En direction de la direction du hasard

Chaussée_beaulieu_Iotop_2019_01

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Participation à l’Agenda Ironique de Mai 2019


 

Nuage de mots -site wordart- texte max-louis marcetteau 2019

Nuage de mots –site wordart– texte max-louis marcetteau 2019

 

A la configuration d’un Temps qui mesure la hauteur de son pouvoir, j’ausculte le bitume de mon avenir au regard cyclope d’un coquelicot rescapé au contre-fort d’une civilisation chaussée de l’intention du progrès qui s’ouvre lentement … les veines.

J’étais l’énergumène de service à servir de distraction comme le clown mais mon cirque à moi c’était le monde. Et puis, un jour, On m’a enfermé et On m’a renommé, d’un mot étrange : schizophrène.

J’ai voulu m’évader et me déguiser en maringouin pour contenir les voix qui m’interpellaient comme des sirènes pour aspirer quelques phrases à me saouler accroché au bar de la délivrance à l’alcool-test de la résignation j’ai percuté La volonté des Ont qui voulaient définir un processus de guérison car prisonnier de mes entités supérieures.

Mes quatre murs s’entendent telle une lambrusque à m’essorer les neurones et je crie à l’invasion au démantèlement de mon territoire que l’un d’eux m’annonce l’air hautain et docte qu’une comète à la Olbers en juillet 2024 s’interposera en sa haute magnitude et de sa cour de météores gagneront la partie.

D’un effet tilte, je m’évade par la sortie de secours comme un appel à l’aide vers un extérieur plein de trop plein d’un tout qui ne ressemble à rien de cohérent et je cours cours cours en direction de la direction du hasard qui m’interpelle à l’aide d’un sifflet et d’un képi qui s’impose en tête de liste de ma répulsion telle la blouse blanche aux discours d’un obtus qui n’ose franchir ma frontière de peur d’être happé par le trop de vide qui se peint à l’intérieur d’un moi qui s’essouffle après une course poursuite sur cette immense rue vide … je m’écroule.

Et ce coquelicot de bitume m’hèle dans sa beauté éphémère de parfum en coup de vent dépoussiéré, je ressens la pointe de son appel comme une occurrence cosmologique et respire ce signe…

— Alors ? dit l’ambulancier
— Je ne comprends pas, dit le médecin urgentiste.
— Et moi donc, rajoute le pompier

Tous trois penchés dans le cercle du questionnement devant une dépouille de vêtements … sans corps.

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

33 réflexions sur “En direction de la direction du hasard

  1. Comme toujours, tellement de choses vraies et incroyables, un virtuel qui touche une réalité impensable , où le violon du schizophrène est une solution raisonnable, dans ce tout qui ne ressemble à rien de cohérent ! D’ailleurs je mnt perds volontiers ! Merci beaucoup Max-Louis pour féroce tendre

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  2. Bravo !!!
    Le style convient parfaitement au sujet et l’on suit (ou l’on ne suit pas) cet homme dans sa course haletante et dans ses pensées bizarres, d’un bout à l’autre, sans pouvoir reprendre son souffle, jusqu’à la chute…bien trouvée.

    J’adore la photo du coquelicot rescapé du bitume…à chaque fois que j’en croise un comme celui-là, ça me réchauffe le coeur de voir que les fleurs savent faire preuve de résilience en poussant dans le moindre interstice…

    (mai(s)….y’a juste un petit détail qui me chiffonne -ça doit être ma névrose obsessionnelle qui revient- , on dit « le coquelicot me hèle », non ? Comme on dit  » il me harcèle » et pas « il m’harcèle »… ;-)))

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    • Bon jour,
      La nature aura toujours le dessus quoi qu’il advienne et ce coquelicot unique est assez fabuleusement présent et j’ai de suite pris une photo 🙂
      Vous avez raison avec : hèle, mais avec ce texte le personnage ce permet ce langage 🙂
      Et je note le « il m’harcèle », c’est géant comme trouvaille 🙂
      Merci de vos mots et passage et compliment 🙂
      Max-Louis

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    • Bon jour,
      L’imaginaire … quelle invention de l’esprit tout de même … mais je n’en suis pas maître, dépositaire tout au plus si ce n’est de son caprice ou bon vouloir … 🙂
      Merci au coquelicot d’être de cette résistance. Quoi qu’il advienne la nature aura le dernier mot.
      Merci de vos mots et passage, Laurence 🙂
      Max-Louis

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    • C’est effectivement le pendant du texte. Pour l’Agenda, Plume Fragile avait fait le souhait de calligramme mais j’ai eu par le hasard (lol) ce site sur les nuages de mots … alors, voilà l’image … 🙂
      Merci à vous , Laurence.

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  3. Je dois dire que, si l’agenda ironique réserve bien des surprises, et c’est l’un de ses beaux principes, là, je suis épatée. J’étais loin d’imaginer que les mots choisis (triés sur le volet du carreau des pavés de la terre) allait engendrer un dédale de lignes aussi fantasques et fantasmagoriques. Mais en fin de compte, c’est typiquement votre signature, ce texte ! Bravo Max-Louis !

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    • Bon jour,
      Diantre, l’Agenda Ironique à ce pouvoir étrange et mystérieux de création à 360 ° voir plus … si l’imaginaire n’a pas de frontières les auteurs. res non plus 🙂
      Bref, je ne savais pas que j’avais « une signature » … textuelle 🙂
      Merci de vos mots, passage et compliment 🙂
      Max-Louis

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      • eh oui, je pense qu’on a tous une « signature » textuelle. Notre façon d’écrire, d’employer les mots/certains mots, de les découper, etc. Ce n’est pas comme notre ADN, puisque libre à nous de modifier notre façon d’écrire, notre tonalité, notre rythme, mais quand même. Il y a certains gènes ou chromosomes fidèles. Comme les musiciens il me semble.

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