Rien n’arrête même une croix extatique

Photographie de Dirk Wüstenhagen

Éveil & vous – Éditions : #recreature  – 20/31


…cachot les mots noyés dans l’insalubre l’homme les écrits sur le parchemin de la jalousie qui s’enflamme comme un bûcher par une prière hérétique d’un Hiérophante aux yeux de corbeau aux lèvres d’un bleu méthylène que rien n’arrête même une croix extatique…

© Max-Louis MARCETTEAU 2021

Une déclaration devant le monde

Rose_nuageuse_Iotop_2018

Rose_nuageuse_Iotop_2018

Le Marathon de la Nouvelle (merci à Sabrina de cette découverte)


— Vision d’outre-tombe les mots s’étiolent et le silence est devenu sourd… il y a comme un os. Je rentre les épaules et mes funestes pensées dans le frigo sidéral de la Mort et pose mon céans sur le banc du marché du mercredi celui des Indigents où la solitude se vend toute l’année au prix de quelques mots engagés sans engagement ou en abonnement gratuit de présence les mains vides mais le cœur au présent à l’avenir … tu es partie … décédée sur le papier sur ton lit d’hôpital … dans le cercueil … je suis réfrigéré à vie de ta mort comme l’évidence de l’impermanence perméable pénétrée pénible et pourtant pétrifié à la conservation d’une nuit d’étoiles tellement lointaines mais une seule à la magnitude si présente … je retiens mes larmes j’ai voulu retenir tes mains trop glaciales … tu m’as dit « prends soin de toi » mais à présent comment réaliser ce vœu dit dans un dernier souffle d’humanité … je suis comme un bâtiment qui subit un tremblement de terre les failles invisibles s’ouvrent au grand jour d’un soleil d’été au ciel trop bleu comme un œil fixé à la fenêtre de ma vie qui s’effondre … ma structure est sur pilotis comme ma croix mais je ne suis pas Jésus et pourtant ma couronne d’épines est mon quotidien ..

— T’as pas fini de faire ton cinéma …. une déclaration devant le monde et te plaindre par-dessus le marché … vient ramasser les caisses de pommes de terre, feignant… ta gueuse de fiancée ne reviendra pas, pour sûr … feignant !
— Oui, maman !

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

Au sud de l’Imaginaire en tenue d’Adam

Charlie Chaplin - Charlot

Charlie Chaplin – Charlot

Les petits cahiers d’Émilie – Les plumes d’Asphodele – du 03 au 07 juin 2019


Je suis tailleur de mots sur mon balcon du dixième étage avec vue sur un paysage d’histoires au sud de l’Imaginaire en tenue d’Adam à l’ombilic de l’Idée …

Et j’entends au loin …
… taille le mot tailleur à l’heure de l’ailleurs…

… à la verticale des ailes tu t’enroules sur la pelouse minée à l’antipersonnel des éclats de mots à la plage horaire d’un conte couchant au trois-quart stabilisé par effet d’optique à se perdre sur le devant de la scène …

… taille une part d’audace juteuse a la nostalgie d’un paléoprotérozoïque qui s’admirait aux angles avantageux de ses rayons verts et roses couleurs de cigale inconnue dans nos contrées à l’heure de la lumière L.E.D. genre de luciole dégénérée …

… vois l’arbre généalogique de l’histoire s’enraciner à la croix croisée sans brassière de croisés en croisière des chemins à l’accueil souriant de te recevoir en hôte à l’âme honnête au coeur azur le tout sur l’ardent devoir de l’aimer … la page qui s’encre à la création …

Je suis tailleur d’histoires sur mon balcon du dixième étage et fabrique ma réalité … et je m’y suis perdu …

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

Le possédé

Oeuvre de Salvador Dali - three graces - 1977

Oeuvre de Salvador Dali – three graces – 1977

À la cervelle posée sur le plat d’argent,

Les neurones synapsent le conquérant,

Le fameux scalpel assoiffé d’agonisants

Tenu en main par un maître tout de blanc,

Cuit au four de la folie cet édenté médecin

Dégoulinant de veines pendues à sa blouse de saint

Découvreur de l’anatomie tel l’archéologue clandestin

Pille les secrets pour enrichir sa démence à desseins

D’empaler l’âme qui le tourmente sur la croix de l’agonie

D’un voleur de bonheur qui se devait de gagner son paradis !

© Max-Louis MARCETTEAU

L’appel

Photograhie de Khoa Bui

Photograhie de Khoa Bui

Religiosa, ma sœur, amante du Seigneur, tes mains jointes

Enferment tes péchés, tes phantasmes, à genoux, tu pries !

Louve, tu enfantes en ton âme des interdits, cœur hyacinthe,

Ingénue de l’œuvre d’un jour endormi de solitude, tu cries !

Giflée par l’ardeur de tes pulsions, en toi se consume la vie

Intransigeante de la règle, tu respires ton carême sur le sol

Enflammé de tes désirs de corps à corps et lasses, tu plies

Usée, défaite, sur ta croix, à ton alliance, à tes vœux fols,

Soustrait tes mots et vient rejoindre la fièvre des chairs

En dehors du couvent, ton pasteur t’attend à sa prière !

©Max-Louis MARCETTEAU