Pavé n’est pas de bœuf d’œil

Artiste : ancientking


… pavé n’est pas de bœuf d’œil sur la prairie jouissive en attente d’être broutée, poulet n’est pas le billet écrit entre là et là à la plume encrée d’un tout d’un bipède membré de bonnes intentions que l’on croit, crayon n’est pas celui qui fait mine de se tenir à sa raide position à l’entrée fendue d’un désir d’être pénétrée à la ligne d’une dynamite d’un bel amour, verre n’est pas celui de cendrillon même cendrée au regard d’une pleine lune sensitive en déshabillé au diaphane nuageux de nuances plombées, porte n’est pas au seuil d’une vie possédée de reconnaître son identité à tous les échelons des acides nucléiques, cahier n’est pas à une feuille près même s’il sait que d’une autre à une autre le temps des lignes se déchirent et les mots se froissent, chaise n’est pas à ce cul qui pose fesses à la pause d’un instant sculpté par essence de vivre par défaut, fenêtre n’est pas la porte mise à l’index pour une raison qui ne l’a pas toujours, jus n’est pas le courant qui se gausse d’électriser l’inconvenant ou seulement l’étourdi, spiral n’est pas au contact de la ligne droite qui devrait se courber par soumission à la géométrie d’un Temps réverbère perdu entre la première intersection de l’Univers d’un cerveau déraisonné, maison n’est pas le lieu d’interférence entre le ciel et sol…

De fait la position verticale se conçoit sur le cadran rondouillard assis devant le temple de la pensée qui fait référentiel à l’équilibre de sa raison afin d’éviter la mort … horizontale…

Et concevoir le grain de sable à la hauteur de sa renommée comme le petit pois sait paraître aux yeux des autres des Ont de la frise de l’incompréhension voire de l’imbécilité à la primaire pensée…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Témoins dégrisés par le regard du mort

Photographe Iotop 2022

Agenda Ironique Novembre 2022


A l’ombre il l’était depuis un temps certain que le sablier à son office depuis un certain temps n’avait pas relevé le cadencé de ses retournements aussi quand un nouveau soleil prenait son tour de garde pour la journée qui semblait fade aux prémices de l’aurore qui s’étalait grisaille à la circonvolution des convulsions nuageuses frisées comme des pubis brésiliens, il se leva de sa chaise électrique, spectre onduleux qui parcourait l’assistance des témoins dégrisés par le regard du mort…

A l’ombre, ils y étaient tous et bien au-delà de l’ombre même définie par elle même au canon de sa beauté, tous assis plantés par piquets plus ou moins droit l’un se tordant à demi vers la droite à chercher un appui invisible et l’une son chapeau froissé entre ses mains poussiéreuses de culpabilité inconsciente…

A l’ombre fixait sa propre luminosité innocente à cendrer les éternités humaines…le premier vide prenait son essor…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Lois tondues des blasphémateurs

Trip to Mars 10 cents. Carnival side show, vers 1900

Agenda Ironique Aout 2022 (avec ce retard sur l’horloge terrestre)


Il est mille neuf de l’an de grâce, un temps de croix sur la colline des lois tondues des blasphémateurs et la lance du dernier souffle sait tenir sa promesse et pas de service après-vente pour aiguiser les chairs qu’elles traversent, effile présentement une âme …

Le crucifié est bien en peine de tenir un discours magistral sur la vue horizontale des collines environnantes peu verdoyantes et assoiffées de renaître de leurs légendes ancestrales figurées de faits d’armes aux sangs de monstres ailés de leurs bonnes intentions.

Il regarde à droite tout à droite pour cause d’un torticolis de gauche sur les baraquements des bonimenteurs costumés à la toile taillée des mots burinés baratins à la calligraphie vocale du bagou que les bonnes gens gobent au bonheur du plaisir de croire…

Et il entend à cette droite de cette foire d’humains à l’esprit déguenillé d’une foi à ce grenier à la raison tarie à n’en pas croire ses oreilles que ce monde d’incrédules s’agglutine autour d’un discours centré devant un homme à la condition d’être nature dans le ton et la concordance de son propos et à l’intérieur fripon escroc canaille et autres dénominateurs communs.

A l’en croire le coquin discoureur fait découvrir pour quelques cents à chacun de ses nigauds et nigaudes le pouvoir de s’approprier son avenir enchanteur dans un au-delà par quelques conseils avisés et personnalisés.

Aussi, l’homme de prestance à son pupitre est prêt à entonner ses derniers mots de tous les jours aux mêmes heures avant séances :

— … ainsi, pour dix cents, la femme Mars vous fait décrocher… vôtre Lune…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Le verre en état d’été du bien être

Photographie Iotop 2022

Ils étaient là, à la Canaille. L’un en face de l’autre. Le père et la fille. Chacun devant un verre plein de tout avec la tristesse en filigrane qui apparaissait par vagues sur leur visage. Les autres étaient dehors, le sourire lié à la discussion, le verre en état d’été du bien être.

Eux, ils étaient seuls avec leur sortie d’un jour d’ascension, à l’intérieur, aux tables vides qui les entouraient comme des soldats de bois. Le monde était l’envers du décor. Eux, ils étaient en avant scène, acteurs muets dans une réalité toute peureuse qui ne s’approchait pas…

Le père et la fille… trisomique…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Sa fixité mobilisée par son épaisseur…

Photographie Iotop 2022

Agenda Ironique Septembre 2022


Il est là ! Impossible immobilité ! Garde-à-vous indécent !

Son seul regard fixe, me fixe à son préfixe…

«Il suffixe !» me dis-je la pensée arraisonnée au même degré d’impartialité à la hauteur de mon affect mine de rien de sa fixité mobilisée par son épaisseur…

Détection d’un possible… d’un possible apprentissage d’un état d’un personnage qui trempe dans des histoires à l’humanité décidée à tout…être à la page les yeux dans les yeux des mots…

Son appel du regard aux miens à ses mots à la longueur des phrases qui s’étendent détrempées à perte de vue et mon esprit éponge une impossible chute… salée à la ligne d’un tout qui point ne virgule ne manque pas de souffle et fait suspension à trois arrêts du précipice du style tout en un et pas démembré au terme d’un lancer de dé ne ment pas, lui…

Toute est là… dans l’Ombre !

La sève des mots déborde de la page et dépasse cette étagère : parking à livres et fait cascade jusqu’au sol… et voilà ma langue à laper à goûter pour la première fois… une Recherche du Temps Perdu…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

La cinquième corde de l’émotion

Photographie Iotop 2022

Agenda Ironique Juillet 2022 (avec un retard certain)


A l’UT nul n’est tenu à sa clé au par dessus le dos d’une ouverture maintenue à la baguette qui se durcit à l’envolée d’une partition possédée d’un corps d’archet au premier rang d’un violon prédicateur…

dempteur à tous les rangs assis à l’écoute des oreilles fœtales l’entremetteur a de la vibration quand les octaves non de prénoms s’élèvent à l’orée des pavillons suspendues aux lobes frontaux…

MInimalisent les intonations du silence enroulé sur la cinquième corde de l’émotion à l’éther pris à témoin des auditeurs enrôlés à l’unique portée de se grandir au diapason d’un trémolo piquant…

FAscinant tel un point d’orgue dessiné à l’accroche d’un destin à la fièvre de vivre une seule demi-seconde au multiple d’un tracé à l’intérieur d’une aire à la nue-propriété d’un air habillé et enjoué…

SOLstice d’été de l’humain à son assemblée respire le soupir à l’apnée se déguise à la pause missionnaire à la croche d’une paire de cymbales à la prise de mains que le gong s’idiophone d’amour…

LA reprise d’un temps lisse l’éclair à l’arc-en-ciel d’une réalité au corps du violon ondulé aux caresses dépliées le chœur s’amplifie crescendo aux percussions au langage d’un motif en une rhapsodie …

SImultanément la mesure s’élève au majeur qui s’impatiente et s’éprend en tsunami à se gorger d’un tout que les instruments eux-mêmes s’essoufflent dans un craquement … le requiem se réveille …

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Novice à l’écoute d’une béatitude

Photographie Iotop 2022

Agenda Ironique Juin 2022 – (Avec un certain retard)


Sœur Dominique s’était installée tôt le matin au bord de la source des Trois Niquedouilles pour jouer de sa harpe aux cordes sensibles d’un doigté qui avait à une certaine époque bénie réjouit plus d’une novice à l’écoute d’une béatitude…

Nous l’écoutions de loin par échos de reliefs feuillus…

Nous étions toutes quatre en seiza sur un tissu codé en damier autour de notre saint assis en tailleur qui crayonnait nos silhouettes transfigurées beautés à la flottaison de nos nudités qui s’impatientaient de ressentir son regard de croqueur tout en piège en attente de nous déflorer d’un trait de mine à nous sourire comme une souricière…

Nous étions son pique-nique …

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

L’inconscient interroge l’incertitude

Photographie Iotop 2022

A l’ombre, l’inconscient interroge l’incertitude.

— Qu’est-ce que tu mijotes ?
— Je réfléchis.
— Tu as les moyens de tes ambitions, dis-moi…
— Le cynisme est une denrée qui se cultive à la cave de la première larme de l’enfance et se digère à l’acide des pourquoi.
— Ton propos s’enfle et perce à jour ta prédominance à essayer de comprendre.
— Ne relève pas la tête avant de savoir si tu auras encore l’occasion de respirer ta liberté.
— Ma liberté… des aigrettes pissenlit au vent rebelle que le chef d’orchestre du temps ne pourrait être nuageux à mon égard.
— Et d’égard tu n’as pas l’impression de t’égarer dans une faune inconnue de poésie?
— Comment pourrais-je m’égarer ?
— Tu as les atouts, les attraits, les reliefs…
— Ton mille-feuille d’une prose qualificative à l’encre sevrée de ta main mise à me poudrer est … ironique.
— Je l’avoue… tu me cherches…
— Nous sommes de la même trame…
— Du même intérieur…
— Du même nombre de lettres…
— Qu’est-ce qui nous différencie ?
— Qu’est-ce qui nous unis ?

— A nos corps à corps de bouches à langues à nos sexes unifiés… murmure la raison entre deux synapses à l’orée de la déraison…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Le Temps se gèle au goût d’une gelée Royale

Photographie © Iotop 2022

Agenda Ironique Mai 2022


Si le froid avait la parole il réchaufferait le premier mot obsolète.

Obsolète se lève s’écrit sur la ligne comme une respiration attendue à l’encre indifférente.

Indifférente est le passage d’un point à un autre à la lueur d’une fraction de vie.

Vie alternative aux courants des eaux grossies aux poissonneuses questions.

Questions passagères qui s’allument les unes aux autres par jeu.

Jeu par le dé à la main à la carte du destin qui compte les points au clair matin bailleur par défaut.

Défaut qui prend acte de son existence sur la ligne syllogomanie ancrée par la clé du Mot.

Mot qui semble un bec à foin se rit des tournures assemblées en tournesol autour de lui.

Lui une possible coquecigrue à l’intérieur de sa structure dédale.

Dédale froid… ce n’est pas un frigo… ni une banquise… c’est moi…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Ses végétales pensées noyautées de floraison

Photographie Iotop 2022

Le cerisier en sa hauteur prenait le soleil en plein que le premier nuage part-soleil était le bienvenu.

L’homme le contemplait, le cerisier.

Il était à la manette, l’homme. Il pouvait gérer sa vie à la lunette de vue de son destin qu’il menait à la baguette le bougre qui se pliait aux exigences de la persuasion d’être sur son chemin de bon droit à traverser par monts et par vaux à la correspondance de ses désirs.

Le cerisier en sa hauteur contemplait ce bipède humanoïde sur le volet de son ascension vers les hauteurs du ciel qui n’avait qu’un seul plafond et à sa bonne guise de fruiter son jugement à la saveur de ses végétales pensées noyautées de floraison que le printemps ne pouvait saucissonner de sa superbe.

L’homme le contemplait, le cerisier.

Il était dans son fauteuil, l’homme. De son dedans le dehors faisaient contrastes quand une souris grise queue tire-bouchonnée s’accrocha de griffes à griffes à la grise paroi du tronc court pas trop rond à sa fuite vers le grossissement du diamètre d’âge en âge que le rongeur arboricole par changement climatique souhaitait rejoindre un ciel.

Le cerisier en sa hauteur souriait de l’escalade du mulot qu’il secoua comme un prunier et l’homme toutes dents dehors dégustait une barre chocolat se suffisait du spectacle déjà écrit quelque part dans un cahier égaré entre les racines du Temps qui ressortait l’improbable de ses souvenirs au grand jour des derniers moments comme d’une farce.

Et l’homme, tout en haut de la chaîne, se leva, contempla la bouffonnerie… et se pendit…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

L’âme que chevauche l’alchimie du récit

Photographie Iotop 2022

Que restera-t-il de ma peau – cette peau toute douce de naissance qui a pris les fouets de la vie aux traçages dont on ne sait quel destin se rit bien de ce qui est juste ou injuste car il ne fait pas de distinction sur la ligne départ – qu’une simple épopée individuelle qui séchera quelque part dans un caveau à une place dans une terre qui n’a pas de nom ?

Et que devient cette deuxième peau que l’on nomme par défaut : l’instinct de survie, imperceptible et fait figure d’un tout mystérieux dans le corps de l’âme que chevauche l’alchimie du récit qui fait acte ?

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Sa lampe adhère dit-il illuminé… 15/…

Photographie Iotop 2022

Pour la deuxième fois, voici une autre histoire mais cette fois-ci de lampadaire à 4 mains sur une idée de Firenz’ du blog La plume de mouette. Chacun de nous fait paraître le texte de l’autre sur son blog et une photographie.

L’ensemble des chapitres ICI


Le Prince avait le teint rubicond. Entre manque d’air et colère contenue ses vaisseaux sanguins se dilataient et semblaient sur le point d’exploser.
— Ainsi Her Man, c’est vous, fieffés filous ! C’est vous en deux mots, deux bouts d’hommes hauts comme trois pommes, c’est vous en six pommes donc, soit une tarte bien garnie, une tarte tatin bien retournée et moi je prends une tarte aussi. Qu’est-ce donc que toutes ces salamalecs, ces pataquès abracadabrantesques ?
— Mais non, le Herman en question, ce n’est pas nous, c’est bel et bien notre oncle. Si nos parents nous ont appelés ainsi, c’est en témoignage de leur affection envers cet oncle chéri. C’est un grand homme d’état, doublé d’un homme d’affaire et d’un aventurier. Dans la famille, tout le monde l’admire.
— ‘Grand homme d’état, d’affaire et aventurier’ ? Et pourtant il semble que, ici, personne n’en ait entendu parler. N’est-ce pas les amis ? Claironna Krémaloff à l’assemblée.
— Ne vous méprenez pas, si vous ne le connaissez pas, c’est que vous n’êtes pas de notre monde, rétorqua Man.
Quelque peu sonné par cette remarque désobligeante à l’égard de son statut, le Prince se rembrunit et enchaîna :
— Mettez-vous à table à présent. Expliquez-nous donc ce que c’est que cette histoire rocambolesque ! Quel rapport entre Pan d’Ore et votre oncle ? Pourquoi la trappe ?
— Voyez-vous, nous sommes hauts comme trois de vos pommes, certes, mais nous avons des capacités qui vous sont étrangères. En particulier celle de vivre entre 500 et 600 ans. Et une seule chose peut nous tuer avant que l’usure du temps n’agisse. Or, l’oncle Herman n’a, à l’heure actuelle, que 438 ans, et l’annonce de sa mort par le voyageur émissaire des Quatre nous a secoués et interpelés. Mensonge ou assassinat ? Si mensonge, qui en est l’auteur, est-ce l’Oncle qui fait courir ce bruit pour sa propre sécurité, ou bien une instance autre dont les desseins nous échappent. On nous a donc envoyés pour mener une enquête à ce propos.
— 500 ou 600 ans, dites-vous ? Eh bien voyons ! Ah qui voulez-vous faire croire de telles balivernes ?! s’esclaffa notre Russe tout bouillant.
— Croyez ce que vous voulez, ironisa Her, cela nous importe peu. Mais pour votre gouverne, sachez que des portraits de notre oncle se retrouvent en filigranes sur de nombreuses toiles célèbres, peintes au cours des cinq derniers siècles. Rubens, Goya, Blake, Hokusai, Turner, Delacroix, Courbet, Manet, Picasso etc lui manifestèrent leur amitié en signant leurs œuvres et son temps de quelques traits le représentant, souvent dans le lointain…
Tous étaient muets de stupeur et incrédules.
— Mais alors, pourquoi la trappe, pourquoi la Lucane, pourquoi son réveil et son nouveau sommeil, demanda Sir Réverbère.
— La Lucane était une étape vers la révélation du mystère, elle sait des choses que nul autre ne connait. Nous pouvions espérer lui tirer les vers du nez mais…
— Mais ? s’enquit le Prince.
— Mais encore une fois, vous avez outrepassé vos droits et posé la mauvaise question. La Lucane s’est renfrognée, refermée sur elle-même, et a repris la voie du Grand Sommeil. Alors que nous avions besoin d’aide, vous n’avez fait que brouiller les pistes…

Texte Florence

Au crayon gras du silence de la feuille

Photographie Iotop 2022

Blog oulimots contrainte écriture


Je traverse cette rue blanche comme une vérité qui file entre les doigts et essaye de retenir du sable aussi sec que la gorge qu’il l’a formulée aussi ronde que la Terre est ovoïde à portée de main au crayon gras du silence de la feuille lissée de ses lignes par l’automne hors d’âge.

Quand un bémol trottine à quelques pas de moi et semble s’intéresser à ma lumière entre les interstices de mes mots :

— Vous êtes de passage me dit-il ?
— Je le suis.
— Pour longtemps ?
— Qu’importe le temps si son heure n’est pas piquée.
— Vous ut une renommée me semble-t-il ?
— Il paraît.
— Vous étiez mineur de fond ?
— L’écriture porte mine à l’anthracite des mots qu’il faut tailler et faire briller.
— Vous étiez de ce canon qu’il fallait atteindre…
— Les voie des mots sont pour chacun de nous.
— Et qu’en est-il maintenant ?
— Je me demande ce qui vous interpelle en moi, vous le demi-ton.
— Je suis votre signe…
— Mon signe ?
— Oui, celui qui vous fera rencontrer la partition de votre vie.
— Quel étrange signe vous faites…

A ce moment précis je me réveille au strident… de la porte d’entrée.

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

… et converge vers un seul fruit…

Photographie Iotop 2022

Agenda Ironique Avril 2022


«Les Fées sont d’exquises danseuses» quand l’heure du solstice se lève après le minuit derrière la dernière tonalité d’un son de cloche sur le parvis de l’église qui traîne toute la misère du monde devant l’origine du cierge saisi en main comme une aubaine s’il est bien allumé de bonnes intentions pour éclairer le Paradis de l’Enfer et ne croyez pas un traître mot de l’esprit du conteur païen à la gouaille qui sève à tour de branches le tronc de ses histoires portées à la hauteur du premier podium de la calembredaine les légendes du monde au toupet de transmettre que l’Enfer vient du feu de Dieu quand celui-ci déplace ses meubles un soir de la Pâques pour son nettoyage de printemps…

… et quand bien même on peut y faire contenir des vérités à ces légendes à toutes les panoplies des contes à l’heure du bois flambant dans l’âtre de la cheminée bien montée de ses jambages et de la crémaillère qui a du cran à tenir le chaudron émulsionné de tous les fruits de la Terre mère porteuse des aspirations d’une seule idée qui converge vers un seul fruit pas nommé mais décidé pour sa pomme à être coupable et pas un seul palimpseste ou un archéoptéryx pour y mettre son grain de sel pour infirmer ce concept à la ligne qui se propage d’un point à un autre des âges pour tenir comme fait accompli que la souffrance nous gouverne et semble rajeunir de jour en jour tel un fruit mûr au risque d’éclabousser nos vies prises aux corsets des habitudes qui tirent de drôles de mine sur le terreau de l’impermanence…

… ainsi l’effet danse à la vibration de la narration quand le compteur du temps se laisse porter aux déluges d’un conteur… délirant.

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Sa lampe adhère dit-il illuminé… 13/…

Photographie_Iotop 2022

Pour la deuxième fois, voici une autre histoire mais cette fois-ci de lampadaire à 4 mains sur une idée de Firenz’ du blog La plume de mouette. Chacun de nous fait paraître le texte de l’autre sur son blog et une photographie.

L’ensemble des chapitres ICI


La question eut un impact inattendu. Toutes occupées qu’elles étaient à leurs joutes verbales, Dame Luciole et Pan d’Ore avaient oublié qu’elles n’étaient pas seules. Les mots du Prince Kremaloff générèrent un arc électrique qui fit grésiller l’ampoule de la Grande Perche, friser les barbes des deux nains, et hérisser les cheveux de Kremaloff. Dame Luciole avait eu le réflexe de mettre ses délicates ailes à l’abri, et s’en tirait avec quelques épis dans son brushing. Quant à Pan d’Ore…
Quant à Pan d’Ore, elle avait sursauté à s’en cogner la tête sur un tabouret dont on se demande encore ce qu’il faisait là, s’était ensuite recroquevillée et avait repris sa couleur d’or d’origine. Immobile, elle fut bientôt recouverte des milliers d’insectes qui la protégeaient avant l’ouverture de la trappe. Sur le point de sombrer dans une profonde léthargie, elle grinça dans une voix chevrotante : « C’est Heeeerrrrr maaaaann »
Puis le silence plomba l’ambiance et les ailes de Pan d’Ore en même temps. Tout alla si vite que le bec de gaz et les bouches en restèrent bée.
— « her man » a-t-elle dit ? s’interrogeait, perplexe, le Prince Russe à haute voix. « Pan d’Ore parle anglais ?! Mais le ‘man’ de qui ? Avez-vous une connexion avec cette affaire, Dame Luciole ? Êtes-vous d’une façon ou d’une autre fiancée ? Mariée ? Êtes-vous la concubine du complice de Pan d’Ore ? Allez, allez, dites-nous donc, dites-nous tout !!
— Que nenni Damier Russe ! Je ne suis point un pion sur l’échiquier de qui que ce soit, et je vous interdis de me parler sur ce ton, espèce de rustre !!
— Elle parlait peut-être de son homme à elle, tenta le Réverbère, embarrassé par ce nouveau rebondissement qui semblait faire encore durer la nuit et reculer le lever du jour et l’heure pour lui de se reposer. Il commençait à regretter sa vie d’avant. Dormir, éclairer, dormir, éclairer, c’était monotone, certes, mais confortable aussi. D’autant que la poigne de fer de Dame Luciole avait quelque peu refroidi ses ardeurs et ses sentiments à son égard. De toute façon, elle était trop petite. De quoi auraient-ils eu l’air cote à cote tous les deux ?
Têtes baissées, les nains restaient silencieux dans leur coin, pétrifiés, statufiés, sauf les mains qui se tordaient à loisir. Leur gêne était palpable.
— Eh bien, vous en pensez quoi, vous, les nains ?! Après tout, c’est vous qui nous avez embarqués dans cette galère dans laquelle on rame sans même savoir la possibilité d’une île !! A votre avis, c’est l’homme de qui, hein ? Le Prince russe, visiblement en manque de thé et de réconfort, vociférait fort comme le Capitaine Haddock.
— Euh… bah… enfin… euh… bredouilla l’aîné, Pan d’Ore parlait peut-être plutôt d’Hermann.

Toutes les oreilles de l’assemblée se dressèrent alors.
— Hermann qui ? Hermann Maier ? Hermann Hesse ? La tortue d’Hermann ? Mais enfin, allez-vous nous dire ??!!
Oui, il était vraiment énervé, le Prince Russe, une mousse blanche commençait à se former à la commissure de ses lèvres et ses joues étaient rouges comme un camion de pompier.

— Le Hermann de Pan d’Ore, c’est notre grand-oncle peut-être ?! C’est lui qui nous a mis sur la piste du trésor, c’est lui qui nous a bercé de cette histoire depuis notre plus tendre enfance. C’est pour lui que nous sommes partis en quête…
— Et il est où, à présent ?
— Eh bien, aux dernières nouvelles, il avait rejoint un sous-sol de la terre en s’élevant à un autre étage du monde.
— Je ne comprends rien à votre charabia ! Il est monté ou il est descendu ?
— Un peu des deux, peut-être, intervint la Grande Perche. Est-ce que votre grand-oncle Hermann est mort ?
— C’est ce qu’un voyageur nous a rapporté, oui, il y a quelques mois déjà…

(Texte Florence)

Le parloir du Temps

Photographie Céline 2022

Blog oulimots contrainte écriture


Le Diable ce matin-là, prenait son petit déjeuner et comptait sur le boulier de service le nombre d’arrivants tandis que Dieu en face de lui décomptait ceux qui n’avaient plus rien à faire à la Maison Paradis tout en grignotant une pomme…

L’ambiance était bon enfant. Quand un oiseau se posa sur l’épaule droite du Diable. Dieu leva les yeux, pointa son index en direction de l’oiseau et le Diable fit pivoter ses yeux de quatre-vingt-dix-huit degrés.

— Étonnant ! s’étonna Dieu, monothéiste pur et dur.
— En effet ! convenait le Diable, habillé ce jour-là en Arlequin.

La journée et les années passèrent ainsi : l’oiseau sur l’épaule du Diable.

Au moment du coucher (une fois par mille ans, pour les puristes théologiens), la lune accompagnait Dieu et Diable (il n’y a pas de tour de garde) à s’enfoncer délicieusement chacun de leur côté dans un lit moelleux : l’un au duvet des bienheureux et l’autre aux piquants des malhonnêtes, tandis que la nuit (en contre bas), elle, faisait son office au moment où le jour prenait son tour de veille. Ainsi à chacun sa mission et pas l’ombre d’une dispute, au silence comme gardien.

Ce jour-là, l’oiseau piailla pour la première fois, déboussolé que son perchoir ait une autre position, incongrue… qu’il s’essaya à déplacer.

— Ooooooooh ! dit le Diable, joignant le geste à la parole se débarrassant du volatil tournoyant autour de son auguste composante démoniaque et infernale, et se retournant dans le lit, dérangeant Dieu qui grommela en un juron et une bénédiction tout en s’exprimant :

— Alors ? Qu’es-ce ce raffut ? Je voudrais bien dormir en paix.

Et le parloir du Temps s’activa en alarme, premier devant le prie-Saint à la croix du martyr qui se réveilla, soupira, se leva, enfila sa robe de bure violette, chaussa ses caligæ et s’informa de l’incident au prêt de Dieu.

— Qu’est-ce, Dieu mon père à la trinité bien sonnée ?
— Met-moi… à distance ce volatile infernal… que je puisse hiberner en sainte tranquillité.
— D’où sort-il ?
— Je n’ai pas la genèse de cet… emplumé !
— Mon Dieu, vous exprimez là un mot déviant.
— D’Évian ? Je ne vois pas le rapport avec cette commune thermale !
— Ne soyez pas espiègle, Mon Dieu.
— Dites, ne jouez pas au directeur de conscience… allez, hop, il faut me virer cet oiseau là…

Et malencontreusement le doigt de Dieu désigna le Diable en même temps que l’oiseau passait sur la tangente du regard de celui-ci.

— C’est moi que tu veux chasser ? dit le Diable qui se voyait désigner comme indésirable.
— Mais non ! informa très justement Dieu, béatement.
— Comment non ?
— Bé non, ce n’est pas toi, mais l’oiseau.
— Il ne te plaît pas, l’oiseau ?
— Il me gêne pour m’endormir.
— Moi pas !
— Dis, tu vas t’y mettre aussi, hein ? J’ai déjà le saint martyr sur les bras…
— On dit ça, on dit ça…
— Comment, on dit ça ? Clarifie ta pensée !
— Non !
— Comment : non ?
— Ce n’est pas assez clair comme refus ?

Depuis la discussion s’éternise quand les exégètes considèrent ce moment-là comme l’oiseau de la discorde… et de ce temps, le monde … de bien et de mal ne savent plus à quels saints se vouer…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Une bulle à quatre temps

Photographie Iotop 2022

Les amants au piano de leur partition d’élans à la nuit carrousel sillonnée d’un seul sillon d’une audace à aimer le mortel moment éternel grandissent aux heures ménestrels corps à corps aux étincelles un deux à l’unité à jouir à la phase de l’intensité bientôt aquarelle sur leur toile devant la sentinelle de leur vie.

Ils confectionnent un espace-temps une bulle à quatre temps à la naissance d’une histoire née aux premières racines de quelques mots sur une terre fertile liée à leur destinée habillée de l’instant.

— Je t’Aime…
— … et le pourtour de mon oreille, tu mordilles…

CETTE nuit est une rosée d’Amour qui renaît hydre de chapitres dragons exaltés en chapitres orgasmiques enflammés où ruissellent des arcs-en-ciel que le mot Origine dessine des âmes nouvelles aux heures fascinées seules spectatrices des transformations.

— Aime-moi à la souveraine tentation de mes horizons mouillés…
— Tu es ma Lionne insatiable…

L’authentique fait signature…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Du premier mot velours du matin

Photographie Iotop 2022

Agenda Ironique Mars 2022


L’attente sciée à un endroit renaît autre part comme une hydre sur le regard du temps qui se couvre d’un chaud sablier qui se retourne toutes les heures dans son lit de frémissements sableux d’un vague passé qu’une audace capée à l’héroïsme giflée par un zéphyr du verbe celui que le cœur a taillé à la serpe s’ancrée sur le mur indécent du souvenir.

Le frimas du réveil que l’incertitude épaule à la convenance à ne rien dire à l’oreille du premier mot velours du matin apporte pourtant l’annonce d’un renouveau le a s’éprend d’un h à sa garde s’interroge et fait l’étonné à se fendre de ce ah exclamatif en demi-ton comme une découverte pêchée au torrent d’un dictionnaire émoustillé onctueux d’onomatopées aux pages d’une peau abricot que se retient une première langue à goûter.

Au lever le seuil s’impatiente l’attente lui prend le bras les premiers pas s’allongent et le jour se farde aux yeux d’une fenêtre qui semble médusée de sarriettes qui dansent de bras en bras au vent siffleur soulèvent quelques corolles à l’envi.

Il est matin différent des autres matins… l’attente est distance…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Sa lampe adhère dit-il illuminé… 11/…

Photographie Iotop 2021

Pour la deuxième fois, voici une autre histoire mais cette fois-ci de lampadaire à 4 mains sur une idée de Firenz’ du blog La plume de mouette. Chacun de nous fait paraître le texte de l’autre sur son blog et une photographie.

L’ensemble des chapitres ICI


Un peu évaporée, un peu superficielle, légère dans tous les sens du terme, c’est ainsi que l’on percevait la Luciole depuis son arrivée. Dans le contexte hurluberluesque de toutes ces aventures, nul ne s’était étonné de son arrivée soudaine.
Et pourtant.
Sa nuisette qui semblait transparente dissimulait une belle armure, et derrière ses nombreux battements de cils perçait un regard d’acier. Elle n’était pas là par hasard, non, pas du tout. Travaillait-elle pour son propre compte ou avait-elle des complices ? Espionnait-elle le Prince Russe, les Nains ou la Grande Perche ? Quels étaient ses desseins ?
D’une voix teintée de malice, elle demanda :
— Lucane d’Ore, Magicienne de l’Ombre, c’est un titre à rallonge, mais je suppose que l’on peut vous appeler autrement. Avez-vous un petit nom, un diminutif, un surnom voire… un sobriquet ?
— Mon nom est Pan, rétorqua la Lucane dont la carapace changeait à vue d’œil.
— Pan ? Comme ‘Peter Pan’ ? L’enfant qui ne voulait pas grandir ? S’amusa Dame Luciole.
— Pan d’Ore. Mon nom est Pan d’Ore, cela n’évoque rien pour vous ?

Évidemment que ça l’interpellait, la Luciole. Elle commençait à percevoir la dangerosité de l’animal du Dessous de la Terre et tenta de donner le change.
— Eh bien moi je m’appelle Lucie. Lucie de ‘Luciole’, Luciole de ‘Lux’, Lux de ‘Lumière’, Lumière des ténèbres, ténèbres de Lucifer. Vous voyez, j’ai un nom qui ne manque ni d’éclat ni de ressources…
Ébranlée par les présentations peu amènes, elle commençait à perdre ses moyens, perdre de la luminosité, et à avoir des ampoules sous les bras à force de battre des ailes et de ramer.

— Je vois très bien, oui, guttura la Lucane d’une voix rapeuse, sombre et menaçante.
Je ne sais pas ce que vous êtes venu faire ici, ce que vous cherchez, mais je sais que vous êtes venue tôt, trop tôt, beaucoup trop tôt même. Ouvrir la trappe du Pan d’Ore n’était pas une très bonne idée, parce que, à ma connaissance, personne n’a jamais su la refermer. Et si vous pensez savoir ce qui se trouve à ce niveau du monde, je crois que vous êtes loin du compte. Vous avez vu quelques insectes, drôles, vifs, gais, ou répugnants. Mais, somme toute, rien de monstrueux encore. Et pourtant, dans les galeries qui courent sous les rues du monde des Actifs qui brillent, moult créatures extravagantes et redoutables, sinistres et effrayantes s’occupent à de funestes besognes…

(texte Florence)

Au transport de mulots musclés

Photographie Iotop 2022

Blog oulimots contrainte écriture


Un chat de belle prestance et de bons poils… entretenus, attendait … sur son banc titulaire le prochain passage d’un volatile ingénu comme une première neige qui ne sait pas encore qu’elle sera le jouet d’une boue de caniveau …

Le félin locataire d’un chinois naturalisé par défaut russe de tenir une cantine de travailleurs aux ordres d’un collectivisme de bon aloi de besogner jusqu’au dernier os valide sur la reproduction d’une seule rose… sombrait dans un rêve qui franchissait par curiosité le seuil d’un cauchemar anodin…

L’espace s’ouvrait, à qui savait l’interpréter, sur un immense champ unifié par une seule couleur verdoyante et en son centre, qui paraissait naviguer à vue, une énorme meule de foin dont l’extrémité clignotait tout de blanc, se déplaçait au transport de mulots musclés…

Dans son sommeil le matou frétillait ou convulsait des membres quand son museau menu et rose troussait ses babines blanches par l’action neuronal déphasée de l’incongruité de la situation qu’il se voyait à croquer quelques rongeurs qui riaient comme des damnés les incisives en sang et le chinois en garde poules…

Le chinois propriétaire du félin jardinait à quelques vues du banc. Il souriait des soubresauts de son greffier, un bon chasseur qu’il gardait par pur intérêt. Sa jeune femme, enceinte de quelques lunaisons, qui l’aidait d’une binette, ne souriait pas de l’agitation de ce grassouillet et profiteur serial killer. Elle pensait au mieux à le soustraire par une punition radicale que le mitonner avec de bonnes herbes pour le meilleur.

Le chinois mari connaissait l’aversion de sa tendre épouse, Tiān Shǐ, pour son quadrupède qui à cet instant animal et d’instinct de survie que la binette allait lui trancher possiblement sans certitude pourtant affirmée son fil de vie qu’il se réveilla pour agresser en un ressenti d’une légitime défense la bipède dans un sursaut que la demi-seconde elle-même fut surprise de la rapidité de la manœuvre que répondit dans l’immédiaté une main poignante et marrie qui lui rappela son rang de mammifère… dans la chaîne alimentaire….

© Max-Louis MARCETTEAU 2022