non, il y a quinze jours, pourtant, j’ai attrapé un mot complet : kinhuimpuis. J’ai retenu de justesse contenant et contenu comme un vase précieux. Combien de mot nomades j’ai laissé échappés toutes ces nuits aux voilures des murmures secrets échafaudés par la sève de cet arbre au moins deux fois centenaires ?

Je suis redescendu au petit matin comme un voleur de grand chemin cagoulé d’un mutisme et bâillonné par un chèche par sécurité, je me suis dirigé directement dans mon refuge au fin fond de ma cave à double entrée et de nos mystères connus de nous deux que nous gardons jalousement comme deux amants dont l’adultère ne peut être reconnu par les communs des mortels …

A cette date de découverte, je l’avais tatoué sur ma peau comme une relique. J’étais fier et inquiet car c’était la première fois que je sortais de notre traité, la cave et moi, qui stipule que rien ne doit sortir de son antre sans notre accord mutuel et sans réserve.

Une entorse qui m’a peiné un peu, mais qui n’a pas duré si ce n’est le temps de la cuisson d’un œuf coque … je l’avoue.

Et puis il y a quelques jours sur un chantier, j’ai loupé une marche, dévalé en roulé-boulé des escaliers béton et me suis affalé dehors au moment où un bloc de marbre s’est détaché de la grue et m’a broyé le bras … et le mot … le tout en charpie.

Aujourd’hui, je suis à me reposer, si l’on peut dire, à l’hôpital, amputé de beaucoup comme un rappel à l’ordre qu’il ne faut jamais dévier d’un contrat … cela peut coûter … un bras … parfois

© Max-Louis MARCETTEAU 2018/2019

Midi. Le soleil est une anomalie …

Du blog : Mil et une => écriture conviviale : sujet 17 et origine


Midi. Le soleil est une anomalie, les nuages toxiques, la ville possédée … et moi aussi (sans e).

Le monde du-tout-rasé est venu me cueillir à la porte de mon salon de coiffure, un matin de novembre de l’an deux mille soixante-huit. La mode « Bonze » a démarré, après le miracle de la résurrection de la planète. Je ne me souviens plus vraiment de ce miracle et si c’était vraiment un miracle. Toute information étant noyautée dès le départ, et tel groupe d’influence faisait le forcing que la manipulation et les contes-à-dormir-debout étaient légion que toute vérité était salie par effet et mourait comme un embryon à qui l’oxygène de la maman aurait manqué.

Midi. Ma vie est une anomalie, mes projets toxiques, ma femme possédée … et moi aussi (sans elle).

Il me reste la vie. Une aubaine pour certains, une chienlit pour les autres. Questions de castes et de coup-de-bol (et pas la coupe au bol). Conceptuellement, je ne devrais pas exister. Je suis une anomalie dans un programme humain. C’est dire toute l’aventure que je vis est d’autant extraordinaire que je suis devenu le Nostredame de mon époque. Toute anomalie n’est pas sujette à devenir une élimination probable. La preuve, je suis vivant. Une rareté, certes mais débitant du phrasé comme le devin devant ses brebis changées en apôtres pour la bonne cause.

Midi. Le mot est une anomalie, les joies toxiques, les oiseaux possédés … et moi aussi (sans aile).

J’invente des prophéties pour des humains défaits d’avenir sur le parvis de mon salon qui rassemble tous les genres comme des alphabets dont les langages se recentrent les uns les autres pour survivre contre la bactérie informatique au virus du passé à la musique de la voix d’un rock and roll déhanché par la voie du chemin d’un espoir qui s’est lui-même égaré à la boussole du devenir errant en haillon dans la forêt protectrice et matriarcale … et pourtant … pas de miracle …

Midi. La terre est une anomalie, l’air toxique, le cercueil possédé … et moi aussi.

 

© Max-Louis MARCETTEAU 2019