Blog Émilie : récolte 21.07
… quand le savon commence à comprendre que tout le monde s’en lave les mains, il se dit qu’il est temps pour lui de prendre la tangente.
Après avoir été douché plusieurs fois pour des évasions … loupées, il se dit qu’il n’est pas prêt à sabrer le champagne sur la plage de galets de ses rêves et de finir ivre de contentement en compagnie d’une savonnette bien blonde a tous les coins des angles de sa beauté éclairante de promesse.
Aussi il réfléchit à un stratagème à défaut d’écrire par bulles devant la glace toujours de marbre avant qu’il ne finisse à éclater de regrets (à défaut de rire) pour disparaître à jamais comme peau de chagrin.
Son intérieur bouillonne d’idées comme un envol sur la piste de rinçage/polissage après baignade et jeux dans la piscine privée ou de faire croire à la lingère qu’il n’est pas consommable pour sa peau de tendre quadragénaire en devenir d’un nouvel amour à repasser avec le valet de chambre homme de bonnes mœurs.
Il cogite ainsi dans son lit douillet nommé porte-savon quand un léger soubresaut d’une pensée l’éclaire de mille LED effervescentes et qu’apparaît l’image de ses cousins de Marseille embobineurs tchatcheurs à la galéjade en porte-voix interfèrent en voix-off :
— Allô ! Allô ! Allôôôôôôôô !!! ici le porte-savons général de Marseille …
— Allô ! Allô … ici porte-savon cousin … je suis en perdition …
— Ta position ?
— De latitude Pli-En-Deux, de longitude 2-4-ZR-0
— Bonne mère, t’es chez des bourgeois hygiénistes …
— Ma sécurité n’est plus assurée cousin …
— Hélas, oui … tu vas être définitivement lessivé …
— Mon rêve était de couler des jours heureux …
— Tu n’es pas dans la bonne case pour coincer la bulle … fin de transmission …
Il comprend qu’il est dans la mousse (et pas en chocolat) jusque là et même au-delà d’ici et son air des bons jours disparaît au sourire de sa destinée qui lui a savonné la planche et pas de surf pour s’encanailler à la Pointe de l’Aiguille … et aucune armure de papier pour le protéger. Non aucune.
Alors … il décide de s’auto-savonner … pour en finir.
© Max-Louis MARCETTEAU 2021