Aux mots verrouillés rouillés

Photographie © Iotop 2023

Agenda Ironique de Juin 2023


— Dis-moi miroir, quelle est ton identité ?
— Je suis le reflet du néant pour créer un rien de réalité fantaisiste.
— Et si tu étais moi ?
— Une onde inachevée.
— Ce n’est pas aimable de ta part !
— Aimable n’est en rien de ce que tu es.
— Ainsi tu me provoques ?
— Je t’annonce une vérité.
— Tu n’as aucune vérité à me dicter.
— Tu es cette sombre conscience qui se permet de se divulguer devant moi au titre de ta mobilité sur mon immobilité, ton indiscrète question.
— Alors, pourquoi me répondre ?
— JE suis celui qui est de toi à l’instant présent la parole d’un Tout qui te concerne.
— Tu as la langue bien pendue.
— Mon offense est la tienne qui te regarde dans la cage, dont la porte est bouclée aux mots verrouillés rouillés, de ta fierté.
— Tes propos ont cette odeur de la coriandre !
— TU me flattes ?
— Détrompe-toi.
— Pourquoi tu jettes ton regard sur l’ortie de ta propre image ?
— Tu détournes notre conversation à ton avantage.
— Laisse-moi rire de ta proposition.
— Tu n’es pas l’envers de mon décor.
— Et pourtant, mes réponses ne sont-elles pas à la hauteur de tes angoisses ?
— Arrête !
— Ta volonté s’est inscrite dans mes reflets…
— Je te dis d’ARRÊTER !!!
— IL ne peut s’arrêter, tu as ouvert, enfin, la liberté à ta psyché…

Et le miroir de l’aspirer tout en un, d’un seul tenant… par conscience…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

Le processus est sablier

Photographie © Iotop 2023

Oulimots


Le film s’arrête.

La fille tourne la tête à droite. L’homme n’est plus là. Faut-il les remplacer au fur et à mesure ?

Là-haut, tout semble calme, pondéré, calculé, ajusté, froid, pragmatique… égoïste. Chacun prend part à cette mascarade. Le processus est sablier, il suffirait d’un grain rebelle pour stopper ou casser son fonctionnement comme une dent qui rencontre dans un plat de lentilles un élément caillouteux, mais tout semble immuable.

Un angelot passe devant les yeux de la fille. Elle veut le saisir, le posséder pour le plaisir de l’embrasser pleine bouche. Il s’évapore.

Le film s’arrête.

La fille tourne la tête…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

Nuages à l’humeur taupe

Photographie © Motop 2023

Agenda Ironique Mai 2023


« L’aurore sortait de l’océan sur son char de roses », la tête enflée par un bandage de nuages à l’humeur taupe.

— Quelle heure ?
— Il est trop tard.
— Qui sait !
— La Manière des temps ont fait coalition contre nous.
— Trahison !
— On est condamné.
— Pas tout à fait, si La Valeur du Premier temps peut nous suffire, non ?
— Oui et non.
— Si l’incertitude est acceptable par oui/non, l’échelle de notre temps, à ce niveau du maintenant, devrait nous atteindre avant le chaos.
— Tu crois que Gróa…
— Elle s’est enfuie, la garce !
— Les hommes ne seront-ils que des hommes ?
— À défaut d’être autre chose comme de la famille du marsouin… oui, notre nom nous définit comme périssable sans recours.
— Nous sommes que le fruit d’une possession, c’est ça ?
— Un trichobézoard sur la route de l’évolution qui ne l’a jamais digérée.
— J’ai un rot qui vient et pas du fond des âges.
— Soulage-toi, soldat !
— Brôoooaaaaaaaaaaaaa
— Et si la solution était là ?
— Qu’est-ce ?
— Si le temps n’était qu’un vide à dégager de notre vie pour se libérer de son carcan ?

À ce moment-là, les jumeaux se font accoucher…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

J’ai de la graine de citrouille en moi

Photographie Iotop 2023

Agenda Ironique de Mars 2023


La dune a ses chardons comme le nudiste a ses plages. Entre piquer la peau et les yeux, la nature fait son naturisme comme l’animal copule à l’aise dans le champ prédisposé à se nourrir lui-même et les autres avec le pesticide goguenard entre le pissenlit et l’amourette frivole car de tous les amours de la terre celui de l’humain est bien le seul qui se prend le bourrichon entre le cœur et le cul, choisis ton camp camarade syndiqué de l’extase.

Bref, deux plantes toutes racines bien godichées s’épanchent entre le demi-soleil borgne aux nuageux distancieux sur un terroir encore nature par sa nature dite sauvage désigné par des yeux torves :

— Je vais partir !
— Partir ?
— Je m’arrache !
— Tu sèves n’importe quoi ma pauvre.
— Non, j’ai de la graine de citrouille en moi pour devenir carrosse et m’en aller voyager sur les chemins boueux de la reconnaissance de terrains épicés d’aventures aux hasards rigoleurs…
— Dis-moi tu ne serais pas amoureuse du fameux PTP ?
— Du Pissenlit aux Trois Pouvoirs? Tu rigoles !
— Alors, je me demande quand même si cette idée ne t’ait pas venue à la première sonnerie de ta pendule atomique de ton intrinsèque génome déviant ?
— Moi, madame, je veux ouvrir ma corolle au monde !
— Pfff !
— Ça vous désarçonne, hein ?
— Vous êtes bête! Quand le réveil de votre erreur va vous flanquer entre les feuilles, vous allez déposer illico votre valise, c’est moi qui vous le dis !
— Rabat-joie, moi qui suis toute à mes idées de connaître possiblement… le grand amour…
— Tu dégoises grave de la tige au pistil. C’est t’y bien le bout du printemps et son goupillon qui t’houspille les sentiments, ma Rosie, ma pauvre ?
— Qu’importe, enfin j’éclos de l’intérieur que mon extérieur est radieux, je vais enfin jouir…
— Hop-là !!!
— T’as la corolle collée-serrée jusqu’à l’étouffement de ton désir, tu ne veux rien entendre de mots d’émerveillement, du vertige du ressenti sensuel…
— Pfff !!!
— Tu m’en veux de rêver, d’être moi-même.
— Tu vas déchanter au quart de la prochaine lunaison.
— Qu’importe, le peu n’est pas le rien. Et je prends ce tout du peu. Et avant de déchanter, il y a : chanter.
— Nigaude, tu seras fanée bien avant.
— Je sens mon jour de gloire arriver.

Et juste à ce moment la bouche d’une chèvre, broie les deux inconnues…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

La couleur bandit

Photographie Iotop_2023

Oulimots


— Tu as la couleur d’un bandit
— ???
Toujours à détrousser le Sentiment le plus précieux…
— Va tondre ta pelouse, tu auras les idées plus terre-à-terre.
— Tu es une machine à broyer le cœur honnête.
— Il n’y a pas de cœur honnête, il y a des circonstances d’honnêtetés.
— Une provocation ? Que veux-tu ? Me voir mendier sur un autre territoire pour recueillir quelques mots d’attention et les voir faner dans la vase du souvenir ?
— Tu brodes à merveille un scénario par anticipation erronée…
— Je ne brode rien, je déborde vers mon incertitude.
— Tu as le sentiment de peau mannequin !
— Je suis quoi ?
— Une rencontre entre deux feux de signalisation aux desseins de mon destin, sans doute.
— Rien de plus ?
— Bon, maintenant si tu allais tondre ? hein ?
— Oui, je me prépare pour un autre… mon gazon…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

L’horloge existentielle

Photographie Iotop 2023


Au premier regard de l’Éternité le Temps humain aspire le premier air d’un poème… et se pend à la première seconde à l’heure où l’urgence du vivre s’étend à tous les lieux en pointillé enfermé dans le carré d’un idéal… quand ce monde-ci ne tourne plus rond l’horloge existentielle court sur elle-même à essayer de rattraper son ombre pour l’accrocher possiblement à sa complétude… quand l’image est d’Épinal les brûlures du reflet d’une planète défaite le miroir de l’harmonie est devenue chimère… pourtant quand il ne reste pour toute addition que le mot aimé.. on est sauvé…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

Cinq doigts cagoulés

Photographie Iotop 2023


Prologue

«La nature a horreur du vide»… la nature est à quatre-vingt-dix-neuf virgule quatre-vingt-dix-neuf pour cent constituée… de vide. Le vide est départ et arrivée. Entre les deux, un plein possible.

Prolongement

«Faites-moi le plein, pompiste» au vide du réservoir gourmand bouche ouverte à l’essence même de son état à être pénétrée tout de go par le pistolet empoigné d’une belle main aux cinq doigts cagoulés et plastifiés tel un emballage sous vide au flagrant délit d’être jetable à l’endroit d’une poubelle gorgée à l’étouffement d’un débordement recensé à toutes les stations que le paiement au prix du litre indécent de taxes provoque un nettoyage par le vide de la carte bancaire tandis que la pensée pleine du conducteur Casimir bouillonne à la reprise de son positionnement à son siège face au volant circulaire de vide le moteur vrombit le quantique vide s’annonce à l’horizon quand le mot vide de sens apparait à se coller sur le pare-brise que tout s’arrête de ce monde-ci à l’autre monde-là un espace vide s’installe sirotant le cocktail de l’incompréhension s’allume l’interrogation au plafond d’une somme vide de sens que le giratoire n’est pas gyroscope qu’il s’amplifie à la rencontre d’un poids vide … tombe entre les mains de sous le sens sans retenu prisonnier dans un ensemble vide de chambres vides…

Attente

Le réveil sonne. Vide vibre libre. Le temps vide son sablier. La glace de l’alternatif d’un plein est illusoire, par le fond.

Antologue

Désertion du plein par le plein vide. Tête lourde. La fenêtre est ouverte… faire le vide… go !

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

Cercle le visage du paysage

Photographie Iotop 2022

Agenda Ironique Janvier 2023 (172 mots)


La friandise du mot péché entre la langue possiblement grivoise ou vertueuse au boudoir bondé de corps émanant de friboles… de frivoles envies d’empaler les désirs aux sourires de dragons dessinés à la bince… à la pince de crabe l’aménité du receveur de moments libertins tenait en sa besace un livre à la marée montante du plaisir se saisissait de page en page l’arc-en-ciel qui cercle le visage du paysage pour le caresser tel le soulager de nuageux et poudreux pouilleux déviants bipèdes chaussés d’intentions en actes délictueux ouverts à la nature prédestinée à se tenir aux quatre saisons de cycles à fruiter ses libidos aux végétaux tendus à la sève renouvelée par effet d’aimer à l’être aux courbes offertes à la prédominance du changement que le receveur devenait une entité à discourir devant ses hôtes par une langue rose titillant à l’envi des syllabes en transes par sa voix au parfum filigrané de chœur que ce tout de monde se pâmait au seul mot dont l’amen se syncopait… à ta friandise…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

Le bonheur est malsain

Photographie Iotop 2023


Deux parallèles discutent…

— … j’ai ce goût d’inachevé.
— Ça ressemble à quoi ?
— Une disjonction du Temps à l’intérieur de Moi.
— Tu as … un Moi ?
— C’est une assertion audacieuse de l’avouer à la perpendiculaire d’un ressenti, à l’angle d’un soupçon d’une certitude, à l’intersection d’un relief à peine perceptible d’un doute à l’ombre du souffle de l’onde plébiscité par ricochet…
— N’en jette plus ! N’empêche que c’est tout de même tendancieux…
— Ma sincérité n’est pas vérité à ton endroit à tout moment du discours, la défaillance peut surgir.
— Je m’étonne de ne pas ressentir… ce Moi.
— Rien n’induit de part et d’autre une quelconque possibilité de lien.
— Et pourtant, à la ressemblance…
— … la dissemblance…
— … nos latitudes font cohérences…
— … nous sommes des lignes…
— … tête-à-tête perchés à l’encre…
— … la tache, seule, nous décloisonne.
— On est le contraire du reflet quand le miroir des mots froisse… ainsi, le bonheur est malsain…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

L’eau plate s’acide assise stagnante

Photographie_Iotop2022


Citron tranche à demi verre à demi noyé l’eau plate s’acide assise stagnante au regard perchoir d’un goutte-à-goutte qu’une lèvre a une autre pose à demi rassurée sur le rebord d’une incertitude égarée au degré d’un angle perplexe au langage de traits piquants dilués à l’expression teintée d’un goût de couleurs… inattendues…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Paradis tétanisé d’âmes enchaînées

Photographie Iotop2022

Agenda Ironique Octobre 2022 (avec retard assumé)


… si fait du temps parcouru sur la plaine qu’une montagne apparut sans bruit un matin clair de lune nu cerclé de givre suspendu à la toile d’un ciel accablé de taches telles que l’expression «Aide-toi et le ciel t’aidera», encombré d’étoiles à la recherche d’un repos éternel, de saints couverts et à la fois dénudés par l’indécence du martyr, d’un paradis tétanisé d’âmes enchaînées aux valeurs de vertus… qu’un regard s’arrête de clignoter possédé par l’aura d’une pureté que la Montagne, au tableau neigeux déployé dévergondé, signe en elle la pure… Beauté…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

L’air automnal s’interstice

Photographie Iotop 2022


La Note l’air automnal s’interstice à la particule d’une main un doigt métronome à la légèreté divulguée à la fermeté d’exister à la notation portée d’un dièse le temps accroche toutes les croches en une horizontale octavienne et vivante à la naissance d’une improvisation dédiée à soi aux couleurs d’une chorale de ton à la frise d’une idée fleurie de parcourir un monde à quatre murs à la réverbération… de l’exil …

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Pavé n’est pas de bœuf d’œil

Artiste : ancientking


… pavé n’est pas de bœuf d’œil sur la prairie jouissive en attente d’être broutée, poulet n’est pas le billet écrit entre là et là à la plume encrée d’un tout d’un bipède membré de bonnes intentions que l’on croit, crayon n’est pas celui qui fait mine de se tenir à sa raide position à l’entrée fendue d’un désir d’être pénétrée à la ligne d’une dynamite d’un bel amour, verre n’est pas celui de cendrillon même cendrée au regard d’une pleine lune sensitive en déshabillé au diaphane nuageux de nuances plombées, porte n’est pas au seuil d’une vie possédée de reconnaître son identité à tous les échelons des acides nucléiques, cahier n’est pas à une feuille près même s’il sait que d’une autre à une autre le temps des lignes se déchirent et les mots se froissent, chaise n’est pas à ce cul qui pose fesses à la pause d’un instant sculpté par essence de vivre par défaut, fenêtre n’est pas la porte mise à l’index pour une raison qui ne l’a pas toujours, jus n’est pas le courant qui se gausse d’électriser l’inconvenant ou seulement l’étourdi, spiral n’est pas au contact de la ligne droite qui devrait se courber par soumission à la géométrie d’un Temps réverbère perdu entre la première intersection de l’Univers d’un cerveau déraisonné, maison n’est pas le lieu d’interférence entre le ciel et sol…

De fait la position verticale se conçoit sur le cadran rondouillard assis devant le temple de la pensée qui fait référentiel à l’équilibre de sa raison afin d’éviter la mort … horizontale…

Et concevoir le grain de sable à la hauteur de sa renommée comme le petit pois sait paraître aux yeux des autres des Ont de la frise de l’incompréhension voire de l’imbécilité à la primaire pensée…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Témoins dégrisés par le regard du mort

Photographe Iotop 2022

Agenda Ironique Novembre 2022


A l’ombre il l’était depuis un temps certain que le sablier à son office depuis un certain temps n’avait pas relevé le cadencé de ses retournements aussi quand un nouveau soleil prenait son tour de garde pour la journée qui semblait fade aux prémices de l’aurore qui s’étalait grisaille à la circonvolution des convulsions nuageuses frisées comme des pubis brésiliens, il se leva de sa chaise électrique, spectre onduleux qui parcourait l’assistance des témoins dégrisés par le regard du mort…

A l’ombre, ils y étaient tous et bien au-delà de l’ombre même définie par elle même au canon de sa beauté, tous assis plantés par piquets plus ou moins droit l’un se tordant à demi vers la droite à chercher un appui invisible et l’une son chapeau froissé entre ses mains poussiéreuses de culpabilité inconsciente…

A l’ombre fixait sa propre luminosité innocente à cendrer les éternités humaines…le premier vide prenait son essor…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Lois tondues des blasphémateurs

Trip to Mars 10 cents. Carnival side show, vers 1900

Agenda Ironique Aout 2022 (avec ce retard sur l’horloge terrestre)


Il est mille neuf de l’an de grâce, un temps de croix sur la colline des lois tondues des blasphémateurs et la lance du dernier souffle sait tenir sa promesse et pas de service après-vente pour aiguiser les chairs qu’elles traversent, effile présentement une âme …

Le crucifié est bien en peine de tenir un discours magistral sur la vue horizontale des collines environnantes peu verdoyantes et assoiffées de renaître de leurs légendes ancestrales figurées de faits d’armes aux sangs de monstres ailés de leurs bonnes intentions.

Il regarde à droite tout à droite pour cause d’un torticolis de gauche sur les baraquements des bonimenteurs costumés à la toile taillée des mots burinés baratins à la calligraphie vocale du bagou que les bonnes gens gobent au bonheur du plaisir de croire…

Et il entend à cette droite de cette foire d’humains à l’esprit déguenillé d’une foi à ce grenier à la raison tarie à n’en pas croire ses oreilles que ce monde d’incrédules s’agglutine autour d’un discours centré devant un homme à la condition d’être nature dans le ton et la concordance de son propos et à l’intérieur fripon escroc canaille et autres dénominateurs communs.

A l’en croire le coquin discoureur fait découvrir pour quelques cents à chacun de ses nigauds et nigaudes le pouvoir de s’approprier son avenir enchanteur dans un au-delà par quelques conseils avisés et personnalisés.

Aussi, l’homme de prestance à son pupitre est prêt à entonner ses derniers mots de tous les jours aux mêmes heures avant séances :

— … ainsi, pour dix cents, la femme Mars vous fait décrocher… vôtre Lune…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Le verre en état d’été du bien être

Photographie Iotop 2022

Ils étaient là, à la Canaille. L’un en face de l’autre. Le père et la fille. Chacun devant un verre plein de tout avec la tristesse en filigrane qui apparaissait par vagues sur leur visage. Les autres étaient dehors, le sourire lié à la discussion, le verre en état d’été du bien être.

Eux, ils étaient seuls avec leur sortie d’un jour d’ascension, à l’intérieur, aux tables vides qui les entouraient comme des soldats de bois. Le monde était l’envers du décor. Eux, ils étaient en avant scène, acteurs muets dans une réalité toute peureuse qui ne s’approchait pas…

Le père et la fille… trisomique…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

La cinquième corde de l’émotion

Photographie Iotop 2022

Agenda Ironique Juillet 2022 (avec un retard certain)


A l’UT nul n’est tenu à sa clé au par dessus le dos d’une ouverture maintenue à la baguette qui se durcit à l’envolée d’une partition possédée d’un corps d’archet au premier rang d’un violon prédicateur…

dempteur à tous les rangs assis à l’écoute des oreilles fœtales l’entremetteur a de la vibration quand les octaves non de prénoms s’élèvent à l’orée des pavillons suspendues aux lobes frontaux…

MInimalisent les intonations du silence enroulé sur la cinquième corde de l’émotion à l’éther pris à témoin des auditeurs enrôlés à l’unique portée de se grandir au diapason d’un trémolo piquant…

FAscinant tel un point d’orgue dessiné à l’accroche d’un destin à la fièvre de vivre une seule demi-seconde au multiple d’un tracé à l’intérieur d’une aire à la nue-propriété d’un air habillé et enjoué…

SOLstice d’été de l’humain à son assemblée respire le soupir à l’apnée se déguise à la pause missionnaire à la croche d’une paire de cymbales à la prise de mains que le gong s’idiophone d’amour…

LA reprise d’un temps lisse l’éclair à l’arc-en-ciel d’une réalité au corps du violon ondulé aux caresses dépliées le chœur s’amplifie crescendo aux percussions au langage d’un motif en une rhapsodie …

SImultanément la mesure s’élève au majeur qui s’impatiente et s’éprend en tsunami à se gorger d’un tout que les instruments eux-mêmes s’essoufflent dans un craquement … le requiem se réveille …

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

… et converge vers un seul fruit…

Photographie Iotop 2022

Agenda Ironique Avril 2022


«Les Fées sont d’exquises danseuses» quand l’heure du solstice se lève après le minuit derrière la dernière tonalité d’un son de cloche sur le parvis de l’église qui traîne toute la misère du monde devant l’origine du cierge saisi en main comme une aubaine s’il est bien allumé de bonnes intentions pour éclairer le Paradis de l’Enfer et ne croyez pas un traître mot de l’esprit du conteur païen à la gouaille qui sève à tour de branches le tronc de ses histoires portées à la hauteur du premier podium de la calembredaine les légendes du monde au toupet de transmettre que l’Enfer vient du feu de Dieu quand celui-ci déplace ses meubles un soir de la Pâques pour son nettoyage de printemps…

… et quand bien même on peut y faire contenir des vérités à ces légendes à toutes les panoplies des contes à l’heure du bois flambant dans l’âtre de la cheminée bien montée de ses jambages et de la crémaillère qui a du cran à tenir le chaudron émulsionné de tous les fruits de la Terre mère porteuse des aspirations d’une seule idée qui converge vers un seul fruit pas nommé mais décidé pour sa pomme à être coupable et pas un seul palimpseste ou un archéoptéryx pour y mettre son grain de sel pour infirmer ce concept à la ligne qui se propage d’un point à un autre des âges pour tenir comme fait accompli que la souffrance nous gouverne et semble rajeunir de jour en jour tel un fruit mûr au risque d’éclabousser nos vies prises aux corsets des habitudes qui tirent de drôles de mine sur le terreau de l’impermanence…

… ainsi l’effet danse à la vibration de la narration quand le compteur du temps se laisse porter aux déluges d’un conteur… délirant.

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Sa lampe adhère dit-il illuminé… 13/…

Photographie_Iotop 2022

Pour la deuxième fois, voici une autre histoire mais cette fois-ci de lampadaire à 4 mains sur une idée de Firenz’ du blog La plume de mouette. Chacun de nous fait paraître le texte de l’autre sur son blog et une photographie.

L’ensemble des chapitres ICI


La question eut un impact inattendu. Toutes occupées qu’elles étaient à leurs joutes verbales, Dame Luciole et Pan d’Ore avaient oublié qu’elles n’étaient pas seules. Les mots du Prince Kremaloff générèrent un arc électrique qui fit grésiller l’ampoule de la Grande Perche, friser les barbes des deux nains, et hérisser les cheveux de Kremaloff. Dame Luciole avait eu le réflexe de mettre ses délicates ailes à l’abri, et s’en tirait avec quelques épis dans son brushing. Quant à Pan d’Ore…
Quant à Pan d’Ore, elle avait sursauté à s’en cogner la tête sur un tabouret dont on se demande encore ce qu’il faisait là, s’était ensuite recroquevillée et avait repris sa couleur d’or d’origine. Immobile, elle fut bientôt recouverte des milliers d’insectes qui la protégeaient avant l’ouverture de la trappe. Sur le point de sombrer dans une profonde léthargie, elle grinça dans une voix chevrotante : « C’est Heeeerrrrr maaaaann »
Puis le silence plomba l’ambiance et les ailes de Pan d’Ore en même temps. Tout alla si vite que le bec de gaz et les bouches en restèrent bée.
— « her man » a-t-elle dit ? s’interrogeait, perplexe, le Prince Russe à haute voix. « Pan d’Ore parle anglais ?! Mais le ‘man’ de qui ? Avez-vous une connexion avec cette affaire, Dame Luciole ? Êtes-vous d’une façon ou d’une autre fiancée ? Mariée ? Êtes-vous la concubine du complice de Pan d’Ore ? Allez, allez, dites-nous donc, dites-nous tout !!
— Que nenni Damier Russe ! Je ne suis point un pion sur l’échiquier de qui que ce soit, et je vous interdis de me parler sur ce ton, espèce de rustre !!
— Elle parlait peut-être de son homme à elle, tenta le Réverbère, embarrassé par ce nouveau rebondissement qui semblait faire encore durer la nuit et reculer le lever du jour et l’heure pour lui de se reposer. Il commençait à regretter sa vie d’avant. Dormir, éclairer, dormir, éclairer, c’était monotone, certes, mais confortable aussi. D’autant que la poigne de fer de Dame Luciole avait quelque peu refroidi ses ardeurs et ses sentiments à son égard. De toute façon, elle était trop petite. De quoi auraient-ils eu l’air cote à cote tous les deux ?
Têtes baissées, les nains restaient silencieux dans leur coin, pétrifiés, statufiés, sauf les mains qui se tordaient à loisir. Leur gêne était palpable.
— Eh bien, vous en pensez quoi, vous, les nains ?! Après tout, c’est vous qui nous avez embarqués dans cette galère dans laquelle on rame sans même savoir la possibilité d’une île !! A votre avis, c’est l’homme de qui, hein ? Le Prince russe, visiblement en manque de thé et de réconfort, vociférait fort comme le Capitaine Haddock.
— Euh… bah… enfin… euh… bredouilla l’aîné, Pan d’Ore parlait peut-être plutôt d’Hermann.

Toutes les oreilles de l’assemblée se dressèrent alors.
— Hermann qui ? Hermann Maier ? Hermann Hesse ? La tortue d’Hermann ? Mais enfin, allez-vous nous dire ??!!
Oui, il était vraiment énervé, le Prince Russe, une mousse blanche commençait à se former à la commissure de ses lèvres et ses joues étaient rouges comme un camion de pompier.

— Le Hermann de Pan d’Ore, c’est notre grand-oncle peut-être ?! C’est lui qui nous a mis sur la piste du trésor, c’est lui qui nous a bercé de cette histoire depuis notre plus tendre enfance. C’est pour lui que nous sommes partis en quête…
— Et il est où, à présent ?
— Eh bien, aux dernières nouvelles, il avait rejoint un sous-sol de la terre en s’élevant à un autre étage du monde.
— Je ne comprends rien à votre charabia ! Il est monté ou il est descendu ?
— Un peu des deux, peut-être, intervint la Grande Perche. Est-ce que votre grand-oncle Hermann est mort ?
— C’est ce qu’un voyageur nous a rapporté, oui, il y a quelques mois déjà…

(Texte Florence)

Le parloir du Temps

Photographie Céline 2022

Blog oulimots contrainte écriture


Le Diable ce matin-là, prenait son petit déjeuner et comptait sur le boulier de service le nombre d’arrivants tandis que Dieu en face de lui décomptait ceux qui n’avaient plus rien à faire à la Maison Paradis tout en grignotant une pomme…

L’ambiance était bon enfant. Quand un oiseau se posa sur l’épaule droite du Diable. Dieu leva les yeux, pointa son index en direction de l’oiseau et le Diable fit pivoter ses yeux de quatre-vingt-dix-huit degrés.

— Étonnant ! s’étonna Dieu, monothéiste pur et dur.
— En effet ! convenait le Diable, habillé ce jour-là en Arlequin.

La journée et les années passèrent ainsi : l’oiseau sur l’épaule du Diable.

Au moment du coucher (une fois par mille ans, pour les puristes théologiens), la lune accompagnait Dieu et Diable (il n’y a pas de tour de garde) à s’enfoncer délicieusement chacun de leur côté dans un lit moelleux : l’un au duvet des bienheureux et l’autre aux piquants des malhonnêtes, tandis que la nuit (en contre bas), elle, faisait son office au moment où le jour prenait son tour de veille. Ainsi à chacun sa mission et pas l’ombre d’une dispute, au silence comme gardien.

Ce jour-là, l’oiseau piailla pour la première fois, déboussolé que son perchoir ait une autre position, incongrue… qu’il s’essaya à déplacer.

— Ooooooooh ! dit le Diable, joignant le geste à la parole se débarrassant du volatil tournoyant autour de son auguste composante démoniaque et infernale, et se retournant dans le lit, dérangeant Dieu qui grommela en un juron et une bénédiction tout en s’exprimant :

— Alors ? Qu’es-ce ce raffut ? Je voudrais bien dormir en paix.

Et le parloir du Temps s’activa en alarme, premier devant le prie-Saint à la croix du martyr qui se réveilla, soupira, se leva, enfila sa robe de bure violette, chaussa ses caligæ et s’informa de l’incident au prêt de Dieu.

— Qu’est-ce, Dieu mon père à la trinité bien sonnée ?
— Met-moi… à distance ce volatile infernal… que je puisse hiberner en sainte tranquillité.
— D’où sort-il ?
— Je n’ai pas la genèse de cet… emplumé !
— Mon Dieu, vous exprimez là un mot déviant.
— D’Évian ? Je ne vois pas le rapport avec cette commune thermale !
— Ne soyez pas espiègle, Mon Dieu.
— Dites, ne jouez pas au directeur de conscience… allez, hop, il faut me virer cet oiseau là…

Et malencontreusement le doigt de Dieu désigna le Diable en même temps que l’oiseau passait sur la tangente du regard de celui-ci.

— C’est moi que tu veux chasser ? dit le Diable qui se voyait désigner comme indésirable.
— Mais non ! informa très justement Dieu, béatement.
— Comment non ?
— Bé non, ce n’est pas toi, mais l’oiseau.
— Il ne te plaît pas, l’oiseau ?
— Il me gêne pour m’endormir.
— Moi pas !
— Dis, tu vas t’y mettre aussi, hein ? J’ai déjà le saint martyr sur les bras…
— On dit ça, on dit ça…
— Comment, on dit ça ? Clarifie ta pensée !
— Non !
— Comment : non ?
— Ce n’est pas assez clair comme refus ?

Depuis la discussion s’éternise quand les exégètes considèrent ce moment-là comme l’oiseau de la discorde… et de ce temps, le monde … de bien et de mal ne savent plus à quels saints se vouer…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022