…extatique à la Lumière du soupçonneux qui frotte les deux pierres l’une de la jalousie l’autre de l’envie pour rassembler leurs éclats et les flécher vers les belles âmes de l’Amour le Cupidon qui de mailles n’a aucune est blessé sur le seuil de la première lettre…
… raison pliée sur elle-même la vie tient son fil à bout de bras au parterre des fractures la bouche ouverte comme une dernière lettre à prononcer un dernier souffle à soutenir mais l’air est sec en son Désert tout salé à ses lèvres elle l’appelle déjà le corps trop froid…
J’ai un dictionnaire, qui depuis une semaine, à la même minute, tombe de son étagère et s’ouvre toujours aux pages quatre-vingt-quatre, quatre-vingt-cinq.
Bonjour la frayeur à deux heures et deux minutes du matin et bonsoir l’ambiance d’un rêve qui avait l’objectif non avoué de m’apporter une sensuelle rencontre dans une forêt … de femmes lettrées ….
Alors, même si ma vie me paraît à peine concevable, pertinente, intéressante, valable … que ce dictionnaire ait un objectif dont je ne discerne pas les contours ni même la consistance … devrait respecter mon sommeil de juste.
Ce dictionnaire est-il possédé ? C’est la question que je me suis posée par une nuit délavée d’étoiles et pourtant tendrement éclairée par une lune tout aussi seule que moi-même qui ne suis pas lunatique même avec ma paire de lunettes …
Aussi, je décide de l’enchaîner (le dictionnaire, pas la lune) à son étagère.
Dans la nuit en cours, un fracas suivi d’un grondement puis d’un tohu-bohu … me déboussole le réveil créant un tourbillon d’angoisses à la limite des contraintes acceptables pour un esprit sain…
Je me lève tant bien que mal que mes draps veulent me retenir que je les traîne à mes jambages vers ma bibliothèque à la valeur de la faire vivre … de toute une vie…
Je n’en crois pas le tréfonds de mes pupilles. Ils sont là, sur le parquet, froissés, tordus, dévisagés, dépliés … mes livres … me dévisagent … de couvertures …
Je suis détroussé de mon sang. Ma liberté d’agir est clouée. La tétanie est maîtresse de mon corps et ma raison est en déphasage. Un appel de loin se déploie dans mes neurones. Des douleurs intercostales m’envahissent, je plie moi aussi et mes genoux font de même. Me voilà une sculpture organique marbrée de la panique «clouteuse».
La voix se fait plus précise. Une verve que je crois comprendre et qui m’échappe comme du sable dans un sablier. Et au moment le moins propice à comprendre mon état … une lueur d’une diode mille watts me flash.
Je suis dans le vortex des livres. Impressionnant à me faire éclater les veines du cœur. A m’estampiller d’une malédiction jusqu’à la génération de la dernière lettre de notre alphabet.
Et là, j’entends, telles des cascades :
— JOYEUX NOËL!!! ON T’AIME !!! s’exclament tous les livres…
Assise sur le bord du fleuve Baignant son chagrin épreuve Colette belle comme le jour Devait décider quel parcours Elle devait prendre pour sa vie Finalement pas rose qu’elle se dit Grognant au vent toujours rude Hélant ses pensées d’inquiétude Implorant le hasard du destin Jurant qu’il ferait tout pour rien Kopeck il lança pile ou bien face La loi de Murphy a bon dos passe Misère connaît pas le pile sourit Nonobstant les quolibets endurcis Ouvre une nouvelle et belle voie Possible à la noble Colette de soie Quitte sa mouise et dévale le cœur Râpé mais encore solide à c’tte heure Sur la bonne route pour de vrai Toute guillerette enfin si fait Use ses sentiments à son prince Voleur de cœurs qu’elle en pince Willy son ange gardien le vaurien Xérès au goulot l’animal coquin Y-a-qu’à dit-il à Colette défaite Zigzaguant de chagrin plongeant la tête … la première dans le fleuve ….
Une longue série de dialogues avec pour socle le dialogue en bleu. Ce dialogue en bleu n’est pas de moi mais d’un défi d’écriture (2019) dont je ne me souviens plus à quel endroit du Web il se situe. Si vous avez l’adresse, n’hésitez pas à me l’écrire en commentaire, pour rendre à qui de droit ce qui appartient.
— Oui ?
— La factrice m’a dit que tu avais perdu une lettre. — Non.
— Ah ? Elle m’a dit que tu y tenais, à cette lettre. Je vais à la poste. — Mais, comme tu veux !
— J’espère bien. Et je vais retrouver cette lettre qui me paraît louche. — Ah bon !
— Oui. Une lettre adressée à ton amant ? — Mais non !
— Avoue ! — Non
— Tu mens ! — Pas cette fois.
— Tu me dis la vérité ? Étrange !
— Pourquoi pas.
— Je vais t’interdire l’encre et le papier. — Ah, non !
— Alors, tu es sincère ? — En effet.
— Bien. Alors, qui est l’heureux élu de cette lettre. Moi ? — Peut-être.
— Je fais serment devant toi de la retrouver. — Fais pour le mieux.
— Tu me donnes toute de même ton accord ? — Oui.
— Tu m’embrasses — D’accord.
— Tu peux compter sur moi ! — C’est ça.
— Hé, soigne tes pleurs ils sont de ce bleu froid qui abîme ma joie de vivre. — A tout à l’heure.
— A midi … ma belle conscience.
Je reviens d’entre les morts. Mes pleurs enterrés, mon arme invalide entre mes mains, mon cauchemar s’écrit sur un autre chapitre.
Aujourd’hui, il pleut. Je ramasse ma carcasse dans la tranchée nommée “ La Belle” ; en une niche je suis chien mouillé qui obéit encore à la voix d’un maître …
Je respire comme une cheminée au mauvais tirage et tousse mon restant de vie par les alvéoles de mon avenir rétrécit.
Demain est un poing fermé et des pointillés comme des balles qui sifflent les mots de la mort à vous atteindre de chair par trépas ou à rigoler d’un appel erroné et vous voilà gueules cassées ou estropiées et la gangrène fait des repas gargantuesques …
Je souris comme un môme qui a peur de pleurer sur un refrain d’un frère estampillé d’un obus ou d’un autre frère vidé de son sang que la terre n’a pas le temps de boire ou qu’elle n’en peut plus de ce breuvage indécent.
Je suis sur ce brancard, et mon papier est froissé de ne pouvoir t’en écrire davantage que mon encre souffre de la noirceur de ce temps qui va voir naître il parait la fin d’une guerre, la paix des peuples et des âmes et pourtant combien de nos mères, de nos femmes, de nos filles ne pourront que s’agenouiller sur des dépouilles, il y a si peu de temps, chéries d’être de sourires et d’avenirs … et devenues abandonnées et solidaires après avoir soutenu les efforts de guerres et engendrer aussi le pire …
Je suis anéanti, vivant et ma main tremble de nouveau et cette balle logée dans mon crâne et mes yeux dont le trouble fait chavirer mon écriture zébrée …
Ma mémoire va se refermer à jamais après ces derniers mots, à toi ma lettre.
Au S des chemins ou est-ce le chemin
Qui nous fait autre à la clé nous fuyons
Ce que nous sommes pour des demains
Autres et pourtant identiques aiguillons
Qui dévorent les mêmes envies au vif
Plaisir des questions sur feu trahison
Des carrefours des pièges expéditifs
La corde funambule est notre prison
A mourir dans le labyrinthe de soi
Aux regards des autres en linceul
On s’enferme dans la niche soie
Du dortoir des échecs … seul !
Mon brouillard de larmes dépose sur ton visage mille caresses au nom de ma tragédie, et je me répudie de l’incendie en moi maudit ce paradis de Toi mon Crédit d’amour, je dédie ces quelques mots égarés ce mercredi après-midi perdu sur le pavé d’une rue nommée à ton Nom jadis et ici point de comédie, de perfidie, je mendie ton attention au rien de moi qui traverse ton mon regard se fuit à la percée possible du tien…
Ma voix se serre en mains de larbin,
Je suis le passager du Rien de terre
Sur ta terre de Reine suis ton Caïn,
Un restant d’argile je suis sec Colère.
Cette colère de Rien qui fait litière en Moi pour Toi mon salaire de galère suis miné mineur de mes prières pour Toi qui n’entend du Rien seulement un tiers de voix de passager au sourire plus avenant je te vois d’un bras une gouttière d’encre à chiffres tu signes à saigne des Débiteurs tous enjôleurs en la matière manière, je suis l’ornière et ne touche même pas la jarretière de ta liasse entrecuisse fruitière d’intérêts…
Je suis une virgule entre centaine et unité,
Je jeûne sur ton palier financier en crève fin
Je te hume à l’envers ouverte et suis épinglé
De Toi Crédit le cœur portefeuille vient de gicler.
A l’écriture imbuvable, l’encre pleure son sang sur les lignes déformées de l’absurde. La chair putride des mots se répand sur la route hérissée des ratures. Les mots sont des sexes par lesquelles naissent des définitions qui se proclament prince de sang noir, la magie ouvre les portes des alchimistes en herbe, à la tisane assassine, à longuet urticant, la voix s’égorge dans un râle que ne saurait recoudre un légiste après une autopsie. Aux traits de lumière, frise les mots. Les yeux se pendant aux lampadaires de l’angoisse. La première page prend la peur comme compagne, se froisse devant la rebelle impudeur, se couvre de honte aux fautes, frappe la fin du début, au point maton, les virgules accrochent les iris, transpercent le blanc et coule l’humeur de la mort en linceul, le lecteur vient de perdre la vue.
Le Livre s’oublie;
Son encre perle, et une étoile de Toi naît
Au vide de Ton Espace le cri
du mot est un écho sans fin
Et Faim de Toi, l’encre
Fait Lac et je me baigne de la peau à l’âme
nu et rompu
Je T’appartiens à la …Lettre !