Une fois n’est pas coutume, je viens vers vous pour exposer les dialogues des différents.es participants.es de ce thème improvisé : créer des histoires courtes avec une seule contrainte : exclusivement des dialogues… téléphoniques. Et j’avais précisé : si cela vous inspire … d’écrire sur ce genre de thème … « Plus on est de fous, plus on rit » … ou pas 🙂
Bref, vous avez été présents.es pour cette deuxième éditions et je tiens à vous remercier 🙂 … et en attendant les dialogues suivants …
Lili, littérartiste dit :
Tu n’as rien à me dire ?
— Salut.
— C’est toi?
— Qui veux tu que ce soit d’autre?
— Pourquoi tu m’appelles?
— T’as pas l’impression d’avoir oublié quelque chose ?
— Euh…non?
— Tu n’as rien à me dire?
— …
— Je vois…
— Mais enfin c’est quoi le problème? Pourquoi tu fais des devinettes comme ça?
— C’est quoi le problème? C’est quoi le problème?!! Tu te fiches de moi ou quoi? Ce matin c’était notre 5ème anniversaire de mariage et tu es partis au boulot sans même me dire bonjour!
— Oh ça va, pas la peine d’en faire tout un plat, on ne vas pas ce le souhaiter tout les ans… Et puis je ne voulais pas te réveiller pour rien…
— Pour rien?! Donc cinq ans passés ensemble ça ne représente rien pour toi? Je ne suis plus rien pour toi alors? Et bien puisque c’est cela, je raccroche!
[Le téléphone sonne de nouveau, et Marion décroche sans regarder le numéro]
— Ce n’est plus la peine d’essayer de me joindre, je ne veux plus jamais te parler espèce d’imbécile égoïste!!!
— Euh … Madame, je suis votre dentiste…
manuraanana dit :
Interview au téléphone
— Allô ?
— Bonjour, vous nous aviez priés de vous accorder une interview, si l’heure vous est opportune, le Big Boss peut vous répondre maintenant. Je vous le passe ?
Le ton montrait quelqu’un de posé mais très influent, si tel était son secrétaire, interviewer son Patron allait certainement faire décoller sa carrière de journaliste. Le seul inconvénient il ne se souvenait pas du tout qui était le Big Boss.
— J’accepte évidemment, c’est un grand honneur !
Beep – La ligne est transférée lui laissant à peine le temps de lancer l’enregistrement. Une voix grave reprend:
—Bonjour Max, si vous me permettez de vous appeler par votre prénom.
— C’est un honneur, je vous remercie de m’accorder un peu de votre précieux temps. — Oh vous savez le temps c’est relatif, c’est surtout chez vous qu’il est compté, ici nous avons l’éternité.
—… Pouvez-vous parler de votre stratégie à court terme ?
— Fidèle à notre approche, nous allons intensifier certains évènements internationaux de grande envergure afin d’amener le public à se poser des questions sur leur propre quotidien.
— Ah oui ! Pourriez-vous donner un exemple d’événement que vous allez personnellement supervisé ?
— Ah mais je supervise toujours le moindre de nos évènements !
Cet interview devenait difficile, comment se faisait-il qu’il n’arrivait pas à se souvenir de la compagnie que dirigeait son interlocuteur. Tout en étant persuadé qu’il avait un réel lien avec lui !
— Bien sûr, mais vous devez tout de même attacher plus d’importance à certains évènements !
— Oui… Alors que j’évite toute intervention dans des crises géo politiques, je suis souvent derrière le lancement de nouveaux concepts qui révolutionne la vie du plus grand nombre.
— Vous êtes sur le point de lancer un nouveau produit ?
— Produit ? Non, mais j’œuvre à la disparition de toutes les grands sages, dans les 10 prochaines années puis à l’émergence simultanée de la nouvelle génération de cerveaux qui seront doté d’un coeur.
— Attendez ! Je ne vous suis pas, vous parlez de cerveaux cybernétiques ?
— Vous êtes touchant vous savez ? Vos chercheurs mettent au point des intelligences artificielles, un peu comme si vous cherchiez à me copier…
— J’ai du mal à vous suivre, vous parlez d’un projet sur 10 ans avec à la clef une révolution de l’intelligence, mais cela fait combien de temps que le projet a commencé ?
— Commencé ? Hum… Le temps, toujours le temps… Vous courrez après le temps ! Enfant : vous êtes impatient d’être adulte. Adulte: vous rêvez de votre jeunesse. Jeune : vous gaspillez votre santé pour de l’argent. Une fois âgés : vous gaspillez votre argent pour ramener votre santé… Vous ne viviez jamais dans le présent !
Je vous l’ai pourtant dit : ici nous avons l’éternité devant nous. Nous ne sommes pas limités par les moyens. Seule la progression, celle des habitants compte !
N’y comprenant plus rien, le journaliste se résigne à demander à qui il parle, quand une tape amicale le fait sursauter.
— Max ! Si le rédacteur en chef te voit en train de faire la sieste, il va te mettre à la porte ! Me dit pas que tu prépares tes interviews en dormant… Hahaha !
— Ben… Justement j’ai révé que j’interviewais…
— Hahaha ! Et qui ça ?
— Ben… je suis pas sûr mais je crois que j’interviewais… D.ieu