6 juin

Oeuvre de Victor Lyapkalo
Oeuvre de Victor Lyapkalo
Fête des mères il y a deux jours. Aujourd’hui, 6 juin, débarquement. Cent quatre-vingt mille hommes débarquent sur les côtes françaises. En ce premier jour : deux mille morts. Bonne fête des mères.

Enfant de vingt ans, tu ne veux pas périr.
Mère, ton sang se répand à une naissance.
Enfant de vingt ans, de partout, tu tires.
Mère, ton bébé grandit avec patience.

Enfant de vingt ans, ta peur bleue est latente.
Mère, le sourire de ton garçon chéri te ravit.
Enfant de vingt ans, tu escalades une pente.
Mère, ton adolescent est un beau fruit.

Enfant de vingt ans, ton fusil est ton territoire.
Mère, tu es fière de ton fils, cet étudiant.
Enfant de vingt ans, ton corps se déchire.
Mère, ta vie vient d’éclater, tu pleures son sang !

©Max-Louis MARCETTEAU

Un damné heureux

Photographe inconnu – The Spicy Margarita

Éveil & vous – Éditions : #recreature  – 04/31


… Lotus à la Naissance noble au teint d’ange s’enhardit par sa délivrance au contact de l’homme qui l’embarque sur le bateau de la passion lui qui rame comme un damné heureux sur la voie transcendantale de l’Amour aveugle de nom et visionnaire de modestie…

© Max-Louis MARCETTEAU 2021

Un premier pas … mot …

Blog popinsetcris contrainte écriture (mots définitions)


Un premier pas … mot …
Deux fois le tour du rond point … carré …
Trois gouttes d’eau s’évaporent dans le désert … du néant …
Quatre fessées sur le bord de l’eau …
Cinq bornes à pince pour sortir de ce labyrinthe …
Six fois six trente-six chandelles …
Sept vies pour comprendre cette énigme …
Huit étoiles pour dessiner une croix …
Neuf mois de galère

et je suis né … moi… le texte …

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

L’enfant dépossédé de ses rêves. Chapitre 3/5

Oeuvre de Dik Ket

Oeuvre de Dik Ket

— C’est toi l’arbre qui me parle ?
— Oui mon garçon.
— Tu m’as fait peur.
— Et à moi donc !
— Comment aurais-tu peur, tu n’es que végétal.
— Mais je suis vivant.
— Vivant et parlant. Je rêve.
— Rêve ou réalité, qu’importe, tu viens de franchir mon territoire.
— Territoire ? Qu’est-ce ?
— Une parcelle de terre, un espace privé, une onde éprise de vie pour moi et dont la terre que j’aime ne peut être foulé par un inconnu.
— Je ne suis pas un inconnu. Je suis celui qui est né sur cette terre.
— Pas celle-ci. J’en suis certain.
— Et pourtant, l’arbre, je suis ta sève.
— Tu me chantes un drôle de couplet, gamin.
— Je suis en vérité l’enchanteur de cette terre et d’un mot, je te transforme en bipède galopant dans la steppe.

Et aussi étrange que cela puisse paraître, l’arbre se métamorphose en un genre de farceur qui me rit béatement au nez.

— Fichtre et mille rameaux d’automne, me voici dans un drôle de déguisement.
— Et moi, étonné de mon pouvoir. Je crois que j’ai été ensorcelé un instant et me voilà à tes côtés avec désarroi.
— Tu es celui qui devait accomplir ma renaissance et pour te remercier voici le bâton à la crosse recourbée et presque tranchante, pour te guider dans ce territoire.
— Merci à toi.

Il disparaît à ma droite et je prends à main gauche. Hasard du chemin, hasard des rencontres, je ressens en moi un changement. Je franchis des rivières, des ponts d’arbres, des entre falaises, le soir se prend à aimer le jour qui va s’étendre dans le drap les huit heures à venir.

Je vais par une deuxième nuit dormir en compagnie de l’étrange, de l’insolite, du saugrenu, et surtout de l’inattendu. À mon réveil dans le creux d’un arbre couché comme un cercueil, je ne retiens rien et la faim me tenaille comme une pince qui a la dent dure. Je n’ai pas suivi de stage de survie. Et je reste sur ma faim à défaut de m’empoisonner ou l’inverse. Je suis à jeun, je suis la fatigue, je suis ce tout d’enfant et ce rien de vie dans un monde mystérieux, ignoré, inaccessible.

Je reprends mon chemin qui n’est plus d’azur depuis longtemps et j’empreins des traces plus ou moins marquées qui m’amène sur un lopin marécageux. Je reste immobile. Enraciné par la peur. Mains jointes entre mon bâton, j’attends. Mais quoi attendre ? La non vie ? L’enfant que je suis commence à pleurer, et l’adulte qui sommeille en moi se prend à trembler. J’ouvre les yeux de l’angoisse et des rires ironiques de ma cervelle embrumée crispe mon ventre torturé par une faim qui n’a pas de nom.

(à suivre…)

©Max-Louis MARCETTEAU 2017

Route tracée

 Photographie de Frédéric Dubois - http://dfred-photographie.fr/

Photographie de Frédéric Dubois – http://dfred-photographie.fr/

 

 

En ce magnifique matin, j’ose un bisou.

Là, sur ton ventre rond de beaucoup,

Un petit galopin naîtra à la mi-août,

Prévu, attendu, ce soleil parmi nous !

 

Une nouvelle vie : comédien, magicien,

Il sera le firmament de notre jardin,

Ce coeur d’amour se nourrira aux mets,

De nos attentions, ce soleil blondinet !

 

Adolescent de ses actions à la Merlin,

De son esprit facétieux à l’Arlequin,

Il sera radieux à mille lieux à la ronde,

Considéré, ce soleil notre mappemonde !

 

Adulte, les clefs de la capitale théâtrale

Lui seront offertes pour son rôle principal,

«La divine comédie», il en sera le Dédale,

Notre fierté, ce soleil au joyau impérial !

 

Aujourd’hui trace le chemin de demain,

Nous croyons à son futur, rien n’est anodin,

A notre chérubin, nous t’attendons avec faim,

De ton sang, tu es des nôtres, soleil divin !

 

© Max-Louis MARCETTEAU