Le homard vertigineux qui n’avait rien demandé

Photographie de Yohann-Legrand

Blog Émilie : récolte 21.02


Se souvenir … et plonger dans le regard d’un passé moqueur qui se croit indestructible et plus encore qui s’impose dans l’état des lieux de notre vie telle une maladie chronique qui nous rappelle … à son bon souvenir… et puis …

Il y a les souvenirs sans applaudissements comme par exemple dans la famille des objets égarés comme cette bague de fiançailles possédée du mot regret gravé par des larmes incomprises ….

Il y a les souvenirs que le mot heureux prend à pleins bras comme par exemple la Madeleine de quarante-quatre ans qui me brisa le cœur dans l’assiette d’un midi avec le homard vertigineux qui n’avait rien demandé, lui non plus …

Il y a les souvenirs ainsi qui sonnent l’Aléa comme par exemple le regard d’une femme dans le couloir d’un métro au trop-plein qui vous agrippe tel l’appât et que vous relâchez tous les deux pour cause d’un mauvais courant descendant …

Il y a les souvenirs qui vont apparaître du tréfonds de l’adolescence comme par exemple cette première tentative sur un slow d’un «Hotel California» et d’un banana-split renversé sur des genoux … à se mettre à genoux …

Il y a les souvenirs … en fait, on ne se résigne pas aux souvenirs … et parfois, ils nous font rêver … encore … et nous restaurent … quelque part …..

© Max-Louis MARCETTEAU 2021

Partage … Poésie

Une fois n’est pas coutume je partage ce lien à découvrir …

L’aventure continue, voici le deuxième épisode. Faites passer le message Et si vous avez manqué l’épisode précédent ( « Un nouveau jour » est publié par épisode tous les dimanches) le voici :

UN NOUVEAU JOUR Ep.2 — Boris Sentenac

Une belle lumière codée soleil du matin

Agenda Ironique Janvier 2021


Il est 17/h/07. Je consulte ma liste de mes courses :

1) Un Pain à l’Épicae à point
2) Un trois-tiers de Débleurre à la Plolette
3) Une carlte billate
4) Un gloutbile bien vert
5) Trois juhloites pour le potage
6) Une voufloute
7) Un quart dupdelpite

Je vais essayer de retenir cette liste dans mes quelques neurones encore valides. Pas simple. Je suis surveillé. On est surveillé … tous épiés, espionnés, pistés, inspectés, guettés… les qualificatifs ne manquent pas. La liberté est surveillée dans toutes les villes et on nous fait croire que c’est pour notre sécurité. La sécurité de qui ? De Perlimpinpin ou des Sept Nains ?

Si j’arrive à apprendre cette liste, j’ai de quoi participer à la compétition clandestine des Alaxes qui a lieu dans un tiers de la semaine trois quarts et possiblement remporter une délivrance vers le monde des Limeurs. Bien sûr, tout cela est contraire à la Loi du Grand Tout qui nous guide dans nos décisions même les plus minimes et intimes …

Pour retenir cette liste, je vais me déconnecter du Système Primaire par le procédé Miroir, mis au point par la célèbre hackeuse Duananïs surnommée la Baigneuse. Ce procédé permet de délocaliser les nanocorrecteurs intégrés sur des points centraux du tronc cérébral et de les dupliquer pour les enfermer dans la partie profonde du cervelet. Il y a un risque : se griller totalement le cerveau par échauffement ionique dû à ces fameux nanos. Donc, il y a un temps limite avant de finir en légume (et pas dans l’assiette).

Le jour du dilun, je me suis déconnecté trois fois deux tiers de moitié pleine pour m’instruire de ma liste. Le dimar, un peu plus sans plus. Le dicreme j’ai fait une pause. Le dijeu j’ai augmenté ma déconnexion d’un plein demi-tiers cinq quarts de moitié et le divendre j’ai osé une part entière en deux fois trois quarts. De fait le disame repos et le dimanche je pouvais réciter sans une seule erreur la liste. Je suis heureux comme un poisson dans l’eau.

Cette première étape acquise, même difficile, il faut un passeur pour entrer en ville, incognito. Il est bien entendu qu’aucun déplacement physique n’est possible à ce stade. Tout cela se passe bien sûr dans le virtuel lié à d’autres connexions diplupolaires. Je le souligne au cas où il y aurait des candidats potentiels qui me lisent.

Aussi, je vais me faire aider par Onésime, le Passeur, l’idéal et l’incontournable, pour arriver à destination. Son prix : un déjacutoire fabriqué avec une amphibole commune. Celui-ci récupéré sur une vente en digit sur une ancienne station orbitale désaffectée et cédée à un consortium.

A la première du quart du dixième, Onésime m’embarque virtuellement dans son véhicule deux places demi-lunes au pied d’un réverbère irradiant une belle lumière codée soleil du matin ce qui me fait sourire, car je sais qu’à cet instant précis, je suis un clandestin … gagnant …

© Max-Louis MARCETTEAU 2021

L’indifférence neigeuse de mon intérieur

Doris Day – lapin et œufs de pâques

Blog Émilie : récole 21.01

«… la découverte fondamentale du blanc et pas de l’œuf, n’a d’égale que la complexité de sa structure entre la géométrique et la prétopologie …» les mots du conférencier me laissent transparent sur le siège de l’indifférence neigeuse de mon intérieur.

Alors, «on rigole, on rigole, mais on ne voit pas le fond du bol», mais je viens de me réfugier dans cette salle presque vide de participants et l’animateur me paraît chauffé … à blanc par son sujet.

Je suis poursuivi depuis l’après-midi … par un œuf. J’ai toute ma tête, faites-moi confiance !

Un œuf de Pâques et pas à croquer sous les dents gourmandes ! Non, non ! Un œuf très grand, genre Gulliver, pas très naturel. Cet œuf qui me paraissait inerte comme un décor entre plâtre et métal, devant une chocolaterie, m’a interpellé par mon prénom. J’ai sursauté. Je me suis arrêté et il m’a menacé de me supprimer stricto sensu. Et là, j’ai décampé illico presto.

Mais il m’a poursuivi en déboulant, roulant, secouant toute son «anatomie» pour se déplacer et guidé par on ne sait quelle haine, il me piste comme un animal enragé d’une rue à une autre, d’un boulevard à une place … et pas une âme qui vive pour m’aider… chacun dans sa bulle à se dévoiler enfin comme lâche.

Le temps s’est arrêté dans cette salle par le ronronnement de l’orateur. Et l’œuf de Pâques … ne m’a pas encore retrouvé. Je culotte ma pipe, les doigts un peu tremblants. Que me veut-il ? J’ai la tête qui se farcit d’une question à une autre telle une cascade et leurs bruits se déposent dans le fond de mes yeux comme s’ils voulaient sortir pour exploser en feux d’artifices…

J’ai de plus en plus froid. Étrange sensation d’une panique qui s’installe à l’intérieur de mes fibres musculaires et au foyer de mon sixième sens la ma perception du danger imminent quand le baratineur sur l’estrade se transforme, fusionne sous mes yeux … en œuf de Pâques …

© Max-Louis MARCETTEAU 2021