…se retranche l’idée funeste de l’homme possédé de sa maîtresse vengeance se roule à ses pieds de tenir sa promesse quand une cartomancienne de Marseille présente la carte du pèlerin comme un changement de cap sur le devant de sa scène un nouvel acte de foi…
Je viens de franchir un cap (il n’est pas vert, ni d’espérance). Nuit noire d’été et peur bleue. Un feu rouge à ma gauche. Je marche au-delà de ma nuit blanche. Je viens de traverser la ligne jaune de mon destin. Ici, rue Magenta. Le trottoir fait une vague. Je tousse. Paris comme un fond d’estomac. Je vomis. Rien de bien méchant. Les bières me font pisser au pied de mon néant et le lampadaire approuve en des clignotements intempestifs. Tout est là. Ma vie ne se retourne pas. Je suis né à Lorient, je vagabonde dans la capitale … les odeurs de la misère sont les mêmes.
Il me semble que je lévite au-dessus d’une voiture.
Une église. Saint-Laurent. Cause à effet ? Je suis devenu un saint ? Je suis navigateur, boussole déboussolée, toute vie est insalubre et l’on passe son temps à se nettoyer ou pas. Se laver l’intérieur, je n’ai que mon whisky. Mes pas sont onduleux, mes jambes dépossédées de la gravité, mes yeux déambulent dans mes orbites molles, mes cheveux se hérissent, se mettent en boules difforment, l’intérieur de mon ventre est un sauna effervescent … et puis tout vibre en moi tel un orgasme incontrôlé, le merveilleux me possède totalement, entièrement … je hurle à la damnation …
— Avez-vous un briquet pour m’allumer ?
Une voix posée sur un écho de montagne me fait sursauter.
— Qu’est-ce que c’est ? — Je suis la Bougie des Marais … — Une Bougie ? … des Marais ? … — Oui, tout à fait. — Je … je crois … — Ne bougez pas. — Oui … c’est ça…
A présent, je vois une bougie scintiller qui se dandine devant moi. Je me dis que nous sommes bien allumés tous les deux.
— Ohé Ohé ? Eh Eh ? Monsieur ? — C’est … c’est vous la bougie ? — Non, non, je suis un sauveteur, il y a eu un séisme…