Cela peut coûter … un bras

Blog popinsetcris contrainte écriture (mots définitions)


J’ai une cabane en bois installée dans un grand arbre planté à l’intérieur profond d’un parc public.

A chaque visite, nocturne, le feuillage chuchote des mots qui s’étiolent dans la nuit et dont je ne retiens que les fragments si ce n’est l’écorce toute chaude qui s’évapore en peu de temps …

Hier … non, il y a quinze jours, pourtant, j’ai attrapé un mot complet : kinhuimpuis. J’ai retenu de justesse contenant et contenu comme un vase précieux. Combien de mot nomades j’ai laissé échappés toutes ces nuits aux voilures des murmures secrets échafaudés par la sève de cet arbre au moins deux fois centenaires ?

Je suis redescendu au petit matin comme un voleur de grand chemin cagoulé d’un mutisme et bâillonné par un chèche par sécurité, je me suis dirigé directement dans mon refuge au fin fond de ma cave à double entrée et de nos mystères connus de nous deux que nous gardons jalousement comme deux amants dont l’adultère ne peut être reconnu par les communs des mortels …

A cette date de découverte, je l’avais tatoué sur ma peau comme une relique. J’étais fier et inquiet car c’était la première fois que je sortais de notre traité, la cave et moi, qui stipule que rien ne doit sortir de son antre sans notre accord mutuel et sans réserve.

Une entorse qui m’a peiné un peu, mais qui n’a pas duré si ce n’est le temps de la cuisson d’un œuf coque … je l’avoue.

Et puis il y a quelques jours sur un chantier, j’ai loupé une marche, dévalé en roulé-boulé des escaliers béton et me suis affalé dehors au moment où un bloc de marbre s’est détaché de la grue et m’a broyé le bras … et le mot … le tout en charpie.

Aujourd’hui, je suis à me reposer, si l’on peut dire, à l’hôpital, amputé de beaucoup comme un rappel à l’ordre qu’il ne faut jamais dévier d’un contrat … cela peut coûter … un bras … parfois

© Max-Louis MARCETTEAU 2018/2019

La Mort… Grande Garce…

Dessin animé - Les Pingouins de Madagascar - Kowalski

Dessin animé – Les Pingouins de Madagascar – Kowalski

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Rien de moins sûr que nous soyons des héros si ce n’est de potentielles poules mouillées goinfrées gavées d’informations sur le bord de nos routes quotidiennes au rôle du mort voyeur alimentaire aux yeux d’une pseudo-liberté embastillée criarde loin de la chérir de l’ébat elle se débat des griffes de lois bornées malavisées ineptes de l’Arcane sans nom qui a son cou porte l’insigne des gibiers humanoïdes et au coup de chaque milliseconde sonne le sommeil au mot éternité qui se déboyaute bidonne se tire-bouchonne son restant de harde la gueuse chante quand même l’hymne de la déchéance décrépitude déclin délabrement et nous sans refuge voix éraillée… elle aura notre peau mais pas notre âme… cette Grande Garce … la Mort …

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Cécile

Photographie Christian Tagliavini

Photographie Christian Tagliavini

Te souviens-tu de ce refuge ? Ce livre ?

D’hier il était ton amant, d’aujourd’hui

Il revient dans tes mains et tu t’appuies

D’un regard attentionné et te délivre !

Qu’est-ce qui retient ton regard, Cécile ?

Ce mot d’un amant rencontré en Sicile ?

Cette phrase lapidaire de ta mère Lucile ?

Ce chapitre d’une part de vie difficile ?

Souris ! Ta tristesse est une lame de fond,

Tes lèvres une vague qui roidit ton visage,

Ta lecture est ton autre destin, tourne la page,

Tu es ce livre, et ton miroir, retrouve ton nom !

 

©Max-Louis MARCETTEAU