Se goinfrer jusqu’à la taille

Photographie de Magali Landry

Blog oulimots contrainte écriture


Place Napoléon, les pigeons picorent et les humains pérorent, premier coup de semonce, les miettes de pain et de paroles jonchent les pavés disjoints, faces polies vérolées, un homme attend assis sur un banc vert de fer, le cœur noué et le bas-ventre affamé.

— Alors, mon gros Chat, tu m’attends sagement ? annonce une femme élancée blonde d’ici à là.
— Non, je tue le Temps… grogne l’homme qui se lève telle une plante carnivore.
— Encore un innocent qui trinque.
— Ironie… le Temps n’est jamais innocent.
— Et toi, le Tartempion de l’amour romantique, tu crois pouvoir tuer le Temps et aimer ?
— Que cela t’importe, je t’aime avec mon égoïsme et te tuerais d’autant en sa compagnie.
— Holà ! Marchons, mon gros Lapin, tu vas détendre ton inspiration nuisible.
— Prenons table et mangeons à se goinfrer jusqu’à la taille.
— Prenons lit car ton appétit est bien à ce niveau là…
— Comme tu veux, mais garde tes excès.
— Tu es mon épée, je suis ton fourreau…
— Quelle rengaine !
— Jeu de mots ou envie de monter à la charge ?
— On prend ma voiture et direction une chambre d’hôtel…
— Tu feras de moi ton autel, mon gros Basilic.
— Gourmande assoiffée de toi…
— Non ! de toi, mon gros Grognon…
— L’hiatus se porte bien en ton domaine.
— Je porte bien en bouche, tu le sais mon gros Grizzly
— Tu portes tout en toi ce désir charnel et de débordements.
— Je suis ta fontaine de jouissance et te livre mon corps encore comestible.
— Viens ici ma Cigale que je te dévore…
— Oooooh, oui mon gros Criquet !

© Max-Louis MARCETTEAU 2021

Arrime ton pylône et souque-moi

Batman et Catwoman - In the Mouth of Madness - 2003 - Jim Lee

Batman et Catwoman – In the Mouth of Madness – 2003 – Jim Lee

Suite à une demande soutenue de lectrices et lecteurs aux premières scènes  🙂 voici ce qui se passe derrière le rideau de ce couple inattendu …


Voix off : le rideau se lève impudiquement à la lumière tamisée d’une vertu déshabillée pour la circonstance d’un moment rare d’intimité comme un voyeurisme d’effet dans le nid d’amour… d’un talon aiguille et d’une basket…

Scène 10 : 20h10

— Alors, grand fou, tu me fais voir du pays ?
— Attend coquine… veux-tu de mon gouvernail ?
— Je suis ta carène !
— On s’enclenche ?
— A l’embarquement, mon Basketou !

Scène 11 : 20h11

— T’as les yeux d’une ballerine et le corps d’une cuissarde.
— Cuissarde pour toi renverse-moi mon brodequin mon galérien.
— Galérien de tes envies je vais brasser ton océan.
— Océan de rouleaux de cyprine attend le tsunami.
— Tsunami s’enroule en lacets de caresses à la charentaise.
— Charentaise à toi mon richelieu séduit tous mes caprices.
— Caprices naviguent sous ta peau de soie baby à tous les endroits.
— Endroits des à l’envers douleurs soyeuses pliées à la prise de mes hanches.
— Hanches de bord à bord tes courbes en plages de sable d’olonne.
— Olonne-moi les flancs et remonte aux phares sensibles de mes pointes.
— Pointes érectiles à la rosée de tes dunes voluptueuses je m’arrime.
— Arrime ton pylône et souque-moi à revers à débord de mon yoni ô oui.
— Ô oui tu es mon île de possession et pirate tes trésors avec zèle.
— Zèle encore plus profond en mon ventre mon volcan s’embrase à ta messe noire.
— Noire est mon dessin à te rendre gorge à la fresque de ta jouissance.
— Jouissance palpable, déborde-toi de ta semence en vague écumeuse.
— Écumeuse en ton corps vibre à l’unisson du mien ma tendre révolution.
— Révolution qui se joue au corps à corps de nos bouches s’entrelacent nos langues.
— Langues d’aimer à jouer à empaler les orifices d’ici et de là les mots se goûtent susurrés.
— Susurrés les frôlements de nos chairs aux vifs d’être imprimés pour l’éternité.
— Éternité, Nous a Aimé.
— Aimé, oui quel Bonheur…

Scène 12 : 02h22

— Aurons-nous des petits chaussons ?
— Qui sait de la nature des choses et des mystères ?
— Alors à cette union romanesque jouons la pièce à venir.
— Ta différence me va si bien Mon Amour.
— Idem.

Scène 13 : 02h33

Voix off : l’amour est comme une bougie, il est toujours allumé quand il reste à consommer.

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

Ma partenaire du moment porte bien les bikinis

Photogrgaphie de Jamie Eason

Photogrgaphie de Jamie Eason

Blog popinsetcris contrainte écriture (mots définitions)


Ma partenaire du moment, porte bien les bikinis … son bikini. Cette nudité me fait bander. Elle le sait, et elle va seule, à la plage. Je suis ainsi puni. Qu’importe, la voisine de l’appartement (nous avons loué pour les vacances) a des atouts en deux pièces qu’elle présente à son haut prix de charme sans ristourne aux lignes gonflées d’une fièvre de tentations, et elle, miroitant à son balcon en ligne directe au nôtre, je l’observe en érection du regard et du membre éminent …

Nos yeux se croisent. Nous nous enlaçons d’aussi près que le lointain nous capte par effet de nous rapprocher … Et puis, je l’invite à me rejoindre par un geste de la main. Elle passe la petite barrière du balcon. Nous sommes en tête à tête, debout, nos prunelles se caressent, on ose se frôler, premiers frissons de l’intense désir qui se construit depuis trop longtemps … nous sommes dans ce réel dont les réminiscences n’ont pas encore leurs places …

Et puis, comme un réveil brusque une débroussailleuse à forte tonalité indécente nous déséquilibre du haut de notre addiction à l’un l’autre. La belle, s’en retourne sur son territoire comme déçue de cet outrage. Machine de malheur. Si j’étais calamar, je lui aurais balancé du sépia en pleine figure … à l’utilisateur.

Nous en étions à la simple estocade, elle et moi … et j’imagine maintenant, installé dans mon hamac, une suite comme si j’étais une coquecigrue par un effet magique, je prendrais possession des lignes de son corps, je l’entendrais souffler des billevesées les yeux révulsés et possédée comme une épileptique jusqu’à la moelle et deviendrait à mon obédience

— Alors, tu te finis ou je fais intervenir notre voisine …dit en riant ma partenaire qui vient de rentrer à l’improviste.

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Position de rêve ?

Sculpture de Jean-Noël Lavesvre - Dormeur assis

Sculpture de Jean-Noël Lavesvre – Dormeur assis

Blog popinsetcris contrainte écriture (mots définitions) – (pour reprendre tranquillement la contrainte qui redémarre officiellement début septembre)


… et rien ne sert d’avoir le martinet si les fesses sont rétives. C’est un fait certain. Je l’affirme comme des fesses surprises par des verges ne sont que tressaillements soumis par défaut, gémissements chauffés par carence de consentement… mais aux fesses accordées, recueillent le jaillissement attendu d’une chatte dévergondée domptée à la claquette de la cravache possédée de lier le sensible à l’érection de la jouissance brûlante…

Bref, ton œillet attend son dû et j’hésite à tendre l’essentiel d’un gland confondu à l’exception de la sodomie du midi mais tu demandes à écourter le supplice et m’exhortes à en finir si ce n’est à commencer à te labourer l’oignon. Tes attaches sont solides et mon moral judo-chrétien me flambe les bourses à la prière d’un effleurement… je suis fermement anglaisé… et…

… position levrette, je broute les…salades de mon jardin, le vit à bander dans un chou… Il est deux heures du matin… il faut que j’arrête de fumer mes médicaments…

© Max-Louis MARCETTEAU 2018