Le Paresseux – Chapitre XII

Oeuvre de Wolfgang Mesmer

(Les chapitres précédents… ICI)


Un immense Ongulaty – cousin très éloigné de la famille de Ouatie – qui passe ce jour-là dans les environs à la recherche de fruits exoplasmes, avait vu la scène tragique se dérouler en quelques secondes sous ses yeux : un paresseux pris au piège d’une feuille d’Atrométal. Aussi, d’un élan souple et dépliant (et pas touristique), l’Ougulaty a la charge de tirer de cet embarras un congénère d’une lointaine lignée, certes, mais plus encore par devoir si ce n’est par cette chance de gagner une autre médaille pour son clan et ainsi, peut-être gagner le cœur d’une promise à la griffe redoutable pour les prétendants, tout du moins, prétentieux.

Il soulève prestement la feuille d’Atrométal et d’un geste élastique la plie en huit pour la déposer sur le contrefort d’un bambou de belle taille. Il saisit l’inconscient et dans ses bras robustes d’un poil douillet des avant-bras, le transporte comme un présent qu’il devait remettre en bon état à la collectivité par un rayonnement de joie et d’allégresse.

© Max-Louis MARCETTEAU

A l’ombre

Photographie Peter James

Photographie Peter James

Arbres enfouis jusqu’à bonne taille,

Hautes herbes pour sous-vêtements,

Branchés de vertes bleues médailles,

Vous ne cachez pas vos torses géants !

Aux flèches rayonnantes d’un soleil

Vous acceptez quelques indécences,

Offrez des ombres sous le sommeil

D’une végétation humide et dense !

Arbres enfouis jusqu’à bonne taille,

Se propagent de vos corps robustes

Une puissance sage aux entrailles

De votre terre, cette noble vénuste !

Aux flèches rayonnantes d’un soleil,

Se libèrent des fragrances d’humus

Rares que le promeneur en éveille,

Garde cette richesse, tel un crésus !

©Max-Louis MARCETTEAU