Agenda Ironique Juin
(Cette semaine -encore – pas de 5ème chapitre du roman Rho-Man Tout en Gala-Tik, qui est en chantier mais Carnetsparesseux est bien présent ICI)
« L’été, la nuit les bruits sont en fête … » lit-il à l’instant devant une assistance médusée à l’éclairage diffus entre l’expression d’un spot et les neurones printaniers qui avalent quelques synapses spectateurs d’astreinte ..
Cet instant précis et déterminé par le mot : fête … un déclenchement s’arme de son effet par une action d’éclat … le prosateur debout, tête en arrière, bras tendus en équerres, paumes des mains dépliées vers le ciel de la machinerie de la toile de fond … il attend … bouche ouverte … comme un crucifié attend une réponse à sa mise à mort par l’injuste qui tient le glaive par pouvoir de commander à la Mort au tranchant de son humeur …
Quand, une oie blanche, en robe légère, d’un pas de deux, l’ingénue au premier degré, traverse de part en part la scène. Le comédien comprend qu’il se passe quelque chose hors de son champ scénique préparé de longue date et mûrit à l’alcool de la patience et de l’effort …
Et le silence tourne en rond, se présente devant les yeux de tous au carré du territoire de l’histoire et l’impossible vient de naître et entre en scène comme un anti-héros inattendu …
Les souffles se retiennent … l’oie blanche déploie son art telle une robe en tulle prise par les hanches entre un vent du midi et un Zéphyr … tout est là devant des yeux qui s’écarquillent comme le tournesol illuminé par un soleil …
L’impossible se signe et s’évapore… le comédien soupçonne quelque chose d’important mais emprisonné par son rôle … sa douzaine de larmes le défi …
Et l’oie blanche disparaît …
Le comédien ferme sa bouche, redresse sa tête, ses bras le long du corps, les yeux fixés vers l’infini, il dit :
« Finalement, j’ai rencontré une brouette, et j’ai pensé qu’elle me prêterait une oreille attentive. »
© Max-Louis MARCETTEAU 2020