… essoufflement de la passion à l’embrasement précédent en feu de paille dirons certains ou d’autres comme manège de Chevaux de bois où tout brûle jusqu’à l’ombilic qui ressentait des papillonnements en ses profondeurs il ne reste qu’une larme en signature …
… ombre chemine à l’Ombre de son ombre mine de rien gît en fond la mine de l’harmonie au sourire tissé à l’envers à la denture acérée du Pouvoir sur l’autre rive de l’Amour les étincelles de la discorde soufflent sur la concorde du couple par effet d’un essoufflement …
… banalité au rencard Lotus et l’Homme s’emploient à s’aimer tant que le jour est sensible et la nuit singulière la jouissance est reine et le repos attend son heure dans le hamac bichonné enlacé entre deux arbres solidement ancrés dans une terre qui tient du conte…
(La date limite est le samedi 26 juin 2021 pour participer, diantre)
Insomniaque jusqu’au fond des yeux la vieille chouette ouvre sa porte. Le frigoriste n’est pas d’humeur. L’astreinte dépannage ce n’est pas une sinécure, même payée en heures de nuit.
— Alors, ma p’tite dame, c’est quoi le souci sur votre congélo ? — J’ai la narine gauche, seule valide, me fait sentir qu’il y a une odeur de fréon.
Le frigoriste, Paul, relève le sourcil droit bien haut pour un droitier de main et gaucher de pied mais pas tout à fait tarte pour comprendre que la personne âgée ne fonctionne pas qu’au lait d’ânesse …
— Fréon ? Il date de quelle année votre engin ? — Mille neuf cent quatre-vingt-quatre, monsieur le réparateur en froid. — Ah ! — Je vous invite à ausculter la bête qui se planque dans la cave.
Paul, n’ose pas une fois de plus relever le sourcil droit mais s’interroge par une étonnante et discrète signalétique par ses deux yeux bleu azur vert doré qui fait la joie de son épouse chimiste dans un GGA (grand groupe alimentaire).
Il suit l’ancêtre dans un dédale de pièces aux odeurs inqualifiables qu’un parfumeur déposerait plainte pour indécence olfactive.
— Il est de quelle marque ? dit le frigoriste pour détendre l’atmosphère qui n’est pas dans son unité normale et augmente autant que sa pression artérielle. — Je ne sais plus. Il est discret depuis toujours, mais depuis cet après-midi, il fait un drôle de bruit. — Un drôle de bruit ? — J’ai l’impression qu’il ricane.
Vingt-deux ans trois mois et quatre jours de métier, Paul semble déstabilisé par les propos de cette usagée à la voix en arrière gorge qui déverrouille une porte massive et grinçante comme deux fémurs qui se frottent l’un l’autre pour fêter de joie leurs trois cents ans de vie commune dans un ossuaire.
— Ne vous inquiétez pas jeune homme, franchissez le seuil, la cave est bien éclairée, voyez … dit la fanée d’un beau sourire, option râtelier première classe …
A ce moment-là, le frigoriste est parcouru d’un frisson le long de son échine en esse de bonne tenue.
J’ouvre ma galerie tous les jours à vingt-trois heures et boucle à six heures le matin au premier appel du sommeil vendeur de sabliers … neufs.
Je n’attends pas l’acheteur providentiel illuminé tel un moustique qui tournerait indécent sur les œuvres exposées, ni l’amateur éclairé par l’épice de l’ignorance fleurie du sourire entendu et l’oreille sourde, ni le spéculateur à l’outrage mercantile sur l’étal de son portefeuille printanier et moins encore du noctambule possédé de la flamme sortilège d’avoir découvert un nouveau bar branché aux trois cent quatre-vingts volts d’Art couleur Trou Normand à siphonner comme un Utrillo …
J’attends l’instant où, il ou elle franchira le seuil à l’heure attendue par le Hasard à se frotter les deux Virgules de l’Improbable sur le lit Point final qui s’enferme dans la malle avec le garçon d’ascenseur et danse avec l’Occasion de la Rencontre au goulot bien proportionné de la bouteille de whisky de compagnie de belle robe à décolleté avantageux de son degré d’Amour…
J’attends l’Ombre qui annonce sa Lumière écarlate sur le mur toilé de vies dessinées comme des épitaphes qui brûlent les yeux et les mains qui tâtonnent sur les lignes courbes d’un semblant de corps qui est le mien par mon infortune de ne connaître le tien …
Il est vingt-trois heures quatre, une nouvelle nuit … je fais ma prostitué…
Il est trois heures du matin. Je me confectionne une tartine de miel sauvage. La Lune s’invite et le chat s’interroge.
J’ouvre la fenêtre. La nuit empeste l’orageux.
Je mâche tranquillement. L’océan ressemble à une perle.
— Tu fais quoi ? interroge ma compagne du moment qui s’est engagée nue et pieds chaussés sur le carrelage en terre cuite à me poursuivre sur le terrain de ma plénitude.
A quoi bon répondre ? Il y a dans une vie trop de questions, trop de réponses qui saupoudrent le vide d’une relation quand certaines sont des arêtes de poissons …
— Je te dérange ?
Oui, tu me déranges. Tu es ce genre de brebis galeuse de l’inconsistance qui circule entre les lignes de vie et que l’on happe par défaut, par inadvertance, au moment d’une distraction ou d’une envie suite à une possible sécheresse sentimentale comme une crème glacée par un été belle gueule au sourire torride.
— Tu m’écoutes ?
Oui, hélas, mes oreilles s’impatientent de retrouver le sein du silence et m’allaiter du velouté de ma tartine de miel par cette nuit qui repose sous le couvercle d’une cocotte-minute… plein feu…
— Je sais que tu m’écoutes.
Je voudrais traire le Temps et boire les heures vanillées sur la plage de sable des amants qui s’aiment jusqu’au cannibalisme …
— Je vais t’accompagner et me faire un chocolat au lait.
Et pourquoi pas un lait de poule ?
— Tu sais, je crois que nous devrions acheter cette maison. Elle nous plaît à tous les deux. Qu’est-ce que tu en penses ?
Je ne pense rien. Si, je pense au mot : berlingot. Le berlingot nantais… toute mon enfance. Elle me manque cette enfance. Quand il est dit : il faut réaliser ses rêves d’enfance … je ne comprends pas ces propos… j’ai réalisé mon enfance … alors que reste-t-il pour l’adulte que je suis ?
— Et puis, il serait temps … je veux un enfant … tu comprends ?
J’ai l’empressement de partir de suite dans une fusée pour la Lune. Une injonction ? J’ai cette intolérance au présent verbe vouloir : « je veux » … « je veux » … si je pouvais l’incorporer dans un béton bien armé jusqu’à la dernière génération de ce monde terrestre …
— Dis-moi, tu crois qu’il va faire de l’orage ?
Il commence à pleuvoir crescendo jusqu’à dru et l’odeur de la terre et du ciel se mélange tel un explosif …
— Mon instinct me dit qu’il serait temps que l’on prenne une vraie décision … tous les deux …
« La première camérière entra »* et ressortit trois heures un quart plus tard allongée sur quatre lames de parquet chêne de premier choix fixées par des lanières de cuir le tout porté par quatre solides gaillards cheveux attachés style queue de cheval et costumés à l’étoffe tartan.
Les pleurs avaient pris les mouchoirs en otages et les toussotements étaient débordés par les élans des regrets de cette défunte charmante et d’agréable compagnie… de son vivant.
Le temps n’avait pas le temps de s’arrêter pour souhaiter bonne chance à l’inspecteur Lô-Tho désigné d’office pour enquêter et qui se frottait la partie la moins accessible du dos avec une baguette (et pas de pain) de bambou qu’il avait acheté quelques jours avant son dernier anniversaire au vide-grenier annuel des Huiles Non-Essentielles.
La cadavre sur la table (et pas à manger) imputrescible de dissection avait une figure reposée pour son âge même si le maquillage de fond s’était délayé sur les joues saillantes, et le menton joliment dessiné à la Huntress.
Le médecin qui était légiste à la morte-saison n’avait pas détecté le moindre indice d’un décès suspect… ce qui était fort… suspect. En effet une personne qui mourait naturellement c’était louche, voire inconvenant même qu’un enterrement en grande pompe (et pas à vélo) se faisait à pied le parapluie de la décence ouvert sur le chapitre « Il fait noir quand l’assassin se lève » (Job -24 -14) ce qui était une humiliation au coefficient 120 pour la famille qui n’avait pas assez de mascara sur les yeux pour planquer sa honte.
Rhi (prénom de Lô-Tho, suivez) faisait le tour de la dépouille bien désencombrer de ses viscères et autres tissus qui riaient jaune à la pointe d’un scalpel tout juste sorti de son blister made in china ce qui en disait long sur cet ustensile qui avait parcouru des milliers de kilomètres en cargo dans une solitude qui se rongeait les ongles et appréciait une délivrance sur un corps qui n’en demandait pas tant.
Le légiste conclut qu’il n’avait pas l’indice d’un empoisonnement même frileux, d’une maladie inflammatoire déprimée, d’un kyste farceur anodin, d’une artère encombrée d’une vie bedonnante, tandis que Lô-Tho convenait en chœur qu’il n’avait pas le moindre soupçon d’un meurtre mesquin ou d’un assassinat à la Romaine, pas le moindre témoin à mettre sous lampe de la vérité, bref un corps intact sous tous rapports. Une déception, un outrage. Il se demandait d’ailleurs si elle était bien morte. Il souleva l’une après l’autre chaque paupière : la lumière était éteinte.
Il déduisit très déçu qu’elle était morte naturellement, et il se déboucha pourtant une bouteille de champagne de 33 cl qu’il partagea avec le légiste à l’humeur d’un mitigeur estival… qu’aux premières bulles glapissantes, il se posa cette ultime question : pourquoi était-elle morte naturellement ?
…césure coupée du monde s’est embarquée seule pour l’Océan des Tempêtes la poésie en sac à dos elle chante une ballade à la partition des vents racoleurs soutenus par des nuages singulièrement lunatiques avant son passage initiatique et devenir… une Sirène…
Ce challenge sur la Lune est terminé. J’avais idée d’écrire depuis une vingtaine d’années sur ce satellite et aujourd’hui la chose est faite. Et, la deuxième idée est de rassembler les textes pour une édition. (auto-édition pour être précis).
Cependant, suite à une contribution active, et aussi ponctuelle, de participantes et participants, (voir l’ensemble des commentaires du Challenge Lune) je souhaite intégrer leurs commentaires à ce futur livre avec leur autorisation, bien sûre. Et, cerise sur le gâteau, j’offre gratuitement un exemplaire, à qui le souhaite.
Voici la liste des contributrices et contributeurs :
P.S. : si à l’occasion vous connaissez une illustratice.eur pour agrémenter chacun de mes 57 textes, faites-le-moi savoir par commentaire. Bien sûr … je paie … raisonnablement 🙂
… fugacement le Golfe du Succès s’échappe de sa condition et va respirer en compagnie d’un bel atome de césium sur la piste de danse des moments intenses rayonnants au bras de la minute de gloire indifférente à sa beauté sans césure…
…goguette s’alcoolise aux parfums du Golfe de la Rosée à la beauté Apollonnienne qui attire une part féminine de l’Univers invisible qui s’étiole à ses atours et s’évapore en une traîne que les voyeurs télescopes photographient fugacement…
… Univers Gargantua joue tranquillement au lieu dit le Golfe Central constitué de trous noirs qui se hasardent parfois à troubler les jeux des cordes sur un plafond de verre à la quantique idée de traverser un champ d’anti-matière en goguette …
…humains aux semelles de plomb les yeux géomètres astronomes vers la Lune rêvent la Lune et donnent naissance au Golfe Lunik et gagnent une nouvelle grandeur pour eux-mêmes qui n’a rien de brillant sur le podium de l’Univers …
… années-lumière tatouées sur les épaules courbées du Temps voyagent à travers des fleuraisons de corps célestes qu’elles font naître pour chacun un Golfe des Iris et tracent ainsi un univers aux paysages que télescopent les humains
… Confiance sur le podium du Golfe de l’Honneur l’homme brindille de l’Univers brûlant audacieux dans ses conquêtes se fait médailler du courage pour avoir franchi ses peurs sur la pointe des pieds le cœur emballé du rêve d’années-lumière …
… l’ennui caresse l’envie de connaître la face cachée du Golfe de la Foi qui tient auberge du Serment au service de la Bonne Conviction à la cuisine de la Certitude par l’Honnêteté des aliments conditionnés à la Parole de Sincérité pour une digestion de Confiance…
… l’humain planté sur l’axe terrestre trace par défaut sa route vers le Golfe de la Concorde et chaque jour est un échec chaque jour est une tentative chaque jour est pourtant différent quand le regard de la Lune stoïque se ferme à l’angle de l’ennui …
… égaré le sourire de l’amant lunaire habillé en Arlequin devant le portrait de la mine grise du Golfe de l’Amour possédé de son ego qu’il repeint à chaque ébat comme une façade de promesses épuisées des siècles de mensonges aériens …
… défaut dessiné au cœur de la Mer de la Sérénité suinte un trop plein de folie emmurée à ses dépens à l’impossible effet de libération se griffe le mot en attente de vivre …
Sur une idée commune avec Carnetsparesseux. chaque semaine, tous les mercredis, un nouveau chapitre sera présenté, chacun sur son blog.
(Les autres chapitres : ICI et définitions ICI)
Quand le temps parle
— « Entendez-vous rugir… » ? crie Mante-Lao.
— Qu’est-ce ? annonce O-Tel qui sort, tel un Apollon, de son nettoyage quotidien, à l’instant de son plasma d’eau parfumé à la fleur de lys.
— Mais que fait l’I.A. de service ? grogne Ula-Pil qui déplie sa mise en plis sur son lit en forme de quadrant tout fleuri de l’arôme d’un riz pilé et exquis.
— N’aurions-nous pas fait un transfert d’angoisse sub-spatial temporel ? interroge Jol-Hil debout devant la table haute en plexiglas-aymairal à dessiner des pièces nano-mécanique a bicouche lipidique.
— Nous repartirons un jour ou l’autre sur notre territoire d’origine, alors… dit l’optimiste Paulo-Tel pliant et dépliant son corps tel un gymnaste de compétition qu’il n’était pas sur la barre latérale de racks lumineux comme des lucioles du compartiment des commandes de la génératrice à propulsion atomique.
— Nous repartirons, sûr ! Pour l’instant on est à prendre possession de notre logement et cet éclat entendu ne l’a été que de Mante-Lao, alors… affirme O-Tel qui s’habille prestement d’une combinaison en fullerène à pouvoir diélectrique d’un tenant.
— Tu as raison, dit une voix d’un transpondeur amplifié qui se répand comme une douce vague dans le duplex ; mais pour l’instant pas d’alerte sur le périmètre de sécurité.
— Ah ! Tu entends Mante-Lao, Qi Pheu et l’I.A. n’ont rien entendu, sourit Jol-Hil en relevant la tête de son plan nano-mécanique.
— N’empêche que… s’inquiète Mante-Lao
— Cool. Allez, viens m’aider pour m’a mise en plis… suggère Ula-Pil.
Et tout l’équipage de continuer à s’affairer, chacune et chacun, à développer le sens de l’adaptation entre individualisme et collectivisme dans leur zone de confort comme des homo erectus mais de consistance éducative et de bienséance.
La nuit n’ayant pas cours sur cette étrange planète aux contours déformés par des reliefs dispendieux en géométries variables et déconsistantes, un système nuit-jour et mis à jour chaque jour par l’ordi-quantique à bord du MobilLus-Domus permet de créer un cycle réveil-sommeil alternatif régulier pour la bonne santé de tous. Ainsi les « bonne nuit » s’enchaînent à la roue des rêves qui s’intègre automatiquement par l’implant d’un minuscule cylindre dans le lobe de l’oreille droite et ressortira systématiquement au retour de l’éveil programmé et redeviendra une boucle d’oreille.
Le calme se prend lui aussi à rêver d’une bonne nuit aux étoiles scintillantes éparpillées comme des confettis lors d’une fête de carnaval. C’est magique à regarder. Qi Peuh s’émerveille, lui le Chef et Gardien de la mission, il veille. Ses heures de sommeil sont alternées par tranches régulières. A la différence est qu’il est né avec ce genre de qualité. Ce qui est un avantage mais aussi un inconvénient, car il peut s’endormir à tout moment mais à des temps déterminés ce qui est déstabilisant à comprendre pour les autres et n’est pas simple en cas d’urgence ou même dans la vie quotidienne. Quoi qu’il en soit, ce soir, il admire ce ciel étoilé tout à fait nouveau et ne distingue aucune des étoiles connues dans le répertoire Gala-Tik, la référence universelle, le guide pour tous les voyageurs et aventuriers et aussi pour quelques missionnaires en quête de foi spatiale intemporelle.
Il est hors du MobiLus, debout, la tête en l’air, la combinaison spatiale confortable moulée à corps de haut en bas comme une seconde peau. C’est qu’il ressemble à un genre de lézard qui se tient sur ses pattes arrière. Qui peut se moquer d’une telle attitude, si ce n’est une chose étrange qui le regarde de loin.
— Je suis et je reste. Je suis et je peste. Je suis et j’attends. Je suis… qui suis-je qu’une pensée évanescente qui s’accroche comme toi végétal imparfait et sympathique à la nature de mon état ? Tu ne pleures pas ta sève, toi. Tandis que moi… tandis que moi, je suis assis sur l’indifférence du monde, dépossédé de mes actions et planté par mes générations précédentes à pousser les autres vers une même terre qui nous enterrent comme une offrande presque un terreau de souvenirs… je suis un chant une ballade …
« … La pluie nous a lessivés et lavés Et le soleil desséchés et noircis ; Pies, corbeaux nous ont les yeux crevés, Et arraché la barbe et les sourcils Jamais nul temps nous ne sommes assis ; De-ci de-là, comme le vent varie, À son plaisir sans cesser nous charrie… » (François Villon)
— Je suis et je reste. Je suis et je peste. Je suis et j’attends. J’offense mes ancêtres et pose mes conditions sur mon devenir à l’alchimie de renaître autrement dans le pourtour d’un éther à la rondeur de mon aimée possédée de la prière de s’évader de ses maîtres qui tiennent lois et bourses et morales douteuses à l’usure et l’avarice et Dieu m’entende si je mens à la hauteur de ses yeux qu’il m’aveugle de son intransigeance et miséricorde… le temps me pince la gorge et m’étouffe de son requiem…