Le processus est sablier

Photographie © Iotop 2023

Oulimots


Le film s’arrête.

La fille tourne la tête à droite. L’homme n’est plus là. Faut-il les remplacer au fur et à mesure ?

Là-haut, tout semble calme, pondéré, calculé, ajusté, froid, pragmatique… égoïste. Chacun prend part à cette mascarade. Le processus est sablier, il suffirait d’un grain rebelle pour stopper ou casser son fonctionnement comme une dent qui rencontre dans un plat de lentilles un élément caillouteux, mais tout semble immuable.

Un angelot passe devant les yeux de la fille. Elle veut le saisir, le posséder pour le plaisir de l’embrasser pleine bouche. Il s’évapore.

Le film s’arrête.

La fille tourne la tête…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

J’ai de la graine de citrouille en moi

Photographie Iotop 2023

Agenda Ironique de Mars 2023


La dune a ses chardons comme le nudiste a ses plages. Entre piquer la peau et les yeux, la nature fait son naturisme comme l’animal copule à l’aise dans le champ prédisposé à se nourrir lui-même et les autres avec le pesticide goguenard entre le pissenlit et l’amourette frivole car de tous les amours de la terre celui de l’humain est bien le seul qui se prend le bourrichon entre le cœur et le cul, choisis ton camp camarade syndiqué de l’extase.

Bref, deux plantes toutes racines bien godichées s’épanchent entre le demi-soleil borgne aux nuageux distancieux sur un terroir encore nature par sa nature dite sauvage désigné par des yeux torves :

— Je vais partir !
— Partir ?
— Je m’arrache !
— Tu sèves n’importe quoi ma pauvre.
— Non, j’ai de la graine de citrouille en moi pour devenir carrosse et m’en aller voyager sur les chemins boueux de la reconnaissance de terrains épicés d’aventures aux hasards rigoleurs…
— Dis-moi tu ne serais pas amoureuse du fameux PTP ?
— Du Pissenlit aux Trois Pouvoirs? Tu rigoles !
— Alors, je me demande quand même si cette idée ne t’ait pas venue à la première sonnerie de ta pendule atomique de ton intrinsèque génome déviant ?
— Moi, madame, je veux ouvrir ma corolle au monde !
— Pfff !
— Ça vous désarçonne, hein ?
— Vous êtes bête! Quand le réveil de votre erreur va vous flanquer entre les feuilles, vous allez déposer illico votre valise, c’est moi qui vous le dis !
— Rabat-joie, moi qui suis toute à mes idées de connaître possiblement… le grand amour…
— Tu dégoises grave de la tige au pistil. C’est t’y bien le bout du printemps et son goupillon qui t’houspille les sentiments, ma Rosie, ma pauvre ?
— Qu’importe, enfin j’éclos de l’intérieur que mon extérieur est radieux, je vais enfin jouir…
— Hop-là !!!
— T’as la corolle collée-serrée jusqu’à l’étouffement de ton désir, tu ne veux rien entendre de mots d’émerveillement, du vertige du ressenti sensuel…
— Pfff !!!
— Tu m’en veux de rêver, d’être moi-même.
— Tu vas déchanter au quart de la prochaine lunaison.
— Qu’importe, le peu n’est pas le rien. Et je prends ce tout du peu. Et avant de déchanter, il y a : chanter.
— Nigaude, tu seras fanée bien avant.
— Je sens mon jour de gloire arriver.

Et juste à ce moment la bouche d’une chèvre, broie les deux inconnues…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

L’horloge existentielle

Photographie Iotop 2023


Au premier regard de l’Éternité le Temps humain aspire le premier air d’un poème… et se pend à la première seconde à l’heure où l’urgence du vivre s’étend à tous les lieux en pointillé enfermé dans le carré d’un idéal… quand ce monde-ci ne tourne plus rond l’horloge existentielle court sur elle-même à essayer de rattraper son ombre pour l’accrocher possiblement à sa complétude… quand l’image est d’Épinal les brûlures du reflet d’une planète défaite le miroir de l’harmonie est devenue chimère… pourtant quand il ne reste pour toute addition que le mot aimé.. on est sauvé…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

Cinq doigts cagoulés

Photographie Iotop 2023


Prologue

«La nature a horreur du vide»… la nature est à quatre-vingt-dix-neuf virgule quatre-vingt-dix-neuf pour cent constituée… de vide. Le vide est départ et arrivée. Entre les deux, un plein possible.

Prolongement

«Faites-moi le plein, pompiste» au vide du réservoir gourmand bouche ouverte à l’essence même de son état à être pénétrée tout de go par le pistolet empoigné d’une belle main aux cinq doigts cagoulés et plastifiés tel un emballage sous vide au flagrant délit d’être jetable à l’endroit d’une poubelle gorgée à l’étouffement d’un débordement recensé à toutes les stations que le paiement au prix du litre indécent de taxes provoque un nettoyage par le vide de la carte bancaire tandis que la pensée pleine du conducteur Casimir bouillonne à la reprise de son positionnement à son siège face au volant circulaire de vide le moteur vrombit le quantique vide s’annonce à l’horizon quand le mot vide de sens apparait à se coller sur le pare-brise que tout s’arrête de ce monde-ci à l’autre monde-là un espace vide s’installe sirotant le cocktail de l’incompréhension s’allume l’interrogation au plafond d’une somme vide de sens que le giratoire n’est pas gyroscope qu’il s’amplifie à la rencontre d’un poids vide … tombe entre les mains de sous le sens sans retenu prisonnier dans un ensemble vide de chambres vides…

Attente

Le réveil sonne. Vide vibre libre. Le temps vide son sablier. La glace de l’alternatif d’un plein est illusoire, par le fond.

Antologue

Désertion du plein par le plein vide. Tête lourde. La fenêtre est ouverte… faire le vide… go !

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

Cercle le visage du paysage

Photographie Iotop 2022

Agenda Ironique Janvier 2023 (172 mots)


La friandise du mot péché entre la langue possiblement grivoise ou vertueuse au boudoir bondé de corps émanant de friboles… de frivoles envies d’empaler les désirs aux sourires de dragons dessinés à la bince… à la pince de crabe l’aménité du receveur de moments libertins tenait en sa besace un livre à la marée montante du plaisir se saisissait de page en page l’arc-en-ciel qui cercle le visage du paysage pour le caresser tel le soulager de nuageux et poudreux pouilleux déviants bipèdes chaussés d’intentions en actes délictueux ouverts à la nature prédestinée à se tenir aux quatre saisons de cycles à fruiter ses libidos aux végétaux tendus à la sève renouvelée par effet d’aimer à l’être aux courbes offertes à la prédominance du changement que le receveur devenait une entité à discourir devant ses hôtes par une langue rose titillant à l’envi des syllabes en transes par sa voix au parfum filigrané de chœur que ce tout de monde se pâmait au seul mot dont l’amen se syncopait… à ta friandise…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

Le bonheur est malsain

Photographie Iotop 2023


Deux parallèles discutent…

— … j’ai ce goût d’inachevé.
— Ça ressemble à quoi ?
— Une disjonction du Temps à l’intérieur de Moi.
— Tu as … un Moi ?
— C’est une assertion audacieuse de l’avouer à la perpendiculaire d’un ressenti, à l’angle d’un soupçon d’une certitude, à l’intersection d’un relief à peine perceptible d’un doute à l’ombre du souffle de l’onde plébiscité par ricochet…
— N’en jette plus ! N’empêche que c’est tout de même tendancieux…
— Ma sincérité n’est pas vérité à ton endroit à tout moment du discours, la défaillance peut surgir.
— Je m’étonne de ne pas ressentir… ce Moi.
— Rien n’induit de part et d’autre une quelconque possibilité de lien.
— Et pourtant, à la ressemblance…
— … la dissemblance…
— … nos latitudes font cohérences…
— … nous sommes des lignes…
— … tête-à-tête perchés à l’encre…
— … la tache, seule, nous décloisonne.
— On est le contraire du reflet quand le miroir des mots froisse… ainsi, le bonheur est malsain…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

L’eau plate s’acide assise stagnante

Photographie_Iotop2022


Citron tranche à demi verre à demi noyé l’eau plate s’acide assise stagnante au regard perchoir d’un goutte-à-goutte qu’une lèvre a une autre pose à demi rassurée sur le rebord d’une incertitude égarée au degré d’un angle perplexe au langage de traits piquants dilués à l’expression teintée d’un goût de couleurs… inattendues…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

L’air automnal s’interstice

Photographie Iotop 2022


La Note l’air automnal s’interstice à la particule d’une main un doigt métronome à la légèreté divulguée à la fermeté d’exister à la notation portée d’un dièse le temps accroche toutes les croches en une horizontale octavienne et vivante à la naissance d’une improvisation dédiée à soi aux couleurs d’une chorale de ton à la frise d’une idée fleurie de parcourir un monde à quatre murs à la réverbération… de l’exil …

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Pavé n’est pas de bœuf d’œil

Artiste : ancientking


… pavé n’est pas de bœuf d’œil sur la prairie jouissive en attente d’être broutée, poulet n’est pas le billet écrit entre là et là à la plume encrée d’un tout d’un bipède membré de bonnes intentions que l’on croit, crayon n’est pas celui qui fait mine de se tenir à sa raide position à l’entrée fendue d’un désir d’être pénétrée à la ligne d’une dynamite d’un bel amour, verre n’est pas celui de cendrillon même cendrée au regard d’une pleine lune sensitive en déshabillé au diaphane nuageux de nuances plombées, porte n’est pas au seuil d’une vie possédée de reconnaître son identité à tous les échelons des acides nucléiques, cahier n’est pas à une feuille près même s’il sait que d’une autre à une autre le temps des lignes se déchirent et les mots se froissent, chaise n’est pas à ce cul qui pose fesses à la pause d’un instant sculpté par essence de vivre par défaut, fenêtre n’est pas la porte mise à l’index pour une raison qui ne l’a pas toujours, jus n’est pas le courant qui se gausse d’électriser l’inconvenant ou seulement l’étourdi, spiral n’est pas au contact de la ligne droite qui devrait se courber par soumission à la géométrie d’un Temps réverbère perdu entre la première intersection de l’Univers d’un cerveau déraisonné, maison n’est pas le lieu d’interférence entre le ciel et sol…

De fait la position verticale se conçoit sur le cadran rondouillard assis devant le temple de la pensée qui fait référentiel à l’équilibre de sa raison afin d’éviter la mort … horizontale…

Et concevoir le grain de sable à la hauteur de sa renommée comme le petit pois sait paraître aux yeux des autres des Ont de la frise de l’incompréhension voire de l’imbécilité à la primaire pensée…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Le Temps se gèle au goût d’une gelée Royale

Photographie © Iotop 2022

Agenda Ironique Mai 2022


Si le froid avait la parole il réchaufferait le premier mot obsolète.

Obsolète se lève s’écrit sur la ligne comme une respiration attendue à l’encre indifférente.

Indifférente est le passage d’un point à un autre à la lueur d’une fraction de vie.

Vie alternative aux courants des eaux grossies aux poissonneuses questions.

Questions passagères qui s’allument les unes aux autres par jeu.

Jeu par le dé à la main à la carte du destin qui compte les points au clair matin bailleur par défaut.

Défaut qui prend acte de son existence sur la ligne syllogomanie ancrée par la clé du Mot.

Mot qui semble un bec à foin se rit des tournures assemblées en tournesol autour de lui.

Lui une possible coquecigrue à l’intérieur de sa structure dédale.

Dédale froid… ce n’est pas un frigo… ni une banquise… c’est moi…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

L’âme que chevauche l’alchimie du récit

Photographie Iotop 2022

Que restera-t-il de ma peau – cette peau toute douce de naissance qui a pris les fouets de la vie aux traçages dont on ne sait quel destin se rit bien de ce qui est juste ou injuste car il ne fait pas de distinction sur la ligne départ – qu’une simple épopée individuelle qui séchera quelque part dans un caveau à une place dans une terre qui n’a pas de nom ?

Et que devient cette deuxième peau que l’on nomme par défaut : l’instinct de survie, imperceptible et fait figure d’un tout mystérieux dans le corps de l’âme que chevauche l’alchimie du récit qui fait acte ?

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Au crayon gras du silence de la feuille

Photographie Iotop 2022

Blog oulimots contrainte écriture


Je traverse cette rue blanche comme une vérité qui file entre les doigts et essaye de retenir du sable aussi sec que la gorge qu’il l’a formulée aussi ronde que la Terre est ovoïde à portée de main au crayon gras du silence de la feuille lissée de ses lignes par l’automne hors d’âge.

Quand un bémol trottine à quelques pas de moi et semble s’intéresser à ma lumière entre les interstices de mes mots :

— Vous êtes de passage me dit-il ?
— Je le suis.
— Pour longtemps ?
— Qu’importe le temps si son heure n’est pas piquée.
— Vous ut une renommée me semble-t-il ?
— Il paraît.
— Vous étiez mineur de fond ?
— L’écriture porte mine à l’anthracite des mots qu’il faut tailler et faire briller.
— Vous étiez de ce canon qu’il fallait atteindre…
— Les voie des mots sont pour chacun de nous.
— Et qu’en est-il maintenant ?
— Je me demande ce qui vous interpelle en moi, vous le demi-ton.
— Je suis votre signe…
— Mon signe ?
— Oui, celui qui vous fera rencontrer la partition de votre vie.
— Quel étrange signe vous faites…

A ce moment précis je me réveille au strident… de la porte d’entrée.

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Pour faire fleurir la tristesse

Photographie Iotop 2022

Blog oulimots contrainte écriture


Le pétale rose est morose sur son balcon au regard lointain défiant la forêt de toitures qui semblent une peinture indélicate trop grise pour que le ciel s’en offusque lui qui a de sa préférence le nuage cirrus…

L’Astrolabe, son voisin, installé sur la petite table verte bien en fer, est silencieux et semble trier ses souvenirs tel l’humain assis près de lui avec son kilo de lentilles à départager l’ivraie avec une loupe, son troisième œil…

Paul entend sa Tentacule, sa voisine de palier, jouer de l’Orgue qui semblait pleurer d’une larme à une autre pour faire fleurir la tristesse en cet après-midi qui semble s’étirer sur le bord du rien sur le bulbe d’étrave fendant le néant…

Exergue qui fumait sur le balcon, le compagnon de Tentacule (pas du balcon), dit à Paul :

— J’ai cerné le pourquoi de la question.
— Quelle question ?
— Les gens
— Quels gens ?
— Oui, les gens qui passent, là, en dessous, sur le trottoir du côté de l’ombre alors que le soleil sur l’autre trottoir personne ne s’y aventure…
— Ah ? Et ?
— Eh bien, c’est la volute de l’escargot géant planté comme une stèle sur le trottoir ensoleillé qui pose question, tout simplement !
— Ah ? et les gens ne semblent pas apprécier et ils changent de trottoir, c’est ça ?
— Oui…
— Dis-moi, tu prends toujours tes médicaments pour les hallucinations ?
— Oui, pourquoi ?
— Non,comme ça, pour causer, pour le pourquoi de la question qui… me posait question….

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Du questionnement en granulat qui mijote

Photographie Iotop 2022

Blog oulimots contrainte écriture


— … et il y a du ciment de la vie, comme des copeaux de moqueries, qui vous pénètre dans l’âme assise devant l’âtre flambant neuve du questionnement en granulat qui mijote tranquillement !

Ce ciment malaxé dans la bétonnière du monde civilisé grandi par les lois qui développent le sens aigu de la morale bien mise, propre sur elle, qui se targue d’être à la hauteur de son dévouement pour le peuple à remettre sur le droit chemin pour le bien collectif tandis que l’individu pachyderme par essence de se reconnaître comme libre n’est qu’une tare qu’il faut éduquer pour son bien-être !

Un exsudat poignant qui valorise l’air insipide que je respire par défaut se vaporise autour de moi : la Liberté. Cette liberté, encore, de pouvoir dire avant que le macronphage prestidigitateur ne dépièce la totalité de l’espace nourrissant d’un libre ensemble et pas au travers d’un prisme déformant d’une réalité ou d’un tamis qui ne laisserait passer les uns, ici et les autres, là !

Point d’estrade pour clamer haut et fort crescendo le dire à l’humeur de la liberté d’expression…

— Bon ! Coupez !
— Mais, je n’ai pas terminé…
— Qu’importe, votre temps de parole est mesuré !
— Mais, je n’ai pas terminé…
— Il radote le candidat… comme il s’appelle déjà ?

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Autres secrets sans être agent

Photographie de Miguel Campos

Sur une idée de Lazuli Biloba le 08/12/2021


— Oh ! Y a quelqu’un ?
— Qu’est-ce ? dit Secret de derrière la Porte.
— Je suis un secret.
— Et ?
— Je souhaite être des vôtres.
— C’est quoi ton secret ?
— Je ne peux le divulguer.
— Bien dit. Il porte sur quoi ton secret ?
— Secret d’État.
— Diantre, voilà qui est alléchant. Tu peux m’en dire davantage ?
— T’avouer que je suis détenteur d’un secret d’État, c’est déjà m’exposer et me mettre à jour.
— En effet, te voilà indéfendable.
— Indéfendable, indéfendable, c’est à voir, dit à voix haute Secret de Polichinelle qui s’impose.
— Ah te voilà ! toi, dit Secret de derrière la Porte.
— Messieurs, dit Secret d’État, de la retenu, l’Esclandre n’est pas bien loin.
— SILENCE ! s’exclame le Mur à des Oreilles.
— Bon alors, on va faire court, dit Secret de derrière la Porte, on va chercher le doyen des Secrets d’État, il jaugera de ta demande.
— Je suis là, dit Secret d’État doyen.
— Je te croyais sourd.
— Oui, à toute divulgation.
— C’est d’un drôle, murmure le Mur à des Oreilles.
— Alors, jeune secret d’État, tu es porteur d’un quelque chose d’important ?
— Tout à fait.
— Dis-moi tout.
— Ici ? à l’écoute de tout cela ?
— Veux-tu venir au Jardin Secret ?
— Ce n’est pas le meilleur confessionnal.
— Ne t’inquiète pas, Secret de Fabrication a bien fait les choses.
— Bon.
— Alors, dis-moi.
— Eh bien, ce secret c’est …
— C’est ?
— Eh bien…
— Oui ?
— C’est comment… manger proprement… un mille-feuille…

© Max-Louis MARCETTEAU 2021

L’âge se regarde dans la glace

Photographie de Stanislav Istratov

Blog oulimots contrainte écriture


L’âge se regarde dans la glace

Tout est perdu, se dit-il, le soleil dans le dos et la musique au bord des larmes.

Les yeux de l’homme, sombres, s’éclairent.

Il ressent dans sa poitrine des coups comme celui d’un martinet en manque d’action.

L’homme s’assied sur la lunette rabattue d’un wc.

Il tient à jouer à la roulette russe : un revolver, une balle.

De son autre main, une photo.

Un dernier baiser factice.

Position du soumis à sa volonté qui tient boutique jusqu’au dernier instant.

La détonation n’aura pas lieu.

Il n’a pas entendu.

De toute façon… il est mort…

© Max-Louis MARCETTEAU 2021

L’herbe n’est pas folle

Photographie de Ilia Ratiani

Blog oulimots contrainte écriture


Le dégorgement du Temps sur le plateau de l’indifférence… La poule rêveuse pond son œuf au plat sur la paille… L’herbe n’est pas folle devant la lame kamikaze de la tondeuse…

Et la parataxe s’enroule dans son hamac quand la synecdoque se réveille sur l’arête de la ligne au voyeur point compétiteur d’être un jour point final…

Le stylo à bille malaxant de bas en haut et de haut vers le bas trop bas son cylindre qu’intervient la pensée d’un luthérien ancrée dans sa profondeur stylistique :  » Si l’on m’apprenait que la fin du monde est pour demain, je planterais quand même un pommier. » *

La page encaisse toutes les billevesées, incertitudes, rêveries,fautes et autres mots des dictionnaires et ceux qui n’existent pas comme une damnation…

Page offerte a la ritournelle d’un musicien a la dictature d’une note à l’administration à la baguette à la politique d’un instrument à la voix d’aimer à claire-voie…

Page qui n’a aucun répit à la fois possédée et dépossédée figurée et défigurée elle n’échappe pas à sa condition enclavée entre le déchirement et le froissement…

Page mille morceaux la plus belle est déposée dans un carafon céladon et distillée par l’amertume d’une oraison un soir de pleine Lune sur le rebord d’une marge à la verticale de sa carotide prête au sacrifice…

Page… tu acceptes tout… même le déchirement… comme nous…

*: Martin Luther

© Max-Louis MARCETTEAU 2021

Il faut accrocher les wagons des sourires…

Pingouins Madagascar Kowalski

Blog Émilie : récolte 21.10


Rien ne sert d’être gentil, il faut accrocher les wagons des sourires…

L’apparence de cette affirmation n’est pas un leurre ni de la poésie en catalogue et je ne veux pas me comporter comme un cachalot à la couleur outremer et passer outre à déclarer à la douane de l’outre mesure mon désarroi sous les yeux du tout outre vide, le f perdu, dépossédé de son précieux bien de survie au désert de l’incompréhension…

Bref, quand l’insolite prend sous le bras le frisson, rien ne sert de prier devant le Grand Tout mais prendre ses jambes à son cou (même pour un yogiste averti) et courir très très très loin de toute appréhension malsaine et se cacher sous le regard du ridicule sous le radar des faits divers des podiums des m’as-tu-vu que le premier pingouin (tenu à ne pas être manchot), qu’aucun froid du ridicule ne peut atteindre, demanderait un autographe à chaque vainqueur…

De fait, je ne veux pas citer ici le mot youpi au détriment d’une incongruité mal fagotée qui pourtant aurait la meilleure place, et se rendre compte que la démone de la bi-za-rrrrrre-rie, elle, ne rit pas, même sous les bras, même en danger

Aussi, je ne souhaite pas être détecté dans ce couloir des phrases égarées et rentre directement après le point final … moi qui rassemble la part d’ombre des non-dits de la page… moi, la tache d’encre… blanche…

© Max-Louis MARCETTEAU 2021

Mouillée au titre de naître encore

Photographie Iotop_2021

J’ai fait un petit tour sur Scribay. Il y a des défis d’écriture pour s’amuser.


Il perdit la tête au tranchant du sourire de la guillotine habillée du noir sang séché d’un coup au lever du jour déjà en deuil par des jets vermillon que baillaient des nuages vaisseaux filandreux jusqu’à la terre frileuse de douceur et mouillée au titre de naître encore et encore que l’œil du supplicié papillonnait en morse quelques secondes comme un dernier message à la révélation d’un secret mis à jour par le mot fin de son existence qui pouvait enfin souffler sur son solde de tout compte et se retirer sur un autre quai en attente d’une autre existence… l’humour noir en moins…

© Max-Louis MARCETTEAU 2021

L’alcôve de l’amour nous met en branle

Photo de Philippe Images – Grâce

Blog oulimots contrainte écriture


Toute femme est une eau vive … faut-il trouver sa source. Et je n’ai pas scrupule à vous écrire que j’ai découvert des eaux vives à des endroits bien différents …

Si toutes les femmes sont belles quand on les aime … il y a une part de moches même si le cœur est paraît-il beau, ça n’illumine pas le désir soyons honnêtes devant la glace qui nous sourit …

L’alcôve de l’amour nous met en branle pour tenir les promesses sensuelles et les succulents moments qui se tiennent pour ardents comme le feu attise l’appétit d’un sirocco …

Et le rustique s’éprend de la chair devenue animale par effet dévorant l’oxygène développant des audaces des ardeurs des tentations dépossédées de la pudeur qui se découvre en ses retranchements comme tout … le monde …

La poésie s’épanche de sa coloration naturelle, et les onomatopées prennent toutes leurs places …

La prose, elle, bouillonne au parfum vétiver dans son coin … à écrire ce qu’elle ne connaît pas… s’écrit-elle par élégance

© Max-Louis MARCETTEAU 2020