Quand la nuit s’ébroue sous la Lune

Defile-zuhair-murad-automne-hiver-2015-2016

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Une longue série de dialogues avec pour socle le dialogue en bleu. Ce dialogue en bleu n’est pas de moi mais d’un défi d’écriture (2019) dont je ne me souviens plus à quel endroit du Web il se situe. Si vous avez l’adresse, n’hésitez pas à me l’écrire en commentaire, pour rendre à qui de droit ce qui appartient.

— Oui ?
— J’ai cette peur ancestrale quand la nuit s’ébroue sous la Lune.
— Non.
— Rien pour me rassurer, me consoler … j’ai envie de tes bras autour de moi, bien forts serrés.
— Mais, comme tu veux !
— Tu ne m’aides pas. Tu pourrais au moins t’approcher de moi.
— Ah bon !
— Ne fais pas l’étonnée.
— Mais non !
— Je t’aime comme l’eau le lac au lit.
— Non
— Ta négation de moi est une piqûre de rappel de ton non-amour.
— Pas cette fois.
— Tu te dénies comme une vipère se mue.
— Pourquoi pas.
— Ton venin s’imprègne dans nos draps.
— Ah, non !
— Et pourtant, regarde-nous par l’effet de nos miroirs…
— En effet.
— Tu avoues notre défaite…
— Peut-être.
— Alors, que t’importes mon état de peur. Je vais aller me pendre … ailleurs …
— Fais pour le mieux.
— Et toi reste au pieu.
— Oui.
— Fais de beaux rêves, fragile existence et amour de paille
— D’accord.
— Et pose ton premier mot sur le lever de soleil quand mon dernier sera déjà du passé.
— C’est ça.
— Oui, c’est ça, ignoble indifférence.
— A tout à l’heure.
— A ta pendaison …

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

11 réflexions sur “Quand la nuit s’ébroue sous la Lune

    • Bon jour Laurence,
      C’est inattendue comme lecture 🙂 Sous cet angle l’on peut considérer que la désimbrication ouvre une instance sur un autre niveau et c’est pertinent …
      Merci Laurence car en effet :  » fragilité et force » le « tragique » s’accomplit
      Merci de tes mots, de ton passage et compliment 🙂
      Max-Louis

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  1. Bonsoir Max-Louis,

    Mais dis-donc c’est distillé à quel acide, ce dialogue ?
    Parce-que des vapeurs caustiques m’ont fait pleurer les yeux à la lecture…
    Bon d’accord, lacrymalement parlant, c’est plutôt positif, un bain d’yeux.
    Paraîtrait-il que ça aiguise l’acuité.
    Bref, en gros et pour résumer, chacun s’envoie se faire pendre ailleurs, même si l’on n’y voit que du bleu, et du blanc !

    Bien belle soirée aux pendus, ainsi qu’à vous-toi-même, Max-Louis.

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    • Bon jour Jo,
      J’ai l’encre de Maître d’Oi N’gnon fabrication sur l’île l’Accostique parmi les milliers du Mékong … bref, je n’ai pas l’antidote … 🙂 mais si les deux yeux restent dans leur bain c’est orbitement bon cela évite de tourner de l’oeil ou de le jeter après lecture et éviter le coup d’oeil … en tout cas, à vue d’oeil tu as l’a-propos visuel qui m’enchante … bon , après ces oeils, je vais aller me faire pendre … 🙂
      A toi, vous, je vous te dis bonne soirée également, Jo 🙂

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  2. Belle réplique : « – Je vais aller me pendre ailleurs
    – Fais pour le mieux »
    Tout cela me rappelle un langage entendu dans d’autres lieux.
    T’es dialogues sont toujours aussi bons. Et le format me plaît bien : les couleurs… Cela facilite la lecture.
    Bonne soirée
    John

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