La couleur bandit

Photographie Iotop_2023

Oulimots


— Tu as la couleur d’un bandit
— ???
Toujours à détrousser le Sentiment le plus précieux…
— Va tondre ta pelouse, tu auras les idées plus terre-à-terre.
— Tu es une machine à broyer le cœur honnête.
— Il n’y a pas de cœur honnête, il y a des circonstances d’honnêtetés.
— Une provocation ? Que veux-tu ? Me voir mendier sur un autre territoire pour recueillir quelques mots d’attention et les voir faner dans la vase du souvenir ?
— Tu brodes à merveille un scénario par anticipation erronée…
— Je ne brode rien, je déborde vers mon incertitude.
— Tu as le sentiment de peau mannequin !
— Je suis quoi ?
— Une rencontre entre deux feux de signalisation aux desseins de mon destin, sans doute.
— Rien de plus ?
— Bon, maintenant si tu allais tondre ? hein ?
— Oui, je me prépare pour un autre… mon gazon…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

L’âme que chevauche l’alchimie du récit

Photographie Iotop 2022

Que restera-t-il de ma peau – cette peau toute douce de naissance qui a pris les fouets de la vie aux traçages dont on ne sait quel destin se rit bien de ce qui est juste ou injuste car il ne fait pas de distinction sur la ligne départ – qu’une simple épopée individuelle qui séchera quelque part dans un caveau à une place dans une terre qui n’a pas de nom ?

Et que devient cette deuxième peau que l’on nomme par défaut : l’instinct de survie, imperceptible et fait figure d’un tout mystérieux dans le corps de l’âme que chevauche l’alchimie du récit qui fait acte ?

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Rho-Man Tout en Gala-Tik – Chapitre 2

Sur une idée commune avec Carnetsparesseux. chaque semaine, tous les mercredis, un nouveau chapitre sera présenté, chacun sur son blog.
(Les autres chapitres : ICI et définitions ICI)


Quand le temps parle

— « Entendez-vous rugir… » ? crie Mante-Lao.
— Qu’est-ce ? annonce O-Tel qui sort, tel un Apollon, de son nettoyage quotidien, à l’instant de son plasma d’eau parfumé à la fleur de lys.
— Mais que fait l’I.A. de service ? grogne Ula-Pil qui déplie sa mise en plis sur son lit en forme de quadrant tout fleuri de l’arôme d’un riz pilé et exquis.
— N’aurions-nous pas fait un transfert d’angoisse sub-spatial temporel ? interroge Jol-Hil debout devant la table haute en plexiglas-aymairal à dessiner des pièces nano-mécanique a bicouche lipidique.
— Nous repartirons un jour ou l’autre sur notre territoire d’origine, alors… dit l’optimiste Paulo-Tel pliant et dépliant son corps tel un gymnaste de compétition qu’il n’était pas sur la barre latérale de racks lumineux comme des lucioles du compartiment des commandes de la génératrice à propulsion atomique.
— Nous repartirons, sûr ! Pour l’instant on est à prendre possession de notre logement et cet éclat entendu ne l’a été que de Mante-Lao, alors… affirme O-Tel qui s’habille prestement d’une combinaison en fullerène à pouvoir diélectrique d’un tenant.
— Tu as raison, dit une voix d’un transpondeur amplifié qui se répand comme une douce vague dans le duplex ; mais pour l’instant pas d’alerte sur le périmètre de sécurité.
— Ah ! Tu entends Mante-Lao, Qi Pheu et l’I.A. n’ont rien entendu, sourit Jol-Hil en relevant la tête de son plan nano-mécanique.
— N’empêche que… s’inquiète Mante-Lao
— Cool. Allez, viens m’aider pour m’a mise en plis… suggère Ula-Pil.

Et tout l’équipage de continuer à s’affairer, chacune et chacun, à développer le sens de l’adaptation entre individualisme et collectivisme dans leur zone de confort comme des homo erectus mais de consistance éducative et de bienséance.

La nuit n’ayant pas cours sur cette étrange planète aux contours déformés par des reliefs dispendieux en géométries variables et déconsistantes, un système nuit-jour et mis à jour chaque jour par l’ordi-quantique à bord du MobilLus-Domus permet de créer un cycle réveil-sommeil alternatif régulier pour la bonne santé de tous. Ainsi les « bonne nuit » s’enchaînent à la roue des rêves qui s’intègre automatiquement par l’implant d’un minuscule cylindre dans le lobe de l’oreille droite et ressortira systématiquement au retour de l’éveil programmé et redeviendra une boucle d’oreille.

Le calme se prend lui aussi à rêver d’une bonne nuit aux étoiles scintillantes éparpillées comme des confettis lors d’une fête de carnaval. C’est magique à regarder. Qi Peuh s’émerveille, lui le Chef et Gardien de la mission, il veille. Ses heures de sommeil sont alternées par tranches régulières. A la différence est qu’il est né avec ce genre de qualité. Ce qui est un avantage mais aussi un inconvénient, car il peut s’endormir à tout moment mais à des temps déterminés ce qui est déstabilisant à comprendre pour les autres et n’est pas simple en cas d’urgence ou même dans la vie quotidienne. Quoi qu’il en soit, ce soir, il admire ce ciel étoilé tout à fait nouveau et ne distingue aucune des étoiles connues dans le répertoire Gala-Tik, la référence universelle, le guide pour tous les voyageurs et aventuriers et aussi pour quelques missionnaires en quête de foi spatiale intemporelle.

Il est hors du MobiLus, debout, la tête en l’air, la combinaison spatiale confortable moulée à corps de haut en bas comme une seconde peau. C’est qu’il ressemble à un genre de lézard qui se tient sur ses pattes arrière. Qui peut se moquer d’une telle attitude, si ce n’est une chose étrange qui le regarde de loin.

© Max-Louis MARCETTEAU 2020

Mes hanches se cabrent à la géométrie d’un vertige

Oeuvre de Ron Hicks

Oeuvre de Ron Hicks

Du blog : Mil et une => écriture conviviale : sujet 23 et origine


— Le hasard sait-il qu’il existe ?
— Existe en moi Mon Amour !
— Amour aux liens de nos souffles … un jeu à deux flammes.
— Flammes les mots … embroche à la rime ma langue.
— Langue enrobée j’écris à la salive … à ton désir… en son rigorisme secret.
— Secret de nos deux épées … « si je t’aime, prends garde à toi«  à me blesser à la passion qui se dessine.
— Dessine la stratégie en ton filet … mon printemps s’impatiente.
— Impatiente mon été est tout à toi … ma baie est inondée …
— Inondée tu es déracinée à mon empreinte de mâle à mon donjon.
— Donjon tu domines … mes hanches se cabrent à la géométrie d’un vertige.
— Vertige … j’entends « la danse macabre« … l’instant me crie déjà le manque de toi.
— Toi, qui est déjà séparation … l’abîme qui se profile … son archet pointe mon cœur.
— Cœur, Notre Amour n’a pas de nom … il est de cette rosace des vents … vivant.
— Vivant comme un magnétisme … j’ose le partir pour nous sauver.
— Sauver … il ne restera que des hardes de souvenirs.
— Souvenirs comme des venins … prends le large, défais-toi de ma peau, de mon parfum, de mes mots …
— Mots, je deviens mon poison.
— Poison, l’Amour est signé et l’acte d’Aimer est accompli !
— Accompli … à l’adultère.

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

La pointe de la lame défie à chaud

Oeuvre de Joe Benitez - Lady Mechanika - La Belle Dame Sans Merci

Oeuvre de Joe Benitez – Lady Mechanika – La Belle Dame Sans Merci

Blog de girlkissedbyfire Défi 52 semaines N°36 le mot : lourd


La pointe de la lame défie à chaud
La chair fébrile au shampoing froid
De la peur à sourire de mourir vrai
Dans le bain noir de l’œil de la faux

D’un filet de sang tiède de vie de go
La peau écartèle du millimètre voit
Le centimètre sourire large du trait
De profondeur surpasser par défaut

Le pas lourd, regard feutré humain,
S’écrouler le triomphe d’une réalité
Le sang à flot dévoiler d’un chagrin
De partir complètement d’une … infidélité !

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Cueillir le dedans du vrai animal

Les Pingouins de Madagascar - Kowalski - Commandant - Rico - Soldat

Les Pingouins de Madagascar – Kowalski – Commandant – Rico – Soldat

Blog de girlkissedbyfire Défi 52 semaines N°22  le mot : animal


Cueillir le dedans du vrai animal
Qui est en soi à sortir sans mal
Et ouvrir la cage de sa vérité
A l’écrire enfin avec sincérité

A le vivre à l’encre du réel
Et saler le tout avec le défi
En bouche … mais mortel
Vide langue muette au déni

A déglutir les lignes fragiles
La peau de la naturelle vie
Prise en otage à sa débile
Constance est devenue … stérile.

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

La Mort… Grande Garce…

Dessin animé - Les Pingouins de Madagascar - Kowalski

Dessin animé – Les Pingouins de Madagascar – Kowalski

Blog popinsetcris contrainte écriture (mots définitions)


Rien de moins sûr que nous soyons des héros si ce n’est de potentielles poules mouillées goinfrées gavées d’informations sur le bord de nos routes quotidiennes au rôle du mort voyeur alimentaire aux yeux d’une pseudo-liberté embastillée criarde loin de la chérir de l’ébat elle se débat des griffes de lois bornées malavisées ineptes de l’Arcane sans nom qui a son cou porte l’insigne des gibiers humanoïdes et au coup de chaque milliseconde sonne le sommeil au mot éternité qui se déboyaute bidonne se tire-bouchonne son restant de harde la gueuse chante quand même l’hymne de la déchéance décrépitude déclin délabrement et nous sans refuge voix éraillée… elle aura notre peau mais pas notre âme… cette Grande Garce … la Mort …

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

L’enfant dépossédé de ses rêves. Chapitre 4/5

Je suis prostré, debout. Muet. Comment traverser ce marécage ? Et qui trouverais-je après l’avoir traversé ? Et si j’abandonnais, là ? Le retour est impossible. Mourir sur pieds. J’attends. J’attends. Les yeux fermés et le cœur ouvert à l’espoir. Mais il n’a pas ce nom. Je ne connais pas ce nom, je le ressens. Il est là, au fond de mon âme d’enfant.

Mes pieds trempés et mes larmes d’un œil à un autre me brûlent. Et je crie. Ce cri qui sort d’ici, ce cri d’enfant cruellement abandonné dans ce marécage et qui n’a aucune direction prendre. Dis maman, tu es où ?
Et ce bâton qui ne me sert à rien.

J’ouvre les yeux. Une troisième nuit. J’ai l’impression de ne rien ressentir. Ma peau est une herbe séchée. Ma bouche n’a plus sa source. Je suis statue. Je suis cette nuit à moi tout seul. Cette nuit muette et qui me broie le cœur. Cette nuit qui n’a rien de moi. Cette nuit des douleurs sourdes. Je n’attends pas ce quatrième jour. Je vais mourir. Je n’ai plus de force. Elles sont parties avec mon désespoir.

Ce jour arrive. Il n’est pas aussi beau que les précédents. La liberté d’un enfant n’est pas d’être seul. Je respire encore. Debout, mes pieds sont partiellement gelés. Mes yeux sont des lanternes presque éteintes, à peine ce souffle de vie et puis, j’aperçois dans un quart de ciel orangé défiguré, des ailes d’oiseau. Est-ce pour moi ? Ce premier voyage vers un ailleurs inconnu et que l’on espère fortement.

Cet oiseau de belle envergure se rapproche de moi, tournoie, s’exprime étrangement et se rapproche. Et j’aperçois, enserré dans ses pattes, un objet qu’il laisse tomber à mes pieds. Je me penche difficilement avec l’aide de mon bâton qui se courbe en même temps que moi. Je ramasse la chose, tout en bois et le bâton m’aide – enfin – à me redresser.

C’est une flûte galoubet. Elle est gravée de symboles. À son contact, ma main se réchauffe. Suis-je à l’orée d’un rêve ? J’ose porter à mes lèvres, sans faim de trois jours, le bec de l’instrument. Mon léger souffle et mes quelques doigts, par magie, interprètent un air, inconnu, à mes oreilles. Quand, je vois apparaître à quelques toises, à l’entrée de la clairière, face à moi, une ombre filiforme. Un homme de toge violette et d’une toque noire s’approche, rapidement, trop rapidement que déjà son regard est accroché au mien à quelques centimètres.

— Que me veux-tu gamin ? Grogne-t-il.
— J’ai… froid et… faim.
— Et c’est pour cela que tu me déranges, garnement ?
— C’est que… je suis bien en peine de me déplacer. J’ai les pieds… souder au sol…
— Qu’est-ce que tu me chantes ?
— Veux-tu m’aider ?
— Je suis un magicien. Le magicien des Quatre Houx sur ce territoire. Et que m’importe tes pieds soudés au sol. Je rentre d’où je viens, et ne m’interpelle pas une nouvelle fois, je n’ai que faire de toi.
— Mais…
— Indélicat crapoussin…
— Dis-moi l’enchanteur, si tu ne frayais pas avec l’alcool de prunes tu aurais la convivialité printanière et non hivernal.
— Qu’est-ce qui pousse entre tes oreilles le marmot ? Tu te crois où ? Au salon des jouets enfarinés d’oribus ?
— Ton aura se pourrit par chaque lettre que tu viens de prononcer. Bientôt, je devrais te prêter mon bâton pour que tu puisses rentrer dans ton logis
— Qui… es-tu… marmouset ?
— Vois tes mots, tu deviens viande carnée…

Le magicien, peau tannée, bouche édentée, devient comme un arbre foudroyé, planté dans la boue gelée.

( à suivre …)

©Max-Louis MARCETTEAU 2017

Possession

Oeuvre de MrCenz

Oeuvre de MrCenz

Ton regard trame le sortilège sur mon âme.

               Envoûté, je perds l’équilibre et plonge nu,

                             Dans le puits de ta bouche qui s’enflamme,

                                          Au contact de ma peau.

Je suis en toi, déchu !

©Max-Louis MARCETTEAU