Des mots, une histoire : récolte 49 (Hors délai)
Qui dit fricot, dit se bâfrer. Évidence qui fait fuir l’anorexique et l’ivrogne à devenir abstème (s’abstenir de vin). Seul le meunier du village sait de quoi l’on cause et à cela il n’y a rien à négocier. Il est jeudi soir, et pour rien au monde il ne manquerait ce fricot … du lendemain possédé de ses arômes en confusion mélangés, aux degrés de l’extase presque mystique… préparé par sa rondouillarde épouse : le fricot de la meunière, spécialité qui s’est imposée sur plusieurs territoires de la région dont son mari n’est pas peu fier, se permettant d’augmenter ainsi le tarif de sa farine… l’inconvenant.
En retard, le meunier n’est pas homme que l’on roule dans la farine ni à enfariner par jacasserie entre la meule et la poulie ou entre la bière trappiste et un blablateur vendeur de bœufs quand le fameux ragoût dans sa marmite congestionnée le supplie de l’enfourner en bouche jusqu’à l’envahir dans les profondeurs de son être obsessionnel…
Et le vent fort n’en dit pas moins et creuse l’agacement de la meunière qui s’impatiente du retard de son homme qui est aussi ponctuel que l’horloge biologique du papillon de nuit.
Maître Lapoulith est en retard, c’est un fait. Son habitude est dérangée, son heure s’inquiète, son assiette attend et la porte du logis reste close, tout à son mutisme, elle aussi languit et se repose sur son triple gond.
Alors, qu’attend-il pour franchir le seuil, cette porte journalière et commune avec cette tendance obligée, aussi, des bonnes et mauvaises nouvelles … la meunière ne compte pas les tic-tac, ni l’équinoxe de ses angoisses qui monte en mayonnaise ses battements de cœur à la moindre perception d’un bruit, même connu, quand le vent se tait …
Et un grondement inhabituel … derrière la porte …
Un chien ? Un loup ? Un renard ? … un monstre ?
Le silence armé … et la meunière de dire la voix enfermée dans la gorge … sort.
— C’est toi ?
La porte s’ouvre de sa serrure à loquet, les gonds miaulent, et le cœur de la meunière s’arrête… devant la bougie suif témoin.
Le meunier est là … un fort gâteau à la main.
— Bon anniversaire, Marie !
© Max-Louis MARCETTEAU 2020
J’aime votre écriture…merci🌹
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Bon jour,
merci à vous 🙂
Max-Louis
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l’angoisse magique du moment où la porte s’ouvre……. pour le meilleur ou pour le pire…….
et le bonheur d’apprendre le mot abstème que je mets au nombre de mes mots peu courants dans mon cahier.
Nous avons là un meunier très attentionné ! Bonne semaine Max-Louis
Hélène
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Bon jour Hélène,
Oui, un meunier dont jusqu’au dernier moment je ne savais pas du tout quelle action pouvait-il faire … 🙂
Merci de tes mots et passage.
Bonne semaine à toi, également. 🙂
Max-Louis
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Ah toi non plus, tu ne savais pas, Max-Louis !
Parce que moi, jusqu’au bout, je me demaadais ce qui allait arriver.
Bonne journée.
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Et oui … j’ai eu des inquiétudes parce que je ne savais comment poser la chute de l’histoire … mais comme je ne lâche rien … 🙂
Bonne soirée à toi.
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Tu as raison, Max-Louis, il ne faut rien lâcher !
(Tiens, j’ai eu droit à un poème en commentaire à ma participation à l’Agenda Ironique, mais comme c’est quelqu’un qui n’est pas blogueur, il ne peut pas jouer, dommage [Tu peux aller voir, il y a les mots Flots, Perche, Monoï et Argile 😉]).
Bonne soirée à toi !
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Diantre, je vais voir de suite. Merci à toi.
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BON ANNIVERSAIRE 🙂
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Merci Max-Louis, et bonne journée !
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idem 🙂
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