
Oeuvre de Derek Turcotte
Que deviens-tu Liberté d’Expression quand le pal atteint ton cœur ?
Tu enrâles des mots déchirés, violés, dévoilés, et hurles au monde fait
Des carcasses de la pauvreté du discernement qui hantent les moiteurs
Fumeuses des idées bulldozers, hallucinogènes, tes maux aérés à la Paix.
Je te vois écrasée sur les pavés des lignes hypocrites, emphasées, grisées,
Déshabillées, indécentes, entaillées ! Tu es pliée et ton visage glaiseux
S’empreinte de ta souffrance qui cavale, étrangère, sur les cœurs saignés
De te reconnaître, tranchée de toute part, défigurée, de corps comateux !
Expression de Liberté, tu es muselée comme un chien, tu baves de rage,
Celle d’une vie à s’exposer, profanée, prisonnière aujourd’hui au pilori.
Les yeux de ceux qui t’aiment, écrivent en ton nom, à la nuit, les pages
De leurs actions pour te libérer de la peste obscurantiste, de ton agonie.
Tu meurs. Ton enterrement n’aura pas lieu. Il reste en toi la flamme
Tapie aux marges des humains, maquisards, qui déclenchent les mots
Éblouis d’être diffusés, entendus, compris par les esprits qui trament
A saper tes geôliers qui sont les leurs, qui sont ces futurs tombeaux !
Je ne suis pas citoyen de ton espace. Je suis en toi, charnellement.
Tu ne portes pas une croix. Tu es la croix qui se brandit partout.
Ton aura est cette FOI qui m’étreint, me submerge, ici et maintenant,
Ici et journellement, ici et pour les autres, ici pour rejeter la boue !
Cette boue de l’intolérance, se sont ces visages cachés qui commandent
Les joueurs de la violence, les pourvoyeurs des poisons, en offrande !
©Max-Louis MARCETTEAU