Deux messieurs à marmonner

oeuvre-de-pierre-auguste-renoir-christine-lerolle-1895.

Œuvre de Pierre Auguste Renoir-Christine Lerolle-1895.

Du blog : Mil et une => écriture conviviale : sujet 18 et origine

Scène représentée au regard du tableau de  Pierre Auguste Renoir : Christine Lerolle -1895


Eux :
— Qu’est-ce t’en penses de la Lerolle, ici présente ?
— Une bûcheuse.
— Beau parti.
— Mauvais caractère.
— Dressage et asservissement en perspective.
— Audacieux.
— Lucide.
— Femme du pointillisme.
— Femme du divisionnisme.
— Nous voilà mal embarqué mon frère.

Elle :
— Qu’est-ce qu’ils fabriquent les deux messieurs à marmonner devant les portraits de Manet ?

Eux :
— N’a-t-elle pas une sœur ?
— Une toupie !
— Une toupie ?
— Qu’est-ce ?
— Une maîtresse femme.
— Nous sommes faits .
— Non point. Il faut de la fermeté, mon frère.
— Fermeté, fermeté … je ne veux pas un combat de boxe tous les soirs.
— Femmelette.
— Tu es piquant.
— Je prends la sœur et tu prends celle-ci, présentement.
— Une fraction de seconde de vie pour une éternité de ténèbres.
— Qu’importe …

Elle :
— Ils en prennent du temps ces messieurs. Voudraient-ils faire achat ? Père, refusera. D’ailleurs, sont-ils là pour quelle affaire ?

Eux :
— Quel intérêt ?
— N’est-elle pas envoûtante ? Vois-tu pas une Aphrodite ?
— Tu pousses le bouchon un peu loin, mon cadet.
— C’est mon genre, mon aînesse.
— Attendons son père à ce rendez-vous, ce bon bourgeois et mécène, voir si la dot vaut le détour.
— Nous ferons un bon marché de ses filles.
— Possiblement.
— Sûrement.

Elle :
— Qu’ils sont impolis de ne point me saluer. Des goujats sans doute. Des malandrins tout à fait. Je plains leur épouse.

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

8 réflexions sur “Deux messieurs à marmonner

  1.  » Mettez-vous cela en tête : il n’existe qu’un seul indicateur de la valeur d’un tableau : c’est la salle des ventes » disait Renoir. Tes bonhommes sont bien dans le ton !
    Moi aussi ai bien ri du décalage entre l’ abominabilité du mâle-échange et la fausse candeur de la Lerolle.
    Sourire du matin.

    Aimé par 1 personne

    • Bon jour,
      Et oui, le mercantile de la chose … pognon, pognon … 🙂 Alors, il est où l’art ? (ou est-ce dans le mot argot : artiche pour définir l’art ? ) 🙂
      Effectivement, il y a ce grand écart, voire caricature, pour imposer un effet de contraste. 🙂
      Merci de tes mots et passage 🙂
      Max-Louis

      J’aime

Laisser un commentaire