Qui est muet en juin…

Oeuvre de Albert Henry Collings

Oeuvre de Albert Henry Collings

Défi de lateliersouslesfeuilles : A vos claviers #8 :


« Le temps qu’il fait en juin le trois, sera le temps de tout le mois. » Un dicton à la noix, je vous jure, que j’ai entendu y a peu à la radio de mon quartier.

Je suis à mon balcon, et il fait un temps normal de mois de… mai. Les nuages sont ceux habituels avec leurs « accents » du lieu. C’est dire qu’il y a fidélité de clonage dans cette petite partie du ciel dont j’ai accès de visu.

Juin ou pas juin, les dictons sont aussi malicieux que la voûte céleste dans un épais nuage qui se croit être en hiver alors qu’elle n’a pas bougé d’un iota comme soudée par un étain de bonne tenue. En fait, les dictons sont un peu comme l’astrologie. On y croit ou pas et Saint Thomas peut faire une croix sur son autobiographie, en tout cas cela ne vaut pas un clou de jésus (entreprise de métallurgie à une certaine époque aussi reculée que les traces d’un écrit laissé sur la morsure d’un bois dit « bon sang de bois » gravé par un scribe nommé parait-il Sinsuère).

Quoi qu’il en bois… qu’il en soit, il y a dans les dictons de l’intox. De fait, le temps d’hier au temps d’aujourd’hui on a tous pris pour argent comptant ce genre de propos. Il faut aujourd’hui s’insurger et porter l’affaire en haut lieu. Mais, je sais pertinemment que la cause est déjà entendue par des… sourds et le muet de l’histoire n’en dira pas plus car comme le fameux dicton qui le prouve :« Qui est muet en juin, ne peut rien dire le mois suivant ».

En fait, le dicton d’un lieu n’est pas généralité. C’est une grande leçon d’humilité. Et si parfois le dicton est une vérité déguisée en mensonge, il se plaît à rester de génération en génération comme le baobab de service. Et je ne veux pas finir ce modeste « pamphlet » sans citer ce fameux dicton qui ne veut rien dire dans nos contrés mais qui existe comme le bois à la cendre, le nuage à la goutte : « Lorsqu’en juin on voit sa fin, Saint-Martial souvent lave le chemin. »

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

L’été ironise des corps organisés en mi-nudité

Photographie de Louise Dahl-Wolfe – Vogue - January 1959

Photographie de Louise Dahl-Wolfe – Vogue – January 1959

Blog de girlkissedbyfire Défi 52 semaines N°25  le mot : été


L’été ironise des corps organisés en mi-nudité
Épilés défrisés empilés estampillés puis édités
Sur plages empaillées de grains dépilés agités
Chairs tissus chairs polies ou dépolies d’identités

Inconnues se déploient aux pointes des rayons
Aux bleus cieux des eaux des yeux en jeu teinté
A la pause posée du repos ajouré comme clayon*
Les uns les unes aux privés en commun enceintés

De naître bronzés arraisonnés à l’empreinte demain
Après congés l’effet steak grillé ou langouste excitée
A la nudité intégrale de soi faire croire aux copains
Collègues la crème pâle de l’utilité d’une …. fatuité !

Et le maillot de bain sablé salé … rigolard au … placard !

* Sorte de petite claie en jonc ou en paille, servant à différents usages…

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Lettre de démission

Photographie de Arthur Elgort en October 1992 - Kate Moss

Photographie de Arthur Elgort en October 1992 – Kate Moss

Blog popinsetcris contrainte écriture (mots définitions)


Je suis l’éclat, tu es la nuisance.
Je suis
prétentieux, tu es l’espoir.
Je suis un
chien, tu es l’outrage.
Je suis les
cris de tes colères, tu es le chuchotement de mon cœur aimé.

Bon week-end et adieu…

Puis, il s’enveloppa dans une grande enveloppe et se posta lui-même au premier bureau de Poste.

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Noir et blanc je suis de visu

Photographie de George Krause

Photographie de George Krause

Blog de girlkissedbyfire Défi 52 semaines N°24  le mot : noir et blanc


Noir et blanc je suis de visu
L’image de ma personnalité
Toute délavée et décousue
De bord à bord médiocrité

Prescrite depuis ce temps
D’enfance assombrie à vif
Par à-coups d’effet parents
Barbelés à l’acide affectif

J’ai péri plusieurs fois d’ici
A l’ailleurs de moi aux cris
De vivre mes larmes nuits
Blanches blotties à fond de lit

Refuge d’un instant réduit
Au quart d’une vie tuée
Par le puits sans fond bâti
Pour se noyer … amputé !

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

L’homme objet…

Photographie de Tony Duran - Ricky Martin May 2018

Photographie de Tony Duran – Ricky Martin May 2018

Blog popinsetcris contrainte écriture (mots définitions)


Je prends le train pour la première fois. Tu es sur l’autre quai. Tu me regardes… fixement, presque avec indécence. Je suis ta honte et ton premier amour… vrai. Tu ne pleures pas l’écume de nos jours… et la musique de mes mots résonne là, en cet intérieur secret de femme… encore et encore…

Rome était notre première rencontre. L’illusion du lieu, le prestige d’aimer. Et voilà le violon des mots qui te flattent les fibrent amoureuses et je te ressens au frôlement de ma voix, chavirer sous la houle, mes filets à te prendre, te posséder comme un doux poison, une alchimie qui te transforme en une adolescente toi la femme d’une belle nature d’avoir enfanté, d’avoir tant aimé… comme le granuleux du macaron… il te manquait le… moelleux.

J’étais à la fois ce moelleux et cet indifférent à ton amour dévorant qui me croquait comme une pomme juteuse qui se renouvelait chaque jour à ton algorithme de désirs du délicat au brûlant tu m’avais enchaîné et ma pleine conscience jouissait de toi et je m’ouvrais à moi petit être de rien tu as fait de moi un homme d’une autre taille aux ramures plus solides…

Aujourd’hui, nous sommes sur le parallèle d’une fracture, d’un quai qui nous vomit et nous restitue dénaturé renforcé et dénudé de Nous… et puis qu’importe notre amour qui n’a été qu’une vague plus haute que les autres dans nos vies respectives… et je remarque que tu portes la même jupe que cette première fois… et je souris, te souris et je te vois sourire de ton sourire liqueur haut degré de féline prête à me dévorer… et soupçonne ton désir intense de me rejoindre et de jouer une nouvelle fois de mes atouts de mâle séducteur, charmeur, enchanteur… tu me veux voilier sur tes courbes orgasmiques… tu me veux apprivoisé à tes lignes de conduites diabolique femelle…

et je m’enfuis à toutes jambes… moi l’homme objet…

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Parlons procrastination

Image Bibliothèque du Château de Groussa

Image Bibliothèque du Château de Groussa

Blog popinsetcris contrainte écriture (mots définitions)


Si « Le travail c’est la santé, rien faire c’est la conserver » nous chante Henri, je dis qu’il n’est pas moins édifiant que ne rien faire n’est pas la liberté, même si l’on est libre de ne… rien faire et rien faire est un oxymore qui me fait penser à « Vient ici, fous-le-camp » de la même teneur mais dans un autre registre… En effet entre le rien et le faire, y a un gouffre que dis-je un océan si ce n’est un écart d’un univers à un autre… pour faire… simple on ne peut pas être dans le rien et le faire.

Alors certains puristes soulèvent le faire et lance d’un rien que le rien et faire sont tout à fait compatibles. Vrai, c’est même tout une affaire et ce n’est pas… rien. Donc, en effet nous sommes bien devant le fait accompli que le rien faire est une occupation, voire un travail comme un autre… Ainsi, l’on prend à contre pied si ce n’est à cloche pied, le fait que faire n’est pas défaire mais bien la négation du rien faire dans toute sa dimension…

Mais, je vois dans l’assistance médusée par de telles assertions, lancées par un bon à rien, moi en l’occurrence, et qui a sans doute, rien d’autre à faire… de n’avoir rien dans la tête… pourtant, il y a incontestablement un savoir faire du… rien faire si on prend l’expression commune de tous les jours. En effet, le rien faire n’est pas du genre à se laissez… faire et n’est pas, à qui pourrait penser par un hasard bien sapé en lunette noire, un faire-valoir, non, non, et non plus un laissez-faire du genre frère aîné nommé laxiste qui à tendance à faire la tête et tenir tête… il faut le faire…

Bref, à notre rien faire, il faut repasser d’un savoir faire au savoir être… tout un art que nous allons aborder dans cette conférence d’une petite heure après un petit jour de retard… dont le thème est la « Procrastination en milieu urbain non Euclidien »…

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

fragment tué

Image Rhodes - Dodécanèse - Grèce

Image Rhodes – Dodécanèse – Grèce

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Je ne suis jamais parti en Grèce. D’ailleurs c’est pour moi un pays lointain, un pays dont les images sont des ruines, un monde obsolète, une étrange terre dont l’histoire a façonné la nôtre et dont nous sommes redevables de tout et de rien, comme un gigolo qui a sucé jusqu’à la moelle sa couguar.

Je graisse mon dérailleur une nouvelle fois. Rien ne va plus. j’essaye de penser à autre chose pour me dégourdir l’esprit engourdit par l’angoisse lierre, l’anxiété cannibale. Il faut que je franchisse absolument ce col. Je dois réussir. Je ne deviendrais pas le colosse aux pieds d’argile… surtout sur un vélo. Ah, la bonne blague… Ce n’est pas mes cent-dix kilos qui m’inquiète, c’est la colonne de blindées qui est en contre-bas et qui avance lentement mais sûrement. C’est vraiment pas de bol que je sois sur la même route qu’Eux.

Rhodes n’est pas Rodez et ce n’est pas la porte à côté. Moi le franco-italien, je me demande encore quelle mouche m’a piquée pour me retrouver dans une telle situation. La guerre oui, hors de ma frontière d’origine, non. Et pourtant, je me suis fait embobiné comme résistant et par des concours de circonstances que certains appels le hasard, me voici sur les hauteurs de la route du littoral nord-ouest de la ville de Rhodes. Et je me remets à pédaler, pédaler… il fait un tantinet frais en ce mois d’octobre 1943.

Il commence à faire nuit… l’étoile polaire me fixe comme l’inuit… je divague de fatigue… il ne reste que moi… j’ai la mort aux trousses… je veux sauver ma peau… la mitraille…

Trop tard…

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Transfert incomplet

Blog popinsetcris contrainte écriture (mots définitions)


J’ai aimé Violette avec un macaron sur chacun de ses érectiles tétons.

J’ai eu de l’emprise sur son destin que j’ai modelé à mon image et j’ai galvaudé notre amour sur les trottoirs en poèmes niais…

A cet instant précis je suis seul sur la terrasse d’un bar-brasserie à l’intérieur d’une haute ville dont l’histoire est chevillée dans ses pierres apparentes presque obscènes en ce milieu du XXIe siècle. Je tapote le nom de mon cocktail sur la table tactile et en moins d’une minute, il apparaît de nulle part par l’effet quantique sur le bord d’un coin de ma table ronde, beau, étincelant avec une paille, fraîcheur bienvenue… et Violette qui me hante encore et encore… et je l’entends dans sa dernière prière en position de levrette, je la montais bellement et diablement à jouir pour cet adieu voulu comme un commun accord…

Depuis, je suis un être de déambulations et le libre de ma vie est un poids insupportable. Mon réseau de connaissance est insipide et les vrais humains restants sont dépressifs et en bonne santé. Toute cela me paraît dérisoire. J’aurais voulu être un enfant des années 2000, au moins le monde était monde et les humains avec des émotions et du vrai sang.

Au contact de mes lèvres, ma paille s’adapte et j’aspire par à-coups, avale lentement après un court séjour dans l’antre de ma buccale cavité puis à l’appel d’un gosier soiffard contrarié je m’impose ce moment d’âme ouverte au délice du plaisir de m’assouvir…

— Violette 245RTN587 Version 2.23.01 vous attend professeur…
— Attendez deux minutes… je suis en train de prendre mon pied…

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Nuage de Lait rêve d’être météo

Café_crème

Café_crème

Blog de girlkissedbyfire Défi 52 semaines N°23  le mot : météo


Nuage de Lait rêve d’être météo
Au prénom d’une vague bel été
Sur le front d’un ciel flamenco
Et danser aux pas de l’identité

Dessinée par complicité avouée
D’un Zéphyr contre la belle Alizé
Aux atours fiers effrontés à jouer
A la griffure de Traverse tout grisé

Aux reliefs des monts et des vaux
Ainsi Nuage de Lait est aspiré vif
A l’intérieur du vertige d’un fuseau
Horaire du p’tit déj un rien … expressif !

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Dénonciation inachevée

Film Pit and the Pendulum avec Vincent Price et Barbara Steele

Film Pit and the Pendulum avec Vincent Price et Barbara Steele

Blog popinsetcris contrainte écriture (mots définitions)


Je suis boutonnière pour « boutons bi-partis collés, sertis, clipsés, avec inclusions, boucles ; boules ; anneaux ; bûches ; embouts de cordon … » et suis mariée avec un boutonnier. Rien de bien folichon dans notre vie.

Au début, il m’a possédé debout sous une porte cochère « équipée de chasse-roues métalliques ». Je m’en souviens, parce que après avoir fait son affaire, il s’y est pris le pied droit et a perdu l’équilibre comme une marionnette. J’ai bien ri. Il a pris une semaine de lit de souffrance, le bas du dos tout violet que c’était pas beau à voir.

Je me suis attachée a lui comme on s’attache à un animal de compagnie agréable tout étant utile c’est-à-dire sans les inconvénients. Je ne suis pas spécialement une beauté, lui pas spécialement un Apollon avec ce caractère un peu niais et je peux à loisir le commander, le houspiller, il ne dit rien, il sourit très souvent béatement et rampe si je lui demande. Il n’a pas une once d’antenne pour détecter la manipulation dont il est la victime consentante par défaut.

Et puis l’engrossement. Le monde se fabrique de l’enfantement inéluctablement comme une survie à contre-courant. Un, deux, trois, quatre enfants, le tout dans le foin notre nuptial endroit de prédilection pour s’ébattre entre la grange et la meule de campagne. Je l’aime par défaut et de ses défauts.
Au public bien aimé cette minute rend ainsi hommage aussi souvent que possible au singulier de l’auteur et au particulier de M. Cyclopède. Merci à lui, à vous, à nous d’entreprendre cette minute…
Et puis, nous voilà dans l’âge de la vieillesse à la quarantaine… à-peu-près. Ceux qui font l’histoire ne savent pas qu’ils font l’histoire et notre histoire n’a pas tourneboulé le monde et pourtant le mien va s’écrouler dans ce silence au-delà de mon écriture qui fera témoignage et cela après le fromage et pain de blé noir…

Il vient de m’empoisonner avec un bonbon qu’il a soi-disant acheté au marché ce matin et qu’il m’a offert sourire tendre et visage presque candide…

A mon écriture tremblante, je suis à vomir sur ma terre battue et humide de tristesse et de douleurs. Me voilà toute boutonneuse sur tout le corps, un comble pour moi… vengeance de lui ? D’une rivale ? Je suis seule à ma table porteuse de toute notre histoire… ma plume s’étiole, mon encre s’impatiente et mon papier se tache… soit maudit mon époux… je vais transmettre cet écrit dans…

— La garce. Elle allait nous dénoncer…
— Qui sait ? Elle a calanché…
— Je vais brûler cette lettre maudite…
— Non, ne fait pas ça… cette malédiction risque de se produire…
— Allez, vient mon Poulet…
— J’arrive mon Jars à moi…

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Moment de solitude

Oeuvre de William Hogarth

Oeuvre de William Hogarth

Blog popinsetcris contrainte écriture (mots définitions)


— Si monsieur Désir désire-t-il que je lui apporte une bière dans le boudoir de Madame ?
— Non point, Achille, je… désire rester dans le vestibule à attendre patiemment le retour de votre maîtresse
— Aujourd’hui, Madame est habillée d’une jupe plissée en dentelle doublée soie et d’un chemisier dentelle blanc…
— Et maquillage pastel peut-être ?… enfin Achille suis-je assez vulgaire pour que vous me donniez autant de détail…
— Dame, ce n’est pas la première fois que Monsieur…
— Eh bien, à partir d’aujourd’hui, je ne veux rien savoir, entendez-vous ?
— Bien Monsieur. Comme Monsieur veut, je prends note…
— Notez, notez Achille
— Monsieur a des ennuis ?
— Oui…
— Ah ?
— Cela dix ans que l’on se connaît Achille et vous êtes un homme de bien que j’apprécie grandement mais ma situation vient de changer brutalement…
— Et ?
— Et… je suis ruiné. Tondu, lisse comme un chauve. Plumé comme un poulet, dépouillé comme dans une maison de jeux… c’est à pleurer, je vous jure…
— Monsieur va se refaire. Ce n’est pas la première fois que Monsieur a eu des passes difficiles.
— C’est vrai mais là… j’ai pris une gifle monumentale. C’est bien simple, je suis poursuivi par mes créanciers qui veulent ma peau.
— En effet, c’est grandement grave
— Je suis prêt, entendez-vous Achille, à m’agenouiller devant votre maîtresse et devenir son esclave
— Vous exagérez… quoi que Madame est à la recherche d’un valet de… pisse…

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

L’errance à jamais inscrite

Filme Alphaville - 1965 Jean-Luc Godard

Filme Alphaville – 1965 Jean-Luc Godard

Blog popinsetcris contrainte écriture (mots définitions)


Ton parfum a des nuances sur ta peau selon ton humeur du jour. Tu es cet arôme entre le venimeux et l’amoureuse passionnelle. Tu es ainsi mon amour et aujourd’hui, je t’accorde ce petit a frileux prêt à rompre le lien qui nous unis comme un wagon et une locomotive.

L’essence de ta vie tourne autour d’un beau nombril. Et mon nombril à moi ? Il n’a pas d’importance pour toi ? Notre respiration n’est que notre égoïsme du genre : « Atmosphère ! Atmosphère ! Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? » Et pourtant, l’écumeuse relation nous embarque sur des navires débats : tu tangues et jouis, je houle et tu possèdes… nous sommes des belliqueux du sexe…

L’envoûtant de notre relation tient à ce mot : sexe. Et nul besoin d’une fiole d’un élixir genre Bel Respiro pour nous enflammer et notre exigence n’est pas une romance. On se vit l’un dans l’autre, on s’expatrie dans l’orgasme. Celui-ci est le summum de l’égoïsme et il nous manque quand l’insolent se refuse par la fatigue, ou autres excuses et nous crions à la trahison, fidèle à nous même, nous souhaitons enivrer l’être jusqu’à l’insolence…

Et puis, il y a ces moments de solitude qui nous prend dans ses bras et on pleure entre le goût des larmes qui apaisent et le dégoût d’aimer encore et encore, paradoxe du désir inassouvie et pourtant pleinement constitué et assumé.

Ce matin je te regarde t’habiller… je sais que tu ne sais pas que c’est la dernière fois. Je ressens tout mon amour et toute ma haine pour toi. Notre intime compagnie va se fracturer comme un miroir. Toi et moi, mille morceaux de nous et nous voici au bord du rien dont je nous embarque sans retour possible. L’errance à jamais inscrite en Nous.

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Effet couple

Oeuvre de Paul-Émile Bécat

Oeuvre de Paul-Émile Bécat

Blog popinsetcris contrainte écriture (mots définitions)


Aujourd’hui j’ai rêvé de Paris, bras dessus dessous avec une blonde et une brune. J’étais raide comme le spectre de Moïse, mais suite à un coup de coude dans les côtes de ma compagne de service, je me suis réveillé maugréant des mots incompréhensibles :

— T’as t’y pas fini de ronchonner, le Paul.
— Qu’est-ce t’as dit ? Et me réveiller pour ça , la Paulette ?
— T’as rêvé de quoi pour te mettre dans un tel état érectionnant ?
— Tu vas rire aux éclats de ta belle dentition persillée la Paulette, j’étais au rêve d’une belle blonde et brunette…
— Qu’est-ce tu m’chantes là ? Tu ne sais même pas comment c’est fagoté ces choses-là…
— Que si, foutredieu, que si, j’ai même touché de cette peau de velours…
— Toi, le Paul des Poires ? T’es ben comme tous les autres, ça se vante et ça fait du vent oui…
— Me vante pas, moué…
— Et t’as eu l’occasion ? Je m’demande ben où ?
— Je te dis pas… c’est blasphème…
— Blasphème ?
— Si je te le dis, c’est pour moi chant du Cygne
— Te v’là t’y pas dingo ! Tu devrais me foutre au lieu de dégoiser des âneries pareilles…
— Rien à faire, suis pas d’humeur… quand je t’vois.
— Elle est bien bonne celle-là. Mon cul n’est pas à ta convenance ?
— Il m’inspire pas.
— Il t’inspire pas ? Et tu veux que je te baffe pour te réveiller complètement, le Paul ?
— Tu n’es pas de ces perles dont j’ai rêvassé… t’as qu’à prendre un bon bain, et je te jure que je te goupille le cerisier…
— En v’là une formule ! Eh bien regarde bien ce cul-là, t’es pas prêt d’y enfourner ta mesure, pauvre gland.
— Tu t’énerves, tu t’énerves, tu crois que ça va aider à finir la nuit, la gracieuse…
— Suis pas ta gracieuse, toi le triste sir de ma couche et dont parfois j’ai honte moi fidèle parmi les belles Marie de notre région…
— Allons, allons, ne te mets pas dans de tels états. Viens dans mes bras de beau bûcheron que je te câline le berlingot tout gland que je suis.

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

L’Œuf-le-Lumineux ne bluffe pas

Luminaire_oeuf

Luminaire_oeuf

Suite à une photographie du Blog Les faits plumes, l’illumination m’a fait de l’œil et voici la chose 🙂

Et pour certains mots : mots définitions


L’Œuf-le-Lumineux ne bluffe pas, de son regard luisant, de son œil-de-bœuf, à l’éclairage de sa Led meuf qu’il embrasse une dernière fois, en rupture, en soixante-neuf, sur le Pont-Neuf veuf de souvenirs trop anciens drapés d’Elbeuf.

L’Œuf reprend sa route vers sa résidence d’hiver à Jœuf dans sa teuf-teuf de quatre-vingt-neuf qu’il bichonne comme du neuf et gare aux pique-bœufs charretiers en activité telle à l’époque de Charles IX mort trop tôt pour connaître le brûlé vif Jean de Brébeuf d’avoir côtoyé de trop près des Iroquois.

Bref, l’Œuf-le-Lumineux va se mettre en veilleuse et s’en remettre à Langue-de-bœuf de l’Éteuf son propriétaire collectionneur de millésime de châteauneuf à Jœuf, mais voilà pour une raison déraisonnable un keuf l’arrête à un stop pour défaut d’avoir brûlé un euf cent-dix-neuf mètres plus en amont. L’Œuf jure par sa foie-de-bœuf qu’il n’a rien vue de feu et autres allumages disgracieux. Le keuf beugle fortement puis d’un flash révélateur demande de déclamer sur l’instant pour toute amende un poème de Rutebeuf. L’Œuf ne s’appelle pas L’Œuf-le-Lumineux pour rien et en un éclair débite ce qui suit :

« Puisqu’il faut taire la vérité,
Inutile pour moi de parler.
J’ai dit la vérité en maints endroits:
Maintenant il est dangereux de parler
À ceux qui n’aiment pas la vérité
Et qui ont donné droit de cité
À des propos qu’ils ne doivent pas soutenir.
Ils nous bernent et trompent tout…
»

Le keuf hoquette, se rembrunit, le stoppe, et puis…le remercie et qu’il ne doit plus y revenir. L’Œuf reprend sa roulade plus certainement qu’un certain Babeuf qui y perdit sa… tête.

Mais le destin est parfois cruel quand l’Œuf-le-Lumineux se fait ramasser par imprudence par des garnements sur la route d’Éclaires à l’abri car. Les gamins avaient l’intention de se faire cuire un œuf énorme mais un parent qui passe par là et pas ailleurs rançonne les gamins et qu’ils peuvent se faire cuire un œuf et qu’il emporte son nouveau bien non comestible pour expertise au premier horloger/bijoutier venu.

Ô destin indigeste, par un concours de circonstances, l’Œuf en mauvaise posture dans les bras du parent avide, traversent la ligne TGV européenne et sont percutés à 500.00 km/h.

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Alors, on prend le soleil ou on se bouge ?

Agenda Ironique Juin 2018 : carnetparesseux


— Alors, on prend le soleil ou on se bouge ?
— Minute poupée, on est en pleine brousse, là !
— Faut pas abuser, hein, non plus… la voie est libre… devant nous !
— Possible, mais tu n’as pas par hasard une… boussole ?
— La chèvre connaît la direction.
— La direction ? C’est à un lieu, un endroit, qu’il faut nous rendre !
— Qui dit direction dit lieu.
— Rien à voir. Tu peux avoir une direction sans t’arrêter. Pareillement, tu peux « trouver chaussure à ton pied » et enfin de compte ça ne marche pas…
— Je ne vois pas le rapport. Et puis, ça tient pas debout…
— Suis assis, là.
—… ton raisonnement.
— Une direction c’est un point A vers un point B pour les déterministes. Pas pour moi.
— Tu connais la géométrie ?
— Je connais, je connais et je maîtrise.
— Laisse-moi rire. Alors, tu vas nous conduire au hasard avec un tel discours.
— Le hasard est un concept pour les non-déterministes et monothéistes incertains…
— Ne sors pas ta science… je ne comprends rien.
— Les filles ne comprennent rien de toute façon.
— Bon, on va pas attendre midi pour démarrer.
— C’est moi le conducteur, je fais ce que je veux… na !
— On n’est pas arrivé.
— On n’a pas démarré.
— C’est bien ce que je dis.
— Tu fais rien que me contrarier…
— Tu ne vas pas pleurer pour ça ?
— Non, je m’exprime en tant que minorité.
— Minorité ? Tu divagues, Charles…
— Non, Paulette…
— Comment, non ?
— Y a toi : une fille et une chèvre : une fille, donc tu fais le calcul : je suis le seul garçon !
— Dis-moi, tu as le chaudron du haut qui chiffonne sec de la pensée délirante.
— C’est un constat. De toute manière quand ce n’est pas toi qui a le bon discours, les autres sont des autruches.
— Tu fais une crise d’infériorité, là ?
— Non, j’assume ma minorité et je m’exprime au nom de toutes les minorités !
— C’est bien ce que je dis, tu travailles du chapeau. Bon alors, on avance ou on fait une conférence sur les minorités délirantes dans l’organisation de la colonisation des majoritaires ?
— Ah ! ça, c’est bien un titre d’intellectuelle dans ton genre.
— Je ne suis pas une intellectuelle, moi, je suis une fille de bonne famille qui apprend comment on doit éduquer les prochaines générations de garçons.
— Tu ne me fais pas la féministe avant la lettre ?
— Quelle lettre ? Tu déraisonnes ! Le soleil est bien haut et il atteint tes honorables neurones.
— Je dis que tu es en train de porter les premiers chapitres des suffragettes.
— Je ne connais pas les mots que tu emploies… tu es avant-gardiste ou hasard de néologismes primaires ?
— On s’égare, on s’égare…
— Pour le moment on est toujours en place… pas de gare à l’horizon, de toute façon le train n’est pas encore inventé, ici…
— Très drôle… franchement
— Dites-moi les deux drôles dans ma charrette, on va pas s’éterniser sur vos palabres ?
— On t’a pas sonné… la chèvre.
— Eh, le mouflet, tu peux changer de braquet et j’ai pas une cloche au cou, moi !
— C’est de moi que tu parles la chèvre dévergondée ?
— Oui, c’est ça et je peux te dire que tu as à faire à un drôle de pingouin de compagnie.
— Suis pas un pingouin.
— C’est une expression qui me vient d’un aïeul qui avait eu maille avec une pieuvre à la tentacule historique d’avoir été goûtée par inadvertance…
— On ne te demande pas ton arbre généalogique, la chèvre.
— Mais…
— Y a pas de mais ! Bon alors le gars, on s’enracine ou tu prends les rênes de l’affaire ?
— Hue ! la chèvre !
— Suis pas un cheval ! Va pas commencer à me prendre le pi en 3,14, le bougre !
— Silence la chèvre et avance, sinon je fais appel à un dénommé Seguin.
— Ça va, ça va… suis pas sourde…
— Allez la chèvre, je vois que tu comprends la bonne résolution et mène-nous au lieu convenu.

© Max-Louis MARCETTEAU 2018

Ici les dialogues téléphoniques à votre écoute … (2)

Photographie téléphone skype_: ici les dialogues ...

Photographie téléphone skype_: ici les dialogues …

Une fois n’est pas coutume, je viens vers vous pour exposer les dialogues des différents.es participants.es de ce thème improvisé : créer des histoires courtes avec une seule contrainte : exclusivement des dialogues… téléphoniques. Et j’avais précisé : si cela vous inspire … d’écrire sur ce genre de thème … « Plus on est de fous, plus on rit » … ou pas 🙂

Bref, vous avez été présents.es pour cette deuxième éditions et je tiens à vous remercier 🙂 … et en attendant les dialogues suivants …


Lili, littérartiste dit :

Tu n’as rien à me dire ?

— Salut.

— C’est toi?

— Qui veux tu que ce soit d’autre?

— Pourquoi tu m’appelles?

— T’as pas l’impression d’avoir oublié quelque chose ?

— Euh…non?

— Tu n’as rien à me dire?

— …

— Je vois…

— Mais enfin c’est quoi le problème? Pourquoi tu fais des devinettes comme ça?

— C’est quoi le problème? C’est quoi le problème?!! Tu te fiches de moi ou quoi? Ce matin c’était notre 5ème anniversaire de mariage et tu es partis au boulot sans même me dire bonjour!

— Oh ça va, pas la peine d’en faire tout un plat, on ne vas pas ce le souhaiter tout les ans… Et puis je ne voulais pas te réveiller pour rien…

— Pour rien?! Donc cinq ans passés ensemble ça ne représente rien pour toi? Je ne suis plus rien pour toi alors? Et bien puisque c’est cela, je raccroche!

 

[Le téléphone sonne de nouveau, et Marion  décroche sans regarder le numéro]

 

— Ce n’est plus la peine d’essayer de me joindre, je ne veux plus jamais te parler espèce d’imbécile égoïste!!!

— Euh … Madame, je suis votre dentiste…

 

manuraanana dit :

Interview au téléphone

— Allô ?

— Bonjour, vous nous aviez priés de vous accorder une interview, si l’heure vous est opportune, le Big Boss peut vous répondre maintenant. Je vous le passe ?

Le ton montrait quelqu’un de posé mais très influent, si tel était son secrétaire, interviewer son Patron allait certainement faire décoller sa carrière de journaliste. Le seul inconvénient il ne se souvenait pas du tout qui était le Big Boss.

J’accepte évidemment, c’est un grand honneur !

Beep – La ligne est transférée lui laissant à peine le temps de lancer l’enregistrement. Une voix grave reprend:

Bonjour Max, si vous me permettez de vous appeler par votre prénom.

— C’est un honneur, je vous remercie de m’accorder un peu de votre précieux temps. — Oh vous savez le temps c’est relatif, c’est surtout chez vous qu’il est compté, ici nous avons l’éternité.

—… Pouvez-vous parler de votre stratégie à court terme ?

— Fidèle à notre approche, nous allons intensifier certains évènements internationaux de grande envergure afin d’amener le public à se poser des questions sur leur propre quotidien.

— Ah oui ! Pourriez-vous donner un exemple d’événement que vous allez personnellement supervisé ?

— Ah mais je supervise toujours le moindre de nos évènements !

Cet interview devenait difficile, comment se faisait-il qu’il n’arrivait pas à se souvenir de la compagnie que dirigeait son interlocuteur. Tout en étant persuadé qu’il avait un réel lien avec lui !

Bien sûr, mais vous devez tout de même attacher plus d’importance à certains évènements !

— Oui… Alors que j’évite toute intervention dans des crises géo politiques, je suis souvent derrière le lancement de nouveaux concepts qui révolutionne la vie du plus grand nombre.

— Vous êtes sur le point de lancer un nouveau produit ?

— Produit ? Non, mais j’œuvre à la disparition de toutes les grands sages, dans les 10 prochaines années puis à l’émergence simultanée de la nouvelle génération de cerveaux qui seront doté d’un coeur.

— Attendez ! Je ne vous suis pas, vous parlez de cerveaux cybernétiques ?

— Vous êtes touchant vous savez ? Vos chercheurs mettent au point des intelligences artificielles, un peu comme si vous cherchiez à me copier…

— J’ai du mal à vous suivre, vous parlez d’un projet sur 10 ans avec à la clef une révolution de l’intelligence, mais cela fait combien de temps que le projet a commencé ?

— Commencé ? Hum… Le temps, toujours le temps… Vous courrez après le temps ! Enfant : vous êtes impatient d’être adulte. Adulte: vous rêvez de votre jeunesse. Jeune : vous gaspillez votre santé pour de l’argent. Une fois âgés : vous gaspillez votre argent pour ramener votre santé… Vous ne viviez jamais dans le présent !
Je vous l’ai pourtant dit : ici nous avons l’éternité devant nous. Nous ne sommes pas limités par les moyens. Seule la progression, celle des habitants compte !

N’y comprenant plus rien, le journaliste se résigne à demander à qui il parle, quand une tape amicale le fait sursauter.

Max ! Si le rédacteur en chef te voit en train de faire la sieste, il va te mettre à la porte ! Me dit pas que tu prépares tes interviews en dormant… Hahaha !

— Ben… Justement j’ai révé que j’interviewais…

— Hahaha ! Et qui ça ?

— Ben… je suis pas sûr mais je crois que j’interviewais… D.ieu

Cueillir le dedans du vrai animal

Les Pingouins de Madagascar - Kowalski - Commandant - Rico - Soldat

Les Pingouins de Madagascar – Kowalski – Commandant – Rico – Soldat

Blog de girlkissedbyfire Défi 52 semaines N°22  le mot : animal


Cueillir le dedans du vrai animal
Qui est en soi à sortir sans mal
Et ouvrir la cage de sa vérité
A l’écrire enfin avec sincérité

A le vivre à l’encre du réel
Et saler le tout avec le défi
En bouche … mais mortel
Vide langue muette au déni

A déglutir les lignes fragiles
La peau de la naturelle vie
Prise en otage à sa débile
Constance est devenue … stérile.

© Max-Louis MARCETTEAU 2018