Les hexapodes et ailes en éventail

Photographie Iotop_2023

Agenda Ironique Août 2023


Deux cigales sur une pomme de pin pour quelques jours au camping municipal du Village du Haut, avant la grande migration vers le pays des Cigalions, s’étonnent, les hexapodes et ailes en éventail, les mandibules commères :

— Peuchère, qu’est-ce ?
— Une entité inconnue me semble-t-il…
— Une baudruche ?
— Un évènement climatique ?
— Un déploiement dédié à la volcanologie ?
— Un effet parasitaire indésirable ?
— Un plan blanc ?
— Un plan B ?
— Une planche à pain volante ?
— Impossible ! C’est un tantinet rond… tout de même…
— Et pourquoi pas ?
— Tu cigales du ciboulot, sûr ! Fada, va !
— Je ne perçois pas de calinotade !
— Tu connais : «l’homme de Cro-Magnon racontait des préhistoires à ses enfants » ?
— Non !
— C’est pareil !
— Je demande pardon ! je ne connais pas ! je ne peux comparer… et puis on nous invente bien des OVNI… en forme de cigare…
— Possible, mais une planche à pain volante, tu m’excuseras ! …
— Pas du tout ! J’extrapole !
— Tu extrapoles ?
— Tout à fait !
— Qu’est-ce à dire ?
— J’hypothèse… pour faire court.
— Monsieur hypothèse, bravo !
— Oui, Madame, ne vous déplaise !
— En tout cas cette chose est un tantinet lente… pour une planche à pain volante…
— Elle… se dirige vers les cabinets… il me semble …
— Étranges endroits, paraît-il…
— Ah ! la chose bifurque, là…
— Elle vient vers nous ? Non ?
— Il me semble…
— Elle nous aurait entendu ?
— Une planche à pain volante… ronde, qui a de l’entendement ? Laisse moi rire…

Crash! une boule de pétanque d’un bel élan frappe les cigales écrasant d’un coup toute discussion, tout coup de soleil ou toute hypothèse…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

Aux mots verrouillés rouillés

Photographie © Iotop 2023

Agenda Ironique de Juin 2023


— Dis-moi miroir, quelle est ton identité ?
— Je suis le reflet du néant pour créer un rien de réalité fantaisiste.
— Et si tu étais moi ?
— Une onde inachevée.
— Ce n’est pas aimable de ta part !
— Aimable n’est en rien de ce que tu es.
— Ainsi tu me provoques ?
— Je t’annonce une vérité.
— Tu n’as aucune vérité à me dicter.
— Tu es cette sombre conscience qui se permet de se divulguer devant moi au titre de ta mobilité sur mon immobilité, ton indiscrète question.
— Alors, pourquoi me répondre ?
— JE suis celui qui est de toi à l’instant présent la parole d’un Tout qui te concerne.
— Tu as la langue bien pendue.
— Mon offense est la tienne qui te regarde dans la cage, dont la porte est bouclée aux mots verrouillés rouillés, de ta fierté.
— Tes propos ont cette odeur de la coriandre !
— TU me flattes ?
— Détrompe-toi.
— Pourquoi tu jettes ton regard sur l’ortie de ta propre image ?
— Tu détournes notre conversation à ton avantage.
— Laisse-moi rire de ta proposition.
— Tu n’es pas l’envers de mon décor.
— Et pourtant, mes réponses ne sont-elles pas à la hauteur de tes angoisses ?
— Arrête !
— Ta volonté s’est inscrite dans mes reflets…
— Je te dis d’ARRÊTER !!!
— IL ne peut s’arrêter, tu as ouvert, enfin, la liberté à ta psyché…

Et le miroir de l’aspirer tout en un, d’un seul tenant… par conscience…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

Nuages à l’humeur taupe

Photographie © Motop 2023

Agenda Ironique Mai 2023


« L’aurore sortait de l’océan sur son char de roses », la tête enflée par un bandage de nuages à l’humeur taupe.

— Quelle heure ?
— Il est trop tard.
— Qui sait !
— La Manière des temps ont fait coalition contre nous.
— Trahison !
— On est condamné.
— Pas tout à fait, si La Valeur du Premier temps peut nous suffire, non ?
— Oui et non.
— Si l’incertitude est acceptable par oui/non, l’échelle de notre temps, à ce niveau du maintenant, devrait nous atteindre avant le chaos.
— Tu crois que Gróa…
— Elle s’est enfuie, la garce !
— Les hommes ne seront-ils que des hommes ?
— À défaut d’être autre chose comme de la famille du marsouin… oui, notre nom nous définit comme périssable sans recours.
— Nous sommes que le fruit d’une possession, c’est ça ?
— Un trichobézoard sur la route de l’évolution qui ne l’a jamais digérée.
— J’ai un rot qui vient et pas du fond des âges.
— Soulage-toi, soldat !
— Brôoooaaaaaaaaaaaaa
— Et si la solution était là ?
— Qu’est-ce ?
— Si le temps n’était qu’un vide à dégager de notre vie pour se libérer de son carcan ?

À ce moment-là, les jumeaux se font accoucher…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

Vallonnée de nuages transformistes

Agenda Ironique Février 2023 (retard certain comme une friandise)


Une laitue au bord d’une route de campagne, pratique l’auto-stop, «le lundi au soleil» entre les feuilles, un matin, paisible et vallonnée de nuages transformistes.

— Tiens ! Que vois-je dit le Père Poireau de La Casse Graine, passager non clandestin, pendant sur l’une des sacoches d’un solex antédiluvien étiré par la route campagnarde.
— On dirait bien la Mère Salade de la Batavia, dit le Père Chou planté à mi-corps la mi-tête dehors .
— Elle n’est pas un peu pommée, là ?
— C’est clair ! affirme Père Chou.
— Faudrait pas qu’elle finisse éparpillée sur le goudron.
— Pour sûr ! Faut faire qu’chose, là !
— Je sais ! J’ai trouvé ! Balance-moi Filet à Provisions, illico.
— Il est enroulé sur lui-même. Il dort.
— C’est pas lui qui f’rait du tapage nocturne !
— Et le dindon ?
— Il est passé à la casserole mardi au midi.
— Il a pris le bouillon, quoi !
— Ne riz pas, on va tous y passez.
— En tout cas, moi, je ne veux pas le mercredi !
— Bon, alors, c’est pas un peu fini ce discours, purée, dit Mère Tomate Cœur de Bœuf.
— Oooooh ! Y a la Mère Salade sur le pavé, là !
— Je dis, tans pis pour elle !
— Quel jeudi ?
— Pas jeudi, mais je dis moi qu’elle n’avait pas …
— Navet ? La Mère Salade ?
— Oooooh ! T’es lourd là ! Hein !
— Bon, on ne va pas passer le vendredi saint sur des quiproquos…
— Des qui quoi ?
— Arrête !
— Tout ça, ça va finir par tourner au vinaigre, je vous le dis, dit la Patate Douce, tout doucement.
— Vous nous les cassés ! dit en chœur les Noix.
— Je vous signale que, dit l’Asperge de Pleine Tête accompagnée de deux belles Olives esclaves, la Mère Salade de la Batavia vient d’être embarquée… par le Panier à Salade…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

Résultats : Agenda Ironique Avril 2023


Nous voici au troisième volet de cet Agenda Ironique Avril 2023 avec pour thème : le CHAT

(Pour info : les votes sont arrêtés à la date de ce jour le 1er mai 2023)

1) Meilleurs textes :

 – Il apparaît à la majorité des voix et dans l’ordre les gagnant.es sont : 

1 – Lyssamara : Faits l’un pour l’autre ? et Chronique d’une fin annoncée

2 – Max-Louis : Déboulonné du compresseur émotionnel

3 – Jean-Louis : TOUS LES MATOUS DU MONDE

&

2) Organisateur (rice)

 Le nouvel organisateur de l’Agenda Ironique de Mai 2023… sont ex aequo :

– La Craie : Le chat botté post-moderne

– Dominique Hasselmann : Du chien, du chat ou du pangolin

Aussi lequel d’entre-vous sera le gentil organisateur de l’A.I du gentil mois de Mai ?

Nous avons l’Organisateur pour ce mois de Mai (La Craie) 🙂

Merci à tous : lectrices, lecteurs, auteures, auteurs, et pendant que j’y suis le … monde entier et l’Univers (soyons fous).

Votation : Agenda Ironique Avril 2023

Bon jour à tous,

Diantre, une myriade de textes de tous les horizons chatoyants par les délices des écritures… le Chat est une valeur sûre diront certains… 🙂 La liste et à suivre en dessous les votes jusqu’au 30 avril minuit … 🙂

La liste et à suivre en dessous les votes jusqu’au 30 avril minuit … 🙂

Les résultats pour le 1er ou le 2 mai à voir sur mon agenda 🙂

1 – Gibulène : EHOUARN LE CHAT PACHA (A.I. Avril 2023)

2 – Jo : Le paradoxe du chat lent

3 – Tiniak : Le chat

4 – Marina : Chacrés chats !

5 – John : Le chat Mallow et le chat Taufor

6 – Jo : L’histoire sait faire les créneaux

7 – Mijoroy : Chat à la retraite

8 – Isabelle-Marie : 3 p’tits chats, chapeau de paille…

9 – Jean-Louis : TOUS LES MATOUS DU MONDE

10 – Isabelle : CHAT’rmant

11 – Lyssamara : Faits l’un pour l’autre ?

12 – Nicolas Bleusher : Créature

13 – Isabelle : Sha perçu

14 – Max-Louis : Déboulonné du compresseur émotionnel

15 – Lyssamara : Chronique d’une fin annoncée (avec un chat dans la gorge)

16 – La Craie : Le chat botté post-moderne

17 – Sabrina : Kira bien qui Kira le dernier

18 – Photonanie : Le chat d’Ana

19 – Mortderime : CHAT ET MEET 

20 – DOMINIQUE HASSELMANN : Du chien, du chat ou du pangolin

Déboulonné du compresseur émotionnel

Photographie Iotop 2023

Agenda Ironique Avril 2023


Le greffier est recroquevillé sur un feuillu d’automne entre deux arbres jumeaux, le souffle absent, composé à la décomposition comme sculpté dans un marbre inconnu. Il ne jouera plus à chat perché, ou à langue au chat, ni à se déguiser en poisson-chat ou imiter le Chat Botté. Non, le temps des saucisses volées est bien fini, des caresses à crédit, des coups de griffes sur le canapé posé sur un tapis non volant, des délires non répertoriés dans le dictionnaire des Incrédules, de l’égoïsme propriétaire…

— Alors ?
— Étonnant !
— J’en suis retournée.
— C’est dessiné à la croquette du centre commercial !
— Tu penses qu’il était…
— Qu’il était quoi ?
— J’sais pas… amoureux ?
— Tu divagues des canines !
— N’empêche quand tu vois ce que tu vois.
— On a raison de penser ce que l’on pense… ou pas !
— L’étonnant ce sont les courbes… tu vois, là et là…
— Je les trouve un peu excessives.
— Excessive, excessive, c’est vite dit !
— Enfin, c’est du hors-norme… regarde…
— On n’a pas le même ressenti, c’est tout !
— La même vue, surtout.
— Tiens, vois…le trait est plus fin pour des rondeurs bien pleines.
— Je ne te le fais pas dire.
— C’est tout de même impressionnant… ces créatures
— Il devait être déboulonné du compresseur émotionnel…
— Possible…
— Tu penses… enfin, quand tu regardes cette physionomie… c’est dingue…
— Transfert ? Usurpation d’identité à venir ?
— Regarde, regarde… on dirait qu’il allait fabriquer… un automate… mais regarde !
— On ne va pas se cacher qu’il était un tantinet… pervers !

Découverte du journal intime d’un greffier, par deux souris des champs, titré : « Souris Topless ».

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

Agenda Ironique Avril 2023

Photographie Iotop 2023

Bon jour à tous,

Je suis désigné pour animer l’Agenda Ironique d’Avril 2023 suite à un vote et cela pour la cinquième fois (en fait, je tiens un registre sur un papyrus d’époque… industriel).

Je suis heureux d’apporter ma pierre à l’édifice sur les hauteurs de l’Agenda Ironique avec toujours de belles floraisons textuelles d’année en année. D’ailleurs, je me demandais, si un jour, il ne faudrait pas tous les réunir sur un blog ?

La Genèse de l’AI : ICI ou ICI et celui du mois de Mars 2023 : Isabelle-Marie d’Angèle

Je vous propose le thème : CHAT

Si le chat représente, au-delà des symboles et des configurations vivantes qui peuvent nous être familières, un félin de petite taille constitué de toutes ses facéties, la littérature n’est pas en reste pour lui apporter du poil de la bête. Aussi aux exemples, nous pouvons pêcher quelques éléments distingués : donner sa langue au chat / Chat à neuf queues / Rue du Chat-qui-Pêche/ poisson-chat / comme chien et chat / pas un chat /…

Je vous propose de composer un texte (prose ou poésie – long ou court), réel ou imaginaire et dans le genre qu’il vous plaît (fantastique, utopique, commun, amoureux, journalier, carnet de bord, romantique, animalier, érotique…) le tout… Ironique.

Et pour « faire » bonne mesure, quatre mots imposés :
– automate
– créature
– usurpation
– compresseur
(vous pouvez les placer dans le désordre ou l’ordre et même en faire des anagrammes ou les triturer selon votre bon vouloir).

Les temps alloués :
– Du samedi 1er avril au mercredi 26 avril 2023.
– Vote du 27 au 30 avril de la même année.

Faites savoir par un commentaire et un lien sur ce billet quand votre œuvre est en ligne sur votre blog.

Et je fais un récap juste en dessous…

À vos langues de chat… 🙂

Max-Louis alias Iotop


Participations :

1 – Gibulène : EHOUARN LE CHAT PACHA (A.I. Avril 2023)

2 – Jo : Le paradoxe du chat lent

3 – Tiniak : Le chat

4 – Marina : Chacrés chats !

5 – John : Le chat Mallow et le chat Taufor

6 – Jo : L’histoire sait faire les créneaux

7 – Mijoroy : Chat à la retraite

8 – Isabelle-Marie : 3 p’tits chats, chapeau de paille…

9 – Jean-Louis : TOUS LES MATOUS DU MONDE

10 – Isabelle : CHAT’rmant

11 – Lyssamara : Faits l’un pour l’autre ?

12 – Nicolas Bleusher : Créature

13 – Isabelle : Sha perçu

14 – Max-Louis : Déboulonné du compresseur émotionnel

15 – Lyssamara : Chronique d’une fin annoncée (avec un chat dans la gorge)

16 – La Craie : Le chat botté post-moderne

17 – Sabrina : Kira bien qui Kira le dernier

18 – Photonanie : Le chat d’Ana

19 – Mortderime : CHAT ET MEET 

20 – DOMINIQUE HASSELMANN : Du chien, du chat ou du pangolin


Cercle le visage du paysage

Photographie Iotop 2022

Agenda Ironique Janvier 2023 (172 mots)


La friandise du mot péché entre la langue possiblement grivoise ou vertueuse au boudoir bondé de corps émanant de friboles… de frivoles envies d’empaler les désirs aux sourires de dragons dessinés à la bince… à la pince de crabe l’aménité du receveur de moments libertins tenait en sa besace un livre à la marée montante du plaisir se saisissait de page en page l’arc-en-ciel qui cercle le visage du paysage pour le caresser tel le soulager de nuageux et poudreux pouilleux déviants bipèdes chaussés d’intentions en actes délictueux ouverts à la nature prédestinée à se tenir aux quatre saisons de cycles à fruiter ses libidos aux végétaux tendus à la sève renouvelée par effet d’aimer à l’être aux courbes offertes à la prédominance du changement que le receveur devenait une entité à discourir devant ses hôtes par une langue rose titillant à l’envi des syllabes en transes par sa voix au parfum filigrané de chœur que ce tout de monde se pâmait au seul mot dont l’amen se syncopait… à ta friandise…

© Max-Louis MARCETTEAU 2023

Paradis tétanisé d’âmes enchaînées

Photographie Iotop2022

Agenda Ironique Octobre 2022 (avec retard assumé)


… si fait du temps parcouru sur la plaine qu’une montagne apparut sans bruit un matin clair de lune nu cerclé de givre suspendu à la toile d’un ciel accablé de taches telles que l’expression «Aide-toi et le ciel t’aidera», encombré d’étoiles à la recherche d’un repos éternel, de saints couverts et à la fois dénudés par l’indécence du martyr, d’un paradis tétanisé d’âmes enchaînées aux valeurs de vertus… qu’un regard s’arrête de clignoter possédé par l’aura d’une pureté que la Montagne, au tableau neigeux déployé dévergondé, signe en elle la pure… Beauté…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Témoins dégrisés par le regard du mort

Photographe Iotop 2022

Agenda Ironique Novembre 2022


A l’ombre il l’était depuis un temps certain que le sablier à son office depuis un certain temps n’avait pas relevé le cadencé de ses retournements aussi quand un nouveau soleil prenait son tour de garde pour la journée qui semblait fade aux prémices de l’aurore qui s’étalait grisaille à la circonvolution des convulsions nuageuses frisées comme des pubis brésiliens, il se leva de sa chaise électrique, spectre onduleux qui parcourait l’assistance des témoins dégrisés par le regard du mort…

A l’ombre, ils y étaient tous et bien au-delà de l’ombre même définie par elle même au canon de sa beauté, tous assis plantés par piquets plus ou moins droit l’un se tordant à demi vers la droite à chercher un appui invisible et l’une son chapeau froissé entre ses mains poussiéreuses de culpabilité inconsciente…

A l’ombre fixait sa propre luminosité innocente à cendrer les éternités humaines…le premier vide prenait son essor…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Lois tondues des blasphémateurs

Trip to Mars 10 cents. Carnival side show, vers 1900

Agenda Ironique Aout 2022 (avec ce retard sur l’horloge terrestre)


Il est mille neuf de l’an de grâce, un temps de croix sur la colline des lois tondues des blasphémateurs et la lance du dernier souffle sait tenir sa promesse et pas de service après-vente pour aiguiser les chairs qu’elles traversent, effile présentement une âme …

Le crucifié est bien en peine de tenir un discours magistral sur la vue horizontale des collines environnantes peu verdoyantes et assoiffées de renaître de leurs légendes ancestrales figurées de faits d’armes aux sangs de monstres ailés de leurs bonnes intentions.

Il regarde à droite tout à droite pour cause d’un torticolis de gauche sur les baraquements des bonimenteurs costumés à la toile taillée des mots burinés baratins à la calligraphie vocale du bagou que les bonnes gens gobent au bonheur du plaisir de croire…

Et il entend à cette droite de cette foire d’humains à l’esprit déguenillé d’une foi à ce grenier à la raison tarie à n’en pas croire ses oreilles que ce monde d’incrédules s’agglutine autour d’un discours centré devant un homme à la condition d’être nature dans le ton et la concordance de son propos et à l’intérieur fripon escroc canaille et autres dénominateurs communs.

A l’en croire le coquin discoureur fait découvrir pour quelques cents à chacun de ses nigauds et nigaudes le pouvoir de s’approprier son avenir enchanteur dans un au-delà par quelques conseils avisés et personnalisés.

Aussi, l’homme de prestance à son pupitre est prêt à entonner ses derniers mots de tous les jours aux mêmes heures avant séances :

— … ainsi, pour dix cents, la femme Mars vous fait décrocher… vôtre Lune…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

La cinquième corde de l’émotion

Photographie Iotop 2022

Agenda Ironique Juillet 2022 (avec un retard certain)


A l’UT nul n’est tenu à sa clé au par dessus le dos d’une ouverture maintenue à la baguette qui se durcit à l’envolée d’une partition possédée d’un corps d’archet au premier rang d’un violon prédicateur…

dempteur à tous les rangs assis à l’écoute des oreilles fœtales l’entremetteur a de la vibration quand les octaves non de prénoms s’élèvent à l’orée des pavillons suspendues aux lobes frontaux…

MInimalisent les intonations du silence enroulé sur la cinquième corde de l’émotion à l’éther pris à témoin des auditeurs enrôlés à l’unique portée de se grandir au diapason d’un trémolo piquant…

FAscinant tel un point d’orgue dessiné à l’accroche d’un destin à la fièvre de vivre une seule demi-seconde au multiple d’un tracé à l’intérieur d’une aire à la nue-propriété d’un air habillé et enjoué…

SOLstice d’été de l’humain à son assemblée respire le soupir à l’apnée se déguise à la pause missionnaire à la croche d’une paire de cymbales à la prise de mains que le gong s’idiophone d’amour…

LA reprise d’un temps lisse l’éclair à l’arc-en-ciel d’une réalité au corps du violon ondulé aux caresses dépliées le chœur s’amplifie crescendo aux percussions au langage d’un motif en une rhapsodie …

SImultanément la mesure s’élève au majeur qui s’impatiente et s’éprend en tsunami à se gorger d’un tout que les instruments eux-mêmes s’essoufflent dans un craquement … le requiem se réveille …

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Novice à l’écoute d’une béatitude

Photographie Iotop 2022

Agenda Ironique Juin 2022 – (Avec un certain retard)


Sœur Dominique s’était installée tôt le matin au bord de la source des Trois Niquedouilles pour jouer de sa harpe aux cordes sensibles d’un doigté qui avait à une certaine époque bénie réjouit plus d’une novice à l’écoute d’une béatitude…

Nous l’écoutions de loin par échos de reliefs feuillus…

Nous étions toutes quatre en seiza sur un tissu codé en damier autour de notre saint assis en tailleur qui crayonnait nos silhouettes transfigurées beautés à la flottaison de nos nudités qui s’impatientaient de ressentir son regard de croqueur tout en piège en attente de nous déflorer d’un trait de mine à nous sourire comme une souricière…

Nous étions son pique-nique …

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

… et converge vers un seul fruit…

Photographie Iotop 2022

Agenda Ironique Avril 2022


«Les Fées sont d’exquises danseuses» quand l’heure du solstice se lève après le minuit derrière la dernière tonalité d’un son de cloche sur le parvis de l’église qui traîne toute la misère du monde devant l’origine du cierge saisi en main comme une aubaine s’il est bien allumé de bonnes intentions pour éclairer le Paradis de l’Enfer et ne croyez pas un traître mot de l’esprit du conteur païen à la gouaille qui sève à tour de branches le tronc de ses histoires portées à la hauteur du premier podium de la calembredaine les légendes du monde au toupet de transmettre que l’Enfer vient du feu de Dieu quand celui-ci déplace ses meubles un soir de la Pâques pour son nettoyage de printemps…

… et quand bien même on peut y faire contenir des vérités à ces légendes à toutes les panoplies des contes à l’heure du bois flambant dans l’âtre de la cheminée bien montée de ses jambages et de la crémaillère qui a du cran à tenir le chaudron émulsionné de tous les fruits de la Terre mère porteuse des aspirations d’une seule idée qui converge vers un seul fruit pas nommé mais décidé pour sa pomme à être coupable et pas un seul palimpseste ou un archéoptéryx pour y mettre son grain de sel pour infirmer ce concept à la ligne qui se propage d’un point à un autre des âges pour tenir comme fait accompli que la souffrance nous gouverne et semble rajeunir de jour en jour tel un fruit mûr au risque d’éclabousser nos vies prises aux corsets des habitudes qui tirent de drôles de mine sur le terreau de l’impermanence…

… ainsi l’effet danse à la vibration de la narration quand le compteur du temps se laisse porter aux déluges d’un conteur… délirant.

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Du premier mot velours du matin

Photographie Iotop 2022

Agenda Ironique Mars 2022


L’attente sciée à un endroit renaît autre part comme une hydre sur le regard du temps qui se couvre d’un chaud sablier qui se retourne toutes les heures dans son lit de frémissements sableux d’un vague passé qu’une audace capée à l’héroïsme giflée par un zéphyr du verbe celui que le cœur a taillé à la serpe s’ancrée sur le mur indécent du souvenir.

Le frimas du réveil que l’incertitude épaule à la convenance à ne rien dire à l’oreille du premier mot velours du matin apporte pourtant l’annonce d’un renouveau le a s’éprend d’un h à sa garde s’interroge et fait l’étonné à se fendre de ce ah exclamatif en demi-ton comme une découverte pêchée au torrent d’un dictionnaire émoustillé onctueux d’onomatopées aux pages d’une peau abricot que se retient une première langue à goûter.

Au lever le seuil s’impatiente l’attente lui prend le bras les premiers pas s’allongent et le jour se farde aux yeux d’une fenêtre qui semble médusée de sarriettes qui dansent de bras en bras au vent siffleur soulèvent quelques corolles à l’envi.

Il est matin différent des autres matins… l’attente est distance…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Au rayon vert deuil

Photographie Iotop 2022

Agenda Ironique Février 2022


— Y a quelqu’un ?
— …
— Vous êtes là ?
— …
— Je sais que vous êtes là ! Ne faites pas la bête, hein ?
— Si je veux…
— Ah ! Vous boudez ?
— On n’a plus rien à se dire, vous savez…
— Pas moi ! J’ai plein de choses à vous dire !
— Parlez-en à votre cœur, lui, sera vous conseiller…
— Mon cœur est bien là où il se trouve.
— C’est pas lui qui vous empêche de dormir ? Avouez !
— …
— Ce n’est pas la peine de me réveiller pour ne plus vous entendre !
— Oui… c’est vrai… c’est lui qui m’empêche de dormir… ça vous va, cette confidence ?
— C’est bien ce que vous êtes venu chercher, non ?
— Je ne comprends pas ?
— Vous êtes à ma recherche par cet intérêt de vous confier à moi pour que l’autre, ce cœur, que vous soupçonnez d’ingratitude, entende. Ne niez pas !
— Vous êtes pénible.
— Alors, laissez-moi où je suis au lieu de m’asticoter et vous servir de moi pour votre intérêt tout personnel.
— Oooooh ! Il y va de votre intérêt aussi, hein ! Bon ! Alors, ne soyez pas si revêche et prenez votre part qui est aussi la mienne. Arrêtons de nous combattre et prenons acte que nous sommes dans le même bateau !
— Le même corps…
— Oui, oui… on va pas chipoter…
— Eh bien, je chipote, un corps ce n’est pas un bateau !
— Enfin, il est constitué de quatre-vingt-dix pour cent d’eau et le reste de la carcasse c’est en dur… donc, si nous extrapolons c’est bien une carcasse qui navigue sur l’eau, là !
— Extrapolez, extrapolez, mon bon, je ne vous écoute plus, je ferme les écoutilles !
— De toute façon…
— De toute façon ?
— Il est trop tard !
— …
— Il vient de mourir…

Ainsi, le soi et l’âme du soi s’envolent dans l’éther du soir au rayon vert deuil qui ferme à cet instant son rideau… et le linceul de service couvre un corps … sans cœur…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Un pommier toutes pommes dehors

Photographie Iotop2022

Agenda Ironique Janvier 2022


… « Tandis que les autres demeuraient silencieux, il se mit à aller et venir, fouillant dans tous les tiroirs » et se jeta à terre tout à coup sur le sol… une petite souris mécanique trottinait tranquillement sur le parquet, en direction d’un meuble au bon bois travaillé aux ciseaux avec finesse…

— Je ne suis pas une souris de laboratoire.
— Tu es trop intelligente, c’est ça ? dit-il en l’enfermant presque brutalement dans sa main trop sèche et dessinée d’un destin improbable.
— « Je m’attache très facilement » dit la petite souris mécanique.
— Moi aussi, affirme l’homme, viens par ici que j’observe ton mécanisme étrange.

A cet instant, l’homme qui venait de s’étendre sur le sol parqueté en damier usé jusqu’au cœur de la fibre poussiéreuse de souvenirs… disparu…

Il est lié à un arbre que la raison d’une circonstance a oublié et qu’annonce un dialogue où la forêt est le décor inattendu.

— Qu’est-ce que c’est que cette manigance ? s’étonne l’homme, qui se tortille tant bien que mal pour se dégager de sa contrainte.

La souris était à ses pieds, relevée sur ses pattes arrière et le regardait étrangement.

— Libère moi ! crie le bipède secoué par la peur comme un pommier toutes pommes dehors.

— Tu es le prisonnier de Maître Galet, le pourvoyeur des sortilèges, dit la souris blanche mécanisée qui se transforme en enchanteur.
— Je suis innocent, hurla le prisonnier contre son gré.
— Tu n’es rien qu’une parcelle de temps négligeable à ton cœur métronome, tu m’es précieux, comme un mets, petit homme, dit la voix rude du sorcier, crochetée par intermittence d’un souffle en demi mesure.
— Je cauchemarde…
— Tu n’es qu’un sicaire, une vie qui ne vaut pas, dit le geôlier qui ricane à l’oreille droite bourdonnante de l’homme.
— Tu fais justice toi-même, ensorceleur… cela ne te vaudras pas…
— Qu’importe, je suis de ta trempe et j’ai des commanditaires. Et puis, une mort comme la tienne ne fera jamais une céphéide aux yeux de l’éternité.
— Et si je devenais un ange ?
— Un ange ? Quel genre ? Démon sans aucun doute !
— Et se revancher, je peux ? Non ?
— Regarde-toi ? Hein ? Tu cherchais quoi chez ta victime, avec tes hôtes malfaisants ?
— T’occupe ! Et d’abord libère moi !
— Rien à faire ! Le Silence dans sa splendeur ouvre la voie du secret de l’homme qui ne s’attendait pas au revif de son état à le purger de son entendement en celui d’une rédemption inattendue par celui de victime.
— Qu’est-ce que tu racontes sorcier ? Tu délires !
— Tu cherchais quoi, chez ta victime ? Réponds, scélérat !

— Docteur, le voilà qui bouge… votre piqûre fait effet…
— C’est bon signe, enfin j’espère…
— C’est grave ?
— Une crise de piaraison déglotine parapliée sans aucun doute… et retirez lui son déguisement de souris…

© Max-Louis MARCETTEAU 2022

Les fleurs s’évadent


Photographie © Iotop2021

Agenda Ironique Novembre 2021


« Y a de la joie par-dessus les toits, du soleil dans les ruelles et novembre… » qui reste planté, là, comme un autocar qui attend les derniers ramassages de feuilles moribondes qui se traînent encore sur les trottoirs trop étroits, les rues goudronneuses d’ignorance à s’user d’immobilité, aux gouttières suffoquées des présences dévergondées de couleurs…

Novembre au 1er les fleurs s’évadent sérieusement en tête de cortège le Chrysanthème qui paye un lourd tribut ne sombre pas à la clé de voûte d’un Notre Père dont les cieux sont propices ce jour-là à jouer les descendants pluvieux sur une terre absorbée par le passage des souvenirs qui ne rongent plus les os…

Novembre au 11 les fleurs font gerbes à la commémoration et se taire est tranché par avance s’il ne manque pas le drap sur la peau des anciens qui rassemblés en une seule urne pour le souvenir que seules les femmes ont payé un lourd tribut de leurs enfants mari amant père engagés à mourir…

Novembre au 25 à Sainte Catherine rien ne prouve son existence que le folklore et l’exégète un puits sans fond à tenir son profit d’étudier les légendes déguisées en vérités sur des écritures apocryphes qui fleurissent comme les reliques pour le martyr qui paye un lourd tribut à se vendre à border une croyance de plus…

Novembre jamais en fête, jamais ne se mettra sur son… 31…  

© Max-Louis MARCETTEAU 2021

Le blanc de l’œil de l’horizon

Balade_imaginaire_du_jour_Iotop_2021

Agenda Ironique d’Octobre 2021 (et une presque suite ICI)


Si « la porte était lourde »*, la clé pour l’ouvrir l’était d’autant et il fallait autre chose qu’une paire de pinces d’écrevisse, même bien costaude, pour la porter à la serrure, mais on entendait… :

— … alors, tu réponds ?
— …
— Qu’est-il arrivé à ce premier jour ?
— Il n’y a jamais eu de premier jour !
— A d’autres !
— Le premier jour est un leurre, une escroquerie, une couillonnade…
— Une manipulation ?
— Une équation verbale… tout simplement…
— Je ne comprends pas !
— Le premier jour rassure. Il est la première marche de toutes choses, comme le premier mot, la première lettre…
— Comme la première fois ?
— Non, c’est différent. La nuance est là !
— Je ne comprends pas !
— La première fois est une action qui a déjà une histoire, alors que le premier mot, la première lettre… c’est comme un instinct de survie, un surgissement …
— Une fulgurance, quoi ?
— Oui, c’est ça.
— Vous êtes en train de m’embobiner, c’est ça ?
— Vous êtes possiblement sourd à mes arguments.
— Ma patience s’épuise comme un geyser après un forage raté.
— Le premier jour tient son secret à sa non-existence… c’est cela vérité !
— C’est impossible !
— Et pourtant, le premier jour peut-être n’importe lequel des jours passés, présents ou à venir.
— Très fort !
— Mais non !
— Toutes les pistes mènent à vous. Arrêtez de tourner autour de la réponse qui vous demande de la divulguer séance tenante !
— Je vous l’ai déjà dite, la réponse…
— Elle est fausse…
— Pourquoi nier l’évidence ? Vous attendez tout simplement votre réponse à vous… et non la mienne…
— Vous divaguez…
— Et si je vous dis : le premier jour est un fin trait noir sur le blanc de l’œil de l’horizon, rien de plus.
— Toute vie est sans titre. Pourquoi avez vous celui de philosophe ?

© Max-Louis MARCETTEAU 2021

*Norge, poète.