Sourire de l’amant lunaire habillé en Arlequin

Œuvre de Paloma Aalperi

Challenge Lune et des participants


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… égaré le sourire de l’amant lunaire habillé en Arlequin devant le portrait de la mine grise du Golfe de l’Amour possédé de son ego qu’il repeint à chaque ébat comme une façade de promesses épuisées des siècles de mensonges aériens …

© Max-Louis MARCETTEAU 2021

Au bord de l’eau sur un reflet tout neuf

Photographie Martijn Akse

Blog Émilie : récolte 21.06


J’ai voulu l’accompagner. Elle a dit non. Ce non dans sa bouche raisonne en moi tous les mardis matin à 10h24, l’heure de la signature de l’acte de séparation définitive.

Divorcer n’est pas rien. C’est un tout qui ne laisse rien au hasard. A tout prendre, il ne faudrait rien promettre. Promettre c’est s’engager et s’engager s’est signer un accord … deux accords pour cloisonner le couple.

Aujourd’hui, je maîtrise ma vie… ce qu’il en reste. Ce reste est le fait de la division de nos entités ennuyeuses au milieu d’autres entités assommantes. Et pas un enfant pour solde de tout compte.

Il est mardi matin et je soigne mon oubli au bord de la rivière en compagnie d’une canne à pêche qui semble s’ennuyer au bout de la ligne comme moi au bout du compte.

La canalisation de mes sentiments est une fracture ouverte et j’ai placé une fausse barrière pour la soigner même si je fais semblant de mettre tout en œuvre pour la réparer.

Je souffre à distance. Et rien n’arrêtera cette souffrance. J’en prends soin à la nourrir. Ce lien entre elle et moi nous permet de tenir les longues heures de l’ennui qui nous soutiennent avec ferveur.

Rompre, n’est pas à l’ordre du jour. Jamais. Et me voilà à sourire au bord de l’eau sur un reflet tout neuf qui me fait partager ce moment d’union.

Et voilà que surgit un ornithorynque à la frontière de mon territoire de pêcheur. Et je lui crie :

— Tu vas filer ? hein ! … au trot ! …. animal fumeux… diabolique… tu ressembles bien à mon ex-femme

© Max-Louis MARCETTEAU 2021

Londres se transforme en belle printanière dépensière

Livre de Louis Enault 1876 – Londres – Gravure Gustave Doré – Ludgate-Hill

Blog : Éveil & Vous – Éditions (Challenge du 1er au 28 février)


D’un pas à un autre quand Londres se transforme en belle printanière dépensière de musiques d’équipages superbes ses joies dévergondées inondent en contractions jouissives jusqu’aux sourires de fonds les porteurs de haillons car ici point d’ombrage chacun a sa place … même la pluie.

© Max-Louis MARCETTEAU 2021

La Sainte-Ampoule est tout sourire tungstène

Livre de Louis Enault 1876 – Londres – Gravure Gustave Doré – Les Amazones

Blog : Éveil & Vous – Éditions (Challenge du 1er au 28 février)


D’un pas à un autre Les Chevaliers de la Jarretière en « Honi soit qui mal y pense » s’emploient à trôner l’ordre sur le haut du pavé tandis que la Sainte-Ampoule est tout sourire tungstène aux ordonnancements qui s’activent par caste où tant d’ordres… sont en soldes.

© Max-Louis MARCETTEAU 2021

Un étrange sourire devant le monde

En vers et contre nous Iotop_2019

En vers et contre nous Iotop_2019

Le Marathon de la Nouvelle (merci à Sabrina de cette découverte)


— Elle était belle … et c’était tout. Non, elle avait autre chose : un étrange sourire devant le monde. D’ailleurs, ce sourire m’avait conquis comme un iceberg qui se réchauffait au changement climatique et fondait. Et oui, j’avais fondu carrément littéralement complément entièrement débilement … j’étais devant une merveille et donc je m’émerveillais … Elle m’avait accepté tel que j’étais avec mes défauts marqués et mes qualités nuancées … j’avais découvert que l’amour était aussi dans les étoiles de l’autre … et le « rêve n’est pas qu’une ombre » comme le dit Hamlet … ma vie avait pris la sixième dimension sans navette rien qu’avec le cœur et mon désert de célibataire a vu fleurir et naître une nouvelle source et remplacée l’océan marécageux de ma solitude qui se prenait pour éternelle est riait le soir devant mon miroir et qui de ce face à face je restais de marbre pour ne pas donner un relief à quoi s’agripper mais tous les soirs cette solitude me serrait le sentiment de ne pouvoir aimer et être aimé comme si je n’avais pas ce droit de trouver l’âme sœur la chaussure à mon pied ma moitié devenue ma seule raison de vivre encore au milieu de mes semblables qui de loin m’ignoraient et des proches qui me tenaient pour responsable de mon état de terre promise et que la jachère avait pris racine et je me sentais retenu par une laisse comme un animal qui voudrait découvrir un autre territoire qui avait la restriction par défaut … mais je l’avais rencontrée et depuis lors le pain avait un notre goût le café du matin un autre arôme le ciel avait un autre regard sur moi sur Nous … je n’étais pas heureux Nous n’étions pas heureux Nous étions bien très très bien … apaisés complices …

— Arrête ! Tu vois bien qu’elle ne peut plus t’entendre .. elle est complètement défigurée …
— … écrasée … oui, je vois …
— Cela ne sert à rien …
— Pour moi, elle était toute ma vie … pour toi, elle n’est qu’une poupée gonflable.

© Max-Louis MARCETTEAU 2019

Liberté d’être soi

Oeuvre de Philip Dawe

Oeuvre de Philip Dawe

Blog popinsetcris contrainte écriture (mots définitions)


Le repassage est un cérémonial. J’avoue. J’aime. Je reste nue, en général. La baie vitrée impartiale, le voisinage au travail et le retraité du coin parfois guetteur. Qu’importe, s’il se fait du bien. Je suis encore bien faite. Les seins bien mis, les hanches bien proportionnées sans outrage, les cuisses et jambes fermes et les fesses toujours rondes avec un léger relâchement sous fessier. Heureusement, le sport m’aide un peu à tenir ce tout de corps en bonne et pol position devant mon mari. Je suis épouse au foyer. Et j’en suis fière. Et oui, j’ai travaillé pendant vingt-cinq ans et maintenant je profite d’être à la maison entre le ménage, le dîner… les enfants sont partis, autonomes, travaillent, bref quoi qu’on dise je suis une femme épanouie.

Alors, je vois déjà les réprobations, les critiques, les reproches, avec au-dessus de moi l’anathème. Je dis non, et re non. Enfin, suis-je une femme libre ou pas ? D’ailleurs ma définition de liberté m’appartient. Elle n’est pas de l’ordre du collectif. Non, non. Ma liberté est une et indivisible.

Si j’ai envie d’un amant sur canapé ou dans mon lit suis-je une salope ou une femme libre ? Je suis une femme libre et mon mari n’a pas la prétention de m’interdire de fleurir, quels que soient mes printemps et c’est ça le merveilleux de ma vie.

Après cet intermède, j’ai fini entre temps mon repassage. Je vais reprendre une petite douche. Coquine ou pas coquine ? Non pas coquine.

Un nouveau maquillage très soft, mon plus beau sourire avec une tenue d’été comme je les aime et me voilà partie pour mon nouveau challenge… le fleuriste…

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Reflet

Oeuvre_de_Loui_Jover

Oeuvre_de_Loui_Jover

Relever la tête. Se frapper le visage de ton regard perçant. Sourire de sang.

Je brise ma chaîne. J’ouvre la porte de l’inconnu. J’ai froid sans toi. J’ai peur.

Dans cet espace inconstructible tu viens me récupérer comme un jeune chiot.

Je me blottis dans tes bras. Je tremble de réconfort. Je reprends ma laisse, bonheur.

Je pars en ta compagnie sur la route de mes défauts. Oui, je t’aime, à mes dépends.

Je reste près de toi ma maîtresse. J’avoue mon impuissance, moi le parfait idiot !

©Max-Louis MARCETTEAU