Vagues nuageuses

Oeuvre de Harold Jones

Oeuvre de Harold Jones

Vagues nuageuses aux traînes noires, grisées

D’enfanter la tempête accrochée au ciel fondu,

Otage de toutes les variations atmosphériques,

Roulent le tambour du mauvais présage, attisées

De commettre son œuvre sur un bel été rendu

Des couleurs fleuries ingénues, à son tragique !

 

La pluie, exhibitionniste tapageuse, frappe le tempo

De sa venue, impose sa mélodie, dévergonde

Le ru, cause la crue, multiplie les litres d’eau

En mètres cubes en quelques minutes, inonde !

 

Le village, spectateur vitrifié, aux fondations

Centenaires, protégé de son armure végétale,

Compte les grains du sablier sur sa position

Inconfortable, prie et espère le moindre mal !

©Max-Louis MARCETTEAU

Pour elle, pour toi !

Photo de Gordon Parks

Photo de Gordon Parks

En ce 13 novembre 2015, son cœur a pris
Sa valise pour ce long voyage incertain !
Ce labyrinthe ouvert à ses mots de sa vie
Harmonie pour l’autre, son esprit, orphelin
A présent de son corps, vogue, brumeux !
Son regard te manque déjà ! Tu entends,
Sa voix dans ce couloir blanc, soigneux ?
Relève la tête, son aura est sur son séant !
Elle est passée du présent au passé vivant !
Des images se cataloguent dans l’armoire
Souvenirs que tu décides d’ouvrir à l’élan
De l’émotion en ce moment entonnoir !
Tu marches sur les larmes de ton arène !
Elle est tout près de toi ! Tient lui la main !

©Max-Louis MARCETTEAU

Bisou

Oeuvre de Steve Godfrey

Oeuvre de Steve Godfrey

Un bisou là ? Ou ici ? Ou juste à cet endroit précis ?

Qu’importe, un bisou est une empreinte indélébile

Qui s’imprègne en profondeur et va s’étendre à vie

Dans les cellules de nos émotions câlines nos amies !

Bisou tendresse, celui qui se promène sur la joue, le front,

Se reprend comme un bon dessert, marque son territoire,

S’appuie légèrement, ensoleille pour la journée l’humeur rayon

De bonheur, l’indispensable arc-en-ciel, notre gloire !

Bisou câlin, celui amoureux, qui se pose à tous les endroits,

N’a aucun tabou, s’ouvre à toutes les propositions, invente

Des figures, s’apprivoise à la demande d’un sourire courtois,

Devient intime par possession, devient rituel pour la galante !

Bisous de tous les pays, le pouvoir est entre vos mains !

La valeur de vos actions détermine les demains humains,

Heureux ou tragédiens, car de votre présence tout dépend !

Bisou journalier, je prie en ton pétillant amour caressant !

©Max-Louis MARCETTEAU

Un couple d’arbres

Oeuvre_de_Claude_Monet

Oeuvre_de_Claude_Monet

Un arbre rencontra par un jour de grand froid un autre arbre !

Seuls dans la steppe, il n’y avait qu’une brassée de racines

Pour s’allier dans ce moment difficile, ne pas mourir au marbre

Hivernal, ce pourvoyeur de sommeil tombal comme la morphine.

Le premier contact était doux ! Curieux. Insaisissable par émotion.

Chacun, rhizome à rhizome tricota un solide lien. Nourriture à deux,

Ils étaient uniques dans le mot unique. Ils dominaient la sensation

D’être seuls pour être singulier, indéracinable, en un mot : heureux !

Branches en branches, feuilles en feuilles, les éléments se soudent !

Le Temps apparaît différent. Le Temps n’a plus les mêmes secondes !

A deux le Temps se présente éternel ! Une sève nourricière coule

Dans les membres qui résisteront aux rudes semaines du monde !

Et puis un jour de tempête, l’un d’eux se déracina comme une dent.

Laissa une terre retournée. Son agonie dura un printemps. Lentement,

L’autre se détourna, pris un chemin de traverse, s’écroula très loin ;

Ses branches s’enroulèrent et son tronc s’enterra dans un bain de. . . chagrin !

©Max-Louis MARCETTEAU

Viens, maintenant

Oeuvre de Anna Razumovskaya

Oeuvre de Anna Razumovskaya

Viens. Le temps n’arrête pas les souvenirs. Baignes toi dans mes mains.

Je viens te chercher. Ne court pas. Prends le premier rêve, à la station

Des fleurs soleils en coquelicot. Ouvres tes desseins sur la ligne destin.

Pousses tes crayons à l’invention. J’aime quand tu ris, au fruit de la passion !

Du bleu pour tes yeux. De l’orange pour ta langue. Du vert pour tes pieds.

Délire en toi. Emotion dans ton cœur. Un vent apaisant entoure ta chevelure.

Délasse ton corps au massage de mes mots câlins, de ma voix de destrier,

De mes histoires qui te hamac, lentement, un sourire amoureux te fait parure !

Un nuage, une corolle, se vrille à ton regard. Ton ciel est comme le mien.

Ne cherche pas d’issue. Je suis cette issue. J’ai créé ce sable mouvant pour toi.

Mon bras attrape ta robe. Tu cries de plaisir. Viens. Le présent est plus malin

Que NOUS, il marche au travers de son avenir et NOUS, à nos chemins de croix !

©Max-Louis MARCETTEAU

Liberté d’Expression

Oeuvre de Derek Turcotte

Oeuvre de Derek Turcotte

Que deviens-tu Liberté d’Expression quand le pal atteint ton cœur ?

Tu enrâles des mots déchirés, violés, dévoilés, et hurles au monde fait

Des carcasses de la pauvreté du discernement qui hantent les moiteurs

Fumeuses des idées bulldozers, hallucinogènes, tes maux aérés à la Paix.

Je te vois écrasée sur les pavés des lignes hypocrites, emphasées, grisées,

Déshabillées, indécentes, entaillées ! Tu es pliée et ton visage glaiseux

S’empreinte de ta souffrance qui cavale, étrangère, sur les cœurs saignés

De te reconnaître, tranchée de toute part, défigurée, de corps comateux !

Expression de Liberté, tu es muselée comme un chien, tu baves de rage,

Celle d’une vie à s’exposer, profanée, prisonnière aujourd’hui au pilori.

Les yeux de ceux qui t’aiment, écrivent en ton nom, à la nuit, les pages

De leurs actions pour te libérer de la peste obscurantiste, de ton agonie.

Tu meurs. Ton enterrement n’aura pas lieu. Il reste en toi la flamme

Tapie aux marges des humains, maquisards, qui déclenchent les mots

Éblouis d’être diffusés, entendus, compris par les esprits qui trament

A saper tes geôliers qui sont les leurs, qui sont ces futurs tombeaux !

Je ne suis pas citoyen de ton espace. Je suis en toi, charnellement.

Tu ne portes pas une croix. Tu es la croix qui se brandit partout.

Ton aura est cette FOI qui m’étreint, me submerge, ici et maintenant,

Ici et journellement, ici et pour les autres, ici pour rejeter la boue !

Cette boue de l’intolérance, se sont ces visages cachés qui commandent

Les joueurs de la violence, les pourvoyeurs des poisons, en offrande !

©Max-Louis MARCETTEAU

Auteur(e)

Oeuvre sculpture by Ron Ulicny

Oeuvre sculpture by Ron Ulicny

J’édredonne mes mots ; s’ils devaient prendre froid

Je tousserais ma faute sur le mouchoir de ma honte !

Pourtant, je ne sais écrire. J’ai créé des mots au poids

Du plomb, du bois, de zinc, de l’or et dans une fonte

En deux, trois ou six dimensions, je les porte nuit

De pleine Lune et jour de pluie, sur mon corps nu,

Des épaules aux chevilles, ils me transfigurent au bruit,

A l’habillement, à la couleur, à l’odeur, à la forme crue

De mes émotions. Je ne suis pas nu, mais écorché, vif !

©Max-Louis MARCETTEAU