
Filme Alphaville – 1965 Jean-Luc Godard
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Ton parfum a des nuances sur ta peau selon ton humeur du jour. Tu es cet arôme entre le venimeux et l’amoureuse passionnelle. Tu es ainsi mon amour et aujourd’hui, je t’accorde ce petit a frileux prêt à rompre le lien qui nous unis comme un wagon et une locomotive.
L’essence de ta vie tourne autour d’un beau nombril. Et mon nombril à moi ? Il n’a pas d’importance pour toi ? Notre respiration n’est que notre égoïsme du genre : « Atmosphère ! Atmosphère ! Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? » Et pourtant, l’écumeuse relation nous embarque sur des navires débats : tu tangues et jouis, je houle et tu possèdes… nous sommes des belliqueux du sexe…
L’envoûtant de notre relation tient à ce mot : sexe. Et nul besoin d’une fiole d’un élixir genre Bel Respiro pour nous enflammer et notre exigence n’est pas une romance. On se vit l’un dans l’autre, on s’expatrie dans l’orgasme. Celui-ci est le summum de l’égoïsme et il nous manque quand l’insolent se refuse par la fatigue, ou autres excuses et nous crions à la trahison, fidèle à nous même, nous souhaitons enivrer l’être jusqu’à l’insolence…
Et puis, il y a ces moments de solitude qui nous prend dans ses bras et on pleure entre le goût des larmes qui apaisent et le dégoût d’aimer encore et encore, paradoxe du désir inassouvie et pourtant pleinement constitué et assumé.
Ce matin je te regarde t’habiller… je sais que tu ne sais pas que c’est la dernière fois. Je ressens tout mon amour et toute ma haine pour toi. Notre intime compagnie va se fracturer comme un miroir. Toi et moi, mille morceaux de nous et nous voici au bord du rien dont je nous embarque sans retour possible. L’errance à jamais inscrite en Nous.
© Max-Louis MARCETTEAU 2018