L’étourdissement avait ouvert illico un compte

Photographie © Iotop 2024

« La première fois est toujours la dernière fois » se disait-il, assis, solidement amarré du tronc aux membres inférieurs, dans la salle du châtiment ultime.

Le sédatif entre le pouce et l’index. Un binôme idéal pour saisir l’essentiel : de la pincée de sel à « j’en pince pour toi » pour toute une vie. Quant à la mort, elle l’attendait, non sans impatience. D’ailleurs, il avait été de tous les retards et si sa vie avait été aussi longue que la queue d’un Marsupilami (1), cela n’aurait rien changé à l’affaire… alors la mort…

Le juge avait dit «… sera exécuté par électrocution ». Il avait été de marbre à la sentence par effet que son empathie avait claqué depuis qu’il avait reçu un mauvais coup sur le haut du crâne par un gourdin inconnu au passage d’une ruelle éclairée de malversations lumineuses et son portefeuille, de par le fait, confisqué par une main dégoulinante de rapine. Il n’avait pas eu le temps de rugir, le saisissement en une fraction de seconde du prisme de l’étourdissement avait ouvert illico un compte, et conscience et inconscience, main dans la main, au bout du fil, ne disaient plus rien : black out.

Il scrutait ce médicament devant ses pupilles moins iris ébène qu’anthracite. Il souriait tristement. Il le faisait tourner avec sa pince d’un angle à un autre, d’une position à une autre. Ce cachet était rond, un marquage qui ressemblait à un trampoline. A cette pensée fugace, il rit. D’abord en retenu et puis avec des éclats comme un feu d’artifice entre ses dents restantes : le vide était un fond d’espace aux degrés centigrades à congeler les premières étoiles curieuses d’un trou noir avide de jouissance énergétique et qu’aucun spationaute n’aurait l’audace de passer le seuil même avec un complément de vie sans radiation à la clé.

On lui demanda d’arrêter de rire. « C’est indécent » entendait-il d’une voix métallique de l’infirmière androïde. Il la regarda avec quelques soubresauts de sa tonalité rieuse qui s’estompa jusqu’au sourire triste. Il souhaitait à cet instant être un océan pour enfoncer son angoisse dans les abysses du délire.

Il ouvrit sa bouche. Posa délicatement le médicament sur sa langue pâteuse, épaisse, douloureuse. On lui plaça dans l’autre main un verre d’eau, bleu. Il but, avala d’un trait. Il voulait vivre encore, mais la partie n’avait qu’un seul tour et entre la vie et son désir de vivre… le courant ne passait plus…

1 : animal imaginaire créé par André Franquin en 1952

© Max-Louis MARCETTEAU 2024

Est garrottée au néoprène de l’idée

Oulimots

Photographie Iotop 2023

« Il y a tant à écrire et à ne pas écrire » se dit la plume de l’oiseau noyée à la première syllabe dyslexique inscrite sur une feuille détachée de tous les préjugés posée sur la table elliptique du système soleil de l’abc alpha de signes bâtonnés, croissonnés, plié… déglutis à l’oral phonème percute en plein l’apex à corps perdu la page parfois s’offre à la prose quand la prosodie pianote sur l’envers du décor en filigrane s’épanche autour de son ombilic oasis paradisiaque sans pléonasme à l’envergure d’une douceur sa panoplie s’étend toute à l’encre qui de noirs desseins à courir les mondes à toutes lignes est garrottée au néoprène de l’idée émise par les flux nerveux de la main une roche malléable qu’aucun temps ne fait onglée… et cette plume devine sa sexualité et l’aspire à rester… à la marge…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

Les hexapodes et ailes en éventail

Photographie Iotop_2023

Agenda Ironique Août 2023


Deux cigales sur une pomme de pin pour quelques jours au camping municipal du Village du Haut, avant la grande migration vers le pays des Cigalions, s’étonnent, les hexapodes et ailes en éventail, les mandibules commères :

— Peuchère, qu’est-ce ?
— Une entité inconnue me semble-t-il…
— Une baudruche ?
— Un évènement climatique ?
— Un déploiement dédié à la volcanologie ?
— Un effet parasitaire indésirable ?
— Un plan blanc ?
— Un plan B ?
— Une planche à pain volante ?
— Impossible ! C’est un tantinet rond… tout de même…
— Et pourquoi pas ?
— Tu cigales du ciboulot, sûr ! Fada, va !
— Je ne perçois pas de calinotade !
— Tu connais : «l’homme de Cro-Magnon racontait des préhistoires à ses enfants » ?
— Non !
— C’est pareil !
— Je demande pardon ! je ne connais pas ! je ne peux comparer… et puis on nous invente bien des OVNI… en forme de cigare…
— Possible, mais une planche à pain volante, tu m’excuseras ! …
— Pas du tout ! J’extrapole !
— Tu extrapoles ?
— Tout à fait !
— Qu’est-ce à dire ?
— J’hypothèse… pour faire court.
— Monsieur hypothèse, bravo !
— Oui, Madame, ne vous déplaise !
— En tout cas cette chose est un tantinet lente… pour une planche à pain volante…
— Elle… se dirige vers les cabinets… il me semble …
— Étranges endroits, paraît-il…
— Ah ! la chose bifurque, là…
— Elle vient vers nous ? Non ?
— Il me semble…
— Elle nous aurait entendu ?
— Une planche à pain volante… ronde, qui a de l’entendement ? Laisse moi rire…

Crash! une boule de pétanque d’un bel élan frappe les cigales écrasant d’un coup toute discussion, tout coup de soleil ou toute hypothèse…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

J’ai le drame sous le nœud !

Photographie Iotop 2023

Agenda Ironique Juillet


Deux branches, une de chêne et l’autre de hêtre, quelque part entre ici et là-bas sur le revers d’une route non reconnue et absente des mémoires par effet.

— J’ai le drame sous le nœud !
— Prends de l’anticatastase !
— Ne fais pas l’idiot en prenant cet air de pub des années 80, hein ?
— Tu brindilles trop de la feuille. Vive l’été que tu te mettes au vert !
— Bravo, l’humour !
— Descends de ta hauteur ! Tu y verras l’herbe plus verte et ton albédo pare-soleil de moins à réfléchir sur ta condition !
— Ce n’est pas l’ombre d’une nervure qui va t’étrangler de ce conseil, nom d’un gland !
— Tu conçois ton drame comme une fin en soi, alors qu’il te suffit d’effeuiller la perspective négative.
— Éclaire ton propos.
— Par extension coupe une subdivision qui t’empoisonne…
— Pour devenir un rameau ? Jamais, tu entends… jamais.
— C’est toi qui vois.
— Je ne vais pas essayer !
— T’as le pentagone d’hiver qui t’étouffe, pour sûr !
— Ce n’est pas le poids de mon manteau blanc qui me pendra.
— Tu finiras par craquer de tout ton poids de contradictions, vieille branche !
— Tu vois que je ris, que je ris, idiot !
— Toute attente ne fait qu’augmenter ton mal-être…
— Très drôle une nouvelle fois !
— Ne refuse pas mon aide et « ne pas être le pingouin qui glisse le plus loin » pour se noyer.
— Le noyer ? C’est une blague à la noix ?
— Presque, tu sais, j’en fais à la chaîne…
— Là, je reconnais… je suis scié…

Et là branche, de se secouer de rire, que son trop-plein de neige la soulage de son spleen… et casse…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

Au garde-à-vous de la déchéance

Photographie Iotop 2023

Oulimots


Quelque part sur une terre non promise, un homme à un autre homme :

Sauvage ! Vous êtes en ce mot l’incarnation d’un tout au sang chargé…
— Oh ! ça va, ça va, ne vous éreintez pas en une fumeuse diatribe, hein !
— Ma seule colère que je puisse encor exprimer dans ce théâtre de vie à la scène bondée de résignation…
— Vous faites courir votre salive à vos lèvres qui ne demandent qu’à boire une belle eau.
— Votre cynisme est épouvantablement injurieux et déplacé.
— Il est bientôt minuit et le soleil peine à se coucher à cause de votre passion à vivre.
— Je ne plastique pas ma vie à tenir mon prochain au garde-à-vous de la déchéance.
— Quel est ce mot plastique ?
— Il vient d’aussi loin que je suis près de vous.
— Ironique ?
— Non, explicite.
— Vous êtes en votre ministère la Loi. Ici vous êtes à la mienne.
— Il n’y a pas une autre surprise ?
— Assez ! Je vais vous clouer le bec…
— N’est pas qui veut… Jésus

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

Tu sais me préparer à ta sauce…

Photographie – © Iotop 2022

Oulimots


— Alors, tu tiens à ta conserve ?
— Elle a son titre de noblesse…
— Et mon pain complet bio, c’est du poulet d’élevage ?
— J’ai choisi mon camp camarade de l’alimentation au grand air saturé de bonnes intentions et du rhizome nature à la terre aux pesticides exilés.
— Bigre ! tu resteras un célibataire de l’assiette indélicate et malhonnête…
— Tu insinues que je me prostitue pour l’agro-alimentaire ?
— Je ne te le fais pas dire, c’est une oie que tu gaves.
— Quand tu auras fini de me montrer ton côté sombre, je veux bien goûter la douceur de ton caractère.
— Il est vrai. La matinée avance, et te cuisiner chaque jour sur ce sujet alimentaire est peine perdue.
— Enfin, des paroles en un bel écho pour le coup.
— Et si tu faisais… disons… ton sauvage… là, sur ma table ?
— J’aime en toi cette clé primitive du langage qui rehausse en moi un tout autre organe.
— J’aime aussi t’entendre par tes mots à vivre… viens à moi mon berger des hautes montagnes… mon alpage à ton sceptre…
— Tu sais me préparer à ta sauce…
— Et de la tienne en savourer tout à ma bouche…
— Viens à moi, je suis ton Saint-Jean…
— Et moi, ta Sainte-Audrey…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

Vos seins à lacter votre septième ciel

Photographie Iotop 2023

Oui, Madame ! Et vous savez comment il me baise ? Mieux qu’un dieu à la queue à toute heure olympique ! Oui, Madame, sa queue, sa hampe, il l’a prend en main et frappe de son gland dessiné miraculeusement beau sur votre clitoris gorgé de la tentation de s’enfler à être arrosé d’un élan éjaculatoire aux salves sortilèges. Oui, Madame, et ses mains, Madame, ses mains velours qui vous font frissonner les seins pleins d’une pointe à une autre; il en pince, titille, déploie, étire, encercle, il les aime, les malaxe, les allège et les foudroie, il excelle par son éloquence digitale quand elle vous frôle, à vous faire vibrer jusqu’à l’indécence. Et sa langue, Madame, une langue qui goûte votre vulve entre ses lignes et ses désirs inavoués. Elle est insatiable, dévergondée, exigeante, patiente, vaillante quand elle vous fouille, elle vous relance vous exalte, c’est une épopée si elle vous lèche le corps. Et son regard, Madame, son regard, il ne vous déshabille pas, non, il vous prend tout entière, vos courbes ne résistent pas, il y revient, il vous palpe jusqu’à l’hérésie, il vous embarque sur son horizon infini, il vous désarçonne quand bien même votre raison soupçonne l’emballement, il vous arraisonne et vous consomme et vous consume. Et sa peau, Madame, sa peau c’est une porcelaine baignée au soleil du plaisir à la fois chaude et chamarrée, à vous sustenter à vous exulter le tréfonds de votre utérus jusqu’aux glandes de vos seins à lacter votre septième ciel que votre âme elle-même se pâmerait jusqu’en ses abysses.

Oui, Madame, il ne me pénètre pas, il me harponne, me charroie, m’investit et me laboure de son soc, les positions de notre kamasutra sont de Nous et non d’illustrations à la souveraine référence, je suis besognée, attisée, salée et dessalée en un même temps, écartelée et reconstruite, j’ai une pluie de jouissance qui me pique m’ébranle et des orages des bourrasques des convulsions intérieurs suis rassasiée.

Oui, Madame, il m’enivre de son aura, il signe un pacte avec mon corps soumis et délivré qui fait sédition, il provoque en moi une insurrection de mon Tout de moi quand il me baptise et me dentelle de son sperme de jet en jet,

Oui, Madame, c’est un Poséidon qui m’intronise et me diadème d’un seul tenant.

Oui, Madame, je suis comblée… et vous ?

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

Conversion d’un tout en rien

Photographie © Iotop 2023

Oulimots


— Il s’appelle comment ?
Rubis.
— Rubis ? Étrange. Il ne brille pas d’un charisme à la Gary Grant. Et sa tête de chef instituteurs à la Mikhaïl Ivanovitch Kalinine ne me dit rien qui vaille.
— Ah ?
— Regarde. Il est muni de l’option : colère; il doit ressembler à un rapace d’une envergure à faire pâlir le vautour de service.
— Ah ?
— En clair, ce n’est pas le style à rameuter une foule.
— Ah ?
— Même le désert de Gobi en aurait peur.
— Ah ?
— Remarque, il faudrait attendre… s’il change. Un effet de l’inattendu. Une boulette de viande qui se transformerait en un bon rôti chevalin.
— Ah ?
— Tu sais, la vie porte en elle des regards qui nous donnent le mot : miracle, même en dehors de Lourdes.
— Ah ?
— Eh oui. Je pense au dédale qui nous mène où nous sommes, tous, et c’est bien le mot : somme qui nous fait ce tout et qui au moment voulu fera conversion en un rien.
— Ah ?
— Je me demande quand même si ça ne fait pas désordre de l’avoir invité, ce balbuzard ?
— Ah ?
— Je le vois bien tourner autour de nos carcasses d’un cercle à un autre et piquer sur l’un de nous.
— Ah ?
— Tu ne crois pas ?
— Et si tu parlais moins… c’est mon père…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

Au couvercle soudé à l’amertume

Dessin et photo © Iotop 2023

ICI et Par ICI


Ah ! le grognon a sa fausse mine qui surjoue l’accord ! Faut-il qu’il se mette en quatre à mes ordres, le freluquet ! Toujours l’échine courbée à ma latitude, le sourire étendu comme plat al dente, l’esprit dans un bocal moisi de bonnes poires au couvercle soudé peut-être à l’amertume. S’il pouvait au moins élever une fois sa voix de mâle. Mais qu’est-ce qu’il a de mâle ? Hein ? Je me le demande, s’il n’avait pas le braquemart du samedi soir ? J’aurai voulu un homme à la fois doux de mousses de forêts antédiluviennes et fermement aux prises à mes hanches chaque soir, à élever l’octave supérieure à me dominer à la cravache à mes fesses rebondies, à me vibrer le cœur et tout le reste de l’aube frissonnante chahutée du degré des couleurs de l’arc-en-ciel et au crépuscule ronronnant à mes courbes bondissantes en ses mains divines, à m’enlever comme une Sabine et me terrer dans notre lit champ de bataille aux ébats qu’un Michel-Ange du Déluge ne ferait que pâle figure… Il est ce qu’il est depuis que je l’ai amadoué à mes commandements, il est ma frustration et ma condition, il est ce que ma pogne veut et ma discipline ordonne, il est mon démon et mes larmes, il a fait de moi un corps en jachère et une âme déliant ses obscurs desseins à la lumière. Il est ma honte et mon amour. Il est ce que j’ai de plus cher au monde… celui que j’ai façonné à mes dépens.

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

6 juin

Oeuvre de Victor Lyapkalo
Oeuvre de Victor Lyapkalo
Fête des mères il y a deux jours. Aujourd’hui, 6 juin, débarquement. Cent quatre-vingt mille hommes débarquent sur les côtes françaises. En ce premier jour : deux mille morts. Bonne fête des mères.

Enfant de vingt ans, tu ne veux pas périr.
Mère, ton sang se répand à une naissance.
Enfant de vingt ans, de partout, tu tires.
Mère, ton bébé grandit avec patience.

Enfant de vingt ans, ta peur bleue est latente.
Mère, le sourire de ton garçon chéri te ravit.
Enfant de vingt ans, tu escalades une pente.
Mère, ton adolescent est un beau fruit.

Enfant de vingt ans, ton fusil est ton territoire.
Mère, tu es fière de ton fils, cet étudiant.
Enfant de vingt ans, ton corps se déchire.
Mère, ta vie vient d’éclater, tu pleures son sang !

©Max-Louis MARCETTEAU

Aux mots verrouillés rouillés

Photographie © Iotop 2023

Agenda Ironique de Juin 2023


— Dis-moi miroir, quelle est ton identité ?
— Je suis le reflet du néant pour créer un rien de réalité fantaisiste.
— Et si tu étais moi ?
— Une onde inachevée.
— Ce n’est pas aimable de ta part !
— Aimable n’est en rien de ce que tu es.
— Ainsi tu me provoques ?
— Je t’annonce une vérité.
— Tu n’as aucune vérité à me dicter.
— Tu es cette sombre conscience qui se permet de se divulguer devant moi au titre de ta mobilité sur mon immobilité, ton indiscrète question.
— Alors, pourquoi me répondre ?
— JE suis celui qui est de toi à l’instant présent la parole d’un Tout qui te concerne.
— Tu as la langue bien pendue.
— Mon offense est la tienne qui te regarde dans la cage, dont la porte est bouclée aux mots verrouillés rouillés, de ta fierté.
— Tes propos ont cette odeur de la coriandre !
— TU me flattes ?
— Détrompe-toi.
— Pourquoi tu jettes ton regard sur l’ortie de ta propre image ?
— Tu détournes notre conversation à ton avantage.
— Laisse-moi rire de ta proposition.
— Tu n’es pas l’envers de mon décor.
— Et pourtant, mes réponses ne sont-elles pas à la hauteur de tes angoisses ?
— Arrête !
— Ta volonté s’est inscrite dans mes reflets…
— Je te dis d’ARRÊTER !!!
— IL ne peut s’arrêter, tu as ouvert, enfin, la liberté à ta psyché…

Et le miroir de l’aspirer tout en un, d’un seul tenant… par conscience…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

Le processus est sablier

Photographie © Iotop 2023

Oulimots


Le film s’arrête.

La fille tourne la tête à droite. L’homme n’est plus là. Faut-il les remplacer au fur et à mesure ?

Là-haut, tout semble calme, pondéré, calculé, ajusté, froid, pragmatique… égoïste. Chacun prend part à cette mascarade. Le processus est sablier, il suffirait d’un grain rebelle pour stopper ou casser son fonctionnement comme une dent qui rencontre dans un plat de lentilles un élément caillouteux, mais tout semble immuable.

Un angelot passe devant les yeux de la fille. Elle veut le saisir, le posséder pour le plaisir de l’embrasser pleine bouche. Il s’évapore.

Le film s’arrête.

La fille tourne la tête…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

Nuages à l’humeur taupe

Photographie © Motop 2023

Agenda Ironique Mai 2023


« L’aurore sortait de l’océan sur son char de roses », la tête enflée par un bandage de nuages à l’humeur taupe.

— Quelle heure ?
— Il est trop tard.
— Qui sait !
— La Manière des temps ont fait coalition contre nous.
— Trahison !
— On est condamné.
— Pas tout à fait, si La Valeur du Premier temps peut nous suffire, non ?
— Oui et non.
— Si l’incertitude est acceptable par oui/non, l’échelle de notre temps, à ce niveau du maintenant, devrait nous atteindre avant le chaos.
— Tu crois que Gróa…
— Elle s’est enfuie, la garce !
— Les hommes ne seront-ils que des hommes ?
— À défaut d’être autre chose comme de la famille du marsouin… oui, notre nom nous définit comme périssable sans recours.
— Nous sommes que le fruit d’une possession, c’est ça ?
— Un trichobézoard sur la route de l’évolution qui ne l’a jamais digérée.
— J’ai un rot qui vient et pas du fond des âges.
— Soulage-toi, soldat !
— Brôoooaaaaaaaaaaaaa
— Et si la solution était là ?
— Qu’est-ce ?
— Si le temps n’était qu’un vide à dégager de notre vie pour se libérer de son carcan ?

À ce moment-là, les jumeaux se font accoucher…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

Vallonnée de nuages transformistes

Agenda Ironique Février 2023 (retard certain comme une friandise)


Une laitue au bord d’une route de campagne, pratique l’auto-stop, «le lundi au soleil» entre les feuilles, un matin, paisible et vallonnée de nuages transformistes.

— Tiens ! Que vois-je dit le Père Poireau de La Casse Graine, passager non clandestin, pendant sur l’une des sacoches d’un solex antédiluvien étiré par la route campagnarde.
— On dirait bien la Mère Salade de la Batavia, dit le Père Chou planté à mi-corps la mi-tête dehors .
— Elle n’est pas un peu pommée, là ?
— C’est clair ! affirme Père Chou.
— Faudrait pas qu’elle finisse éparpillée sur le goudron.
— Pour sûr ! Faut faire qu’chose, là !
— Je sais ! J’ai trouvé ! Balance-moi Filet à Provisions, illico.
— Il est enroulé sur lui-même. Il dort.
— C’est pas lui qui f’rait du tapage nocturne !
— Et le dindon ?
— Il est passé à la casserole mardi au midi.
— Il a pris le bouillon, quoi !
— Ne riz pas, on va tous y passez.
— En tout cas, moi, je ne veux pas le mercredi !
— Bon, alors, c’est pas un peu fini ce discours, purée, dit Mère Tomate Cœur de Bœuf.
— Oooooh ! Y a la Mère Salade sur le pavé, là !
— Je dis, tans pis pour elle !
— Quel jeudi ?
— Pas jeudi, mais je dis moi qu’elle n’avait pas …
— Navet ? La Mère Salade ?
— Oooooh ! T’es lourd là ! Hein !
— Bon, on ne va pas passer le vendredi saint sur des quiproquos…
— Des qui quoi ?
— Arrête !
— Tout ça, ça va finir par tourner au vinaigre, je vous le dis, dit la Patate Douce, tout doucement.
— Vous nous les cassés ! dit en chœur les Noix.
— Je vous signale que, dit l’Asperge de Pleine Tête accompagnée de deux belles Olives esclaves, la Mère Salade de la Batavia vient d’être embarquée… par le Panier à Salade…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

Résultats : Agenda Ironique Avril 2023


Nous voici au troisième volet de cet Agenda Ironique Avril 2023 avec pour thème : le CHAT

(Pour info : les votes sont arrêtés à la date de ce jour le 1er mai 2023)

1) Meilleurs textes :

 – Il apparaît à la majorité des voix et dans l’ordre les gagnant.es sont : 

1 – Lyssamara : Faits l’un pour l’autre ? et Chronique d’une fin annoncée

2 – Max-Louis : Déboulonné du compresseur émotionnel

3 – Jean-Louis : TOUS LES MATOUS DU MONDE

&

2) Organisateur (rice)

 Le nouvel organisateur de l’Agenda Ironique de Mai 2023… sont ex aequo :

– La Craie : Le chat botté post-moderne

– Dominique Hasselmann : Du chien, du chat ou du pangolin

Aussi lequel d’entre-vous sera le gentil organisateur de l’A.I du gentil mois de Mai ?

Nous avons l’Organisateur pour ce mois de Mai (La Craie) 🙂

Merci à tous : lectrices, lecteurs, auteures, auteurs, et pendant que j’y suis le … monde entier et l’Univers (soyons fous).

Votation : Agenda Ironique Avril 2023

Bon jour à tous,

Diantre, une myriade de textes de tous les horizons chatoyants par les délices des écritures… le Chat est une valeur sûre diront certains… 🙂 La liste et à suivre en dessous les votes jusqu’au 30 avril minuit … 🙂

La liste et à suivre en dessous les votes jusqu’au 30 avril minuit … 🙂

Les résultats pour le 1er ou le 2 mai à voir sur mon agenda 🙂

1 – Gibulène : EHOUARN LE CHAT PACHA (A.I. Avril 2023)

2 – Jo : Le paradoxe du chat lent

3 – Tiniak : Le chat

4 – Marina : Chacrés chats !

5 – John : Le chat Mallow et le chat Taufor

6 – Jo : L’histoire sait faire les créneaux

7 – Mijoroy : Chat à la retraite

8 – Isabelle-Marie : 3 p’tits chats, chapeau de paille…

9 – Jean-Louis : TOUS LES MATOUS DU MONDE

10 – Isabelle : CHAT’rmant

11 – Lyssamara : Faits l’un pour l’autre ?

12 – Nicolas Bleusher : Créature

13 – Isabelle : Sha perçu

14 – Max-Louis : Déboulonné du compresseur émotionnel

15 – Lyssamara : Chronique d’une fin annoncée (avec un chat dans la gorge)

16 – La Craie : Le chat botté post-moderne

17 – Sabrina : Kira bien qui Kira le dernier

18 – Photonanie : Le chat d’Ana

19 – Mortderime : CHAT ET MEET 

20 – DOMINIQUE HASSELMANN : Du chien, du chat ou du pangolin

Déboulonné du compresseur émotionnel

Photographie Iotop 2023

Agenda Ironique Avril 2023


Le greffier est recroquevillé sur un feuillu d’automne entre deux arbres jumeaux, le souffle absent, composé à la décomposition comme sculpté dans un marbre inconnu. Il ne jouera plus à chat perché, ou à langue au chat, ni à se déguiser en poisson-chat ou imiter le Chat Botté. Non, le temps des saucisses volées est bien fini, des caresses à crédit, des coups de griffes sur le canapé posé sur un tapis non volant, des délires non répertoriés dans le dictionnaire des Incrédules, de l’égoïsme propriétaire…

— Alors ?
— Étonnant !
— J’en suis retournée.
— C’est dessiné à la croquette du centre commercial !
— Tu penses qu’il était…
— Qu’il était quoi ?
— J’sais pas… amoureux ?
— Tu divagues des canines !
— N’empêche quand tu vois ce que tu vois.
— On a raison de penser ce que l’on pense… ou pas !
— L’étonnant ce sont les courbes… tu vois, là et là…
— Je les trouve un peu excessives.
— Excessive, excessive, c’est vite dit !
— Enfin, c’est du hors-norme… regarde…
— On n’a pas le même ressenti, c’est tout !
— La même vue, surtout.
— Tiens, vois…le trait est plus fin pour des rondeurs bien pleines.
— Je ne te le fais pas dire.
— C’est tout de même impressionnant… ces créatures
— Il devait être déboulonné du compresseur émotionnel…
— Possible…
— Tu penses… enfin, quand tu regardes cette physionomie… c’est dingue…
— Transfert ? Usurpation d’identité à venir ?
— Regarde, regarde… on dirait qu’il allait fabriquer… un automate… mais regarde !
— On ne va pas se cacher qu’il était un tantinet… pervers !

Découverte du journal intime d’un greffier, par deux souris des champs, titré : « Souris Topless ».

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

Agenda Ironique Avril 2023

Photographie Iotop 2023

Bon jour à tous,

Je suis désigné pour animer l’Agenda Ironique d’Avril 2023 suite à un vote et cela pour la cinquième fois (en fait, je tiens un registre sur un papyrus d’époque… industriel).

Je suis heureux d’apporter ma pierre à l’édifice sur les hauteurs de l’Agenda Ironique avec toujours de belles floraisons textuelles d’année en année. D’ailleurs, je me demandais, si un jour, il ne faudrait pas tous les réunir sur un blog ?

La Genèse de l’AI : ICI ou ICI et celui du mois de Mars 2023 : Isabelle-Marie d’Angèle

Je vous propose le thème : CHAT

Si le chat représente, au-delà des symboles et des configurations vivantes qui peuvent nous être familières, un félin de petite taille constitué de toutes ses facéties, la littérature n’est pas en reste pour lui apporter du poil de la bête. Aussi aux exemples, nous pouvons pêcher quelques éléments distingués : donner sa langue au chat / Chat à neuf queues / Rue du Chat-qui-Pêche/ poisson-chat / comme chien et chat / pas un chat /…

Je vous propose de composer un texte (prose ou poésie – long ou court), réel ou imaginaire et dans le genre qu’il vous plaît (fantastique, utopique, commun, amoureux, journalier, carnet de bord, romantique, animalier, érotique…) le tout… Ironique.

Et pour « faire » bonne mesure, quatre mots imposés :
– automate
– créature
– usurpation
– compresseur
(vous pouvez les placer dans le désordre ou l’ordre et même en faire des anagrammes ou les triturer selon votre bon vouloir).

Les temps alloués :
– Du samedi 1er avril au mercredi 26 avril 2023.
– Vote du 27 au 30 avril de la même année.

Faites savoir par un commentaire et un lien sur ce billet quand votre œuvre est en ligne sur votre blog.

Et je fais un récap juste en dessous…

À vos langues de chat… 🙂

Max-Louis alias Iotop


Participations :

1 – Gibulène : EHOUARN LE CHAT PACHA (A.I. Avril 2023)

2 – Jo : Le paradoxe du chat lent

3 – Tiniak : Le chat

4 – Marina : Chacrés chats !

5 – John : Le chat Mallow et le chat Taufor

6 – Jo : L’histoire sait faire les créneaux

7 – Mijoroy : Chat à la retraite

8 – Isabelle-Marie : 3 p’tits chats, chapeau de paille…

9 – Jean-Louis : TOUS LES MATOUS DU MONDE

10 – Isabelle : CHAT’rmant

11 – Lyssamara : Faits l’un pour l’autre ?

12 – Nicolas Bleusher : Créature

13 – Isabelle : Sha perçu

14 – Max-Louis : Déboulonné du compresseur émotionnel

15 – Lyssamara : Chronique d’une fin annoncée (avec un chat dans la gorge)

16 – La Craie : Le chat botté post-moderne

17 – Sabrina : Kira bien qui Kira le dernier

18 – Photonanie : Le chat d’Ana

19 – Mortderime : CHAT ET MEET 

20 – DOMINIQUE HASSELMANN : Du chien, du chat ou du pangolin


J’ai de la graine de citrouille en moi

Photographie Iotop 2023

Agenda Ironique de Mars 2023


La dune a ses chardons comme le nudiste a ses plages. Entre piquer la peau et les yeux, la nature fait son naturisme comme l’animal copule à l’aise dans le champ prédisposé à se nourrir lui-même et les autres avec le pesticide goguenard entre le pissenlit et l’amourette frivole car de tous les amours de la terre celui de l’humain est bien le seul qui se prend le bourrichon entre le cœur et le cul, choisis ton camp camarade syndiqué de l’extase.

Bref, deux plantes toutes racines bien godichées s’épanchent entre le demi-soleil borgne aux nuageux distancieux sur un terroir encore nature par sa nature dite sauvage désigné par des yeux torves :

— Je vais partir !
— Partir ?
— Je m’arrache !
— Tu sèves n’importe quoi ma pauvre.
— Non, j’ai de la graine de citrouille en moi pour devenir carrosse et m’en aller voyager sur les chemins boueux de la reconnaissance de terrains épicés d’aventures aux hasards rigoleurs…
— Dis-moi tu ne serais pas amoureuse du fameux PTP ?
— Du Pissenlit aux Trois Pouvoirs? Tu rigoles !
— Alors, je me demande quand même si cette idée ne t’ait pas venue à la première sonnerie de ta pendule atomique de ton intrinsèque génome déviant ?
— Moi, madame, je veux ouvrir ma corolle au monde !
— Pfff !
— Ça vous désarçonne, hein ?
— Vous êtes bête! Quand le réveil de votre erreur va vous flanquer entre les feuilles, vous allez déposer illico votre valise, c’est moi qui vous le dis !
— Rabat-joie, moi qui suis toute à mes idées de connaître possiblement… le grand amour…
— Tu dégoises grave de la tige au pistil. C’est t’y bien le bout du printemps et son goupillon qui t’houspille les sentiments, ma Rosie, ma pauvre ?
— Qu’importe, enfin j’éclos de l’intérieur que mon extérieur est radieux, je vais enfin jouir…
— Hop-là !!!
— T’as la corolle collée-serrée jusqu’à l’étouffement de ton désir, tu ne veux rien entendre de mots d’émerveillement, du vertige du ressenti sensuel…
— Pfff !!!
— Tu m’en veux de rêver, d’être moi-même.
— Tu vas déchanter au quart de la prochaine lunaison.
— Qu’importe, le peu n’est pas le rien. Et je prends ce tout du peu. Et avant de déchanter, il y a : chanter.
— Nigaude, tu seras fanée bien avant.
— Je sens mon jour de gloire arriver.

Et juste à ce moment la bouche d’une chèvre, broie les deux inconnues…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

La couleur bandit

Photographie Iotop_2023

Oulimots


— Tu as la couleur d’un bandit
— ???
Toujours à détrousser le Sentiment le plus précieux…
— Va tondre ta pelouse, tu auras les idées plus terre-à-terre.
— Tu es une machine à broyer le cœur honnête.
— Il n’y a pas de cœur honnête, il y a des circonstances d’honnêtetés.
— Une provocation ? Que veux-tu ? Me voir mendier sur un autre territoire pour recueillir quelques mots d’attention et les voir faner dans la vase du souvenir ?
— Tu brodes à merveille un scénario par anticipation erronée…
— Je ne brode rien, je déborde vers mon incertitude.
— Tu as le sentiment de peau mannequin !
— Je suis quoi ?
— Une rencontre entre deux feux de signalisation aux desseins de mon destin, sans doute.
— Rien de plus ?
— Bon, maintenant si tu allais tondre ? hein ?
— Oui, je me prépare pour un autre… mon gazon…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023