Il y a des bulles qui chantent sur les fleurs des champs

Blog popinsetcris contrainte écriture (mots définitions)


Il y a des bulles qui chantent sur les fleurs des champs et un ulcère d’estomac qui est bien seul parmi les borborygmes.

Il marche, d’un chemin à un autre, en compagnie d’un chien amicalement prêté pour défier la solitude …

En cette promenade de milieu d’automne, son regard se porte sur un bitmoji pas plus grand qu’un gnome. Il se frotte les yeux (pas le gnome) et le chien jappe. (Rien à voir avec le peuple nippon).

Le gnome a une pelle et il creuse avec entrain (à pieds et mains) dans un sol à l’humus bien épais. Étrange personnage sur “les jolies prairies en pente du Limousin qui rappellent la Suisse en quelques endroits”(1) . Quand par inadvertance d’une météo ou d’un ciel joufflu de nuages cuits à l’étouffé par de longs voyages, une grosse averse, genre classique, arrose drue, la richesse de ce pays-là.

Le gnome invoque dans un langage grotesque et des gestes en arabesques ce temps involontaire de déplaire … le marcheur et le chien sont médusés à ce spectacle gratuit et constate à leur détriment que le gnome les a pris à défaut de son petit manège et d’un sortilège certain développe sur le champ une engueulade maison …

A ce moment précis, les voilà transportés à leur point de départ comme par la magie des champs. Ils restent “scotchés” par cet événement inattendu. Ils décident, l’un de rejoindre sa niche la queue entre les jambes et l’autre de ne rien dire à sa maisonnée de peur d’être interné d’office pour hallucination …

Il franchit son seuil de maison, enfin, libre d’avoir décidé de ne pas dire l’indicible et de poser son postérieur sur son fauteuil vieillit mais encore robuste et se reposer devant sa cheminée qui flambe à merveille par son retour, jalouse qu’elle l’eût laissée à sa seule solitude d’âtre.

Il est toujours bon de se tenir au chaud quand l’on s’aime vraiment.

(1) Honoré de Balzac “Le curé du village” chapitre III

© Max-Louis MARCETTEAU 2018/2019

Postérieur a posteriore ratione

Sculpture de Bernini - Pluton enlevant Proserpine

Sculpture de Bernini – Pluton enlevant Proserpine

Blog popinsetcris contrainte écriture (mots définitions)


Tout est là, devant moi. Et je suis dans l’incapacité de pratiquer la pratique depuis… en fait, j’en sais strictement rien et je ne veux pas le savoir…

Si la fessée est une punition elle n’est pas pour moi mais pour une femme une inconnue, une égarée comme moi entre deux gares et un hôtel dont le bar avait ce visage vide de bouteilles pleines de regrets de n’être appréciées à l’alcoolémie de l’oubli de la solitude par des voyageurs aux privations d’une vie de rêve et de l’engueulade de l’être aimé.e qui s’inquiète comme une mère pour ses poussins, et des reproches salutaires qui nous font exister…

Bref, cette personne s’est prestement déculottée et s’est positionnée de telle manière à ce que je la fesse. Mais je ne suis pas un fesseur. Non, non. D’ailleurs, je suis un non-violent, pas comme mon patron qui est capable de balancer des outils dans l’atelier et chaud devant…

Je suis tout de même bien embêté au regard de ce fessier de rondeur et de fermeté… je suis en haut d’une gêne et d’une inexpérience. On peut s’attendre à tout avec une femme mais là, c’est bien la première fois que je me retrouve dans une situation de… fesses dont je ne sais résoudre le désir…

— « fichier »! dis-je en moi-même, car je m’interdis d’être grossier même avec… moi-même…

Et à ce moment précis j’ai une idée. Une vraie idée. La seule idée pour solutionner ce moment de vide entre moi et elle. Cette idée qui va nous unir dans cette chambre d’hôtel au Champagne triste, au lit défait sans ébat, aux volets clos de pudeur, aux regards des murs qui chuchotent les fragments de vies…

J’ai à portée de main un feutre noir, une aubaine, un hasard du hasard, une circonstance heureuse, bref, je vais réaliser un dessin sur chaque… fesse. Et pas n’importe lequel. Un moustique. Un gros moustique. Ainsi je peux à loisir m’envahir de la situation et occasionner l’occasion d’accomplir le désir de ma femme du moment…

— Alors, chéri tu te confesses ? Qu’est-ce que tu écris… mon pervers…?

© Max-Louis MARCETTEAU 2018