Au rayon vert deuil

Photographie Iotop 2022

Agenda Ironique Février 2022


— Y a quelqu’un ?
— …
— Vous êtes là ?
— …
— Je sais que vous êtes là ! Ne faites pas la bête, hein ?
— Si je veux…
— Ah ! Vous boudez ?
— On n’a plus rien à se dire, vous savez…
— Pas moi ! J’ai plein de choses à vous dire !
— Parlez-en à votre cœur, lui, sera vous conseiller…
— Mon cœur est bien là où il se trouve.
— C’est pas lui qui vous empêche de dormir ? Avouez !
— …
— Ce n’est pas la peine de me réveiller pour ne plus vous entendre !
— Oui… c’est vrai… c’est lui qui m’empêche de dormir… ça vous va, cette confidence ?
— C’est bien ce que vous êtes venu chercher, non ?
— Je ne comprends pas ?
— Vous êtes à ma recherche par cet intérêt de vous confier à moi pour que l’autre, ce cœur, que vous soupçonnez d’ingratitude, entende. Ne niez pas !
— Vous êtes pénible.
— Alors, laissez-moi où je suis au lieu de m’asticoter et vous servir de moi pour votre intérêt tout personnel.
— Oooooh ! Il y va de votre intérêt aussi, hein ! Bon ! Alors, ne soyez pas si revêche et prenez votre part qui est aussi la mienne. Arrêtons de nous combattre et prenons acte que nous sommes dans le même bateau !
— Le même corps…
— Oui, oui… on va pas chipoter…
— Eh bien, je chipote, un corps ce n’est pas un bateau !
— Enfin, il est constitué de quatre-vingt-dix pour cent d’eau et le reste de la carcasse c’est en dur… donc, si nous extrapolons c’est bien une carcasse qui navigue sur l’eau, là !
— Extrapolez, extrapolez, mon bon, je ne vous écoute plus, je ferme les écoutilles !
— De toute façon…
— De toute façon ?
— Il est trop tard !
— …
— Il vient de mourir…

Ainsi, le soi et l’âme du soi s’envolent dans l’éther du soir au rayon vert deuil qui ferme à cet instant son rideau… et le linceul de service couvre un corps … sans cœur…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

L’homme brindille de l’Univers brûlant audacieux

Photograhie Arnaud Pepin-Donat

Challenge Lune et des participants


51

… Confiance sur le podium du Golfe de l’Honneur l’homme brindille de l’Univers brûlant audacieux dans ses conquêtes se fait médailler du courage pour avoir franchi ses peurs sur la pointe des pieds le cœur emballé du rêve d’années-lumière …

© Max-Louis MARCETTEAU 2021

L’angoisse serre le haut du gosier

Livre de Louis Enault 1876 – Londres – Gravure Gustave Doré – En prison

Blog : Éveil & Vous – Éditions (Challenge du 1er au 28 février)


D’un pas à un autre l’angoisse serre le haut du gosier de la Tour Sanglante à la Tour de Londres aux cris emmuraillés des suppliciés de Charles d’Orléans à Jeanne Grey le féal portier gardien des clefs fait son office moyenâgeux tel un tortionnaire aguerri son cœur ne sera jamais… de sortie.

© Max-Louis MARCETTEAU 2021

Mes livres … me dévisagent …

Heart Ring de Frederico Santos

J’ai un dictionnaire, qui depuis une semaine, à la même minute, tombe de son étagère et s’ouvre toujours aux pages quatre-vingt-quatre, quatre-vingt-cinq.

Bonjour la frayeur à deux heures et deux minutes du matin et bonsoir l’ambiance d’un rêve qui avait l’objectif non avoué de m’apporter une sensuelle rencontre dans une forêt … de femmes lettrées ….

Alors, même si ma vie me paraît à peine concevable, pertinente, intéressante, valable … que ce dictionnaire ait un objectif dont je ne discerne pas les contours ni même la consistance … devrait respecter mon sommeil de juste.

Ce dictionnaire est-il possédé ? C’est la question que je me suis posée par une nuit délavée d’étoiles et pourtant tendrement éclairée par une lune tout aussi seule que moi-même qui ne suis pas lunatique même avec ma paire de lunettes …

Aussi, je décide de l’enchaîner (le dictionnaire, pas la lune) à son étagère.

Dans la nuit en cours, un fracas suivi d’un grondement puis d’un tohu-bohu … me déboussole le réveil créant un tourbillon d’angoisses à la limite des contraintes acceptables pour un esprit sain…

Je me lève tant bien que mal que mes draps veulent me retenir que je les traîne à mes jambages vers ma bibliothèque à la valeur de la faire vivre … de toute une vie…

Je n’en crois pas le tréfonds de mes pupilles. Ils sont là, sur le parquet, froissés, tordus, dévisagés, dépliés … mes livres … me dévisagent … de couvertures …

Je suis détroussé de mon sang. Ma liberté d’agir est clouée. La tétanie est maîtresse de mon corps et ma raison est en déphasage. Un appel de loin se déploie dans mes neurones. Des douleurs intercostales m’envahissent, je plie moi aussi et mes genoux font de même. Me voilà une sculpture organique marbrée de la panique «clouteuse».

La voix se fait plus précise. Une verve que je crois comprendre et qui m’échappe comme du sable dans un sablier. Et au moment le moins propice à comprendre mon état … une lueur d’une diode mille watts me flash.

Je suis dans le vortex des livres. Impressionnant à me faire éclater les veines du cœur. A m’estampiller d’une malédiction jusqu’à la génération de la dernière lettre de notre alphabet.

Et là, j’entends, telles des cascades :

— JOYEUX NOËL!!! ON T’AIME !!! s’exclament tous les livres…

© Max-Louis MARCETTEAU 2020

D’un éther a la rondeur de mon aimée – 3/12

Nicolas-François Gromort 03 1837

Nicolas-François Gromort 03 1837

Agenda Ironique Avril   (en 12 épisodes) – Pour la lecture des 12 épisodes déjà écrits le lien ICI

Les illustrations de Nicolas François Gromort (Fondeur en caractères, actif à Paris vers 1830)


3/12

Nicolas et François duellistes

—… tu as osé profaner le nom de mon aimée.
— Rien n’est plus faux !
— Faux frère !
— Faux éclat a embobiné le cœur de mon cœur à ton poison !
— A cœur, je n’ai rien à me reprocher !
— Au reproche, l’une de nos épées va faire le distinguo !
— Je ne veux point de cela !
— Tu n’es pas digne !
— A ma botte je peux te mettre à défaut !
— Que tu affirmes insolent … !
— Tu as été dupé par un envieux !
— Que nenni vaurien !!!
—…

© Max-Louis MARCETTEAU 2020

La mort n’est pas frileuse – Chapitre 4/4

Lune_fevrier_Iotop_2019

Lune_fevrier_Iotop_2019

(Sur une idée de Carnetsparesseux … une suite de l’Agenda Ironique Décembre 2019 Chapitre 3/4)


La dame de compagnie et la Dame, se regardèrent comme si pour une première fois, il y avait une consistance de l’autre qui apparaissait comme une évidence, une interconnexion humaine de confiance :

— Un rat, c’est commun, mais à cet endroit précis, à ce moment de notre existence …
— Je ne comprends pas vos propos. Je suis parcourue de cette incrédulité qui me fait frissonner.
— Ma Dame, ce rat n’est pas n’importe qui, c’est possiblement un espion.
— Vous délirez, il se fait tard, prenez du millepertuis en infusion et reprenez votre esprit en main.
— …
— Allons, allons ! Priez et faites pénitence, ce rat a faim et en cette époque c’est tout naturel.
— Ce rat n’est pas là par hasard…
— Enfin, ne soyez pas tête de mule, je vous dis que ce rat n’a pas d’importance.
— Bien, ma Dame … je pensais …
— Ne pensez plus. Il est tard. Laissez moi.

La dame se retira, désolée, inquiète comme si elle avait perdu de son assurance. Elle fit mander la femme de chambre. Puis elle sortie, en tenant ferme son chandelier à deux bougies, pour rejoindre l’aile nord de la forteresse, sa suite, mais en cours, elle bifurqua à sa gauche, pris le grand escalier pour se diriger vers la chapelle, pour prier.

La fraîcheur constante de ce lieu lui rappela que la mort n’est pas frileuse. Il y avait une résonance particulière qui martelait le sol, ses pas, le frottement de son manteau sur le dallage qui se paraît du vivant, les ombres diffuses maniaqueries d’exister par contradiction à la lumière, l’odeur insondable des âmes qui couraient sur les vitraux presque invisibles, les prières qui s’échappaient par effet d’être nées une seule fois soulevaient une poussière de mots, les cierges éteints droit dans leur foi à la mèche noire comme l’encre de l’enfer par dérision…

La dame sensible ressentait tout cela comme une vague déferlante dans son âme épouvantée qui par la main droite enserrait le chandelier comme un étau de forgeron. La dame, eut un serrement au milieu du ventre, à l’ombilic, et une brûlure au bas-ventre qui l’a fit s’arrêter net. Une angoisse se serra à l’intérieur de son corset, l’enserra brutalement. Elle avala sa salive. Respira fortement. Toussa. S’écroula dans un étranglement mêlé à un râle bruyant indécent dans ce lieu sacré.

— Alors ?
— Elle est bien morte, dit le Rongeur, à l’amant de la maîtresse du Seigneur.
— Vous êtes sacrément malin.
— Elle était fragile du cœur..
— Vous l’avez un peu aidée, quand même.
— Oui, c’est vrai. Son corset est imprégné d’un subtil mélange de poudre de plantes diverses et variées, triturées finement à la belladone, qui ne laisse aucune trace sur le corps …
— … pas à l’intérieur.
— Ne riez pas, bêtement.
— Vous êtes redoutable.
— Non pas, j’ai comme maîtresse la Dame.
— La Dame ?
— Elle-même.
— Mais … elle est l’instigatrice de l’affaire des Sacs…
— Et ?
— Sa dame avait des soupçons …
— Vous y êtes.
— Ainsi, il faut craindre pour ma vie … et le gardien ?
— Votre compère est en train de pourrir dans un cul-de-basse-fosse.
— Et moi ?
— Vous y êtes presque …

Et le Rongeur lui sauta à la gorge violemment…

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

Tu prologues et l’essentiel t’échappe

Parapluies_saumur_Iotop_2018

Parapluies_saumur_Iotop_2018

Du blog : Mil et une => écriture conviviale : sujet 31 et origine


Teindre la voix couleur onde sable sur la plage à l’océan d’un ciel d’été à la nudité d’eau … s’engouffrer dans le sang des mots étendus sur la ligne au vent du cri qui souffle sur les os syllabes et consomme à la moelle la vie aux consonnes d’un journal sans domicile à peine né qu’il devient torche cul pour légumes de la pensée ou broyé par la main poisseuse ou souche sans racine … tentacule de la marée vomit son encre d’un volume outré d’ennui à la suffisance de m’adresser la parole un jour de grande joie dépliée dans mon cœur possédé de toi …

— T’as pris ma place …
— Ne crie pas.
— Tu prologues et l’essentiel t’échappe …
— T’es qu’une ordure !
— Normal, tu m’as consommé, je suis à présent un reste palpable.
— Éparpilles ton insolence dans un autre ailleurs.
— Insolence ?
— Mes sentiments ne sont pas une sève enracinée dans le tronc pourri d’une bouteille d’alcool !
— Et ma sève c’est du beurre ?
— Ne sois pas arbitraire dans ton propos.
— T’es qu’une pyramide de mensonges à cœur de venin.
— Arrête ! … ou je te fais sauter la cervelle !
— Et la tienne en même temps, écervelé !
— T’as la langue bien pendue.
— Ton outrecuidance l’est d’autant.
— Tu n’es qu’une imitation une variante crucifiée une apologie du néfaste … une …
— Les mots te manquent ? Tu es en pleine crise, vaurien, je ricane.
— …

… l’oreille de l’immeuble sourd à sa maçonnerie, le palier de service tremble a la détonation d’une arme à feu …

— Dis, t’es mort ?

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

L’arnaque est peut-être au bout de la route ?

Blog popinsetcris contrainte écriture (mots définitions)


Je tourne à gauche puis à droite, le rond point, ligne droite vers ma destination … l’arnaque est peut-être au bout de la route ? J’écoute une symphonie du Modeste Moussorgsky d’une nuit sur le mont chauve. Quel souffle ! Quelle envergure ! Cœur d’un déluge d’émotions, je suis emporté, dévalisé, déraciné …

Je transporte dans ma remorque un canapé rouge installé et fixé par des lanières … une part de ma vie est aux regards de l’indécence, des curieux potentiels montés sur les ressorts de la singularité, des fétichistes des canapés rouges, des rigoristes de la coupe, des puritains déviants, des vertueux globuleux d’envies …

Je suis sans fard, je fonce, droit devant, la ligne droite ne viendra pas se courber de honte devant mon audace de la chevaucher au volant d’une automobile, moteur ronflant de cette belle fatigue d’obligations dépouillées de récompense si ce n’est de la castrer définitivement par ce mépris inconscient et par un jour d’une morale économique de l’envoyer sans un mot, même de remerciement, à la casse, cette fidèle

Et la route s’allonge, s’allonge … elle se bande, se bande … que j’en ai le ventre qui se tord comme une serpillière au rejet de bile absent … je suis de cette sueur qui se prend à dévaler les cicatrices de mon angoisse et je roule, roule …

— Tu vas continuer longtemps ce délire dans cette grange … dans cette voiture qui n’a que le nom…?

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Il est minuit et une minute

Dessin animé - Betty Boop s Life Guard - 1934

Dessin animé – Betty Boop s Life Guard – 1934

Blog popinsetcris contrainte écriture (mots définitions)


Amour, amour … le cri du cœur s’essouffle comme un cyclone qui rencontre une terre trop vaste pour être dominée. L’amour est une terre de vie. Île ou continent, qu’importe. Le temps ne compte pas. Il n’existe pas ou est neutralisé.

Celle ou celui qui gagne la coupe de l’amour est souvent naïf. Il se croit éternel. Il est feu follet, intense certes, mais il brûle la chair de l’âme. Il reste rarement des braises, souvent des cendres … Cet amour montre sa nature quand le couple formé se déforme sur la réalité de la vraie vie. L’amour n’est pas dans la vraie vie. C’est une évidence. C’est aussi une découverte pour les novices. Et rien ne sert de le prier, il nous mène en bateau, tout en étant notre nourricière

L’amour a plusieurs visages et est bien malin qui sait reconnaître le vrai. Ses blessures ne laissent jamais dormir et l’âge les défigure dans les profondeurs.

Je regarde l’heure. Il est minuit et une minute. Je suis seul. Mon Amour est partie depuis bien trop longtemps et pourtant j’attends chaque soir qu’elle se décide à m’enlacer … en vain… amour, amour …

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Sauvage est ton regard de biche ma louve

Film Femmes femmes - Sonia Saviange -1974

Film Femmes femmes – Sonia Saviange -1974

Blog de girlkissedbyfire Défi 52 semaines N°30 le mot : sauvage


Sauvage est ton regard de biche ma louve
Au grillage de ta prison d’amour d’or fin
Mariage souffre l’enneigement du cœur,

Le corps se prononce à aimer et couve
Un feu grégeois au roulement du matin
Que le soir toujours attise en gladiateur,

Ton dernier été passera dans une douve
Si tu déposes tes envies dans un essaim
Donne-moi ta main avant l’ultime pâleur

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Inspiration… aspiration

Oeuvre de Madge Gill

Oeuvre de Madge Gill

Blog popinsetcris contrainte écriture.


J’ai le citron cerveau dans le brouillard depuis quelques jours. Je crois avoir abusé d’un toxique nommé… Je ne sais plus… Je suis vraiment atteint de ce chiendent d’addiction. Il me faut retrouver le clair des idées et clairement dit, il faut de l’acte soit de l’action…

Je vais prendre mon temps des choux gras (plante savoureuse, nutritive, famille épinard) et donc ouvrir de la clef la porte de mon jardin, dont les clous pointent en bandes sur de criardes planches.

Comme il est matin, fleurs de galinsoga (fleurs marguerites, comestible feuilles), je rencontre à cet endroit de la parcelle, Amaranth (comestible à l’amarante étalée) ici courbée voire penchée à la position d’être dans l’angle idéal d’une croupe bien faite et l’occasion de la renouée (et pourtant effrontée, liane, espiègle) au parterre de lit de pavots (toujours surprenant d’être envahit sans le vouloir), aux vents et contre toute attente, contraires des mâles désirs d’un retroussage possible de l’envers du décor d’une vulve bien dessinée à sucer et croquer son embout au regard du pourpier (comestible à l’oméga 3 de feuilles), c’est doux. Elle m’aveugle entre les plis s’ouvrent à moi, gland de première. C’est aujourd’hui jour de chance genre oxalide (faux frère de trèfle mais comestible). Et nous voilà dans la contre-allée, nous formons lierre, et m’enroule sur mon axe, et meule d’une belle main mon vecteur de sève à venir entre bouche et vagin en fonction du moment d’un frôlement possible de la Coriandre qui vient se joindre à nous ou bien entre corps à demis-corps découverts à peaux bien chaudes sensibles à la caresse douleur, raideur et moiteur, la blancheur du pêcheur et à la saveur des pécheresses, nous somme ainsi aux prises avec notre point de fusion lierre terrestre (comestible feuilles jeunes) quand elle me remonte le renoncule (irrite à froid) et suis prêt à l’épandage spermatique de mes profondeurs à chœurs de vocalise, je me soupçonne cependant de retenir les cordes par des hennissements pourtant contrôlés… incontrôlables… de l’onagre (comestible de tête au pied) des effleurements et lèches de mes partenaires me courtisent la hampe de forte manière à présent et il ne faut pas que je me fasse une salade (comestible, même ici), le temps de passer pour vaincu a sonné, je vais éjaculer de belle manière et elles chanteront bouches déployées et sortiront des orties (légume comestible) de mots aux courbes alléchantes et dégusteront jusqu’au fond en aspiration de ma hampe…

Après cet intermède, je reprends ma clé, retourne à la cuisine et vais me faire une camomille (comestible calmant). Je vais reprendre mon toxique et laisse ma cour (Amaranth et Coriandre) à leur affaire de jardin… avant d’autres pensées sauvages (comestible et c’est plaisir).

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

1er mois avec Toi

Tea Time de Anzaisachie sur Deviant_Art

https://anzaisachie.deviantart.com/ – Tea Time de Anzaisachie sur Deviant_Art

 

Je pose mes premiers pas, discrets,
Auprès de toi mon Amour, cyprès,
Nature de ma sève à me provoquer, portrait,
Viens viens prends ma main d’amant, d’excès,
Invite ta froide passion au verbe aimer, corset,
Envenime-moi de ta passion ma beauté, fleuret,
Regarde ton reflet dans mon cœur fait de … craie !

© Max-Louis MARCETTEAU 2017

L’œil du cœur

Dessin de Pochiyo

Dessin de Pochiyo

Toute sensation est une épée qui traverse de part en part l’aulne du corps,

L’onde choque la parcelle des larmes qui se vibrent à la Beauté déployée,

Et trempe le buvard des yeux qui impriment l’émotion du Bel accord,

Au cœur de la rétine qui teinte crescendo les fibres vocables émerveillées !

©Max-Louis MARCETTEAU

Azenor et Servan

Oeuvre de George Lundeen

Oeuvre de George Lundeen

Azenor et Servan s’aiment, de loin en tout point.

De champs en vignes, les regards se croisent,

S’accrochent, l’amour est colombe dans le foin,

Feux de paille aux ébats, le ciel est turquoise !

La rumeur s’impose, le commérage à pignon sur rue,

Les amants isolés, larme en larme, au coin du coin,

Les chambres se ressemblent, cœurs en crus, retenus

Aux barrages des interdits, des différences, ses requins !

La famille de l’une : terrienne, aisée, respectée,

La famille de l’autre : paysanne, dure, domestique,

Tout les oppose, de la dot à l’éducation, excepté

Le prie-Dieu comme référence, le cierge en boutique !

Le curé d’embonpoint, réunit les familles à la table

De ses prières, un soir, après les vêpres, sous-pesants

Les graines de discordes, les lierres des a priori, affable

Et ferme il déferre préjugés des uns, des unes, les clans

Se retirent à la décision de l’homme d’Église, à l’honorable

Condition que les tourtereaux passent les braises de la Saint-Jean.

 

© Max-Louis MARCETTEAU

Cigarette

Uma Thurman- Pulp Fiction- 1994

Uma Thurman- Pulp Fiction- 1994

Coupe le souffle, rétrécie les artères, le tabac

Impose sa présence à l’humain défaillant au cri

Glauque s’écroule tel un pantin devant un gag,

Aspire son dernier bol d’air vicié, meurt en paria.

Rien ne sert de fumer sa vie, faut-il savoir griller

Entre deux taffes la vraie tige de son existence,

Tenir ses désirs, ses réalités sans aucun regret,

Tailler en marbrier ses heures bonheur à son profit,

Et terminer le parcours le cœur fatigué mais brave !

 

©Max-Louis MARCETTEAU

Rose de coeur

Oeuvre de Svetlana Behor

Oeuvre de Svetlana Behor

Un jour, un cœur s’épris d’une rose bleue sans épine.

Ils étaient heureux. La vie était une douce musique,

Au chant mélodieux qui s’étalait au-delà des mines

De la misère ambiante, des sourires sardoniques !

Hélas le cœur avait une raison que la raison ignorait !

Il était amoureux des pétales galbes, fins, magiques,

De la rose qui commençait à vieillir et elle, se battait,

Pour garder son velours, sa tendre peau, féerique !

Le Temps filait sa toile, imperturbable ! Regardait,

Furtivement, tel un concierge, ce couple incertain :

La rose amoureuse s’essoufflait à garder le succès,

De son cœur, charmant coureur qui jouait les opportuns !

Celui-ci frétillait pour une autre rose, un jeune bouton !

La rose bleu se fana en quelques nuits, abandonnée,

Usée, salie, perdue dans l’infini d’un champ d’émotion !

Elle pleura. C’était la première fois : des larmes flambées !

Son dernier vœu, se jeter dans un océan de détresse !

Mais avant elle fit promettre aux autres roses de se couvrir

D’épines au nombre des coups, de griffures traîtresses,

Que lui avait fait subir son impudent cavalier, son saphir !

Aujourd’hui, quand un cœur saigne par Amour, une rose n’est pas loin !

©Max-Louis MARCETTEAU