Tu prologues et l’essentiel t’échappe

Parapluies_saumur_Iotop_2018

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Du blog : Mil et une => écriture conviviale : sujet 31 et origine


Teindre la voix couleur onde sable sur la plage à l’océan d’un ciel d’été à la nudité d’eau … s’engouffrer dans le sang des mots étendus sur la ligne au vent du cri qui souffle sur les os syllabes et consomme à la moelle la vie aux consonnes d’un journal sans domicile à peine né qu’il devient torche cul pour légumes de la pensée ou broyé par la main poisseuse ou souche sans racine … tentacule de la marée vomit son encre d’un volume outré d’ennui à la suffisance de m’adresser la parole un jour de grande joie dépliée dans mon cœur possédé de toi …

— T’as pris ma place …
— Ne crie pas.
— Tu prologues et l’essentiel t’échappe …
— T’es qu’une ordure !
— Normal, tu m’as consommé, je suis à présent un reste palpable.
— Éparpilles ton insolence dans un autre ailleurs.
— Insolence ?
— Mes sentiments ne sont pas une sève enracinée dans le tronc pourri d’une bouteille d’alcool !
— Et ma sève c’est du beurre ?
— Ne sois pas arbitraire dans ton propos.
— T’es qu’une pyramide de mensonges à cœur de venin.
— Arrête ! … ou je te fais sauter la cervelle !
— Et la tienne en même temps, écervelé !
— T’as la langue bien pendue.
— Ton outrecuidance l’est d’autant.
— Tu n’es qu’une imitation une variante crucifiée une apologie du néfaste … une …
— Les mots te manquent ? Tu es en pleine crise, vaurien, je ricane.
— …

… l’oreille de l’immeuble sourd à sa maçonnerie, le palier de service tremble a la détonation d’une arme à feu …

— Dis, t’es mort ?

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

Mes hanches se cabrent à la géométrie d’un vertige

Oeuvre de Ron Hicks

Oeuvre de Ron Hicks

Du blog : Mil et une => écriture conviviale : sujet 23 et origine


— Le hasard sait-il qu’il existe ?
— Existe en moi Mon Amour !
— Amour aux liens de nos souffles … un jeu à deux flammes.
— Flammes les mots … embroche à la rime ma langue.
— Langue enrobée j’écris à la salive … à ton désir… en son rigorisme secret.
— Secret de nos deux épées … « si je t’aime, prends garde à toi«  à me blesser à la passion qui se dessine.
— Dessine la stratégie en ton filet … mon printemps s’impatiente.
— Impatiente mon été est tout à toi … ma baie est inondée …
— Inondée tu es déracinée à mon empreinte de mâle à mon donjon.
— Donjon tu domines … mes hanches se cabrent à la géométrie d’un vertige.
— Vertige … j’entends « la danse macabre« … l’instant me crie déjà le manque de toi.
— Toi, qui est déjà séparation … l’abîme qui se profile … son archet pointe mon cœur.
— Cœur, Notre Amour n’a pas de nom … il est de cette rosace des vents … vivant.
— Vivant comme un magnétisme … j’ose le partir pour nous sauver.
— Sauver … il ne restera que des hardes de souvenirs.
— Souvenirs comme des venins … prends le large, défais-toi de ma peau, de mon parfum, de mes mots …
— Mots, je deviens mon poison.
— Poison, l’Amour est signé et l’acte d’Aimer est accompli !
— Accompli … à l’adultère.

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

Comme si le présent était une marionnette

 

Oeuvre de François Schuiten - Autoportrait"- réalisé au Festival Angoulême 2003

Oeuvre de François Schuiten – Autoportrait- réalisé au Festival Angoulême 2003

Du blog : Mil et une => écriture conviviale : sujet 22 et origine


—… alors je retiens deux et pose quatre à l’addition de mes traits tirés par les nuits tangentielles des ombres qui se dénudent au loueur voyeur à la mine patibulaire de l’immeuble d’en face aux fenêtres spectrales aux mille yeux… et je me noie dans les pourquoi du lac du pourquoi boite à rythmes désarticulée moi qui n’ai plus de larmes au sel du désir qui me taraudait comme l’outil du mécanicien de service qui s’essayait à réparer les brisures d’un moteur nommé cœur… à cette mécanique qui se rouille sur le parvis de la page blanche du refus d’aimer… encore… et pourtant ses obscurités en sa cité sont dévorées par la fièvre d’avancer… je crayonne au crayon porte drapeau qui me déchaîne d’une liberté à une liberté soi-disant… crayon racine à t’aimer sur ta peau au format A0000 +++ en grain 0,70 a la fragilité d’une encre vive et solide à l’ancrage je dessine de l’alpha à l’oméga les territoires de ma parole murée dont l’adresse est introuvable dans l’annuaire de mes mots… je joue contre moi-même et les dés du destin se dessinent et se gomment à chaque seconde comme si le présent était une marionnette dans le défilé des images à parader devant le lecteur nu de sa propre consistance et de la lectrice habillée d’un seul trait de possession empalée de connaître la fin d’une histoire qui sursaute à chaque point à la ligne comme un arrêt du cœur et qui reprend à l’essence de l’idée sur une nouvelle route débordée inondée… d’aimer… je suis prisonnier de tous ces traits qui s’appliquent à me droguer jusqu’à la moelle je suis cet esclave de la mine… et le trait maître est puissant et me courbe à sa volonté et je rage d’agir au plus vite moi le perfectionniste de suivre à la lettre les instructions et j’ose à mon corps défendant… jouir…

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

Ta figure n’est pas rhétorique

Photographie de Steve McCurry

Photographie de Steve McCurry

Du blog : Mil et une => écriture conviviale : sujet 21 et origine


Extrait d’une conversation familiale dominicale au hasard d’un survol enregistré par un bourdon de printemps …  genre I.A. espionne … égarée …

bzzzzzzzz …..

— … et tu reprendras bien un peu de piquette ? mon gendre.
— Volontiers mais j’ai le verre à quart plein …
— Un quart vide, mon canari … impose de ses mots sa tendre épouse sourire bicarbonate.
— Tu as l’humour au quart de tour, ma poulette … chante son mari un tantinet naïf.
— Ma fille à raison, le gendre, je vais te rallonger le contenu …
— Je cède au plus grand nombre …
— Et vous la belle-mère vous ne picolez pas dit en riant la mère de la femme du mari naïf.
— Je bois … normalement … mais cela me défigure les rides.
— On peut défigurer les rides ? dit son fils susnommé canari.
— Fils d’ignare, c’est une métaphore … une figure de rhétorique.
— Mais maman, ta figure n’est pas rhétorique.
— Si tu pouvais n’être qu’une chimère mon fils, il suffirait de peu pour t’effacer.
— …

bzzzzzzzzz …

 

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

Impression d’une scène de Pulp Fiction.

Photographie de Quentin Bertoux

Photographie de Quentin Bertoux

Du blog : Mil et une => écriture conviviale : sujet 20 et origine


Scène 1 : 10h21

— Quel fêlé a eu cette idée tordue ?
— Et pourquoi pas : une fêlée ?
— Parce que j’ai le gros orteil qui me démange…
— Vous plaisantez ?
— Non, c’est parce que j’ai le pied au plancher.
— Il faudrait lever le pied, là.

Scène 2 : 11h22

— Pourquoi nous ligoter dans cette position … ?
— … à contre-pied de toute normalité ?
— Ça promet pour la suite.
— Y aura pas de suite.
— Vous êtes extra-lucide ou ultra-lucide ?

Scène 3 : 12h23

— Nous sommes sur un piédestal, vous savez ?
— Je sais, bonjour la vue !
— Nous sommes sur le même pied d’égalité.
— Ficelés comme des saucissons … super.
— Vous pensez à un enlèvement ?

Scène 4 : 13h04

— Et, à part ça ?
— Impression d’une scène de Pulp Fiction.
— Attendons-nous au pire.
— Quel pied !
— Vous n’êtes pas un peu maso sur les bords ?

Scène 5 : 15h35

— … talon aiguille … ça pique …
— Ah ?
— Pas qu’un peu.
— Vous manquez de semelle ?
— Marrez-vous.

Scène 6 : 16h46

— Sommes-nous exposés dans un musée ?
— Un musée ! Mais je ne suis pas un objet !
— Un peu, quand même.
— Phallocrate !
— Cool, la bourgeoise.

Scène 7 : 17h17

— Donc, nous voilà dans de beaux draps.
— Vous êtes un comique, vous.
— Vous m’invitez à votre pied-à-terre ?
— Je ne vois pas le rapport.
— Je meuble, l’attente.

Scène 8 : 19h08

— On pourrait peut-être déchausser l’ambiance, hein ?
— Pourquoi pas …
— Si près … et si loin …
— Nous sommes comme sur une île perdue …
— Nos vies sont peut-être sur la balance du mauvais sort ?
— Qui sait ?
— Soyons fous ?
— Soyons fous …

Scène 9 : 19h18

Voix off : ainsi les deux font la paix … la paire … et s’aiment … voilà comment en trois temps cinq mouvements l’expression : avoir un fil à la patte, commence à s’enrouler pour le pire et/ou les meilleurs moments. (Ici nous fermons le rideau par pudeur, merci).

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

Bling, blang, blung, blim, plouffff

Oeuvre de Beryl Cook

Oeuvre de Beryl Cook

Du blog : Mil et une => écriture conviviale : sujet 19 et origine


Détendues … dévalisées, dépliées, démesurées, débouteillées, dérangées, dégrattées, dépatouillées, dépossédées, dénouillées, déversées, désirées, dévolcanisées, débateaulées, dépailliées, dépoilées, dépelées, déposées, dérapées, déboirées, détroussées, dégringolées, dévalées, détrouillées, dégratouillées, dépassées, détournées, dépouillées, déboulonnées, dépaillassées, détrônées, démoliées, démurées et enfin… désenchantées … bling, blang, blung, blim, plouffff.

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

Deux messieurs à marmonner

oeuvre-de-pierre-auguste-renoir-christine-lerolle-1895.

Œuvre de Pierre Auguste Renoir-Christine Lerolle-1895.

Du blog : Mil et une => écriture conviviale : sujet 18 et origine

Scène représentée au regard du tableau de  Pierre Auguste Renoir : Christine Lerolle -1895


Eux :
— Qu’est-ce t’en penses de la Lerolle, ici présente ?
— Une bûcheuse.
— Beau parti.
— Mauvais caractère.
— Dressage et asservissement en perspective.
— Audacieux.
— Lucide.
— Femme du pointillisme.
— Femme du divisionnisme.
— Nous voilà mal embarqué mon frère.

Elle :
— Qu’est-ce qu’ils fabriquent les deux messieurs à marmonner devant les portraits de Manet ?

Eux :
— N’a-t-elle pas une sœur ?
— Une toupie !
— Une toupie ?
— Qu’est-ce ?
— Une maîtresse femme.
— Nous sommes faits .
— Non point. Il faut de la fermeté, mon frère.
— Fermeté, fermeté … je ne veux pas un combat de boxe tous les soirs.
— Femmelette.
— Tu es piquant.
— Je prends la sœur et tu prends celle-ci, présentement.
— Une fraction de seconde de vie pour une éternité de ténèbres.
— Qu’importe …

Elle :
— Ils en prennent du temps ces messieurs. Voudraient-ils faire achat ? Père, refusera. D’ailleurs, sont-ils là pour quelle affaire ?

Eux :
— Quel intérêt ?
— N’est-elle pas envoûtante ? Vois-tu pas une Aphrodite ?
— Tu pousses le bouchon un peu loin, mon cadet.
— C’est mon genre, mon aînesse.
— Attendons son père à ce rendez-vous, ce bon bourgeois et mécène, voir si la dot vaut le détour.
— Nous ferons un bon marché de ses filles.
— Possiblement.
— Sûrement.

Elle :
— Qu’ils sont impolis de ne point me saluer. Des goujats sans doute. Des malandrins tout à fait. Je plains leur épouse.

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

Midi. Le soleil est une anomalie …

Du blog : Mil et une => écriture conviviale : sujet 17 et origine


Midi. Le soleil est une anomalie, les nuages toxiques, la ville possédée … et moi aussi (sans e).

Le monde du-tout-rasé est venu me cueillir à la porte de mon salon de coiffure, un matin de novembre de l’an deux mille soixante-huit. La mode « Bonze » a démarré, après le miracle de la résurrection de la planète. Je ne me souviens plus vraiment de ce miracle et si c’était vraiment un miracle. Toute information étant noyautée dès le départ, et tel groupe d’influence faisait le forcing que la manipulation et les contes-à-dormir-debout étaient légion que toute vérité était salie par effet et mourait comme un embryon à qui l’oxygène de la maman aurait manqué.

Midi. Ma vie est une anomalie, mes projets toxiques, ma femme possédée … et moi aussi (sans elle).

Il me reste la vie. Une aubaine pour certains, une chienlit pour les autres. Questions de castes et de coup-de-bol (et pas la coupe au bol). Conceptuellement, je ne devrais pas exister. Je suis une anomalie dans un programme humain. C’est dire toute l’aventure que je vis est d’autant extraordinaire que je suis devenu le Nostredame de mon époque. Toute anomalie n’est pas sujette à devenir une élimination probable. La preuve, je suis vivant. Une rareté, certes mais débitant du phrasé comme le devin devant ses brebis changées en apôtres pour la bonne cause.

Midi. Le mot est une anomalie, les joies toxiques, les oiseaux possédés … et moi aussi (sans aile).

J’invente des prophéties pour des humains défaits d’avenir sur le parvis de mon salon qui rassemble tous les genres comme des alphabets dont les langages se recentrent les uns les autres pour survivre contre la bactérie informatique au virus du passé à la musique de la voix d’un rock and roll déhanché par la voie du chemin d’un espoir qui s’est lui-même égaré à la boussole du devenir errant en haillon dans la forêt protectrice et matriarcale … et pourtant … pas de miracle …

Midi. La terre est une anomalie, l’air toxique, le cercueil possédé … et moi aussi.

 

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

Mille omelettes et un poussin

Du blog : Mil et une => écriture conviviale : sujet 16 et origine


— Quelque mille omelettes et un poussin ! Qu’est-ce que cette forme ?
— Quelle forme, quelle forme ! Œuf de Dragon, Sir.
— Quelle découverte !
— Quelle œuvre, Votre Bonté.
— Quel âge ?
— Quelle importance Votre Grandeur.
— Quelle impertinence en ton propos !
— Quelle question Votre Gloire.
— Quelle cruciale question, oui.
— Quelle appréciation si ce n’est sept mois, sept jours, sept heures … Votre Sagesse.
— Quelle précision !
— Qu’elle permet de savoir exactement qu’il va naître maintenant, Votre Majesté.
— Quelle envergure ?
— Quelconque, Votre Pompeuse Personne.
— Quelconque ?
— Quelle étrange redondance, Votre Sublimité.
— Qu’elle est ta réponse ?
— Qu’elle sera à la hauteur de Votre Élévation.
— Quelle destinée ?
— Qu’elle aura de la profondeur, Votre Éminence.
— Quel lien de parenté avec moi ?
— Quelle interrogation ! … mais vous êtes le père, Votre Énormité.

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

Un épiderme sensible a l’ambition d’être aimé

Oeuvre de René Magritte – Le miroir vivant

Du blog : Mil et une => écriture conviviale : sujet 15 et origine


personnage éclatant de rire… édenté de l’espoir qui se moque de sa ligne de vie brisée à l’adolescence par effet d’un excès de pouvoir… dont l’horizon c’est ouvert un matin au chant d’un rêve qui avait perdu son chemin entre les arbres d’une réalité reconstituée et d’une langue rose bonbon d’un tableau de maître excentrique et perfectionniste possédé de l’art comme un épiderme sensible a l’ambition d’être aimé… pour s’ouvrir à l’armoire des secrets, à l’alcôve d’une femme qui a posé un regard bienveillant sur les stigmates qui suintent l’angoisse, la peur… brille le chemin de la rédemption comme un trophée… quand les cris d’oiseaux poussiéreux réveillés par les démons des mots heureux, à l’échine courbée, au visage des lettres enfoncées… un melon de belle cuisine surgit, roulé par le mot inadvertance aux pieds du personnage… personnage éclatant de rire…

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

Robe en mode feuille de laitue

Photographie prise en janvier 2005 par Semnoz - Wikipédia

Photographie prise en janvier 2005 par Semnoz – Wikipédia

Du blog : Mil et une => écriture conviviale : sujet 14 et origine


Maître des Fromages avait sur son plateau, à son service, toutes ses fromagères favorites. Un harem qui était à son goût, prêtent à fondre pour son seul plaisir de Maître, le bougre. Il voulait toutes les choisir, mais ne se décidait pas. Non, il y avait un je-ne-sais-quoi qui le dérangeait. Elles étaient trop lascives, peut-être ? Ou peut-être avaient-elles de cette péremption, proche devenir, qui le rebutait ? Était-ce seulement leur forme, leurs rondeurs, leur couleur, leur origine … ? Il tournait en rond et elles devenaient impatientes comme toutes les fromagères décidées à ne pas se laisser déposséder d’un plaisir encore inassouvi et brûlant comme les braises d’un Vésuve au crédit de longs mois à s’émanciper enfin…

Non, il y avait autre chose, presque indéfinissable, mais qui était à … son goût tout à fait indispensable pour apprécier, en sa totalité, une fromagère digne de ce nom. Quand, par un hasard que le dé service n’avait pas prévu dans les actions à présenter ce jour-là, une fromagère des champs de belle forme se posa en compagnie d’une robe en mode feuille de laitue de belle provenance, sur mini plateau de terre cuite en arrière scène.

Le Maître des Fromages sentit, cette nouvelle compagnie comme une étoile descendue de l’étable de la providence. Il va sans dire que les favorites Fromagères s’agacèrent par cette jalousie cousue au lait cru et à la bactérie vindicative. D’un seul élan, elles s’enhardirent à s’enlaidir en se trémoussant devant le Maître qui d’un effet « cloche » à fromages ferma la parenthèse à ses mégères qui avaient l’envie de plaire qu’à elles-mêmes, les bougresses.

Alors, le Maître s’intéressa vivement à la nouvelle venue qui avait toutes les données pour séduire au contraire de ses semblables à l’odeur industrielle, de la bactérie domptée … elle était, elle … d’une fragrance naturelle …

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

Quand l’ombre de l’égoïsme…

Source Wijipédia

Photographie de Nicolás Pérez – 2002 – Valladolid – España – wikipédia

Du blog : Mil et une => écriture conviviale : sujet 13 et origine


Figure de paon en rosace d’amour, le cerisier des Collines fait le beau. Cependant il se pose la question existentielle que la nature lui permet, en voilà un extrait :

—  … à quoi cela sert-il, moi qui suis seul à des kilomètres à la ronde, d’être aussi beau ? Mon entourage est de pierres à défaut de marbre et les prairies environnantes s’étalent de respect mais ne daignent pas m’adresser la parole. Qu’il est difficile d’être soi-même quand l’ombre de l’égoïsme des autres vous… snob. Il faudrait prendre le mal par la racine. Cependant, je suis par essence de cette immobilité qui voyage en sous-sol à l’onde propice d’un terrain silencieux comme un territoire… en cimetière. Étrange position qui est la mienne. Mon état symbolique est un appel à la vie et ma cime est un couvre-chef qui rayonne dans le ciel bleu de l’indifférence d’un ciel d’autorité qui ne souffre aucun nuage même égaré et ce ciel dont je parle ne goutte rien et la plaisanterie encore moins. Je pensais, en ma jeunesse, qu’il était puits de science et qu’il conversait avec les étoiles, les comètes et ces drôles d’oiseaux d’ailes fixes comme des flèches sans direction. Toute vérité se découvre comme une erreur si ce n’est une disjonction avec ce que l’on souhaite accepter. Je me déçois d’être naïf et ma séduction printanière est de cette naïveté qui me ferait rougir si j’avais des joues comme paraît-il les humains. D’ailleurs, il y a combien de temps que je n’ai aperçu de cette espèce ? De toute façon, je ne suis d’aucune utilité. Et pourtant, j’existe. Et si j’existe c’est que j’ai une utilité. Laquelle ? Et si j’étais une invention ? Ou pire, un mutant ? Est-ce que je vis ma vie comme une erreur… ornementale ?…

Ainsi, de ce monologue ininterrompu le cerisier des Collines traverse les années en lumière de temps que semble éprouver aussi l’éternité dans son exil.

© Max-Louis MARCETTEAU 2019