Il y a des bulles qui chantent sur les fleurs des champs

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Il y a des bulles qui chantent sur les fleurs des champs et un ulcère d’estomac qui est bien seul parmi les borborygmes.

Il marche, d’un chemin à un autre, en compagnie d’un chien amicalement prêté pour défier la solitude …

En cette promenade de milieu d’automne, son regard se porte sur un bitmoji pas plus grand qu’un gnome. Il se frotte les yeux (pas le gnome) et le chien jappe. (Rien à voir avec le peuple nippon).

Le gnome a une pelle et il creuse avec entrain (à pieds et mains) dans un sol à l’humus bien épais. Étrange personnage sur “les jolies prairies en pente du Limousin qui rappellent la Suisse en quelques endroits”(1) . Quand par inadvertance d’une météo ou d’un ciel joufflu de nuages cuits à l’étouffé par de longs voyages, une grosse averse, genre classique, arrose drue, la richesse de ce pays-là.

Le gnome invoque dans un langage grotesque et des gestes en arabesques ce temps involontaire de déplaire … le marcheur et le chien sont médusés à ce spectacle gratuit et constate à leur détriment que le gnome les a pris à défaut de son petit manège et d’un sortilège certain développe sur le champ une engueulade maison …

A ce moment précis, les voilà transportés à leur point de départ comme par la magie des champs. Ils restent “scotchés” par cet événement inattendu. Ils décident, l’un de rejoindre sa niche la queue entre les jambes et l’autre de ne rien dire à sa maisonnée de peur d’être interné d’office pour hallucination …

Il franchit son seuil de maison, enfin, libre d’avoir décidé de ne pas dire l’indicible et de poser son postérieur sur son fauteuil vieillit mais encore robuste et se reposer devant sa cheminée qui flambe à merveille par son retour, jalouse qu’elle l’eût laissée à sa seule solitude d’âtre.

Il est toujours bon de se tenir au chaud quand l’on s’aime vraiment.

(1) Honoré de Balzac “Le curé du village” chapitre III

© Max-Louis MARCETTEAU 2018/2019

Victor Noir… en bleu

Dita Von Teese kisses Victor Noir - Père Lachaise

Dita Von Teese kisses Victor Noir – Père Lachaise

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Wesh, je me réveille entre sous oreiller et étouffement au cauchemar de l’étranglement genre problème cardiaque à la grosse sueur qui se marre, je me suis entortillonné dans les draps.

J’ai aujourd’hui le réveil possédé. Je m’assois sur le rebord du lit, les mains sur mon visage buriné des mauvaises images de ce mauvais rêve dans cette chambre accueillante qui me révèle dans mon esprit embrumé qu’il s’est passé des choses interdites aux profanes.

Hier au soir, je suis arrivé à Azy au collet d’une fatigue imposante et tenace. Je devais absolument m’arrêter (je n’aime pas le mot : halte) et me suis installé au seul hostel à trente kilomètres à la ronde. J’ai eu un moment où l’hésitation fleurie comme un printemps en équateur. On a humide, on a chaud, on a le malaise qui nous tient la main et pourtant on franchit le seuil… et quel seuil. La poignée de la porte a fait un couinement saisissant, improbable : brrra. J’ai eu un effet peur avec un relâchement intempestif de l’intestin en un prout de bienvenue. Je fus irradié de gêne au même moment qu’une sirène (pas le signal fort bruyant) fort blonde et sympathique m’accueillit.

— Bonjouir… pardon… bonjour, dit-elle d’un sourire paradis.
— Bon jour, dis-je tout autant dans le trouble de mon eau d’esprit à la vue féerique présentée et l’inconvenance de mon abandon imprévu d’un pet.

Aux formalités d’usage d’un hôtel, je quittais mon adorable hôtesse pour la table déjà servie à mon égard, m’avait-on dit avec le sourire enchanteur d’une serveuse aussi improbablement belle qu’intelligente, dans la salle à manger aux décors d’animaux… empaillés.

Je crois bien que c’est au repas que les choses sont devenues pour moi incontrôlables et que ce mal réveil me fait penser à la fée Tsé (inconnue dans nos régions pourtant) qui impose son dévolu lors d’un dîner et je soupçonne mon envoûtement par la patronne de l’hôtel mais pas que…

Je vais prendre un bain à me décrasser le cauchemar toujours collé entre ma gorge et mon poumon gauche. La salle de bains est à quelques pas. C’est un calvaire. J’ai vraiment des douleurs qui s’imposent, m’arrachent des grimaces dans tout le corps. De pas en pas incertains, ma ligne d’horizon se défile et pourtant, je franchis un autre seuil.

Le bac à bain est là et je vois un flash « EASY« , qui se répète jusqu’à extinction dans ma tête écrasée comme dans un étau… avant une dernière vision :

— Quel boloss ! dit la sirène à la serveuse 95C, s’il n’avait pas été si beau… n’empêche que cette nouvelle formule, le bleu de peau tient bien… et le plus, c’est ce phallus… je vais pouvoir m’amuser… un beau macchabée… style Victor Noir…

© Max-Louis MARCETTEAU 2018