
Photo de Alain François
Le trait décousu, le matin, son visage dort !
Volet battant au sol mouillé d’une brume
Assoiffée de coquinerie, la vitre du Nord
S’embrume de la chaleur intime, écume
Qui s’écoule lentement du drap, parfume
La tapisserie d’un banc muet de la chambre
Bleu amoureux des lignes fines, volumes
Qui se modifient, s’étirent et se cambrent
Au souffle saccadé d’une lampe lubrifiée
De la lumière de jouir par des séquences
Nouvelles, par interruptions choisies, nées
Des désirs de connaître l’absolu semence
Du délire de s’inonder de plaisir du livre
Posé, écartelé à l’extrême où ses mots
Dénudés de leur concavité, délivrent
Les hoquement des préfixes impériaux
D’un septième ciel pourvu d’un tapis
Déroulé au pied d’une armoire de glace
Déshabillée d’émotions au bord du lit
Défait, dédrapatisé des angoisses
D’un jour qui s’annonce heureux, vrai,
Immortel comme l’étoile blanche du poète
Qui écrit les lignes d’un demain au jet
D’une encre vorace qui s’épanche satisfaite !
©Max-Louis MARCETTEAU