… « Tandis que les autres demeuraient silencieux, il se mit à aller et venir, fouillant dans tous les tiroirs » et se jeta à terre tout à coup sur le sol… une petite souris mécanique trottinait tranquillement sur le parquet, en direction d’un meuble au bon bois travaillé aux ciseaux avec finesse…
— Je ne suis pas une souris de laboratoire.
— Tu es trop intelligente, c’est ça ? dit-il en l’enfermant presque brutalement dans sa main trop sèche et dessinée d’un destin improbable.
— « Je m’attache très facilement » dit la petite souris mécanique.
— Moi aussi, affirme l’homme, viens par ici que j’observe ton mécanisme étrange.
A cet instant, l’homme qui venait de s’étendre sur le sol parqueté en damier usé jusqu’au cœur de la fibre poussiéreuse de souvenirs… disparu…
Il est lié à un arbre que la raison d’une circonstance a oublié et qu’annonce un dialogue où la forêt est le décor inattendu.
— Qu’est-ce que c’est que cette manigance ? s’étonne l’homme, qui se tortille tant bien que mal pour se dégager de sa contrainte.
La souris était à ses pieds, relevée sur ses pattes arrière et le regardait étrangement.
— Libère moi ! crie le bipède secoué par la peur comme un pommier toutes pommes dehors.
— Tu es le prisonnier de Maître Galet, le pourvoyeur des sortilèges, dit la souris blanche mécanisée qui se transforme en enchanteur.
— Je suis innocent, hurla le prisonnier contre son gré.
— Tu n’es rien qu’une parcelle de temps négligeable à ton cœur métronome, tu m’es précieux, comme un mets, petit homme, dit la voix rude du sorcier, crochetée par intermittence d’un souffle en demi mesure.
— Je cauchemarde…
— Tu n’es qu’un sicaire, une vie qui ne vaut pas, dit le geôlier qui ricane à l’oreille droite bourdonnante de l’homme.
— Tu fais justice toi-même, ensorceleur… cela ne te vaudras pas…
— Qu’importe, je suis de ta trempe et j’ai des commanditaires. Et puis, une mort comme la tienne ne fera jamais une céphéide aux yeux de l’éternité.
— Et si je devenais un ange ?
— Un ange ? Quel genre ? Démon sans aucun doute !
— Et se revancher, je peux ? Non ?
— Regarde-toi ? Hein ? Tu cherchais quoi chez ta victime, avec tes hôtes malfaisants ?
— T’occupe ! Et d’abord libère moi !
— Rien à faire ! Le Silence dans sa splendeur ouvre la voie du secret de l’homme qui ne s’attendait pas au revif de son état à le purger de son entendement en celui d’une rédemption inattendue par celui de victime.
— Qu’est-ce que tu racontes sorcier ? Tu délires !
— Tu cherchais quoi, chez ta victime ? Réponds, scélérat !
— Docteur, le voilà qui bouge… votre piqûre fait effet…
— C’est bon signe, enfin j’espère…
— C’est grave ?
— Une crise de piaraison déglotine parapliée sans aucun doute… et retirez lui son déguisement de souris…
© Max-Louis MARCETTEAU 2022
Où le chat n’est pas forcément celui que l’on croit. Merci de vous être prêté au jeu d’un « viens par ici » somme toute assez courtois et surtout très amusant ! 😀
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Bon jour Lys,
Effectivement… et la souris danse… 🙂
Merci de vos mots et passage 🙂
Bonne soirée.
Max-Louis
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Jean de La Fontaine en aurait fait une fable ! Y a-t-il des symptômes annonciateurs de cette Piaraison déglotine parapliée ? Merci de ce récit Max-Louis
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Bon jour Hélène,
Oui, les « symptômes annonciateurs » sont : projection au sol de l’individu et une pousse des moustaches conséquentes la veille de la crise…
Merci de tes mots et passage 🙂
Bonne soirée.
Max-Louis
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Fichtre, de le la piaraison déglotine parapliée. Du coup, ton texte prend tout son sens, Max-Louis !
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Joli, j’ai bien été baladé.
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Bon jour John,
Oui, c’est en effet une balade qui amène à un point de chute… inattendue… 🙂
Merci de tes mots, passage et compliment 🙂
Bonne soirée.
Max-Louis
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Ah ah ah excellent Max-Louis ! Pas vu venir la chute 😉
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Bon jour Patrick,
Eh oui… je me demandais « gravement » où j’allais avec ce texte … 🙂
Merci de tes mots et passage 🙂
Max-Louis
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J’ai essayé avec la Martine meh j’aime trop rire pour le gravement a grave c’est pas rigolo en anglais
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De fameux mots emberlificoteurs… et puis hop ! on redescend sur terre, dans l’actu du moment 😉 Sacré Max-Louis
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Bon jour Pat,
C’est vrai que c’est le moment, enfin depuis un an, des piqûres… (et pas de couturière 🙂 )…
Merci de tes mots, passage et compliment 🙂
Bonne journée à toi.
Max-Louis
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Tiens donc, l’homme disparu, pour mieux réapparaitre transformé par cette maladie, qui ne peut être qu’orpheline, au nom bizarrement biscornue, échappée de ton récit. J’ai passé un bon moment à sa lecture.
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Bon jour Jacou,
Oui, il fallait que je trouve une échappatoire… en fait quand on commence un récit on se laisse facile embarquer et j’étais parti pour en faire un roman… enfin, plusieurs pages… 🙂 donc cette maladie étrange est arrivée à point nommé 🙂
Merci de tes mots et passage 🙂
Max-Louis
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Ouh la la, je n’ai plus de cerveau: je ne déchiffre pas « piaraison déglotine parapliée », sauf peut-être à voir du côté du savant de Marseille.
Sans vouloir abuser de votre céphéide, un éclairage, Max-Louis, me serait bienvenu ! 😮
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Bon jour Lys,
Eh bien… en fait il n’y a rien à déchiffrer… 🙂
Merci de vos mots et passage 🙂
Max-Louis
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Bonjour ! je découvre et je vais de ce pas consulter mon dictionnaire , je découvre des tas de mots qui me sont totalement inconnus … « piaraison déglotine parapliée » ça doit être fort douloureux ! 😉
ps: merci pour le lien en couleur
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Bon jour,
Il y a tellement de mots inconnus que parfois quelques uns ressortent à la lumière le temps d’une étoile filante… 🙂
Merci à vous de mots et passage 🙂
Max-Louis
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Bonjour Max-Louis,
Il faut lui donner du gratin de poisson à manger, pauvre souris toute nue, elle a froid maintenant.
Ou pas 🙂
Bonne soirée,
Isabelle
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Re bon jour Isabelle,
En fait, je ne sais pas si elle est toute nue… je reste rongeur… euh songeur… 🙂
Merci de vos mots et passage 🙂
Bonne journée
Max-Louis
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Great image
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Bon jour,
Merci beaucoup 🙂
Bonne journée à vous.
Max-Louis
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Yea🥰
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Succulente cette histoire de piège à souris où ton écriture oserais-je dire « mécanique » nous entraîne jusqu’au bout, pour une chute haute en vocabulaire ! Heureusement le dico est plus proche que mon frigo 😉 ! Belle soirée, Sabrina.
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Bon jour Sabrina,
Il fallait placer des mots assez étranges et que ce tout, de texte, tienne à peu près la route… mécaniquement … 🙂
Merci de tes mots, passage et compliment 🙂
Bonne soirée à toi.
Max-Louis
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En ce moment-m^me, je regarde la « souris » de mon ordi, d’un drôle d’air…
j’ai l’impression qu’elle va se dresser sur ses pattes….
C’est grave, Docteur ? 😉
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Bon jour,
Effectivement, il faut être sur ses gardes, un mulot… euh une souris n’est pas toujours celle que l’on croit… 🙂 En tout cas, rien de grave, cependant, il faut éviter… « le transfert » 🙂
Merci de vos mots et passage.
Max-Louis
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un récit très prenant, on se laisse attraper comme la souris !! …
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Bon jour Juju,
Eh oui… il faut rester prudent si l’on croise une souris sur un parquet … 🙂
Merci de tes mots, passage et compliment 🙂
Bonne journée à toi.
Max-Louis
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Je me sens comme la souris, prise au piège dans ce texte au vocabulaire renversant ! Belle et douce journée !
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Bon jour,
Ce texte fait, aussi, l’adage : « Que tel est pris qui croyait prendre. » (La fontaine) 🙂
Merci de tes mots, passage et compliment 🙂
Bonne soirée.
Max-Louis
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Un récit surréaliste aussi surprenant que la chute ! 🙂
Bon week-end Max-Louis
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Bon jour Laurence,
Le mot : surréaliste me fait penser… à la peinture et j’aime la peinture 🙂
Merci de tes mots, passage et compliment:)
Bonne soirée à toi.
Max-Louis
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Bourrée d’une poésie qui fleurte avec le surréalisme
avec de belles inventions langagières qui rechargent joliment la langue de chez nous.
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Bon jour,
Merci de vos mots, passage, et du compliment qui me touche particulièrement…
Bonne journée 🙂
Max-Louis
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Quel plaisir de vous relire maintenant, sans agitation. Pauvre petit bonhomme, qu’aimait pas les piqûres: il sera passer de des qu’on veut nues en déconvenues sans sang, rendre compte.
🙂
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Bon jour Lys,
Parfois la vie est ainsi faite car qui croyait s’attendre à ça s’étale d’étonnement à voir autrement ça et l’on peut considérer que tout ça pour ça c’est pas toujours sans sas pour une sortie sans surprise… 🙂
Merci de vos mots, passage 🙂
Bonne journée.
Max-Louis
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J’ai bien aimé la plongée sur le plancher, la sensation d’un regard rasant qui se retrouve face à la souris mécanique. Effet surréaliste… Merci Max de cette déclinaison du thème de l’agenda ironique. Ça fait fait du bien de revenir lire les blogs
Belle journée à toi
Véronique
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Bon jour Véro,
Le surréalisme est toujours à portée de main 🙂
Merci de tes mots, passage et compliment.
Bonne journée.
Max-Louis
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Il est drôle de le voir tisser jusqu’à ton point final, avec un diagnostic, diantre fichtrement plié à la Boris Vian.
Bonne journée
Véronique
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Un auteur que je connais peu, mais dont la référence ici va me faire rougir… 🙂
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Je pensais à l’écume des jours 🙂
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Pour voter c’pommier, c’est ici (n°11)!
https://lyssamara.wordpress.com/2022/01/29/agenda-ironique-de-janvier-les-votes/
🙂
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Merci, je note et je vote 🙂
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