Aux mots verrouillés rouillés

Photographie © Iotop 2023

Agenda Ironique de Juin 2023


— Dis-moi miroir, quelle est ton identité ?
— Je suis le reflet du néant pour créer un rien de réalité fantaisiste.
— Et si tu étais moi ?
— Une onde inachevée.
— Ce n’est pas aimable de ta part !
— Aimable n’est en rien de ce que tu es.
— Ainsi tu me provoques ?
— Je t’annonce une vérité.
— Tu n’as aucune vérité à me dicter.
— Tu es cette sombre conscience qui se permet de se divulguer devant moi au titre de ta mobilité sur mon immobilité, ton indiscrète question.
— Alors, pourquoi me répondre ?
— JE suis celui qui est de toi à l’instant présent la parole d’un Tout qui te concerne.
— Tu as la langue bien pendue.
— Mon offense est la tienne qui te regarde dans la cage, dont la porte est bouclée aux mots verrouillés rouillés, de ta fierté.
— Tes propos ont cette odeur de la coriandre !
— TU me flattes ?
— Détrompe-toi.
— Pourquoi tu jettes ton regard sur l’ortie de ta propre image ?
— Tu détournes notre conversation à ton avantage.
— Laisse-moi rire de ta proposition.
— Tu n’es pas l’envers de mon décor.
— Et pourtant, mes réponses ne sont-elles pas à la hauteur de tes angoisses ?
— Arrête !
— Ta volonté s’est inscrite dans mes reflets…
— Je te dis d’ARRÊTER !!!
— IL ne peut s’arrêter, tu as ouvert, enfin, la liberté à ta psyché…

Et le miroir de l’aspirer tout en un, d’un seul tenant… par conscience…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

Nuages à l’humeur taupe

Photographie © Motop 2023

Agenda Ironique Mai 2023


« L’aurore sortait de l’océan sur son char de roses », la tête enflée par un bandage de nuages à l’humeur taupe.

— Quelle heure ?
— Il est trop tard.
— Qui sait !
— La Manière des temps ont fait coalition contre nous.
— Trahison !
— On est condamné.
— Pas tout à fait, si La Valeur du Premier temps peut nous suffire, non ?
— Oui et non.
— Si l’incertitude est acceptable par oui/non, l’échelle de notre temps, à ce niveau du maintenant, devrait nous atteindre avant le chaos.
— Tu crois que Gróa…
— Elle s’est enfuie, la garce !
— Les hommes ne seront-ils que des hommes ?
— À défaut d’être autre chose comme de la famille du marsouin… oui, notre nom nous définit comme périssable sans recours.
— Nous sommes que le fruit d’une possession, c’est ça ?
— Un trichobézoard sur la route de l’évolution qui ne l’a jamais digérée.
— J’ai un rot qui vient et pas du fond des âges.
— Soulage-toi, soldat !
— Brôoooaaaaaaaaaaaaa
— Et si la solution était là ?
— Qu’est-ce ?
— Si le temps n’était qu’un vide à dégager de notre vie pour se libérer de son carcan ?

À ce moment-là, les jumeaux se font accoucher…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

Votation : Agenda Ironique Avril 2023

Bon jour à tous,

Diantre, une myriade de textes de tous les horizons chatoyants par les délices des écritures… le Chat est une valeur sûre diront certains… 🙂 La liste et à suivre en dessous les votes jusqu’au 30 avril minuit … 🙂

La liste et à suivre en dessous les votes jusqu’au 30 avril minuit … 🙂

Les résultats pour le 1er ou le 2 mai à voir sur mon agenda 🙂

1 – Gibulène : EHOUARN LE CHAT PACHA (A.I. Avril 2023)

2 – Jo : Le paradoxe du chat lent

3 – Tiniak : Le chat

4 – Marina : Chacrés chats !

5 – John : Le chat Mallow et le chat Taufor

6 – Jo : L’histoire sait faire les créneaux

7 – Mijoroy : Chat à la retraite

8 – Isabelle-Marie : 3 p’tits chats, chapeau de paille…

9 – Jean-Louis : TOUS LES MATOUS DU MONDE

10 – Isabelle : CHAT’rmant

11 – Lyssamara : Faits l’un pour l’autre ?

12 – Nicolas Bleusher : Créature

13 – Isabelle : Sha perçu

14 – Max-Louis : Déboulonné du compresseur émotionnel

15 – Lyssamara : Chronique d’une fin annoncée (avec un chat dans la gorge)

16 – La Craie : Le chat botté post-moderne

17 – Sabrina : Kira bien qui Kira le dernier

18 – Photonanie : Le chat d’Ana

19 – Mortderime : CHAT ET MEET 

20 – DOMINIQUE HASSELMANN : Du chien, du chat ou du pangolin

J’ai de la graine de citrouille en moi

Photographie Iotop 2023

Agenda Ironique de Mars 2023


La dune a ses chardons comme le nudiste a ses plages. Entre piquer la peau et les yeux, la nature fait son naturisme comme l’animal copule à l’aise dans le champ prédisposé à se nourrir lui-même et les autres avec le pesticide goguenard entre le pissenlit et l’amourette frivole car de tous les amours de la terre celui de l’humain est bien le seul qui se prend le bourrichon entre le cœur et le cul, choisis ton camp camarade syndiqué de l’extase.

Bref, deux plantes toutes racines bien godichées s’épanchent entre le demi-soleil borgne aux nuageux distancieux sur un terroir encore nature par sa nature dite sauvage désigné par des yeux torves :

— Je vais partir !
— Partir ?
— Je m’arrache !
— Tu sèves n’importe quoi ma pauvre.
— Non, j’ai de la graine de citrouille en moi pour devenir carrosse et m’en aller voyager sur les chemins boueux de la reconnaissance de terrains épicés d’aventures aux hasards rigoleurs…
— Dis-moi tu ne serais pas amoureuse du fameux PTP ?
— Du Pissenlit aux Trois Pouvoirs? Tu rigoles !
— Alors, je me demande quand même si cette idée ne t’ait pas venue à la première sonnerie de ta pendule atomique de ton intrinsèque génome déviant ?
— Moi, madame, je veux ouvrir ma corolle au monde !
— Pfff !
— Ça vous désarçonne, hein ?
— Vous êtes bête! Quand le réveil de votre erreur va vous flanquer entre les feuilles, vous allez déposer illico votre valise, c’est moi qui vous le dis !
— Rabat-joie, moi qui suis toute à mes idées de connaître possiblement… le grand amour…
— Tu dégoises grave de la tige au pistil. C’est t’y bien le bout du printemps et son goupillon qui t’houspille les sentiments, ma Rosie, ma pauvre ?
— Qu’importe, enfin j’éclos de l’intérieur que mon extérieur est radieux, je vais enfin jouir…
— Hop-là !!!
— T’as la corolle collée-serrée jusqu’à l’étouffement de ton désir, tu ne veux rien entendre de mots d’émerveillement, du vertige du ressenti sensuel…
— Pfff !!!
— Tu m’en veux de rêver, d’être moi-même.
— Tu vas déchanter au quart de la prochaine lunaison.
— Qu’importe, le peu n’est pas le rien. Et je prends ce tout du peu. Et avant de déchanter, il y a : chanter.
— Nigaude, tu seras fanée bien avant.
— Je sens mon jour de gloire arriver.

Et juste à ce moment la bouche d’une chèvre, broie les deux inconnues…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

La couleur bandit

Photographie Iotop_2023

Oulimots


— Tu as la couleur d’un bandit
— ???
Toujours à détrousser le Sentiment le plus précieux…
— Va tondre ta pelouse, tu auras les idées plus terre-à-terre.
— Tu es une machine à broyer le cœur honnête.
— Il n’y a pas de cœur honnête, il y a des circonstances d’honnêtetés.
— Une provocation ? Que veux-tu ? Me voir mendier sur un autre territoire pour recueillir quelques mots d’attention et les voir faner dans la vase du souvenir ?
— Tu brodes à merveille un scénario par anticipation erronée…
— Je ne brode rien, je déborde vers mon incertitude.
— Tu as le sentiment de peau mannequin !
— Je suis quoi ?
— Une rencontre entre deux feux de signalisation aux desseins de mon destin, sans doute.
— Rien de plus ?
— Bon, maintenant si tu allais tondre ? hein ?
— Oui, je me prépare pour un autre… mon gazon…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

L’horloge existentielle

Photographie Iotop 2023


Au premier regard de l’Éternité le Temps humain aspire le premier air d’un poème… et se pend à la première seconde à l’heure où l’urgence du vivre s’étend à tous les lieux en pointillé enfermé dans le carré d’un idéal… quand ce monde-ci ne tourne plus rond l’horloge existentielle court sur elle-même à essayer de rattraper son ombre pour l’accrocher possiblement à sa complétude… quand l’image est d’Épinal les brûlures du reflet d’une planète défaite le miroir de l’harmonie est devenue chimère… pourtant quand il ne reste pour toute addition que le mot aimé.. on est sauvé…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

L’errance qui ronge son os

Photographie Iotop2023

Oulimots


— … Dieu a enfanté ! Dieu a enfanté ! …

— Il n’est pas un peu dingo ?
— Ses homélies sont avant-gardistes.
— Underground liturgique.
— A défaut d’être séminales.
— Ne ris pas !… tu vas nous faire remarquer.
— Il veut se refaire une population à la nef, quand celle-ci n’est que de bois au prie-dieu vide que le sens même nous renvoie à la pensée du non-être et que le bois dont ont fait les hommes manque à l’appel d’une consécration à ne plus être seul…
— Ce bois unique de chair qui a fait nos grandes heures et qui se décompose au moindre souffle de l’incertitude à l’absence d’une éternité devenue poussière…
— … et de sang possédé par du médicamenteux, chimie diabolique à nous retourner… le sang…
— Il manquerait qu’Ils inventent un substitue…
— Pas de pitié pour ceux qui se traînent dans les ombres de l’occulte.
— Sont-ils nombreux ? Regarde… ce que nous sommes devenus ! impropre à la consommation des peurs ancestrales. Une vie de chien a l’errance qui ronge son os… ce n’est pas de veine…
— Elles ont changé de camp, si ce n’est de visage.
— La rengaine du changement climatique, les guerres, l’inflation, le porno, les blockbusters, etc.
— L’Enfer nous rit au nez, c’est bien simple !
Arrêter ce à quoi nous sommes destinés ? Faire une formation ?
— Non, non… pas de quart, de demi-tour, ou tour entier… restons fidèles à nos préceptes antédiluviens… à qui sait attendre…
— Tu as raison ma Reine, retirons-nous de cet endroit et allons sucer nos réserves d’humains dans les soubassements de cette église… j’entends encore quelques cris… bien vivants…
— Viens à moi… mon vampire d’amour…. régalons-nous et… au pieu…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

Cinq doigts cagoulés

Photographie Iotop 2023


Prologue

«La nature a horreur du vide»… la nature est à quatre-vingt-dix-neuf virgule quatre-vingt-dix-neuf pour cent constituée… de vide. Le vide est départ et arrivée. Entre les deux, un plein possible.

Prolongement

«Faites-moi le plein, pompiste» au vide du réservoir gourmand bouche ouverte à l’essence même de son état à être pénétrée tout de go par le pistolet empoigné d’une belle main aux cinq doigts cagoulés et plastifiés tel un emballage sous vide au flagrant délit d’être jetable à l’endroit d’une poubelle gorgée à l’étouffement d’un débordement recensé à toutes les stations que le paiement au prix du litre indécent de taxes provoque un nettoyage par le vide de la carte bancaire tandis que la pensée pleine du conducteur Casimir bouillonne à la reprise de son positionnement à son siège face au volant circulaire de vide le moteur vrombit le quantique vide s’annonce à l’horizon quand le mot vide de sens apparait à se coller sur le pare-brise que tout s’arrête de ce monde-ci à l’autre monde-là un espace vide s’installe sirotant le cocktail de l’incompréhension s’allume l’interrogation au plafond d’une somme vide de sens que le giratoire n’est pas gyroscope qu’il s’amplifie à la rencontre d’un poids vide … tombe entre les mains de sous le sens sans retenu prisonnier dans un ensemble vide de chambres vides…

Attente

Le réveil sonne. Vide vibre libre. Le temps vide son sablier. La glace de l’alternatif d’un plein est illusoire, par le fond.

Antologue

Désertion du plein par le plein vide. Tête lourde. La fenêtre est ouverte… faire le vide… go !

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

Cercle le visage du paysage

Photographie Iotop 2022

Agenda Ironique Janvier 2023 (172 mots)


La friandise du mot péché entre la langue possiblement grivoise ou vertueuse au boudoir bondé de corps émanant de friboles… de frivoles envies d’empaler les désirs aux sourires de dragons dessinés à la bince… à la pince de crabe l’aménité du receveur de moments libertins tenait en sa besace un livre à la marée montante du plaisir se saisissait de page en page l’arc-en-ciel qui cercle le visage du paysage pour le caresser tel le soulager de nuageux et poudreux pouilleux déviants bipèdes chaussés d’intentions en actes délictueux ouverts à la nature prédestinée à se tenir aux quatre saisons de cycles à fruiter ses libidos aux végétaux tendus à la sève renouvelée par effet d’aimer à l’être aux courbes offertes à la prédominance du changement que le receveur devenait une entité à discourir devant ses hôtes par une langue rose titillant à l’envi des syllabes en transes par sa voix au parfum filigrané de chœur que ce tout de monde se pâmait au seul mot dont l’amen se syncopait… à ta friandise…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

Le bonheur est malsain

Photographie Iotop 2023


Deux parallèles discutent…

— … j’ai ce goût d’inachevé.
— Ça ressemble à quoi ?
— Une disjonction du Temps à l’intérieur de Moi.
— Tu as … un Moi ?
— C’est une assertion audacieuse de l’avouer à la perpendiculaire d’un ressenti, à l’angle d’un soupçon d’une certitude, à l’intersection d’un relief à peine perceptible d’un doute à l’ombre du souffle de l’onde plébiscité par ricochet…
— N’en jette plus ! N’empêche que c’est tout de même tendancieux…
— Ma sincérité n’est pas vérité à ton endroit à tout moment du discours, la défaillance peut surgir.
— Je m’étonne de ne pas ressentir… ce Moi.
— Rien n’induit de part et d’autre une quelconque possibilité de lien.
— Et pourtant, à la ressemblance…
— … la dissemblance…
— … nos latitudes font cohérences…
— … nous sommes des lignes…
— … tête-à-tête perchés à l’encre…
— … la tache, seule, nous décloisonne.
— On est le contraire du reflet quand le miroir des mots froisse… ainsi, le bonheur est malsain…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

Paradis tétanisé d’âmes enchaînées

Photographie Iotop2022

Agenda Ironique Octobre 2022 (avec retard assumé)


… si fait du temps parcouru sur la plaine qu’une montagne apparut sans bruit un matin clair de lune nu cerclé de givre suspendu à la toile d’un ciel accablé de taches telles que l’expression «Aide-toi et le ciel t’aidera», encombré d’étoiles à la recherche d’un repos éternel, de saints couverts et à la fois dénudés par l’indécence du martyr, d’un paradis tétanisé d’âmes enchaînées aux valeurs de vertus… qu’un regard s’arrête de clignoter possédé par l’aura d’une pureté que la Montagne, au tableau neigeux déployé dévergondé, signe en elle la pure… Beauté…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

L’air automnal s’interstice

Photographie Iotop 2022


La Note l’air automnal s’interstice à la particule d’une main un doigt métronome à la légèreté divulguée à la fermeté d’exister à la notation portée d’un dièse le temps accroche toutes les croches en une horizontale octavienne et vivante à la naissance d’une improvisation dédiée à soi aux couleurs d’une chorale de ton à la frise d’une idée fleurie de parcourir un monde à quatre murs à la réverbération… de l’exil …

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

De là où je parle…*

Photographie Iotop 2022


— Tu es une Passeuse d’Anges.

— Qu’est-ce ?

— Un mystère.

— Un mystère ?

— Une couleur.

— Une attirance ?

— Une convergence de Temps.

— Un résumé de Vie ?

— Le dévoilement d’un possible, autre.

— Il faut une clé ?

— Tous en nous, avons cette clé.

— Est-elle saisissable ?

— Peux-tu saisir le vent dans ta main ?

— Comme la parole… Alors, tout, nous file, entre les doigts ?

— Elle sera à notre seuil, éclairée… tu es la serrure… pour ceux qui te reconnaissent…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

* Isabelle T.

Pavé n’est pas de bœuf d’œil

Artiste : ancientking


… pavé n’est pas de bœuf d’œil sur la prairie jouissive en attente d’être broutée, poulet n’est pas le billet écrit entre là et là à la plume encrée d’un tout d’un bipède membré de bonnes intentions que l’on croit, crayon n’est pas celui qui fait mine de se tenir à sa raide position à l’entrée fendue d’un désir d’être pénétrée à la ligne d’une dynamite d’un bel amour, verre n’est pas celui de cendrillon même cendrée au regard d’une pleine lune sensitive en déshabillé au diaphane nuageux de nuances plombées, porte n’est pas au seuil d’une vie possédée de reconnaître son identité à tous les échelons des acides nucléiques, cahier n’est pas à une feuille près même s’il sait que d’une autre à une autre le temps des lignes se déchirent et les mots se froissent, chaise n’est pas à ce cul qui pose fesses à la pause d’un instant sculpté par essence de vivre par défaut, fenêtre n’est pas la porte mise à l’index pour une raison qui ne l’a pas toujours, jus n’est pas le courant qui se gausse d’électriser l’inconvenant ou seulement l’étourdi, spiral n’est pas au contact de la ligne droite qui devrait se courber par soumission à la géométrie d’un Temps réverbère perdu entre la première intersection de l’Univers d’un cerveau déraisonné, maison n’est pas le lieu d’interférence entre le ciel et sol…

De fait la position verticale se conçoit sur le cadran rondouillard assis devant le temple de la pensée qui fait référentiel à l’équilibre de sa raison afin d’éviter la mort … horizontale…

Et concevoir le grain de sable à la hauteur de sa renommée comme le petit pois sait paraître aux yeux des autres des Ont de la frise de l’incompréhension voire de l’imbécilité à la primaire pensée…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Témoins dégrisés par le regard du mort

Photographe Iotop 2022

Agenda Ironique Novembre 2022


A l’ombre il l’était depuis un temps certain que le sablier à son office depuis un certain temps n’avait pas relevé le cadencé de ses retournements aussi quand un nouveau soleil prenait son tour de garde pour la journée qui semblait fade aux prémices de l’aurore qui s’étalait grisaille à la circonvolution des convulsions nuageuses frisées comme des pubis brésiliens, il se leva de sa chaise électrique, spectre onduleux qui parcourait l’assistance des témoins dégrisés par le regard du mort…

A l’ombre, ils y étaient tous et bien au-delà de l’ombre même définie par elle même au canon de sa beauté, tous assis plantés par piquets plus ou moins droit l’un se tordant à demi vers la droite à chercher un appui invisible et l’une son chapeau froissé entre ses mains poussiéreuses de culpabilité inconsciente…

A l’ombre fixait sa propre luminosité innocente à cendrer les éternités humaines…le premier vide prenait son essor…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Lois tondues des blasphémateurs

Trip to Mars 10 cents. Carnival side show, vers 1900

Agenda Ironique Aout 2022 (avec ce retard sur l’horloge terrestre)


Il est mille neuf de l’an de grâce, un temps de croix sur la colline des lois tondues des blasphémateurs et la lance du dernier souffle sait tenir sa promesse et pas de service après-vente pour aiguiser les chairs qu’elles traversent, effile présentement une âme …

Le crucifié est bien en peine de tenir un discours magistral sur la vue horizontale des collines environnantes peu verdoyantes et assoiffées de renaître de leurs légendes ancestrales figurées de faits d’armes aux sangs de monstres ailés de leurs bonnes intentions.

Il regarde à droite tout à droite pour cause d’un torticolis de gauche sur les baraquements des bonimenteurs costumés à la toile taillée des mots burinés baratins à la calligraphie vocale du bagou que les bonnes gens gobent au bonheur du plaisir de croire…

Et il entend à cette droite de cette foire d’humains à l’esprit déguenillé d’une foi à ce grenier à la raison tarie à n’en pas croire ses oreilles que ce monde d’incrédules s’agglutine autour d’un discours centré devant un homme à la condition d’être nature dans le ton et la concordance de son propos et à l’intérieur fripon escroc canaille et autres dénominateurs communs.

A l’en croire le coquin discoureur fait découvrir pour quelques cents à chacun de ses nigauds et nigaudes le pouvoir de s’approprier son avenir enchanteur dans un au-delà par quelques conseils avisés et personnalisés.

Aussi, l’homme de prestance à son pupitre est prêt à entonner ses derniers mots de tous les jours aux mêmes heures avant séances :

— … ainsi, pour dix cents, la femme Mars vous fait décrocher… vôtre Lune…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Le verre en état d’été du bien être

Photographie Iotop 2022

Ils étaient là, à la Canaille. L’un en face de l’autre. Le père et la fille. Chacun devant un verre plein de tout avec la tristesse en filigrane qui apparaissait par vagues sur leur visage. Les autres étaient dehors, le sourire lié à la discussion, le verre en état d’été du bien être.

Eux, ils étaient seuls avec leur sortie d’un jour d’ascension, à l’intérieur, aux tables vides qui les entouraient comme des soldats de bois. Le monde était l’envers du décor. Eux, ils étaient en avant scène, acteurs muets dans une réalité toute peureuse qui ne s’approchait pas…

Le père et la fille… trisomique…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

La cinquième corde de l’émotion

Photographie Iotop 2022

Agenda Ironique Juillet 2022 (avec un retard certain)


A l’UT nul n’est tenu à sa clé au par dessus le dos d’une ouverture maintenue à la baguette qui se durcit à l’envolée d’une partition possédée d’un corps d’archet au premier rang d’un violon prédicateur…

dempteur à tous les rangs assis à l’écoute des oreilles fœtales l’entremetteur a de la vibration quand les octaves non de prénoms s’élèvent à l’orée des pavillons suspendues aux lobes frontaux…

MInimalisent les intonations du silence enroulé sur la cinquième corde de l’émotion à l’éther pris à témoin des auditeurs enrôlés à l’unique portée de se grandir au diapason d’un trémolo piquant…

FAscinant tel un point d’orgue dessiné à l’accroche d’un destin à la fièvre de vivre une seule demi-seconde au multiple d’un tracé à l’intérieur d’une aire à la nue-propriété d’un air habillé et enjoué…

SOLstice d’été de l’humain à son assemblée respire le soupir à l’apnée se déguise à la pause missionnaire à la croche d’une paire de cymbales à la prise de mains que le gong s’idiophone d’amour…

LA reprise d’un temps lisse l’éclair à l’arc-en-ciel d’une réalité au corps du violon ondulé aux caresses dépliées le chœur s’amplifie crescendo aux percussions au langage d’un motif en une rhapsodie …

SImultanément la mesure s’élève au majeur qui s’impatiente et s’éprend en tsunami à se gorger d’un tout que les instruments eux-mêmes s’essoufflent dans un craquement … le requiem se réveille …

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Novice à l’écoute d’une béatitude

Photographie Iotop 2022

Agenda Ironique Juin 2022 – (Avec un certain retard)


Sœur Dominique s’était installée tôt le matin au bord de la source des Trois Niquedouilles pour jouer de sa harpe aux cordes sensibles d’un doigté qui avait à une certaine époque bénie réjouit plus d’une novice à l’écoute d’une béatitude…

Nous l’écoutions de loin par échos de reliefs feuillus…

Nous étions toutes quatre en seiza sur un tissu codé en damier autour de notre saint assis en tailleur qui crayonnait nos silhouettes transfigurées beautés à la flottaison de nos nudités qui s’impatientaient de ressentir son regard de croqueur tout en piège en attente de nous déflorer d’un trait de mine à nous sourire comme une souricière…

Nous étions son pique-nique …

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Le Temps se gèle au goût d’une gelée Royale

Photographie © Iotop 2022

Agenda Ironique Mai 2022


Si le froid avait la parole il réchaufferait le premier mot obsolète.

Obsolète se lève s’écrit sur la ligne comme une respiration attendue à l’encre indifférente.

Indifférente est le passage d’un point à un autre à la lueur d’une fraction de vie.

Vie alternative aux courants des eaux grossies aux poissonneuses questions.

Questions passagères qui s’allument les unes aux autres par jeu.

Jeu par le dé à la main à la carte du destin qui compte les points au clair matin bailleur par défaut.

Défaut qui prend acte de son existence sur la ligne syllogomanie ancrée par la clé du Mot.

Mot qui semble un bec à foin se rit des tournures assemblées en tournesol autour de lui.

Lui une possible coquecigrue à l’intérieur de sa structure dédale.

Dédale froid… ce n’est pas un frigo… ni une banquise… c’est moi…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022