6 juin

Oeuvre de Victor Lyapkalo

Oeuvre de Victor Lyapkalo

 

Fête des mères. Aujourd’hui débarquement. Cent quatre-vingt mille hommes débarquent sur les côtes françaises. En ce premier jour : deux mille morts. Bonne fête des mères.

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Enfant de vingt ans, tu ne veux pas périr.

Mère, ton sang se répand à une naissance.

Enfant de vingt ans, de partout, tu tires.

Mère, ton bébé grandit avec patience.

Enfant de vingt ans, ta peur bleue est latente.

Mère, le sourire de ton garçon chéri te ravie.

Enfant de vingt ans, tu escalades une pente.

Mère, ton adolescent est un beau fruit.

Enfant de vingt ans, ton fusil est ton territoire.

Mère, tu es fière de ton fils, cet étudiant.

Enfant de vingt ans, ton corps se déchire.

Mère, ta vie vient d’éclater, tu pleures son sang !

©Max-Louis MARCETTEAU

Renaître

Oeuvre de Andrew Belle

Oeuvre de Andrew Belle

Faut-il savoir renaître autrement,

Dans ce monde-ci, au seul crédit,

D’ouvrir son âme au bien présent,

De partager, entier, sans compromis !

©Max-Louis MARCETTEAU 2015

Dis-mois

Oeuvre Rene Magritte Three Nudes in A İnterior 1923

Oeuvre Rene Magritte Three Nudes in A İnterior 1923

Dis-moi lycéenne au parfum de printemps
Que rien n’échappe, lorgne les arrondis
De ton amie parfaite à croquer des ans
Découvre les tentations de son circuit !

Dis-moi jeune femme, tu goûtes les joies
De tenir la main d’une femme à la jupe
Trop courte, au décolleté tout en émoi,
De ses attentes, non, tu n’es pas dupe !

Dis-moi femme, tu t’es mariée un jour,
Incertaine, à l’alliance devenue chaîne.
De ton sillon en labour est né l’amour
De tes enfants et tu cherches ta reine !

Dis-moi femme d’âge mûr, tu prends
Un tournant de ta vie, affamée de vie,
De source féminine, éternel tourment,
Tu soumets ton désir brûlant à l’envie !

Dis-moi vieille femme, tu as cousu
Tes larmes de regrets sur tes seins
Abandonnés à tes caresses déçues,
Et tu fermes les yeux sur un jour sans teint !

©Max-Louis MARCETTEAU

Viens, maintenant

Oeuvre de Anna Razumovskaya

Oeuvre de Anna Razumovskaya

Viens. Le temps n’arrête pas les souvenirs. Baignes toi dans mes mains.

Je viens te chercher. Ne court pas. Prends le premier rêve, à la station

Des fleurs soleils en coquelicot. Ouvres tes desseins sur la ligne destin.

Pousses tes crayons à l’invention. J’aime quand tu ris, au fruit de la passion !

Du bleu pour tes yeux. De l’orange pour ta langue. Du vert pour tes pieds.

Délire en toi. Emotion dans ton cœur. Un vent apaisant entoure ta chevelure.

Délasse ton corps au massage de mes mots câlins, de ma voix de destrier,

De mes histoires qui te hamac, lentement, un sourire amoureux te fait parure !

Un nuage, une corolle, se vrille à ton regard. Ton ciel est comme le mien.

Ne cherche pas d’issue. Je suis cette issue. J’ai créé ce sable mouvant pour toi.

Mon bras attrape ta robe. Tu cries de plaisir. Viens. Le présent est plus malin

Que NOUS, il marche au travers de son avenir et NOUS, à nos chemins de croix !

©Max-Louis MARCETTEAU

Chat ? Une souris ?

Tom et Jerry - The Yankee Doodle Mouse - May 1943

Tom et Jerry – The Yankee Doodle Mouse – May 1943

Dans un lointain passé, une souris blanche était chat.

Étrange transformation, née d’une surpopulation,

En l’an vingt-quatre mille de la lunaison des BQVA

Tribu SouriceauX du continent des neuf Tentations !

Ce doux peuple aux mœurs agréables, fromageaient

De l’aube au crépuscule sur les territoires moelleux,

Des Tentations Crémières qui d’une initiation offraient

Le gîte et le couvert, pour trois lunaisons, au mieux !

Entre temps, nos SouriceauX copulaient à la seule

Raison qu’une soirée d’amour n’a jamais eu d’égale

A une querelle et que les combats étaient linceuls

A toutes rencontres c’est-à-dire une peine capitale !

Cependant, les naissances nombreuses envahissaient

Ce garde manger, royal endroit, étonnant capital,

Qui s’épuisait à une allure inquiétante et paniquait

De ne pouvoir vivre de sa tranquillité immémoriale !

Les Tentations Crémières consultèrent la Tentation

Des Contes gruyères qui avait inventé Le Trou-Souris

Piège qui étouffait sa proie en se resserrant à l’action

Des contorsions de l’animal, à sa respiration d’appétit !

De Tentation en Tentation aucune des neuf était

En mesure de satisfaire leurs véritable souhait : réduire

L’effectif des SouriceauX ! Par une nuit Lunaire le trajet

D’une idée s’éclaira d’une créature aux crocs à bénir !

Ils sacrifièrent un SouriceauX en un Chat pour déguster

Les siens en complicité avec son odeur ce qui évita

Un temps la méfiance de ceux-ci, et ramenèrent le degré

De population de souris à la baisse par ce Golgotha !

Aujourd’hui, les Chats sont les prédateurs des souris !

Voilà comment naît le début d’une chaîne alimentaire

Par une inconvenance à se reproduire dans l’infini,

Ce que la Nature ne sait pas admettre, toute fière !

©Max-Louis MARCETTEAU

Liberté d’Expression

Oeuvre de Derek Turcotte

Oeuvre de Derek Turcotte

Que deviens-tu Liberté d’Expression quand le pal atteint ton cœur ?

Tu enrâles des mots déchirés, violés, dévoilés, et hurles au monde fait

Des carcasses de la pauvreté du discernement qui hantent les moiteurs

Fumeuses des idées bulldozers, hallucinogènes, tes maux aérés à la Paix.

Je te vois écrasée sur les pavés des lignes hypocrites, emphasées, grisées,

Déshabillées, indécentes, entaillées ! Tu es pliée et ton visage glaiseux

S’empreinte de ta souffrance qui cavale, étrangère, sur les cœurs saignés

De te reconnaître, tranchée de toute part, défigurée, de corps comateux !

Expression de Liberté, tu es muselée comme un chien, tu baves de rage,

Celle d’une vie à s’exposer, profanée, prisonnière aujourd’hui au pilori.

Les yeux de ceux qui t’aiment, écrivent en ton nom, à la nuit, les pages

De leurs actions pour te libérer de la peste obscurantiste, de ton agonie.

Tu meurs. Ton enterrement n’aura pas lieu. Il reste en toi la flamme

Tapie aux marges des humains, maquisards, qui déclenchent les mots

Éblouis d’être diffusés, entendus, compris par les esprits qui trament

A saper tes geôliers qui sont les leurs, qui sont ces futurs tombeaux !

Je ne suis pas citoyen de ton espace. Je suis en toi, charnellement.

Tu ne portes pas une croix. Tu es la croix qui se brandit partout.

Ton aura est cette FOI qui m’étreint, me submerge, ici et maintenant,

Ici et journellement, ici et pour les autres, ici pour rejeter la boue !

Cette boue de l’intolérance, se sont ces visages cachés qui commandent

Les joueurs de la violence, les pourvoyeurs des poisons, en offrande !

©Max-Louis MARCETTEAU

Auteur(e)

Oeuvre sculpture by Ron Ulicny

Oeuvre sculpture by Ron Ulicny

J’édredonne mes mots ; s’ils devaient prendre froid

Je tousserais ma faute sur le mouchoir de ma honte !

Pourtant, je ne sais écrire. J’ai créé des mots au poids

Du plomb, du bois, de zinc, de l’or et dans une fonte

En deux, trois ou six dimensions, je les porte nuit

De pleine Lune et jour de pluie, sur mon corps nu,

Des épaules aux chevilles, ils me transfigurent au bruit,

A l’habillement, à la couleur, à l’odeur, à la forme crue

De mes émotions. Je ne suis pas nu, mais écorché, vif !

©Max-Louis MARCETTEAU

A coeur fondant …

Oeuvre de Monika Luniak

Oeuvre de Monika Luniak

 

Madame,

à               cœur fondant de patate,

Vos lèvres, attrayantes et délicates,

Suceraient son moelleux troublant,

Votre langue épouserait le pétillant,

A son bouquet osé vous auriez hâte,

D’accepter de délectation son présent

Dans votre gorge chatte,

                                         Madame !

©Max-Louis MARCETTEAU 2015

Vous avez dit ANGES ?

Fashion Inspiration - Warrior Queens Clothing that serves as armor.

Fashion Inspiration – Warrior Queens Clothing that serves as armor.

Un jour j’ai rencontré, sur un banc public, un ange !

J’étais entre deux verres de vin, piquant d’arôme,

Écœurant au gosier, mais euphorique au mélange

D’une herbe cultivée, au terreau des supers atomes

De magnésium, sur le bord intérieur d’un noble fossé !

L’ange avait une claire diction, brumeuse était ma douce

Compréhension, il m’apprit qu’il existait, à la vérité,

Plusieurs genres d’anges ! J’ai eu un peu la frousse !

Je me demandais s’il fallait dessaouler de suite, bien

Qu’il était peu probable qu’atteint au plus haut degré

De mon vénérable foie, j’avais capacité, moi le vaurien,

A émerger de mon état toujours semi-comateux, attitré !

J’écoutais cependant les dires de mon adorable, étonnant

Chérubin qui me versa sur le corps une eau d’ange, essence

De fleurs d’aromates, pour rajeunir à cet unique temps

Quelques uns de mes neurones, éberlués par l’aisance

De ses paroles qui traversaient mon esprit devenu frais !

Il me raconta l’histoire de l’ange de mer qui avait englouti

Dix-huit pirates pour son anniversaire, d’un seul trait !

Des cheveux d’anges, confiture de cédrats, qu’une jolie

Demoiselle s’empiffra à devenir reine des citronniers !

De la faiseuse d’anges qui pardonna à Dieu son existence

Misérable de point enfanter et de supprimer les décorées

De l’ovule par une aiguille rouillée des tristes semences !

De ce rire aux anges qui déclencha une belle frayeur

Sur une mère qui venait d’avoir un bébé qu’elle croyait

Pétrifié de la mort ! De cet ange gardien au bonheur

De plaire à toutes les filles de la terre qui s’armaient

Des flèches de la Passion pour empoissonner l’humanité !

De l’ange exterminateur bras droit de l’improbable

Mais terrifiant Satan qui se rit de nos peurs, a parié

Une fortune en os homoïdes que Dieu était le probable

Tenancier d’une vaste escroquerie sur le genre humain !

De cet ange beau comme un ange du paradis qui aima

Une terrienne à défaut d’aimer une ange au malin

Plaisir de contrarier les hommes, pauvres renégats !

Il arrêta son délire par l’intervention propice d’une pluie

Avantageuse et généreuse locataire d’un nuage ombrageux

A qui j’ai donné tous les remerciements qu’il me promit

De mettre de côté pour accumuler des points de bonheur

Pour partir dans un autre pays au ciel sans nuages !

Je me surpris, à cet instant à parler au banc blanc crasseux

Qui m’allongeait ses fibres pour accueillir mon sage

Et douloureux corps qui s’éternisait à ne pas mourir heureux !

Demain je reprendrai de ce vin ! Il me va à ravir !

Il me raconte de fabuleuses histoires irracontables

Aux mortels esprits quotidiens qui de jour à périr

S’entassent sur les lignes de l’indifférence inébranlable !

©Max-Louis MARCETTEAU

EX & IL

Maurycy Gottlieb 1856-1879 Polish-Jewish painter

Maurycy Gottlieb (1856-1879) Polish-Jewish painter

EX, disait les bras en croix sur son lit,

«J’attends ta peau contre la mienne ».

La nuit portait fardeau, toile de cris,

Au silence rugueux, terre de Sienne !

IL, disait les bras en croix sur son lit,

« Mon tourment est grand sans toi »,

La prison des damnés frappait la lie,

Des vocables bâillonnés hors la loi !

Le jour, enfin, vaporisait sa lumière,

EX, épongeait ses larmes au prétoire,

IL, serpillait ses souvenirs vifs d’hier,

Tous deux, tenus par le fil d’espoir !

©Max-Louis MARCETTEAU 2015

Vieillesse

Karkonosze Mountains, Poland. Photo by Piotr Krzaczkowski

Karkonosze Mountains, Poland. Photo by Piotr Krzaczkowski

Le regard de la vieillesse s’étend dans les fibres du souvenir comme un livre

Aux quatre-vingts chapitres que la mémoire efface, parfois en des lignes trop légères !

Qui prendra un jour le temps de restaurer tous ces livres qui sont partis sur le givre

Du dernier hiver, si ce n’est nous, les plus jeunes, les plus aguerris, pour tenir, fiers,

Le crayon de l’histoire, de l’anecdote, du plaisir de partager, la joie ou la peine

Qui a parcouru les années de ces humains d’une génération qui sera à jamais raturée !

Prenons ce temps, prenons ces heures, prenons l’attention de prendre par la main la sereine

Grand-mère, le triste grand-père, écoutons, écrivons ces derniers Livres de notre Éternité !

©Max-Louis MARCETTEAU

De moi à moi

Oeuvre de Loui Jover

Oeuvre de Loui Jover

Le Temps m’arrache de mon mur comme du lierre !

Je prends toutes les nuits et jours de sa sève de guerre,

Pour me battre dans ce quotidien qui remplit ma Tour,

A la lueur d’un devenir incertain, à la surprise de velours

D’être dans le monde et le monde des mots qui courent

A la vitesse d’une encre ne suit plus mes pensées vautours !

©Max-Louis MARCETTEAU

Balade fabuleuse

Oeuvre Danielle_Richard

Oeuvre Danielle_Richard

Il est des moments séducteurs qui s’infiltrent

Dans les neurones, s’imprègnent, faciles,

Deviennent insolubles à tous les autres titres

Qui hélas s’inscrivent, catalogués, dociles !

Je prendrais cet événement particulier,

Infalsifiable, cette promenade sur le bal

De la rivière des Sapins Loups, à la lumière

Vivace de mon grand-père, ce doux mâle.

Nous étions dans ce canot à moteur, bruyant,

Qui n’avait d’autre parcours à sa quille

Que le trajet aller-retour que son amant,

Et constructeur voulait lui donner sans faille.

Heureuse ! Je l’étais ! Moment indescriptible

De bonheur que même la peinture, les mots

Ne peuvent dévoiler ! C’est la magie fissible

Qui encore aujourd’hui me percute de son sceau !

©Max-Louis MARCETTEAU

Position

 

Tu ne sortiras pas de mon ventre, c’est décidé !

Le monde n’est pas un champ de fleurs fleuries

Mais un terrain de mines pour supprimer la Vie !

Je veux te garder en moi pour te protéger des tirs

Mortels des humains désireux d’engendrer le pire !

Ton cœur m’appartient, ton âme est en moi, engagée !

Le tourbillon des semaines à te concevoir me ravit

D’orgueil dans toute sa démesure ! Je suis maintenant

Mère à l’intérieur et à l’extérieur, je suis épanouie

Comme la rivière qui découvre son fleuve, son amant !

Mon enfant, ne pars pas ! Ne déchire pas l’auréole,

L’enveloppe de notre amour que rien ne coupera !

Les masques de la délivrance sont proches, ma Luciole,

Mon bébé, ton cri m’emporte dans le monde de l’au-delà !

©Max-Louis MARCETTEAU

Chagrin

Oeuvre de Jerome Parker

Oeuvre de Jerome Parker

Couvrir son regard d’une brume perlée de noir,

Habillée par les mots hachés des hauts tourments,

Au centre de la souffrance radieuse de sa gloire,

Gravée à cœur à l’épice des souvenirs grelottants,

Rougissent les larmes aux creux des mains au soir,

Invitées au deuil journalier, la mort embaume l’existant,

Naissent les douleurs aux noms inconnus, sans foi, ni loi !

©Max-Louis MARCETTEAU 2015

Indivisible

Oeuvre de Trudy Good

Oeuvre de Trudy Good

Invariablement équilibriste,

Naturellement humaniste,

Délicatement moraliste,

Impérialement réaliste,

Voluptueusement idéaliste,

Insoucieusement optimiste,

Silencieusement utopiste,

Indéniablement pacifiste,

Brillamment perfectionniste,

Légitimement artiste,

En vous tout cela existe !

©Max-Louis MARCETTEAU 2015

Je sais le fil de l’eau

Oeuvre de Hesther Van Doornum

Oeuvre de Hesther Van Doornum

Je sais le fil de l’eau, je suis le fil de l’eau, je vais sur le fil de l’O, je sais où me mènera le fil de l’eau, fil d’Ariane, je sais, je sais le fils de l’eau est … je vais au fil de l’eau et frise la gouttelette, oui c’est moi, là, je sais fils de l’eau, à foi de toi, à loi de ce fil d’eau à la gorge tête le dernier désert de glotte, gloutte, gloupi, glop, gobe, dernier filet d’eau de toi, je sais le fil de l’eau qui est, fils de l’eau qui ici manque , marque, les rides des terres et ronge les artères de sa soif, toi fils de l’eau, ma foi, ma loi, fil d’eau, tu es mon rhizome, je vais d’eau, à jet, j’en ai marre, de lac de l’attente, je crève de toi, toi ma foi, ma loi, en ce monde salé je te veux douce, doucement, mais à la douleur de te posséder fil de l’eau, je vomis de trop de toi, de moi, foi, loi, je paye le prix fort à ton sein, nourrice rare, je sais le fil de l’eau qui bouillonne en moi en rêve de mer, à mère, je suis toi fils de l’eau, je vais à ton fil couper pour la douleur de ne pas polluer ta loi, foi, car, je n’en suis pas digne, moi qui ne suis rien qu’une goutte d’O, ici, céans !

©Max-Louis MARCETTEAU 2015

Les mots

Oeuvre de Victor Bauer

Oeuvre de Victor Bauer

Parfois les mots sont accouchements,

Les tourments à l’intérieur des flancs,

Les mots errent peut-être encore verts,

Le temps viendra où ils seront encre de chair !

©Max-Louis MARCETTEAU 2015