Ses végétales pensées noyautées de floraison

Photographie Iotop 2022

Le cerisier en sa hauteur prenait le soleil en plein que le premier nuage part-soleil était le bienvenu.

L’homme le contemplait, le cerisier.

Il était à la manette, l’homme. Il pouvait gérer sa vie à la lunette de vue de son destin qu’il menait à la baguette le bougre qui se pliait aux exigences de la persuasion d’être sur son chemin de bon droit à traverser par monts et par vaux à la correspondance de ses désirs.

Le cerisier en sa hauteur contemplait ce bipède humanoïde sur le volet de son ascension vers les hauteurs du ciel qui n’avait qu’un seul plafond et à sa bonne guise de fruiter son jugement à la saveur de ses végétales pensées noyautées de floraison que le printemps ne pouvait saucissonner de sa superbe.

L’homme le contemplait, le cerisier.

Il était dans son fauteuil, l’homme. De son dedans le dehors faisaient contrastes quand une souris grise queue tire-bouchonnée s’accrocha de griffes à griffes à la grise paroi du tronc court pas trop rond à sa fuite vers le grossissement du diamètre d’âge en âge que le rongeur arboricole par changement climatique souhaitait rejoindre un ciel.

Le cerisier en sa hauteur souriait de l’escalade du mulot qu’il secoua comme un prunier et l’homme toutes dents dehors dégustait une barre chocolat se suffisait du spectacle déjà écrit quelque part dans un cahier égaré entre les racines du Temps qui ressortait l’improbable de ses souvenirs au grand jour des derniers moments comme d’une farce.

Et l’homme, tout en haut de la chaîne, se leva, contempla la bouffonnerie… et se pendit…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

La Lune s’invite et le chat s’interroge

Photographie Kaushik Saha

Blog Émilie : récolte 21.08


Il est trois heures du matin. Je me confectionne une tartine de miel sauvage. La Lune s’invite et le chat s’interroge.

J’ouvre la fenêtre. La nuit empeste l’orageux.

Je mâche tranquillement. L’océan ressemble à une perle.

— Tu fais quoi ? interroge ma compagne du moment qui s’est engagée nue et pieds chaussés sur le carrelage en terre cuite à me poursuivre sur le terrain de ma plénitude.

A quoi bon répondre ? Il y a dans une vie trop de questions, trop de réponses qui saupoudrent le vide d’une relation quand certaines sont des arêtes de poissons …

— Je te dérange ?

Oui, tu me déranges. Tu es ce genre de brebis galeuse de l’inconsistance qui circule entre les lignes de vie et que l’on happe par défaut, par inadvertance, au moment d’une distraction ou d’une envie suite à une possible sécheresse sentimentale comme une crème glacée par un été belle gueule au sourire torride.

— Tu m’écoutes ?

Oui, hélas, mes oreilles s’impatientent de retrouver le sein du silence et m’allaiter du velouté de ma tartine de miel par cette nuit qui repose sous le couvercle d’une cocotte-minute… plein feu…

— Je sais que tu m’écoutes.

Je voudrais traire le Temps et boire les heures vanillées sur la plage de sable des amants qui s’aiment jusqu’au cannibalisme …

— Je vais t’accompagner et me faire un chocolat au lait.

Et pourquoi pas un lait de poule ?

— Tu sais, je crois que nous devrions acheter cette maison. Elle nous plaît à tous les deux. Qu’est-ce que tu en penses ?

Je ne pense rien. Si, je pense au mot : berlingot. Le berlingot nantais… toute mon enfance. Elle me manque cette enfance. Quand il est dit : il faut réaliser ses rêves d’enfance … je ne comprends pas ces propos… j’ai réalisé mon enfance … alors que reste-t-il pour l’adulte que je suis ?

— Et puis, il serait temps … je veux un enfant … tu comprends ?

J’ai l’empressement de partir de suite dans une fusée pour la Lune. Une injonction ? J’ai cette intolérance au présent verbe vouloir : « je veux » … « je veux » … si je pouvais l’incorporer dans un béton bien armé jusqu’à la dernière génération de ce monde terrestre …

— Dis-moi, tu crois qu’il va faire de l’orage ?

Il commence à pleuvoir crescendo jusqu’à dru et l’odeur de la terre et du ciel se mélange tel un explosif …

— Mon instinct me dit qu’il serait temps que l’on prenne une vraie décision … tous les deux …

Oui, une première … et une dernière.

© Max-Louis MARCETTEAU 2021

Mon Amanite est comestible

Blog popinsetcris contrainte écriture (mots définitions)


Mon Amanite est comestible. Si, si. Vos yeux font un tour de piste sur le stade de l’interrogation. Et je vous comprends. Tout n’est pas poison. Je vous assure. Il n’y a pas de secret. La nature des choses est bien faite et je suis de cette ivresse à vous la présenter toute en chair, sans danger et pas de folie tout le monde sera servi et vraiment pour les allergiques, un antidote dans la boite urgence est présent à l’étage…

Je vois dans votre pupille gauche un spasme d’inquiétude. Qu’est-ce cette Amanite ? Ma tendre et chère mannequin vendue sur un plateau pour le plaisir du goût … en chocolat.

© Max-Louis MARCETTEAU 2018/2019

Je Pâques mes souvenirs

Oeuvre de Charles Geilfus

Oeuvre de Charles Geilfus

Blog de girlkissedbyfire Défi 52 semaines N°14 le mot : Pâques


Je Pâques mes souvenirs de foin
Enfant de campagne loin en loin
Tu étais si près de tout à moi
Le partir a déchiré mes joies

Je Pâques toutes mes années
De toi pensées défenestrées
Je retiens mon souffle damné
Ta dernière lettre ma fenestrée

Je Pâques les jours sur mon seuil
J’invente une vie chocolat doux
Et l’amère surgit en un deuil
A jamais crucifié à ce double Nous !

© Max-Louis MARCETTEAU 2018