Je passe mon temps à attendre. L’attente immobile, l’attente qui n’est pas mon oncle diront certains. L’attente qui n’est pas du camping est un sarcophage. Et ce dernier ne fait pas partie de la famille des macrophages. Non. Ni d’un pseudo président qui se transformerait aux jours de pleine Lune en un loup garou pour termites égarés, ni chômeurs, d’ailleurs. Quoi que…
Ce n’est rien d’attendre. Ce qui est difficile c’est d’être opérationnel au moment où l’action pointera le bout de son nez. Et pas frileux, ce nez. En plein dans le pif, l’action en question. Et là, il faudra assurer. Et pas question d’être le dernier des derniers pour faire bonne figure. Pas de pifomètre. Non. De la tenue, de l’audace sans piment. Du tact, de la diplomatie, et le cœur avec soupape de sécurité s’il vous plaît. C’est pas le moment de taper un infarctus entre deux mots échappés d’une voix d’outre-tombe.
En vérité, et je reviens sur ce que je viens d’énoncer, attendre est un calvaire. Un seul ? Non. Une succession de calvaires. Une plaie, pour chaque jour. Et pas d’urgentiste pour colmater ce sang d’espoir hémorragique qui n’a pas de plaquettes pour réparer. Le miracle est que l’espoir est toujours vivant. Les années passent et je suis devenu un écorché vif. En coupe, en travers, de face, de dos, bref la totale. Pas beau à voir. L’humain est solide tout de même. Il supporte l’insupportable. Cet instinct de survie, une extraordinaire invention du vivant. Mais que de souffrances !
J’attends. Comme si j’étais seul à attendre. Et elle, elle attend ? Pas sûre. Sans attente pas de manque. Pas de manque pas d’angoisse. Pas d’angoisse, pas de médicament. Pas de médicament, pas de problème. Pas de problème, pas de vie ?
Je suis mort ?
© Max-Louis MARCETTEAU